Cet historique a été bâti à partir des témoignages recueillis et consignés en 1986 auprès de Maurice Mouret, Blanche Maury, Michel Robert. Ont été repris également des éléments d'information issus des E.F.B., de leur site web ou transmis par l'ancien président Jean Lefèvre. Ils sont forcément incomplets et les dernières années de fonctionnement ne sont pas reprises : les contributions sont les bienvenues !
La colonie de Saint Béat a été créée et soutenue de toute son histoire par l'association des E.F.B. - Enfants de France de Bergerac. Vous trouverez sur ce lien un bref historique des E.F.B. L'association des E.F.B. (créée en 1917) est prospère et cherche à diversifier ses activités. Les colonies de vacances ont le vent en poupe.
Quelques dates clés :
Le premier séjour de colonie de vacances est organisé pour 3 semaines en 1930 sur l'île d'Oleron, dans la forêt des "Saumonards". En 1931, nouveau séjour au Mouleau (près d'Arcachon), dans la résidence "Marie-Joseph" appartenant au patronage Saint Michel, de Sarlat.
Au début des années 1960, l'argent manque un peu pour acheter ou construire l'idéal. Le bâtiment (du style "ancienne école") et le site sont peu adaptés pour une colonie de vacances. Si le terrain de jeux est plus grand, il n'y a qu'à peine la place d'un petit terrain de foot. Ce n'est pas encore l'idéal. Cela va coûter cher d'acheter un terrain et de construire : pour rentabiliser le projet il est imaginé que des séjours puissent se réaliser aussi en dehors de l'été. Le terrain doit être au calme, assez grand, dans les environs de Luchon. Une opportunité se présente en 1967. Une congrégation de religieuses possède un domaine sur la commune de Saint Béat, "les Méliandes". C'est grand, trop grand, bien plus que les deux ou trois hectares imaginés pour une colonie de vacances. C'est aussi largement hors des moyens financiers des E.F.B.
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Un autre acheteur se manifeste, une association qui souhaiterait transformer le domaine en "maison familiale". Un accord semble possible : les E.F.B. L'emplacement est idéal, il donne sur la route d'Espagne. La parcelle est bordée par des arbres, la partie basse est plate et peut être utilisée comme terrain de foot, la partie centrale est peu pentue, constructible, la partie haute est un petit pré plat. Il n'y a qu'une seule construction modeste sur le terrain, servant de chapelle aux religieuses. C'est ce petit bâtiment que l'on nommera "le chalet" et qui restera en place.
Un dernier souci administratif est réglé : l'adresse du domaine de Méliande est à Saint Béat. La parcelle convoitée par les E.F.B. serait entièrement, en fait, sur la commune voisine d'Arlos. Cela pose un problème pour l'adduction d'eau, d'électricité et de gaz. Un redécoupage du terrain est fait alors pour conserver .. 5 mètres carrés sur la commune de Saint Béat. L'achat est conclu.
Le projet prévoit maintenant la construction d'un bâtiment principal de plain-pied avec deux dortoirs d'environ 15 lits chacun, 4 petites chambres, sanitaires, douches, réfectoire et cuisine. Un petit pavillon séparé sera bâti pour loger le personnel. Une souscription publique est lancée par les E.F.B. pour aider au financement des travaux. La première pierre est posée. Outre (sans doute) des professionnels, de nombreux bénévoles de l'association contribuent aux travaux.
Il apparait vite qu'une présence permanente, un gardien ou concierge, sera nécessaire pour maintenir le terrain et faciliter l'accueil des groupes lors des séjours. La construction des deux premiers bâtiments est bien avancée. C'est (probablement) à l'été 1969 que le premier séjour (une trentaine d'enfants de 7 à 13 ans) est ouvert, les bâtiments étant opérationnels. La construction de la maison du gardien est lancée au second semestre de l'année, ainsi qu'une rénovation du "chalet", l'ancienne petite chapelle de la congrégation de sœurs de "Méliandes". La maison du gardien est en voie d'achèvement, reste à trouver le gardien lui-même. Par les relations des uns et des autres, c'est un pompier de 34 ans du centre de secours de Saint Béat et sa petite famille qui est "engagé" : Raymond Capdeville. En échange de ses services, non rémunérés, il est logé. Une parcelle de terrain à usage privatif d'environ 600 mètres carrés entoure la maison neuve qu'il habitera.
Au printemps, une dalle de béton d'environ 50 mètres carrés est réalisée en contrebas du chalet pour y installer une grande tente (un "marabout"). Robuste et démontable, la toile (jaune et en service jusqu'à la fin des années 1980) permet de loger un groupe d'une douzaine d'enfants. A l'automne, le long du chemin montant au chalet, 3 ou 4 arbres sont plantés (un tilleul et des pins) et un alignement d'arbres le long du chemin d'accès. Ils sont toujours là en 2020.
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En 1971, le chalet a fini d'être rénové. Un portique, des balancelles ainsi qu'un terrain de volley-ball sont installés entre le bâtiment principal et le terrain de foot.
1974. La colonie se développe, une seconde dalle de béton permet l'installation à l'été du marabout "du bas". Le portique et les jeux à bascule installés 3 ans plus tôt sont retirés du service, le terrain de volley-ball restera. Rappelons aussi que les séjours d'été sont différenciés entre garçons et filles jusqu'en 1974 ! Juillet c'est pour les garçons, août pour les filles. La mixité, grand changement, est annoncée pour 1975.
La colonie s'adresse aux enfants jusqu'à l'âge de 13/14 ans, mais ils sont nombreux à venir depuis des années et souhaitent continuer à y participer. Pour l'été 1974 était annoncé un camp d'ados au tout début du mois de juillet, avant le séjour pour les colons (voir l'article ci-dessus). Solution temporaire faute de place pour héberger tout le monde en même temps ? Nous ne savons pas si cela s'est réalisé, quoi qu'il en soit c'est plutôt pendant le séjour d'aout 1975 qu'est ouvert un "camp d'ados". Pour les loger, un troisième marabout (sur dalle en béton) a été installé dans le pré tout en haut du terrain de la colonie. Plus grand que les précédents, il permet d'accueillir une quinzaine d'enfants.
En 1978 le camp d'ados cesse en août pour s'ouvrir en juillet. Toute une génération "d'anciens" du mois de juillet, des enfants venant depuis des années à ce séjour, souhaite continuer à venir. Le camp d'ados est donc ouvert opportunément pour eux.
La colonie accueille en 1980 une soixante d'enfants en juillet, plus une quinzaine d'ados. En août le séjour est également rempli. Un quatrième marabout a pris place en contrebas du chalet : le marabout "du haut". Les séjours de ski fonctionnent sur les semaines des vacances de Noël, février et pâques pour les jeunes de 14 à 18 ans (la neige est encore régulière et suffisante dans les stations des Pyrénées au début des années 1980 !). La station préférée, car la plus proche, est celle du Mourtis.
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Autre nouveauté en 1980, l'antique petit car Citroën "Type H" aux couleurs des E.F.B. Le groupe des ados se renforce, un dernier marabout de grande taille est installé en 1982 dans le pré juste au-dessus du chalet. Il sera attribué aux filles ados en juillet. Les équipes d'encadrement sont fortement renouvelées, mais perpétuent l'esprit de la colonie : d'anciens colons puis ados deviennent moniteurs.
La réglementation des centres de vacances évolue, une chambre froide est acquise en 1984, un lave-vaisselle de collectivité en 1986 .. eh oui, la "plonge" se faisait encore à la main. 1985 marque une première rupture dans les séjours d'été avec le renouvellement de nombreux moniteurs et personnels. Au séjour d'août 1986 on innove en créant un fonctionnement "à la carte". Le programme des activités des enfants n'est plus simplement lié à leur groupe d'âge. Toutefois en 1988, on y procède à la réouverture (de fait) d'un groupe d'ados aux activités séparées des plus jeunes.
Les 29 et 30 août 1987, l'association l'Abri fête ses 50 ans. A cette occasion, près de 160 membres des E.F.B. Les séjours sont toujours un succès, on atteint les 90 enfants et ados par camp l'été. La société évolue, d'autres modalités de loisirs se développent ailleurs avec des séjours plus courts, sportifs ou à thèmes : colonie investit dans du matériel, des VTT (vélos tout terrain) notamment.
Au printemps 1989, un préau et une pièce pour le matériel sont ajoutés au chalet, sur son côté nord. Bien pratique, le préau permet d'avoir un abri pour les ateliers créatifs. Sans doute au même moment, l'appentis des ados sur l'autre aile du chalet est réaménagé. Il devient une pièce de vie plus agréable avec un coin cuisine au fond de la pièce permettant quelques cuissons et les réchauffage des repas. Le groupe devient ainsi encore un peu plus autonome, tous les repas du groupe s'y déroulent.
La colonie de Saint Béat semble ne pas échapper à la règle. Le centre fut vendu en décembre 1999 et devint un gîte ayant fonctionné jusqu'à la fin de l'année 2022. Pendant 20 ans, cette activité à redonné vie autrement et rajeuni ce que fut la colo de Saint Béat. Le gîte est en mis en vente au début 2023. Un nouveau projet se met en place avec la création d'un lotissement de vacances.
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