L'armurerie Lebœuf, une véritable institution à Pontoise, a définitivement baissé son rideau de fer le samedi 26 octobre. Ce commerce, ouvert en 1854, était considéré comme la plus vieille armurerie familiale de France, tenue de père en fils.
Fondée par Augustin Lebœuf sous Napoléon III, avec un décret signé du préfet de Seine-et-Oise au nom de l'empereur, l'armurerie a ensuite été transmise à son fils Auguste, puis à Emile et Pierre. Pierre Lebœuf, aujourd'hui âgé de 78 ans, a passé plus d'un demi-siècle à tenir la boutique avec son épouse Elisabeth. Né dans l'appartement situé juste au-dessus du magasin, il s'est résigné à ne plus perpétuer la tradition.
Auguste Lebœuf devant sa boutique à Pontoise au début des années 1900.
Certaines anecdotes ont marqué l'histoire du territoire. L'une d'elles concerne le revolver avec lequel Van Gogh se serait suicidé. « J'avais toujours entendu dire que mes ancêtres avaient vendu le revolver qui avait servi à Van Gogh pour se suicider, mais il n'y a aucun document pour le prouver », explique Pierre. Le revolver Lefaucheux aurait été acheté dans sa boutique, rue de l'hôtel de ville. L'information s'est transmise de génération en génération et n'a pas pu se perdre car le commerce fondé en 1854 par Augustin n'a jamais quitté le clan Lebœuf.
Malheureusement, aucune archive n'existe pour prouver formellement que cet achat a bien eu lieu à l'armurerie. Les détails de cette vente, qui aurait été faite par Augustin ou son fils Auguste Lebœuf en 1890, ont été oubliés. La plus vieille armurerie familiale de France est en effet évoquée dans le livre enquête d'Alain Rohan.
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Au fil des années, l'activité est devenue plus difficile. « Ces dernières années, c'était plus difficile, témoigne le septuagénaire. Avant 1936, les armes de poing se vendaient comme ça, mais la législation s'est durcie, maintenant il y a une réglementation plus importante. » Le couple était inséparable derrière le comptoir. Progressivement, son épouse avait apporté une touche féminine dans la boutique. En plus de vendre des armes et des accessoires de chasse, des articles de maroquinerie et des foulards étaient également proposés à la clientèle.
Pour son fils Pascal, 51 ans, qui aurait normalement dû reprendre les clés, l'emplacement du magasin posait aussi problème. « Les clients achètent des paquets de cartouches de 10 kg, explique-t-il. En centre-ville, c'est compliqué s'ils ne peuvent pas stationner à proximité. » Ce dernier a donc choisi de reprendre le ball-trap familial, ouvert en 1972, à cheval sur les communes de Théméricourt et d'Avernes.
Ces dernières semaines, le couple de jeunes retraités avait affiché sur sa vitrine son intention de fermer définitivement l'armurerie. Une annonce qui avait suscité une vague de visites et d'au revoir émouvants. « C'était le défilé incessant, on avait du mal à fermer, raconte Elisabeth. Les gens ont été très gentils, certains avaient les larmes aux yeux, d'autres nous demandaient des sacs plastiques Leboeuf en souvenir. Les commerçants nous ont fait un apéro surprise. Quand j'ai vu ça, j'ai dit à mon mari : tu vois, on a réussi. »
Une entreprise de pompes funèbres souhaite s’installer dans l’ancienne armurerie Lebœuf. Les commerçants de la rue de l'hôtel de ville s'opposent à l'implantation de pompes funèbres en centre-ville, estimant que cette activité pourrait nuire à l’attractivité du centre-ville. La mairie est en discussion avec l’entreprise, et prête à mettre la main au portefeuille.
| Événement | Date | Détails |
|---|---|---|
| Fondation de l'armurerie | 1854 | Par Augustin Lebœuf |
| Vente potentielle du revolver de Van Gogh | 1890 | Par Augustin ou Auguste Lebœuf |
| Ouverture du ball-trap familial | 1972 | À Théméricourt et Avernes |
| Fermeture définitive de l'armurerie | 26 octobre | Après plus d'un demi-siècle d'activité |
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