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Le rôle des armes et technologies militaires dans le développement des empires européens constitue un sujet d’étude consacré à la fin des années 1980 par les travaux de l’historien Geoffrey Parker.

Selon lui, l’amélioration des capacités de tir au canon sur mer, l’apparition du mousquet et d’une artillerie de campagne plus efficace, et la construction de forteresses entre 1500 et 1800 avaient été à l’origine d’une véritable « révolution militaire ».

C’est cette « révolution » qui aurait donné aux Européens les moyens de la conquête impériale.

Pendant trois siècles, L’Europe est travaillée par l’effort de construction des états-nations concurrents.

La guerre exprime la puissance terrifiante et protectrice du souverain, fût-il, à l’extrême, le peuple, délimite des frontières linéaires qui se substituent peu à peu aux mosaïques indéfendables des relations de suzeraineté, contribue à unifier les peuples.

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Elle est indissociable des révolutions industrielles, de l’émergence du capitalisme, de l’existence de la classe ouvrière.

La guerre elle même est « réglée ».

Le « De Jure ac Pacis » d’Hugo Grotius paraît en 1625, le « Droit de la Nature et des Gens » de Pufendorf en 1672.

Le droit contribue à mettre la guerre en forme, on dirait presque en scène.

La stratégie trouve bientôt ses principes universels, résultat de l’apparition d’écoles d’officiers, dont le modèle est donné en 1616 par la Schola militaris ouverte par Jean de Nassau dans sa capitale, Siegen, à 75 kilomètres de la confluence de la Sieg et du Rhin.

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L’École militaire de Paris ouvre en 1751.

La cohérence de cette période tient en effet plus à la tactique qu’à la stratégie, même si elle valorise le mouvement et la bataille au détriment de la dialectique des sièges.

Au fil des guerres de religions, c’est dans le monde protestant que naît une nouvelle conception de l’organisation des troupes, expérimentée par le Stathouder Maurice de Nassau lors des combats pour l’indépendance des Provinces-Unies.

La puissance de feu qui fait la décision est donnée par l’artillerie de campagne et le fusil à baïonnette.

Evolution suivie avec prudence en France.

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Le Régiment des fusiliers du Roi n’a guère qu’une fonction expérimentale au XVIIe siècle et des ordonnances de 1665 et 1666 interdisent l’usage du fusil, contre l’avis des soldats qui l’ont expérimenté.

Jusqu’à la guerre de Trente Ans, le modèle du corps d’infanterie avait été celui du carré de piquiers plus ou moins fourni en arquebusiers ou mousquetaires, du type des « tercios » espagnols.

Il existe bien aussi l’arquebuse, plus ancienne, dotée au XVIIe siècle d’une platine à rouet, c’est à dire un mécanisme à ressort remontable comme une montre, qui provoque des étincelles par la pression d’une pyrite sur une molette cannelée en rotation rapide.

Le fusil - de « foisil » ou « focile » (italien) = pierre à feu - est une platine à silex.

Celle-ci semble être véritablement mise au point vers 1610, par les frères Le Bourgeois, arquebusiers à Lisieux et Paris.

Les étincelles sont produites par le choc d’un silex sur une batterie basculante et tombent dans le bassinet rempli de poudre, en contact avec la charge par une lumière percée dans le canon.

Cela change tout.

En alignant plusieurs rangs de fusiliers on obtient une puissance de feu qui fait la décision.

La tactique peut alors imaginer de multiples combinaisons aux différentes échelles : pour l’ensemble, l’ordre mince, l’ordre oblique, et d’autres, pour le détail, la ligne, le rang ou la file, la colonne, la formation en tirailleurs, etc.

L’armement connaît ensuite fort peu de changements.

La constitution du système étatique, œuvre de l’entrepreneur général Maximilien Titon commence comme la saga d’une famille dont l’ascension accompagne celle de l’État qu’elle sert.

La mission dont il s’acquitte pendant tant d’années se résume en un objectif : rassembler au service du roi des ouvriers, des entreprises et des techniques éparses, hétéroclites, rares et souvent exclusivement étrangères, en bref assurer le monopole royal sur le calibre de guerre et capter des technologies.

L’évolution de la réglementation française et européenne en matière d’acquisition et détention d’armes traduit bien souvent la réaction des gouvernants face à une action criminelle particulièrement sanglante et troublant fortement l’ordre public.

Ainsi, la nouvelle classification des armes à feu intervenue en France en 2012 a pour point de départ l’attaque perpétrée au fusil d’assaut à l’encontre de l’escorte policière d’un détenu à l’hôpital de la Courneuve en 2009.

Les attentats terroristes de 2015 ont été, quant à eux, à l’origine d’une nouvelle directive européenne en 2017 destinée à réduire les failles juridiques existant dans le dispositif européen et exploitées par les réseaux criminels.

La notion d’arme est définie comme « tout objet ou dispositif conçu ou destiné par nature à tuer, blesser, frapper, neutraliser ou à provoquer une incapacité ».

Bien évidemment, l’acquisition ou la détention d’une arme par un individu est subordonnée à des conditions préalables comme un motif légitime (activité de chasse ou de tir sportif, protection personnelle…), l’état de santé physique et psychique ou encore la préservation de la sécurité et de l’ordre publics.

La source majeure d’approvisionnement en armes illicites sur le territoire national est constituée par les vols d’armes, commis tant au préjudice de particuliers que d’armuriers.

En effet, elles doivent simplement être remisées hors d’état de fonctionner immédiatement.

Il est évident que la présence d’une arme apparente et disponible lors d’un cambriolage incite davantage les auteurs à s’en emparer.

Le monde des armes attire un certain nombre de passionnés, amateurs et collectionneurs parfois compulsifs.

Les enquêtes diligentées par la police ou la gendarmerie nationales démontrent que ces collectionneurs peuvent être amenés à détenir de très grandes quantités d’armes (parfois plusieurs centaines) en toute illégalité.

Les bourses aux armes, y compris au-delà de nos frontières, sont des lieux propices aux ventes illicites.

En effet, la vente d’armes ou d’éléments d’armes entre particuliers sur internet n’est pas prohibée dès lors qu’elle satisfait aux obligations imposées par la réglementation (notamment, depuis 2017, l’intervention d’un intermédiaire professionnel agréé).

Il existe ainsi de nombreux sites Internet ou forums spécialisés dans la mise en relation entre les vendeurs et les acheteurs d’armes à feu.

En 1991, dans la perspective de la création du marché intérieur unique supprimant les contrôles aux frontières intracommunautaires, l’Union européenne adoptait une réglementation commune relative au contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes.

Pour sa part, le dispositif européen adoptait une définition qui stipulait simplement que les armes neutralisées étaient celles « rendues impropres à leur usage par l’application de procédés techniques garantis par un organisme officiel », sans définir davantage les opérations à exécuter.

Les filières d’approvisionnements intracommunautaires en armes illicites démarraient des pays où le processus de neutralisation était facilement réversible (exemple de l’Espagne ou de l’Autriche…) et où la réactivation ne nécessitait que des opérations simples ou le changement des pièces défectueuses, vers les pays à la réglementation plus rigoriste.

En 2010, pour mettre fin à ce phénomène, à la demande de la Commission européenne, la Commission internationale permanente (CIP) proposait des normes techniques de neutralisation des armes à feu portatives.

Ces normes n’étaient en revanche transposées au sein d’un règlement européen qu’en 2015, garantissant enfin la neutralisation irréversible des armes à feu.

Cependant, ce texte était limité aux armes mises ou remises sur le marché après son entrée en vigueur, soit à compter du 8 avril 2016.

À partir de 2012, un nouveau mode d’approvisionnement illicite en armes à feu touchait l’espace européen.

Ce phénomène concernait des armes en apparence non létales, très facilement convertibles, provenant principalement du matériel militaire issu de l’ex-armée tchécoslovaque.

En pratique, une telle arme conservait son fonctionnement originel (rafaleur, semi-automatique…) mais de simples goupilles étaient insérées dans son canon afin d’empêcher qu’un projectile ne soit expulsé.

Ces armes dites « armes acoustiques d’expansion » étaient vendues dans toute l’Europe avec un marquage les identifiant comme des armes à blanc.

Ce type d’armes a d’ailleurs été utilisé par l’un des terroristes lors des attentats de janvier 2015 à Paris.

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