La pratique du tir à l'arc instinctif suscite souvent des idées reçues, notamment l'assimilation de l'instinct à une absence totale de visée. On pourrait penser que l’archer instinctif tire ses flèches de manière aléatoire, guidé par une sensation imprécise. Cependant, Jean Marie Coche, dans son ouvrage de référence « La discipline du tir à l’arc instinctif souple », a démontré avec rigueur que le travail et la répétition sont essentiels pour atteindre un haut niveau de performance.
Contrairement aux idées reçues, le tir instinctif repose sur une technique précise et organisée. La concentration du regard sur le centre de la cible, en vision nette, se combine avec la vision périphérique floue de la position de la main d’arc dans l’espace par rapport à la cible. Cela permet de définir la hauteur du bras d’arc. Il y a donc réellement visée consciente et organisée et non pas lâcher de flèches au hasard.
Jean Marie Coche définissait le tir d'instinct comme une action spontanée et non raisonnée. Il distinguait deux phases :
Cet archer bien axé dans l'espace appréciera naturellement la distance qui le sépare de la cible sans toutefois l'évaluer mathématiquement.
Un arc se compose essentiellement d'une corde tendue entre les deux extrémités d'une poignée et de deux branches flexibles. Il existe principalement trois grandes familles d'arcs : l'arc classique ou recurve, le longbow ou arc droit, et l'arc à poulies, connu sous le nom d'arc compound.
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L’arc longbow aussi appelé arc droit est sans aucun doute l’image la plus classique que l’on se fait traditionnellement d’un arc. L’arc droit est un arc de grande taille. Il est souvent aussi grand que la personne qui le manie, et taillé dans une seule pièce de bois, sans courbure particulière au niveau des branches. Il est conçu pour le tir instinctif.
Issu de l’arc gallois médiéval, l’arc droit a été largement utilisé par les archers anglais pendant le Moyen Âge, et notamment durant la guerre de Cent Ans, qui lui a donné ses lettres de noblesse. Il est toujours utilisé de nos jours, mais son usage est réservé aux archers confirmés, car il ne peut pas être équipé d’accessoires de visée.
Caractéristiques techniques : Simple et essentiel, il est idéal pour débuter dans le tir traditionnel. Formé d’un seul bloc, il est fabriqué en bois d’if, de buis ou en lamellé collé. Les puissances du longbow vont globalement de 25 à 60 livres.
Plus compact que le longbow, l’arc classique se distingue par la forme particulière de ses branches, qui sont recourbées vers l’avant à leurs extrémités. L’arc classique offre un bon compromis entre l’efficacité, la maniabilité et le confort de tir. Cette flexibilité fait de l’arc classique le type d’arc idéal pour les débutants. L'arc classique est composé d’une poignée centrale et de deux branches démontables ou monobloc.
Caractéristiques techniques : L'arc recurve se distingue par les courbures en bout de ses branches, offrant une tension supplémentaire à la corde. Son utilisation peut être purement instinctive ou enrichie d'accessoires tels que stabilisateurs et viseurs pour améliorer sa précision. Les branches fixées sur le corps sont démontables pour le transport ou pour modifier les performances de l’arc. Les matériaux utilisés sont le carbone, la fibre de verre ou l’aluminium, mais la poignée peut être en bois.
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Conçu aux États-Unis dans les années 1960, l’arc à poulies est le type d’arc le plus récent. Son arrivée a marqué une rupture avec la conception traditionnelle de l’arc. Cette particularité (l’effet « let-off ») permet à l’archer de tenir la corde bandée plus longtemps sans se fatiguer. Moins d’effort pour tendre la corde signifie aussi plus de précision lors de la visée, dans la mesure où l’archer peut prendre plus de temps pour bien viser sans gaspiller ses forces.
Caractéristiques techniques : Le Compound ou arc à poulies pas cher est un arc permettant une propulsion de flèches plus rapide par un jeu de palans qui démultiplie la puissance. Sa conception permet de choisir précisément selon la taille et la puissance souhaitées. Pour le loisir, la puissance va de l’arc 12 livres (pour les enfants) à 75 livres pour les arcs de chasse.
Les arcs à poulies sont souvent équipés d’un scope (viseur grossissant) et d’un décocheur mécanique, pour une meilleure précision et un décochage plus régulier. Ils sont très utilisés pour la chasse à l’arc et pour le tir sportif.
À côté des trois grandes familles d’arcs que nous venons d’évoquer, il existe de nombreux types d’arcs différents. Ces types sont moins connus, mais ils font néanmoins partie des arcs traditionnels.
L’arc composite est l’un des témoignages les plus remarquables de l’ingéniosité humaine. Il désigne un type d’arc conçu à partir de différents matériaux d’origine naturelle ou animale (généralement bois, tendons et corne). L’arc mongol est une variante raffinée de l’arc composite. Il est particulièrement adapté pour le tir monté (à cheval). Aussi connu sous le nom de Yumi, l’arc japonais est unique à bien des égards. Il se distingue tout d’abord par sa taille impressionnante, qui peut dépasser les deux mètres, mais aussi par sa forme asymétrique.
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Caractéristiques techniques : Utilisé lors de certaines compétitions de tir en campagne, l’arc nu est un arc traditionnel, recurve ou longbow, dont le tir se fait sans ajout d’équipement comme un viseur, stabilisateur, indicateur d’allonge ou marque de visée.
Caractéristiques techniques : Tous les arcs, recurve, longbow ou compound peuvent devenir des arcs de chasse.
Caractéristiques techniques : Chaque type d’arc à sa compétition, mais l’arc officiel des Jeux olympiques reste le recurve.
Caractéristiques techniques : Fabriqué originairement en bambou, la fibre ou le carbone sont tolérés. L’arc est exclusivement tenu de la main gauche et sa poignée asymétrique se trouve dans le tiers inférieur.
La conception de l’arc impose une prise de corde méditerranéenne, un doigt au-dessus de l’encoche (index) deux doigts en dessous (majeur, annulaire) cela permet d’optimiser le fonctionnement de l’arc. En position de tir, le band court nous conduit à fléchir le bras d’arc pour ne pas voir la corde venir frapper l’intérieur du coude. Quand la main d’arc arrive en position de tir, la main de corde doit arriver à l’ancrage (index ou majeur en contact avec la commissure des lèvres recommandé).
Chaque type d’arc à sa compétition, mais l’arc officiel des Jeux olympiques reste le recurve. Le tir à l’arc est plus qu’un simple sport. C’est un art qui allie précision, concentration et maîtrise de soi. Bien que peu populaire en France, il est accessible à tous et ne nécessite pas de grandes connaissances, hormis les règles basiques de sécurité.
Vous souhaitez débuter le tir à l’arc mais vous ne savez pas par où commencer ? Voici quelques notions de base :
Il existe différentes techniques pour tirer à l’arc sans un viseur. Chaque archer a ses habitudes pour toucher sa cible. Dans cet article, nous allons vous présenter une technique qui se base sur l’alignement de trois points : œil-pointe-cible. En ce qui concerne ce dernier, vous pouvez par exemple repérer à l’aide de la pointe de la flèche ou au repose-flèche pour ajuster le tir.
En se basant sur l’alignement des trois points : œil-pointe-cible, la trajectoire de la flèche sera déterminée par l’angle que décrit la flèche avant décochage. La trajectoire verticale suivie par la flèche sera fonction de la distance entre l’encoche ou le point d’encochage et l’œil directeur.
Pour faire simple, le pianotage consiste à changer la position de la main de corde relativement au point d’encochage. Monter la main sur la corde pour faire monter sa flèche. Descendre la main sur la corde pour faire descendre la flèche. Afin de cibler avec précision une distance souhaitée par exemple un tir à une distance de 18 mètres, un archer n’a qu’à ajuster la position de la main sur la corde pour y parvenir.
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