En France et à l’international, nous avons, avec les balles Fier et Sauvestre, l’une poussée, l’autre tractée, l’aboutissement du concept « flèche » qui a succédé aux balles « franches » soit rondes du calibre, pour la chasse au grand gibier.
Balistiquement parlant, un projectile long, mince, à densité de section élevée, est toujours mieux qu’une balle ronde, mais comme la flèche médiévale il lui faut des ailettes pour se stabiliser sur son axe de rotation. Ces « ailerons » sont, en plus, sensibles au milieu traversé : vents de travers, oscillations et roulements, effets de traînée et de lacet où, comme comparé aux missiles, on a moins le temps d’intervenir.
Mais rayures et ailettes ne faisant pas bon ménage, il a suffi de regarder ce que font les militaires du côté des obus APFDS pour tenter d’acclimater l’idée d’inclure dans un sabot de « 50 » s’approchant peu ou prou de l’alésage du calibre 12, une balle pointue de « 30 ». Il est vrai que si le poids diminue, la vitesse augmente.
L’idée, alléchante étant de passer d’une balle de 400 grains genre BFS (masse totale avec la « coque » de 32 grammes, mais projectile de 26) filant à 500m/s à un de 100 grains dépassant les 1200m/s. La relation d’augmentation de vitesse n’est pas linéaire, et diviser le poids du projectile par deux n’augmenterait la vitesse que de 20%, et d’ailleurs le réduire de moitié l’affecterait encore moins. La seule option serait plus de poudre(s) ou d’une autre compositions (plus lentes, charges duplex ou triplex, de textures diverses ?), mais là aussi la loi des rendements décroissants viserait à multiplier la dose peut-être par 8, pour seulement doubler la vitesse avec les pressions inimaginables à la clef.
De plus, dans un étui de calibre 12, on aurait moins de place que dans un culot de douille de canon de 105, et les obus-flèche ne jouent pas que sur la vitesse pour faire leur effet (3). On trouve évidemment sur Internet, pas mal de « bricolages » (voir ci-dessus) et de débats académiques sur ce sujet qui mobilisa un moment (1999) les pouvoirs publics sur le dossier P.A.L. (Projectile à Action Limitée) lequel mit en concurrence BFS (que l'on voit ci-contre à dr.) et Fier face à la Brenneke déjà employée par la Police dans les « riot-guns », où la Fier fut finalement retenue…mais curieusement jamais employée par les forces de l’ordre continuant à utiliser la Brenneke ?
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Par contre, on peut s’étonner que l’intuition de J.C. Sauvestre (4) étendue avec succès aux carabines à partir de 2000 avec le procédé de « flèche interne portée » n’ait pas été étendu aux munitions lisses. 1/Dans la décennie 60-70, emploi des projectiles SPIW au Vietnam, et en 1987 Steyr ACR où en diminuant de moitié le poids de la balle de 5,56 on lui faisait dépasser 1000m/s. 4/Le brevet date de 1983, la production de 1987, J.C.
Au vu de la nécessité d’inventer perpétuellement une pléthore de projectiles, plus ou moins réussis et dont les caractéristiques sont limitées seulement par l’imagination des créateurs, il semble que la réponse universelle n’ait pas encore été trouvée. Depuis la balle ronde, il a été mis au point différentes évolutions techniques dont les grandes familles sont les balles à empennage, les cylindro-ogivales à base creuse rappelant la balle Minié, et les balles sous-calibrées.
Au calibre du canon, les balles à empennage sont constituées d’un projectile qui est généralement du plomb, à l’arrière duquel est fixé un appareillage en plastique, ou en fibre, destiné à s’appuyer sur l’air et redresser la balle sur l’axe de la trajectoire. La plus connue de ces balles est la Brenekke, datant de 1898. Un empennage constitué d’une bourre de fibres agglomérées est vissé sur un plot central, interne au projectile.
La partie de plomb ne doit pas être tirée sans sa bourre, elle serait instable. Les ailettes du pourtour de la balle, et l’évidement interne périphérique au plot central, permettent à la balle de s’écraser lors du passage dans un choke, qu’elle va pouvoir traverser sans inconvénient. De nombreux autres fabricants produisent des balles empennées : à peu près tous les fabricants de cartouches ont au moins une balle de ce type dans leur catalogue, souvent déclinée en plusieurs poids, et chargements. D’une manière générale toutes ces balles donnent de bons résultats en précision et en énergie. Certaines portent des inserts métalliques destinés à augmenter la capacité de pénétration.
Nous classerons dans cette catégorie la balle DUPO, en acier et plastique. Récente, cette balle introduit la notion d’expansion forcée et limitée.
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La catégorie des balles cylindro-ogivales est principalement occupée par les balles d’origine américaine appelées slug Foster. La masse principale de la balle est placée sur l’avant du projectile, l’arrière est creux.
L’apparition de la balle Sauvestre a marqué le lancement des balles sous calibrées. C’est la plus évoluée des balles courantes : elle est constituée de plusieurs matériaux, plomb, acier, plastique. La partie de plomb se trouve à l’avant du projectile, noyée partiellement sur une tige filetée en acier dont l’arrière supporte l’empennage en plastique. Dans la cartouche, cette balle est ceinte de deux demi coques de plastique qui la tiennent en place et assurent l’étanchéité des gaz.
Ses performances sont remarquables, le fabricant annonce des vitesses de 580m/s pour les chargements de 12 magnum. A signaler aussi, la mise au point d’une remarquable balle sans plomb. Cependant, il faut être extrêmement vigilant au stockage, car les demi coques n’assurent pas l’étanchéité à l’eau : versée dans la cartouche chargée de sa balle, de l’eau atteindra la poudre empêchant, au moins partiellement, son inflammation.
En cas de percussion d’une cartouche à la poudre humide, l’amorce aura la puissance d’envoyer la balle jusque dans l’âme du canon, donc de l’obstruer tout en permettant le chargement d’une autre cartouche. La Brenneke Rubin Sabot est une autre balle sous calibrée conçue pour le tir dans les canons lisses ; moins rapide que la Sauvestre, elle donne également de bons résultats en précision.
Les fabricants américains proposent également des balles sous calibrées qui sont généralement, aujourd’hui, des balles demi blindées de calibre de calibre 50 installées dans des sabots de plastique. Ces balles nécessitent l’usage d’un canon rayé pour être stable, il peut arriver qu’elles basculent sur leur trajectoire quand elles sont tirées dans un canon lisse.
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Le règlement de la chasse oblige de se conformer à une règle de base : l’utilisation de projectile expansifs. La balle Blondeau, ainsi que divers projectiles en acier, dits blindés, ont été écartés du marché. Une recommandation est d’exclure l’usage, à la chasse, des balles destinées au tir récréatif, généralement proposées en boîtes de 100 cartouches.
Leurs chargements sont moins puissants, et les balles, plus légères, ont des parois fines qui s’éclatent lors d’impacts violents. Au résultat toutes les balles destinées à cet usage peuvent être employées pour la chasse du sanglier ; la sagesse conduit à employer des balles connues, de se fier au sens commun en utilisant des produits éprouvés. De nombreux projectiles, aux carrières éphémères, sont régulièrement mis sur le marché, seuls les très bons restent.
Toutes les balles du marché vont dans tous les fusils du marché : tous sont obligatoirement validés par les normes établies par la CIP qui assurent de la compatibilité des produits commercialisés entre eux. Avant de l’utiliser à la chasse, la première condition au choix d’une balle est de cibler de son fusil : des surprises, bonnes ou mauvaises, peuvent se produire.
Bien tester le modèle de la balle que l’on emploiera : dans un même type de balle plusieurs chargements ne donneront pas forcément les mêmes résultats. Pour une balle donnée, un chargement en 70 peut convenir au fusil, mais le chargement Magnum donnera un autre résultat…ou le même. Autre exemple, sur un fusil double, il est possible que le canon le plus choké soit mieux calé sur le système de visée. Le test est impératif pour les fusils dont les canons sont équipés de canons aux chokes interchangeables : à l’opposé des canons à chokes fixes, leurs axes sont très souvent légèrement divergents ce qui engendre un premier tir portant bas.
La qualité du tir est limitée par les performances des balles : généralement très puissantes jusqu’à 30 mètres, leur trajectoire s’infléchit au-delà, bien plus qu’une balle de carabine. Leur tir nécessite un devancement de la cible mobile plus important dès que la distance s’allonge, et les systèmes de visée qui conviennent au tir du plomb ne sont pas adaptés au tir à balle, et rendent hasardeux les tirs dépassant la même distance. Notons que les fusils « slug » sont équipés de systèmes de visée améliorés.
La renommée des cartouches de chasse à balles Brenneke s'ancre solidement dans l'histoire de la chasse sportive depuis près d'un siècle. Réputées pour leur précision inégalée, leur puissance remarquable et leur constance sur le terrain, ces munitions de qualité ont conquis le cœur des chasseurs les plus exigeants à travers le monde.
La marque Brenneke incarne une fusion harmonieuse entre tradition et innovation. Initialement introduites au début du 20e siècle, les balles Brenneke ont su préserver leur réputation d'excellence tout en s'adaptant aux avancées technologiques. Cette alliance entre un savoir-faire ancestral et des techniques de pointe se traduit par des cartouches d'une fiabilité inégalée.
La caractéristique distincte des balles Brenneke réside dans leur précision remarquable. Chaque cartouche est minutieusement conçue pour offrir une trajectoire précise et une performance balistique optimale. L'utilisation de matériaux de haute qualité combinée à des techniques de production sophistiquées garantit une régularité exceptionnelle des tirs, assurant ainsi des résultats constants à chaque décharge.
L'une des forces indéniables des cartouches Brenneke réside dans leur capacité à délivrer une puissance d'impact remarquable. Grâce à leur conception innovante, ces balles sont réputées pour leur pénétration supérieure, assurant des résultats impressionnants même sur les gibiers les plus robustes. Cette force d'impact accrue en fait un choix de prédilection pour les chasseurs recherchant une performance maximale.
La gamme diversifiée de cartouches Brenneke offre aux chasseurs une polyvalence inégalée. Qu'il s'agisse de la chasse au gros gibier, de la chasse en battue ou de la chasse en conditions difficiles, les différentes variantes de munitions Brenneke sont spécifiquement adaptées aux besoins de chaque chasseur. La fiabilité de ces cartouches, quelle que soit la situation de chasse, est une caractéristique appréciée par les amateurs et les professionnels.
La balle Brenneke jouit à juste titre d'une très bonne réputation auprès des chasseurs Français et largement Européens. Cette balle en plomb dispose d'ailettes qui stabilisent son vol et sa forme compacte conserve une bonne trajectoire. La Brenneke est une valeur sûre pour la chasse du grand gibier avec des armes à canon lisse. Cette munition est déclinée dans plusieurs poids et taille, sous calibrée comme la Rubin Sabot ou plus lourde comme la cartouche Sanglier du même encartoucheur que je vous ai déjà présenté.
Cette munition de calibre 12 est chambrée en 67 mm. Les marquages noirs sont très bien réalisés, bien nets. Le culot de 16 mm est fabriqué en tôle d'acier laitonnée. C'est un modèle de balle à ailettes fabriqué par Brenneke qui équipe cette munition. La balle pèse 32,5 g. Elle est munie d'une bourre en feutre, solidaire de la balle. Cette bourre assure l'étanchéité du projectile dans le canon ce qui permet une bonne poussée des gaz.
J'ai tiré cette munition en stand à la distance de 30 mètres, en appui sur une canne de tir 4 Stable Stick pour être bien posé. J'ai utilisé un fusil lisse superposé de calibre 12 Silver Pigeon de Beretta avec un choke cylindrique fixé sur le canon supérieur. Sur mes trois balles deux se touchent presque, la dernière est à environ 2 cm en dessous. Le groupement est très correct pour une arme lisse. Très bien, super produit comme toujours chez Mary Arm jamais déçu.
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