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La Maison James à Autun, en Saône-et-Loire, est une véritable institution, forte d'une histoire riche et d'un savoir-faire ancestral. Ses spécialités sont l’armurerie, mais aussi la coutellerie.

Pauline Zacharie : Une armurière d'exception

Pauline Zacharie est la seule femme armurière de France à avoir obtenu le brevet des Métiers d’arts en armurerie, dans la seule école française. Elle est une artisane armurière et cheffe d’entreprise qui colle à son époque, même si son travail est empreint de tradition.

En reprenant l’armurerie James, l’une des plus vieilles de France, la cheffe d’entreprise autunoise a su s’imposer par son talent, son dynamisme et son courage, auprès d’une clientèle majoritairement masculine.

Un parcours remarquable

Dès le lycée, Pauline Zacharie se distingue. Elle reçoit le diplôme de la meilleure élève en baccalauréat professionnel et BTS de la région Rhône-Alpes. Puis elle intègre la formation des Métiers d’arts en armurerie, à Saint-Étienne. Là, elle obtient son brevet et finit major de promotion. Au nombre de ses succès, on peut ajouter sa victoire au concours de l’Institut national des métiers d’arts en Rhône-Alpes et la troisième place au niveau national.

À 21 ans, elle décroche le concours national des Talents d’or du Rotary. Son savoir-faire et sa dextérité la poussent à créer une trilogie de fusils d’exception.

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Pauline Zacharie a connu un parcours semé d’embûches. C’est sa passion pour les armes à feu et sa détermination qui lui ont permis de s’imposer dans un milieu exclusivement masculin.

Pratiquante du tir sportif dès l’âge de 15 ans, la jeune femme se voit d’abord comme tireur d’élite. Freinée dans ses ambitions, elle rêve de devenir écrivain. Le déclic survient quand son père, chasseur, l’emmène aux portes ouvertes du seul lycée de France à former aux métiers de l’armurerie, à Saint-Étienne (Loire).

Son brevet des métiers d’arts armurerie en poche, major de sa promotion, elle ne trouve cependant pas de travail à sa sortie d’école. Elle finit par décrocher un premier poste dans un atelier de fabrication, près de Saint-Étienne. Un métier physiquement difficile qu’elle quitte au bout de deux ans.

C’est à l’issue d’une rencontre avec Jean-Claude James, à la tête de l’une des plus grandes armureries de France à Autun (Saône-et-Loire), qui la prend sous son aile, qu’elle saisit sa chance en se lançant dans la création d’une gamme de fusils de collection.

En 2011, Jean-Claude James lui propose la cogérance de l’armurerie familiale, fondée en 1824. Un changement de statut difficile dans un métier traditionnellement réservé aux hommes qu’elle a appréhendé avec courage pour finalement s’imposer. Elle est à présent reconnue, comme ses semblables masculins, à sa juste valeur.

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Ambassadrice de la marque Blaser

Depuis 2016, la marque allemande de fusils de prestige Blaser en a fait son ambassadrice à l’international. « Je reste à ce jour la seule armurière au monde à être l’ambassadrice de cette marque », avoue la cheffe d’entreprise.

Pauline Zacharie est faite chevalière de l’ordre national du Mérite en 2019 à seulement 34 ans.

Un engagement fort dans le territoire

Malgré des journées à rallonge, l’armurière est engagée dans diverses associations ou chambres consulaires. Ainsi, on la compte parmi les membres du Rotary club, de la Confédération des petites et moyennes entreprises, de la Chambre du commerce et de l’industrie, de l’association Femmes qui bougent. Elle est aussi administratrice de la caisse locale du Crédit agricole Centre-Est.

À 38 ans, Pauline Zacharie prouve, par sa réussite professionnelle, que l’on peut faire son chemin dans des domaines que l’on considère, à tort, réservés aux hommes.

L'atelier de coutellerie : un retour aux sources

Alors que son atelier n’était plus visible du public et des clients depuis plusieurs décennies, on peut à nouveau l’admirer quand on passe dans le haut de zone piétonne. Pauline Zacharie a décidé de remettre l’atelier coutellerie à sa place originelle, en vitrine de la boutique : « C’est là que tout a commencé. Je me suis dit qu’il était bien de montrer mon travail aux passants autant qu’aux clients. Que chacun puisse voir comment on aiguise les couteaux ou encore les tondeuses pour les animaux ! »

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Aiguisage de couteaux et de tondeuses

« J’aiguise environ 1200 couteaux à l’année, raconte Pauline Zacharie. Ils sont de toutes les tailles, du couteau de table au couteau de boucher. La meule est électrique et beaucoup plus confortable que celles à eau que l’on peut encore voir à Thiers en Auvergne. »

Ce qui intrigue les passants, c’est aussi le lapidaire, utilisé pour aiguiser les tondeuses pour les bovins et les ovins. « On en fait moins qu’avant, environ une vingtaine à la semaine, parce que les hivers sont beaucoup moins froids qu’il y a quelques décennies. Les agriculteurs ont moins besoin de tondre leurs moutons qui passent moins de temps dans les étables. »

Pauline Zacharie, originaire du département de l’Isère, prend un vrai plaisir à aiguiser les lames avec le souci de la perfection, de les rendre aussi impeccables que tranchantes. Ses tarifs : 7,90 euros pour une tondeuse et de 3 à 7 euros pour un couteau. Des prix raisonnables appréciés des amoureux des beaux couteaux.

La trilogie de fusils d'exception

Organisée par le JSL, la cérémonie des Talents 2023 de Saône-et-Loire s’est tenue le lundi 11 décembre à Chalon. Pauline Zacharie, artisane armurière et cheffe d’entreprise autunoise, a tiré de trois personnages mythologiques l’inspiration lui permettant de créer trois fusils d’exception : Amazone, Calypso et Cassiopée. « La réalisation de cette trilogie a duré un an et demi », souligne la créatrice.

Telle une architecte, Pauline Zacharie a su façonner ses fusils en s’alliant avec des artisans bourguignons, comme Thibault de Corval (graveur ciseleur à Dijon), Stéphane Aufrère (joaillier à Beaune) ou encore Gilbert Tsomake (sculpteur animalier à Luzy).

Des objets d'art

De par la minutie apportée et les matières employées, ces armes dépassent leur fonction première pour devenir des objets d’art. Ainsi l’arme portant le nom d’Amazone, un calibre 28, se distingue par ses motifs de dentelle ciselés en forme de corset et une pyramide de diamant servant de guidon. « Il aura fallu 1,20 m de fil d’or pour représenter le laçage présent sur le pontet », souligne l’armurière.

Pour Calypso, on retrouve un décor de sirène. Pour ce fusil de calibre 410, l’armurière a employé de la nacre, une perle et un pontet en argent. Quant au calibre 20, nommé Cassiopée, il est serti de 102 pierres précieuses (diamants et saphirs) représentant à l’identique la constellation éponyme.

Mais toutes ces armes ont deux points en commun : le « S » symbolisant le terme de mise en sécurité de l’arme a été remplacé par un diamant. De plus, les canons de ces armes ont reçu un vernis cuit au four, qui reste un procédé unique au monde.

Le Système d'Information sur les Armes (SIA)

À partir de l’année prochaine, les chasseurs français enregistreront désormais leurs fusils et autres carabines au sein du SIA, le nouveau système d’information pour les armes. Les particuliers disposeront d’un râtelier virtuel qui leur permettra notamment d’éviter de se déplacer en préfecture pour déclarer les armes mais aussi d’éditer leur carte européenne d’arme à feu en ligne. Les armuriers, quant à eux utiliseront un registre totalement dématérialisé.

Stéphane Auvray est armurier à Gleize (banlieue de Lyon) et gère l’armurerie Steflo. Le SIA est une excellente évolution pour notre profession. Cet outil permettra de gagner un temps précieux dans la traçabilité des armes et de son propriétaire.

Plusieurs armuriers partagent leur avis sur le SIA:

  • "Ainsi, notre profession en sortira grandi et apportera une véritable sérénité auprès des non-utilisateurs d’armes à feux. C’est indéniablement une excellente chose pour notre profession."
  • "Nous allons ainsi remettre à plat toutes nos réglementations. C’est un avantage pour nous mais aussi pour les chasseurs et les tireurs. Cela simplifiera leur quotidien et le nôtre."
  • "C’est bien évidemment une excellente chose pour l’ensemble des possesseurs d’armes dans notre pays, qu’ils soient chasseurs, tireurs sportifs ou collectionneurs. Ce système va permettre de clarifier les choses, de responsabiliser les gens et aider les armuriers à travailler dans de meilleures conditions."
  • "Sage décision, le papier remplacé par le numérique le tout géré par des professionnels ! Terminés les registres, les photocopies et les courriers par mètres cubes expédiés aux préfectures, sans compter les nombreuses questions et retours de courriers pour telle ou telle arme non répertoriée sur le fichier AGRIPPA."
  • "Je pense que le SIA est une évolution évidente dans notre nouveau monde virtuel. De nombreuses démarches administratives seront réduites, le suivi sera minutieux et il sera plus rapide pour les professionnels, tireurs et chasseurs d’obtenir des informations sur leurs acquisitions."

L'armurerie James : un héritage familial

Le magasin James à Autun est bien connu des chasseurs de l’Autunois Morvan et même de beaucoup plus loin. Depuis presque deux siècles, ce qui fût d’abord une coutellerie est devenu au fil du temps une armurerie de renom, qui rayonne bien au-delà de nos frontières départementales.

Le temps d’une soirée, la nouvelle propriétaire de l’armurerie, Pauline Zacharie, a fêté les 195 ans de son enseigne. L’occasion pour l’ancien propriétaire, Jean-Claude James, de retracer l’aventure commerciale de ce magasin.

Des dynasties de couteliers

En 1824, un certain Pierre Asselineau, issue d’une famille de coutelier, ouvre dans un local exigu, une coutellerie au 51 de la rue Aux-Cordiers, emplacement qui a été conservé jusqu’à aujourd’hui. Son fils, Gervais, reprend l’affaire familiale.

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