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Le placement en redressement judiciaire de Verney-Carron, le plus ancien armurier français, a été confirmé par le tribunal de commerce de Saint-Étienne le 12 février 2025. C’est ce qu’espère le plus ancien armurier de France, Verney-Carron, qui avait demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire après s'être déclaré en cessation de paiements. La fin de plusieurs années de difficultés financières.

Plombé par les pertes et un contrat de fourniture de fusils d'assaut pour l'Ukraine toujours pas concrétisé, l'armurier avait récemment demandé sa mise en redressement judiciaire dans l’espoir de pouvoir ensuite négocier avec ses créanciers l'apurement de sa dette. La condition sine qua non d'une alliance annoncée avec repreneur.

L'annonce tombe ce mardi 11 février au matin dans un communiqué de Cybergun, confirmant les craintes en interne depuis le début de l'année. Le fabricant de fusil de chasse historique de Saint-Étienne Verney-Carron se déclare en cessation de paiement. Il demande également son placement en redressement judiciaire, qui doit être étudié mercredi 12 février au tribunal de commerce.

Un potentiel nouvel actionnaire ?

Dans le même communiqué, Cybergun annonce que des "discussions avancées" sont en cours avec un potentiel "partenaire" (Hugo Brugière, le PDG de Cybergun, refusant le terme de "repreneur"), "acteur majeur de l'armement de petit calibre au niveau mondial". Le groupe, actuellement actionnaire majoritaire de Verney-Carron, entend garder une participation au capital de l'armurier stéphanois, mais '"minoritaire", dans le cadre de ces négociations.

Le gérant de Cybergun explique que ce passage par le redressement judiciaire est un point d'étape nécessaire à l'arrivée d'un nouvel actionnaire, pour le rassurer. La procédure permet en effet de figer la situation financière de l'entreprise Verney-Carron, toujours endetté à hauteur d'un million d'euros malgré les 12 millions d'investissements de Cybergun.

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Ne voulant pas dévoiler le nom du groupe qui pourrait rentrer au capital de l'armurier stéphanois, il précise cependant que les choses pourrait avancer dans les prochaines semaines, une fois la procédure enclenchée au tribunal de commerce. Hugo Brugière ne se dit pas inquiet pour l'emploi chez Verney-Carron.

Depuis décembre, les 68 salariés sont au chômage partiel, et en attente du versement de leurs salaires de janvier. Hugo Brugière, PDG de Cybergun et actionnaire principal de Verney-Carron depuis 2022 aux côtés de la famille Verney-Carron, se montre pourtant optimiste quant à l’avenir de l'entreprise.

"Le projet ne change pas de celui que nous avions, c’est-à-dire, soit une relocalisation à Saint Etienne sur un nouveau site, soit de restauration du site actuel et de redimensionnement. Les discussions se sont accélérées avec un acteur étranger ces dernières semaines, sans qu’aucun nom n’ait été officiellement confirmé pour le moment. Une première période d’observation de six mois a été accordée par le tribunal de commerce. Un laps de temps qui devrait permettre au groupe d’avoir quelques semaines pour négocier avec un repreneur.

L'État et l'avenir de Verney-Carron

M. Thibaut Monnier appelle l'attention de M. le Premier ministre sur l'abandon par l'État de l'entreprise Verney-Carron, fleuron de l'armurerie française. Pour le prix d'un seul canon Caesar, l'État est sur le point d'abandonner l'un des derniers fleurons de l'armurerie française.

Bien connue des chasseurs et des militaires, l'entreprise Verney-Carron, fondée en 1820 à Saint-Étienne, est le plus ancien fabricant français d'armes de petit calibre destinées à la sécurité et à la défense. Longtemps spécialisée dans les armes de chasse, l'entreprise familiale bicentenaire produit et commercialise également le lanceur de balles de défense (LBD) utilisée par les forces de sécurité intérieure (FSI).

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À l'heure où le Président de la République annonce que « des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes et des équipements parmi les plus innovants », comment accepter que l'État abandonne un fleuron de l'industrie d'armement, garant de la souveraineté militaire de la France ?

C'est pourtant ce qui est en train d'advenir suite au refus incompréhensible du ministère de l'économie et des finances de lui accorder un prêt de 4,5 millions d'euros via le Fonds pour le développement économique et social (FDES), octroyé par l'État à des entreprises pour accompagner leur restructuration financière et commerciale. Sans cette aide de l'État, Verney-Carron ne peut soutenir une stratégie industrielle à long terme, dans le prolongement de son héritage séculaire.

Déjà affecté par une désindustrialisation conséquente, le bassin de Saint-Étienne ne méritait pas un tel abandon. Ce sont plus de 100 familles qui vont être impactées par cette décision de fermeture. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV), Verney-Carron emploie plus de 70 salariés, qui sont déjà en chômage partiel depuis la fin d'année dernière.

La France a déjà perdu l'entreprise Manhurin vendue aux Émirats Arabes Unis, il est temps de mettre un terme à cette hémorragie mortifère pour les emplois et la capacité de défense du pays.

M. M. Antoine Villedieu attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la situation critique de l'entreprise Verney-Carron, fleuron historique de l'armurerie française, actuellement placée en redressement judiciaire. Fondée en 1820 à Saint-Étienne, Verney-Carron est un acteur reconnu de la fabrication d'armes de chasse et d'armement à destination des forces armées et des forces de sécurité intérieure, notamment les lanceurs de balles de défense (LBD).

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Malgré son intégration en 2023 à la réserve industrielle de défense, son avenir est aujourd'hui compromis en raison de l'absence de soutien financier de l'État. En effet, selon le quotidien Le Figaro, le ministère de l'économie tarde à valider l'octroi d'un prêt de 4,5 millions d'euros dans le cadre du Fonds de développement économique et social (FDES), alors même qu'un projet de reprise est en cours avec le groupe belge FN Browning, prêt à entrer majoritairement au capital. Cette aide conditionne la finalisation du rachat et donc le maintien de l'activité et des 80 emplois qui y sont liés.

M. le député s'interroge sur la cohérence des annonces gouvernementales relatives à la soi-disant « économie de guerre » et à la réindustrialisation de la filière défense, alors même qu'un acteur stratégique comme Verney-Carron est menacé de disparition. Il rappelle également que cette entreprise a déjà subi plusieurs décisions défavorables de l'État ces dernières années, notamment lors du remplacement du FAMAS, où l'offre de Verney-Carron n'a pas été soutenue.

Les offres de reprise et le choix du tribunal de commerce

Très vite, le groupe belge FN Browning fit savoir qu’il avait déposé une « offre ferme de prise de contrôle majoritaire » de l’armurier français. Plus précisément, il s’agissait de prendre une participation de 70 % au capital de Verney-Carron Développement et de relancer son activité grâce à un investissement de « plusieurs millions d’euros » dans l’outil de production.

Sauf qu’un autre acteur se mit sur les rangs pour reprendre Verney-Carron. Presque aussi ancien que ce dernier [il a été fondé en 1830 à Saint-Étienne], le groupe Rivolier s’associa au gestionnaire tchèque de grandes fortunes RSBC pour déposer également une offre de reprise. Au regard de sa surface financière [environ 930 millions de chiffre d’affaires], FN Browning semblait le mieux placé pour prendre le contrôle de Verney-Carron.

En effet, le 4 juin, il a estimé que le tandem formé par Rivolier et RSBC était le mieux placé pour assurer la pérennité de l’armurier. Selon le quotidien Le Progrès, qui a eu accès au délibéré du jugement, si les deux projets étaient « incontestablement sérieux et réfléchis », le Tribunal de commerce a insisté sur la « très bonne connaissance de la société Verney-Carron, de ses produits et de ses compétences » par Rivolier, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 150 millions d’euros l’an passé.

« Ce choix nous oblige et nous honore. Nous nous sommes battus pour reprendre cette entreprise, nous devons maintenant la sortir de cette impasse managériale et économique dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs mois », a commenté Arnaud Van Robais, le PDG du groupe Rivolier, cité par Le Progrès.

Rivolier et RSBC reprennent Verney-Carron

La plus ancienne manufacture d’armes de chasse et de défense reste française. Fondée en 1820 et symbole du savoir-faire armurier stéphanois, Verney-Carron était depuis février 2025 en redressement judiciaire. Déjà affaiblie par des difficultés structurelles et un manque de trésorerie, l’entreprise n’avait pas réussi à retrouver une stabilité malgré son rachat en 2022 par le groupe Cybergun.

Deux candidats se disputaient sa relance : d’un côté, FN Browning - poids lourd européen basé en Belgique, au portefeuille musclé et au réseau international solide. Malgré une offre financièrement puissante et la promesse d’un investissement massif, FN Browning n’a pas été choisi. Le tribunal a préféré l’option française, misant sur la proximité géographique, la volonté de conserver le tissu industriel local et un plan industriel jugé plus crédible.

Rivolier s’engage à relancer l’activité dès cette semaine, maintenir 55 des 67 emplois, et assurer la continuité de la production dans les ateliers actuels. Le plan de relance ne se limite pas à une simple reprise opérationnelle.

Rivolier est épaulé dans cette manœuvre par le fonds d’investissement tchèque RSBC, qui détiendra 35 % de la nouvelle structure. Cette alliance stratégique vise à renforcer la solidité financière du projet tout en offrant à Verney-Carron une ouverture à l’international maîtrisée. De son côté, FN Browning avait pourtant mis sur la table une proposition sérieuse : reprise de 50 salariés, investissement de plusieurs millions d’euros et continuité d’activité.

Ce rebondissement marque une victoire pour le tissu industriel ligérien et pour tous ceux attachés à la sauvegarde d’un savoir-faire unique. Avec Rivolier aux commandes, Verney-Carron entame une nouvelle ère, entre enracinement local et ambition européenne. Un pari audacieux qui pourrait bien transformer cette renaissance en success story.

Tableau récapitulatif des acteurs et de leurs offres

Acteur Offre Décision du Tribunal
FN Browning Reprise de 50 salariés, investissement de plusieurs millions d'euros, continuité d'activité Non retenue
Rivolier & RSBC Relance de l'activité, maintien de 55 emplois sur 67, continuité de la production, investissement de RSBC (35% du capital) Retenue

tags: #armurerie #francaise #difficultés #financières

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