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L'étude des sources statistiques est essentielle pour comprendre l'évolution de l'emploi et de l'industrie. Cependant, ces sources doivent être utilisées avec prudence en raison des variations dans les méthodes de collecte et de classification des données.

Les défis des enquêtes statistiques

Il est essentiel de noter qu’à l’Enquête agricole de 1862, 1 148 918 travailleurs agricoles ont « avoué » occuper, en même temps, un autre emploi. Les célèbres - et par ailleurs irremplaçables - rapports politiques des procureurs généraux du Second Empire des A.N., BB 30, en sont un bel exemple. Ils fourmillent d’évaluations numériques mais ne renseignent sur rien tant les niveaux varient qui ne peuvent être, sur le court terme, autrement qu’à peu près uniformes.

Et comme la vérité n’est pas forcément à mi-chemin des valeurs extrêmes... C’est ainsi qu’on applique encore souvent, dans les années 1860, le rapport de 5 ouvriers à chaque métier battant dans la soierie lyonnaise, qui est du XVIIIe siècle. Or, outre qu’il est à peu près impossible, on l’a vu, de jamais connaître exactement le nombre de métiers au travail, la mécanique Jacquard et le recul des étoffes façonnées l’ont réduit à moins de 3, 2 peut-être.

Cette évidence n’empêche pas de raisonner et d’aboutir à des chiffres parfois supérieurs à la population lyonnaise tout entière. De surcroît, l’Enquête est menée, en Beaujolais et Roannais, en pleine « famine du coton » à un moment où l’emploi s’effondre.

Collecte et interprétation des données

Sur les conditions générales - assez mal connues - de l’Enquête de 1860 et l’utilisation des résultats pour le comptage de la main-d’œuvre, cf. Gille (B.), Les sources statistiques.., ouvr. cit., p. 248-249 et Crebouw (Y.), La formation de la main-d’œuvre... t. I, p. 72 et suiv. Une circulaire du Ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics précise le projet, le 22.11.1860 : « ... (il) fournira le moyen d’apprécier, plus tard, à l’occasion d’un autre inventaire décennal, les résultats de la dernière réforme douanière... » (A.D. Ar., 217 M). Cf. note précédente : la circulaire poursuit pour inviter à inventorier «...l’industrie manufacturière seulement, c’est-à-dire les établissements qui fabriquent les produits en gros et les livrent au commerce chargé, à son tour, de les vendre au consommateur ».

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L’ensemble de dossier est sous la cote M 217 aux A.D. Ar. A.D. Ar, M 217, préfet, 29.1., 15.2, 25.3, et 14.5.1861. Statistique de la France, Industrie, Résultats généraux de l’Enquête de 1861-1865, 2e série, t. XIX, Paris, 1873. Lyon aurait alors compté 80 000 ouvriers, hommes et femmes, dans 720 établissements de toute nature (Statistique de la France, 2e série, t. XIX, p. 11-13).

Les résultats sont contenus dans Statistique de la France 3e série, t. III. Statistique annuelle, année 1873, p. 111-136 et p. 376-429 ; ils ne concernent que 720 000 ouvriers pour la France tout entière. Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Transports, Evaluation de la production, lre partie, Résultats par départements, Paris, 1917. Cf. Gille (B.), Les sources statistiques..., ouvr. cit., p. 234-235.

Des circulaires de 1862 et 1863 invitaient à une enquête mensuelle, mais ne semblent pas avoir eu de suite avant 1870-1871. On se borne à distinguer la vente de la fabrication, à demander les causes d’une détérioration ou d’un progrès éventuels et, pour les « industries principales », le nombre des établissements et des ouvriers.

Cf. notamment les admonestations ministérielles au préfet du Rhône, dans A.D.R., 9 M, Situations industrielles, 1883-1884. A.N., F. 12 4476 C à F, 4477 à 4479, 4482, 4499, 4509 A, 4511 B, 4532 et 4546. A.D.R., 9 M non classée, 8 liasses, 1858 à 1865 et 1874 à 1892.

Le préfet du Rhône tente de se justifier auprès du Ministre du Commerce, le 9.1.1886, et décrit les difficultés qu’il rencontre auprès des milieux économiques lyonnais : « beaucoup d’industriels ne veulent pas comprendre l’intérêt général de l’enquête à laquelle donne lieu l’établissement de la situation industrielle ; ils craignent de la voir servir de base à des mesures fiscales dirigées contre eux. Ils ne donnent dès lors que des indications incomplètes, tronquées à dessein, quand ils ne refusent pas catégoriquement de répondre au questionnaire. D’autres apportent dans leurs déclarations sur les causes du malaise général des affaires une passion politique manifeste qui nuit à l’appréciation exacte de la situation »... (A.D.R., 9 M, Situations industrielles, 1886).

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Les « états trimestriels » sont recopiés sur ceux de la Chambre de Commerce, dont les doubles se trouvent dans le fonds récemment versé aux Archives départementales A.D. A, 53 M 3, 7 à 10 et 12 (1864-1888) ; A.D. Ar, M 217 à 221 (1856-1893) ; A.D.D., 48 M 16 (1856-1886) ; A.D.I., 138 M 10 à 16 (1856-1895) et A.D.H.S., 15 M, non classée, 1861-1864 et 1872-1886.

Les « états de situations industrielles » constituent par ailleurs une source unique sur le mouvement à court terme de l’emploi, donc du chômage, et à partir des années 1880, ils indiquent le taux quotidien du salaire par spécialité, sexe et qualification professionnelle. A la base, il semble que le rôle essentiel ait été joué par les ingénieurs directeurs de circonscriptions minéralogiques, qui y ont appliqué toute leur compétence : les rapports qu’ils fournissent en effet au préfet de la Loire pour ses tableaux trimestriels sont calqués sur les catégories de la S.I.M. (Cf A.D.L., 84 M 10 à 12, notamment).

Cahen, Evolution de la population active en France depuis cent ans, Etudes et conjoncture, 1953, EF 3, p. 230-234. Ainsi, de 1891 à 1896, la population active française augmenterait de 2 millions, d’un coup ; comme le note l’Introduction au recensement de 1896 (cit. par Cahen, art. cit., Etudes et conjoncture, 1953, p. 231-232) : « l’accroissement n’est aucunement l’effet d’une diminution du nombre des oisifs, c’est simplement la conséquence de l’amélioration des procédés ».

Les articles de J. Bienfait ont attiré à juste titre l’attention sur la falsification des listes lyonnaises, même si celles de 1901, 1906 et 1911 semblent plus sûres. Ainsi, en 1891 on insiste encore sur la nécessité... « d’une séparation absolue des individus qui exercent réellement la profession indiquée... et de ceux qui vivent du travail du premier... » A l’intérieur de chaque grand secteur économique en effet, on a regroupé la totalité des non-actifs, quelle que soit leur appartenance sociale.

Il faut noter qu’à partir de 1896, on distingue, en théorie, ceux qui travaillent effectivement au moment du recensement, et ceux qui sont au chômage, à l’intérieur de chaque catégorie socio-professionnelle ; la séparation semble fallacieuse, et ne permet en tout cas pas de prendre la mesure du chômage, une autre affaire ! Ainsi, le menuisier, ou le charpentier est bien intégré au « bâtiment » jusqu’en 1891 ; mais s’il est salarié à temps plein dans une usine comme ouvrier d’entretien, il est compté avec la spécialité de l’établissement entre 1896 et 1906 et peut se retrouver dans les cuirs, le textile ou la métallurgie ! Et la multiplication des grandes unités de production à la fin du XIXe siècle décale de plus en plus la grille des « professions » de celle des « secteurs économiques ».

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La nomenclature élaborée entre 1896 et 1906 demeure inchangée au XXe siècle : les confrontations en aval seraient donc plus aisées. A noter que les transports y sont rattachés à l’industrie ; sur ses défauts et ses contradictions internes, cf. Toutain (J.), ouvr. cit., p. 86-87. Soit : tissus, mines et carrières, fabrication des métaux, fabrication des objets de métal, cuir, bois, céramique, produits chimiques, bâtiment, ameublement, habillement, alimentation, transports, sciences - arts - lettres, luxe, guerre, funéraire et divers.

Où l’industrie « funéraire » ( ?) disparaît au profit de l’éclairage ; il n’y a pas de changement en 1866. Le nombre des rubriques est alors tombé à 16 ; les « transports » on l’a vu, sont désormais à part ; « luxe », « guerre » et « divers » ont disparu au profit des entreprises de l’Etat ; et en 1891, « sciences, arts, lettres » change de nom pour devenir « papier, imprimerie, reliure ».

Le classement ne change plus désormais, sauf pour intégrer de nouvelles spécialités industrielles, l’aéronautique par exemple. Sur la manière dont sont calculés les nombres fournis par les «Statistiques trimestrielles », et même par la ce qu’en dit Simiand (F.), Le salaire des ouvriers mineurs en France, 1904, p. 32-33) est valable pour toutes, et peut-être aussi pour les enquêtes périodiques : est-ce l’effectif des travailleurs à date fixe (début ou fin de l'exercice) ? une moyenne de relevés périodiques ? l’ensemble des inscrits sur les registres de personnel ? Dans l’ignorance du procédé, on peut simplement espérer en son homogénéité.

La conception semblable des recensements de 1851 et 1911 les rend en effet comparables. On sait la nécessité de se tenir au seul élément masculin. Les militaires ont été, dans leur ensemble, exclus de la population active : il n’était pas possible de distinguer les soldats du contingent des officiers et des sous-officiers de carrière ; leur nombre est trop médiocre pour que les récapitulatifs en soient fortement modifiés.

Contre la moitié seulement de la population totale des 6 départements (50,4 %, soit 29,7 % pour le Rhône, et 20,7 % pour la Loire) ; pour la place des départements dans chaque secteur industriel, cf. les nombres du tableau no 7. Le rythme régional colle donc au comportement national, avec la crue de 1872-1876 et la décrue de 1876-1886.

Les « états » sont dispersés entre A.N., F. 12 4476 C à F, 4477, 4478 A et surtout 4482, et pour les doubles des manquants, A.D. Ar., M. 217 et 218. L’enquête industrielle de 1860 (Statistique de la France, 2e série, t. XIX, p. 42) dénombre 793 mineurs et 647 ouvriers des hauts fourneaux dans l’arrondissement de Privas, tous des hommes ; pour les premiers, il y a concordance à l’unité près avec le comptage de la S. I.M. et assez forte avec les « états » trimestriels (1 465 pour 1 540 ; mais l’Enquête renverse la relation ; le préfet indique 514 mineurs et 951 sidérurgistes). L’Annuaire de l’Ardèche... 1861, dénombre 692 ouvriers à l’extraction, dont 560 au fond et 132 au jour, pour 8 concessions. En 1882, une enquête ébauchée selon les principes de 1860, arrive au chiffre de 529 pour les seuls puits du canton de Privas (A.D. AR., M, Enquête industrielle... 1881).

La population municipale de la Voulte passe de 3 285 à 4 958 habitants en 20 ans ; de 1861 à 1876, pour les deux cantons et l’arrondissement, la population totale est de : A.N., C 956, Enquête... 1 848, Loire, cantons de Saint-Etienne, Saint-Héand, Rive-de-Gier et du Chambon-Feugerolles et A.D.L., 84 M 7, maire de Lorette, 19.10.1849.

A.N. C. 3100, Enquête... sur la situation de l’industrie charbonnière... 1872, réponse Chambre Commerce Saint-Etienne et Comité des Houillères de la Loire ; avant, S.I.M., 1865-1869, p. XVIII. A.D.L., 47 M 9, état récapitulatif professions, Loire, 1851 ; l’Enquête de 1860 (Statistique de la France, 2e série, t. XIX, p. 320) retient 5 376 ouvriers pour la métallurgie de l’arrondissement de Saint-Etienne. A.D.L., 92 M 18, préfet Loire, 3.4.1882.

A.N., F. 12 4511 B, Chambre Commerce Saint-Etienne, s.d. (1870) et A.D.L., 21 M 22, police Rive-de-Gier, 15.12.1849. Statistique de la France, 2e série, t. XIX, p. 322-323. A.N., F. 12 4476 E, préfet Rhône, 7.2.1865 et A.D.R., M. Situations industrielles, 1880-1881.

Soit 4 123 sur 5 562 à la fin de 1856 et 5 981 sur 13 770 en 1881. A.D.L., 56 M 7, préfet, s.d. (4e trimestre 1856) et A.N., F. 12 4511 B, préfet Loire, 5.5.1881.

Liste des armureries

Voici une liste d'armureries en France, classées par code postal :
  • 02200 VILLENEUVE SAINT GERMAIN, ARMURIER J.
  • 06000, NICE, ETS.
  • 06300, NICE, ETS.
  • 06700, SAINT LAURENT DU VAR, ETS.
  • 08300, RETHE, ETS.
  • 13380, PLAN DE CUQUES, M.G.
  • 14290, ORBEC, ETS.
  • 16110, RIVIERES, ETS.
  • 25390, GUYANS, VENNES,ETS.
  • 25800, VALDAHON, ETS.
  • 26000, VALENCE, ETS.
  • 26100, ROMANS SUR ISERE, ETS.
  • 26120, CHABEUIL, ETS.
  • 26250, LIVRON SUR DROME, ETS.
  • 27200, VERNON, ETS.
  • 30380, ST.
  • 31200, TOULOUSE, ETS.
  • 34500, BEZIERS, ETS.
  • 34650, JONCELS, ETS.
  • 38270, BEAUREPAIRE, ETS.
  • 38590, SAINT ETIENNE DE SAINT GEOIRS, ETS.
  • 45000, ORLEANS, ETS.
  • 47300, VILLENEUVE SUR LOT, ETS.
  • 59000, LILLE, ETS.
  • 59590, RAISMES, ETS.
  • 64100, BAYONNE, ETS.
  • 65000, TARBES, ETS.
  • 65300, LANNEMEZAN, ETS.
  • 67640, LIPSHEIM, ETS. J.C.
  • 69200, VENISSIEUX, ETS.
  • 71000, VARENNES LES MACON, ETS.
  • 71100, CHALON SUR SAONE, ETS.
  • 75020, PARIS 20EME ARRONDISSEMENT, ETS.
  • 76370, ST.
  • 79370, CELLES SUR BELLE, ETS.
  • 80000, AMIENS, ETS.
  • 80100, ABBEVILLE, ETS.
  • 82200, MOISSAC, ARMURERIE G.
  • 83320, CARQUEIRANNE, ETS.
  • 84110, ST.

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