Envie de participer ?
Bandeau

L'histoire de Friville-Escarbotin, commune située dans la Somme, est marquée par des événements variés, allant de la présence de la gendarmerie à l'essor du commerce local, en passant par les vestiges des conflits mondiaux. Cet article se propose d'explorer ces différents aspects, en mettant en lumière l'évolution de la commune au fil des siècles.

Transfert de la Gendarmerie et Aménagements Urbains

En 1893, une décision ministérielle a conduit au transfert de la gendarmerie de Valines à Friville-Escarbotin. Bien que discuté lors de nombreux conseils municipaux entre 1900 et 1902, ce transfert n'a été effectif qu'en 1910. La commune a alors acquis l'ancien logement patronal Imbert, situé rue du Commerce (actuelle rue Henri-Barbusse), pour la somme de 20 000 francs. Les architectes Marchand, père et fils, ont été chargés de concevoir les plans d'aménagement.

Le bâtiment sur rue comprenait au rez-de-chaussée une cuisine, une salle à manger et deux chambres. Un bâtiment en retour d'équerre, à rez-de-chaussée unique et situé à l'arrière, abritait un bureau. Les dépendances dans la cour arrière comprenaient une remise, une écurie, une salle de bains, deux étables, trois bûchers et deux cabinets. Le premier étage était équipé de deux chambres, d'une cuisine et d'une salle, tandis que le deuxième étage contenait une salle, un débarras, une cuisine et deux chambres. Le sous-sol était muni de trois caves.

Suite à l'augmentation de la population de Friville-Escarbotin et des communes environnantes durant l'entre-deux-guerres, il a été décidé d'augmenter les effectifs et d'agrandir la gendarmerie. L'architecte de la ville d'Eu, A. Lasnel, a été désigné pour ce projet. Il a créé le passage couvert ainsi que l'extension de bâtiment qui le surplombe, à gauche de l'édifice initial. L'organisation intérieure de l'édifice a été transformée, avec la création d'une salle d'attente pour le public, d'un bureau, d'une salle à manger, d'une cuisine et d'une chambre au rez-de-chaussée. Le bâtiment en retour d'équerre comprenait deux chambres. À l'arrière, les dépendances comportaient une remise, une écurie, une buanderie, cinq bûchers, une chambre et trois cabinets d'aisance. Le premier étage était composé de quatre chambres, de deux cuisines et de deux salles, tandis que le deuxième étage comprenait quatre chambres, deux antichambres, deux salles et deux cuisines.

Redynamisation du Commerce Local

Pour dynamiser le commerce local, la mairie de Friville-Escarbotin a sollicité les commerçants pour reformer une union commerçante. En octobre 2020, neuf commerçants ont répondu à cet appel et espèrent être rejoints par d'autres. Cette initiative, portée par la commission "associations" de la municipalité, vise à créer une solidarité entre les différents vendeurs et à redynamiser le commerce local.

Lire aussi: Découvrez l'armurerie airsoft

La dernière union commerçante ayant périclité il y a environ 8 ans, cette nouvelle association, baptisée "Les commerçants de Friville-Escarbotin-Belloy-sur-Mer", est perçue comme une nécessité pour relancer l'activité économique de la commune. Selon Arnaud Carbonnier, représentant des pompes funèbres du même nom et désigné secrétaire de cette nouvelle union, "Sans la mairie, on ne se serait pas réunis". Victor Jupin, pour ABC Informatique, a été nommé président.

Le conseil municipal a informé l'ensemble des commerçants de la ville, au nombre de 61, de cette initiative. Parmi les membres de l'union commerçante lors de la première réunion, on retrouve des représentants de divers secteurs d'activité : Presse et papeterie Une nouvelle Page ; Boulangerie Boutrouille ; Café du Centre ; Caisse d’Épargne, Armurerie Delory Brumard, ABC Informatique, Pompes funèbres Carbonnier, Fleuriste Passiflore, Patrick Cuisines et Bains.

Les objectifs de cette union sont ambitieux. L'élu Mathieu Gueriel estime qu'il est possible d'atteindre la participation de la moitié des commerçants. Martial Boutrouille, boulanger, se montre plus prudent, mais espère tout de même que l'union pourra rassembler au moins un quart des commerçants.

La question de la cotisation d'adhésion a fait l'objet d'un débat. Frédéric Brumard, gérant de l'armurerie Delory Brumard, a jugé que le montant initialement envisagé de 50 € par mois était trop élevé, compte tenu des difficultés rencontrées par certains commerçants en raison de la crise sanitaire. François Crevecoeur, représentant de la succursale de la Caisse d’Épargne, a alors proposé un montant de 30 €, soit 300 € par an (10 mois de cotisation), payable en plusieurs fois. Outre les cotisations des adhérents, l'union commerçante bénéficiera d'une subvention exceptionnelle de 500 € accordée par le conseil municipal.

L'une des premières actions envisagées par l'union est l'organisation d'une "quinzaine commerçante" de fin d'année. Bien que le délai soit trop court pour organiser un événement d'envergure cette année, les commerçants ont convenu de mettre en place un système de tickets par vente du 15 novembre au 31 décembre 2020, avec pour lot des paniers garnis, un par magasin participant.

Lire aussi: Votre guide des expériences avec Drome Chasse Tir

Vestiges de Guerre et Pollution Environnementale

Friville-Escarbotin, comme de nombreuses communes des Hauts-de-France, a été marquée par les deux guerres mondiales. La présence de munitions non explosées (UXO) représente un danger persistant pour la population et l'environnement.

L'association Robin des Bois mène campagne depuis la fin des années 1980 contre les sols et les eaux pollués par les activités humaines, notamment les déchets de guerre. Selon l'association, entre 10 et 20% des bombes et obus largués ou tirés pendant les deux guerres mondiales n'ont pas explosé. Ces UXO continuent de tuer et d'aggraver les pollutions environnementales.

Robin des Bois a publié un inventaire des découvertes de déchets de guerre dans plusieurs régions françaises, dont les Hauts-de-France, entre janvier 2012 et fin avril 2018. La diversité des munitions conventionnelles et chimiques est telle que les services officiels de déminage se sont dotés d'un manuel d'identification régulièrement mis à jour. L'identification préalable à la neutralisation des munitions est d'autant plus difficile qu'elles sont souvent déformées, rouillées ou recouvertes de terre.

Dans l'Aisne, département voisin de la Somme, les démineurs interviennent en moyenne trois fois par jour pour détruire des munitions de la Première Guerre mondiale. Des découvertes d'obus, de grenades et d'autres engins explosifs sont régulièrement signalées, que ce soit lors de travaux de terrassement, de labours agricoles ou de promenades en forêt.

La présence de ces vestiges de guerre souligne la nécessité de sensibiliser la population aux risques et de mettre en place des mesures de prévention et de détection.

Lire aussi: Tout savoir sur Chasse Tir Malin à Luçon : notre évaluation.

L'Histoire de la Serrurerie dans le Vimeu

La commune de Friville-Escarbotin fait partie du Vimeu, une région historiquement liée à l'industrie de la serrurerie. Jean-Mary Thomas, spécialiste de l'histoire locale, a mené des recherches approfondies sur ce sujet et a animé plusieurs conférences pour partager ses découvertes.

Le Vimeu, qui relie Saint-Valéry-sur-Somme, Abbeville, Blangy-sur-Bresle et les Trois-Villes sœurs, a bénéficié de sa situation géographique pour développer un important trafic de métaux dès l'époque romaine.

L'origine du nom Vimeu remonte au Moyen-Âge, avec l'apparition du terme "Viminao" sur une pièce de monnaie datant de 550 après J.-C. Ce terme signifie "Lieu où est planté l'osier".

Les incursions permanentes dans le Vimeu ont favorisé l'essor d'une industrie de défense, notamment la serrurerie. En 1250, les premières corporations de métiers existaient déjà dans le Vimeu, dont celle des serruriers. Jean-Mary Thomas a retrouvé dans les archives paroissiales de Friville-Escarbotin l'acte de baptême, daté du 27 janvier 1601, de Jehanne Bouté, fille de Jehan Boutté, pour lequel on trouve pour la première fois la mention du métier de serrurier.

L'arrivée à Abbeville en 1665 de l'industriel Josse Van Robais, à l'initiative de Jean-Baptiste Colbert, a constitué un point déterminant dans le développement de la serrurerie. Les paysans de la région filaient la laine pour alimenter l'usine d'Abbeville, contribuant ainsi à l'essor de l'industrie locale.

Au XVIIIe siècle, la serrurerie occupait au moins 2 000 habitants du Vimeu. Les archives de Friville-Escarbotin contiennent le document de la première signature officielle de documents, en 1672, des serruriers avec des clés pour représenter leur corporation.

Un Lieu de Mémoire et de Commémoration

Le site connaît un premier aménagement où viennent se recueillir le Général Leclerc lors de sa visite officielle le 31 août 1946 tout comme le Président Vincent Auriol le jour de la Fête de la Victoire de 1945, le 8 mai 1948.

Mais le lieu, à l’écart du centre-ville, laissé sans surveillance, a connu des dégradations.

Des deux poteaux d’exécution, il ne reste qu’un morceau aujourd’hui protégé et installé uniquement lors des cérémonies.

Le président de l’association des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, M. Dorénavant, en accord avec la Mairie, aucun objet ne reste en permanence.

L’urne, le morceau préservé de poteau et la plaque commémorative ne sont placés qu’au moment des cérémonies officielles.

La municipalité prend en charge l’édification d’un mur en parpaings et la pose d’une porte blindée. Le site du poteau des fusillés devient un lieu fermé.

Le Site Aujourd'hui

Le site du poteau des fusillés se compose des vestiges du stand de tir, d’un jardin du souvenir réhabilité et, à l’emplacement d’un des deux poteaux, d’une urne contenant de la terre des camps d’extermination nazis.

Aujourd’hui le site est entretenu par les personnes travaillant au chantier d’insertion d’Amiens Nord.

Le lieu est ouvert au moment des journées nationales de commémorations : celle consacrée au souvenir des victimes de la déportation, le dernier dimanche d'avril et celle dédiée à la Résistance le 27 mai.

La libération de la Ville d’Amiens le 31 août y est également célébrée.

A ces cérémonies officielles s’ajoutent des hommages spécifiques.

Ainsi la municipalité de Mers-les Bains a par trois fois honoré la mémoire des trois Mersois fusillés et a fait poser une plaque en souvenir de leur sacrifice.

De même, la mémoire du gendarme Maurice Garin est régulièrement honorée.

Cette liste reste incomplète, un corps retrouvé en mai 1946 n’a pas été identifié.

Il n’est ouvert que pour les commémorations officielles et à la demande auprès de l’association « Centre de Mémoire et d’Histoire-Somme-Résistance et Déportation », qui y accueille notamment les scolaires toute l’année et le public lors des Journées du Patrimoine.

Le Club de Tir de Crépy : Une Nouvelle Tentative de Réimplantation

Il y a deux ans, le terrain situé quartier des Musiciens à Crépy avait dû fermer définitivement après plusieurs plaintes des riverains pour cause de nuisances sonores, et de proximité trop grande avec les habitations.

La question du déplacement du stand était déjà à l'ordre du jour depuis plusieurs mois.

La municipalité avait acheté un terrain sur la commune de Feigneux, pensant pouvoir y réinstaller le club.

Les premiers tests sonores, entrepris en octobre 1997, montrent que le stand peut occasionner une gêne, notamment pour les habitants du quartier de Mermont à Crépy.

Malgré tout, un permis de construire est déposé et les travaux débutent en 1998.

Le terrain est clôturé et défriché sans autorisation.

La Direction départementale de l'agriculture et de la forêt se saisit alors du dossier et impose à la commune de reboiser un terrain pour échapper à l'amende.

Mais la municipalité de Feigneux suspend les travaux entrepris sans que le permis de construire ait été accordé.

« Le nouveau conseil a accepté de réexaminer le dossier par souci de dialogue », explique Catherine Brillon, première adjointe de Feigneux.

« De toute façon, la question n'avait pas véritablement été réglée. »

A Feigneux, une lettre d'Arnaud Foubert, l'adjoint au sport de Crépy, circule pour expliquer aux habitants le contenu du projet.

Les réactions ne se font pas attendre.

A Crépy, Eric Dancoisne, conseiller municipal de l'opposition, ne cache pas son mécontentement.

« Toutes les décisions ont été prises en catimini », explique-t-il.

« La lettre d'information n'a pas circulé à Crépy, alors que le terrain est plus proche de notre centre-ville que de celui de Feigneux. »

tags: #armurerie #friville #escarbotin #histoire

Post popolari: