Il est loin le temps où, par arrêté du 21 octobre 1916, le préfet des Deux-Sèvres autorise la création d’un parc à munitions à Thouars, à proximité d’un nœud ferroviaire.
On suppose que la décision de créer un dépôt, non loin d’un port et à proximité d’un nœud ferroviaire important, permettait d’entreposer les munitions venant d’Amérique avant leur réexpédition vers les zones de combat. A l’origine, les stockages sont à l’air libre. Seuls quelques bâtiments sont édifiés dans le lieu que les Thouarsais surnommeront vite « les baraquements ». Le réseau ferré dessert en grande partie les zones de stockages.
Suite au décret d’expropriation du 14 août 1921, petit à petit, sont érigés des bureaux, des logements, des hangars pour les munitions les plus sensibles. L’atelier de remise en état voit le jour à cette époque. En 1940, l’ERGMu compte quatre groupes de stockage et un groupe des ateliers. La zone administrative est implantée dans le premier groupe.
En 1940, l’ERGMu comprend 4 groupes de stockage et un groupe d’ateliers. Il est évacué le 20 juin 1940 alors que la bataille de Saumur est engagée. Les Allemands l’occupent du 24 juin 1940 au 16 août 1944, et le détruiront à 90%, ainsi que les archives, avant de se replier. Il n’y a plus d’alimentation en eau et pratiquement plus d’électricité. Le réseau ferré est détruit, le casernement et les logements militaires découverts.
L’entrepôt n’en a cependant pas terminé avec les malheurs. En août 1945, une explosion fait deux morts au groupe II. Le 13 juillet 1946, le feu prend dans un stock de munitions récupérées dans la poche de Royan. L’incendie dure trois jours du 13 au 15 juillet 1946, achevant de détruire le groupe II. Heureusement il n’y a pas de victime, à part un veilleur qui effectuait sa ronde et qui ne devra son salut qu’à la proximité d’un fût de 200 litres d’eau dans lequel il s’immerge pendant une journée, attendant une accalmie pour s’en extraire !
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En 1947, une nouvelle explosion secoue le groupe III. Le feu a pris dans un tas de 200 tonnes de munitions qui attendent d’être enlevées pour destruction. Les projections sont nombreuses et, un peu partout, il faut lutter contre des débuts d’incendie.
En 1952, le personnel paiera à nouveau son tribut. Une caisse de détonateurs explose entraînant la mort de deux ouvriers. Malgré ces catastrophes, l’entrepôt se relève peu à peu de ses ruines grâce aux efforts conjugués du Service du Génie et du Service du Matériel. Le personnel de l’ERGMu oeuvre et les bâtiments se redressent, les voies de communications se rétablissent. L’établissement a alors le statut commun aux autres entrepôts de munitions et est indépendant sur les plans des personnels, des activités et des finances.
En 1956, il est à peu près reconstruit, parfois avec des solutions de fortune. De 1947 à 1971, l’ERGMu s’est vu rattacher le dépôt souterrain de Migné-les-Lourdines (situé à l’entrée de Poitiers), dont l’exploitation en tant que dépôt de munitions a cessé le 1er janvier 1971 : il a été évacué le 3 juin de la même année, son dernier chef de dépôt était le lieutenant GIORGINI…
En 1974, le dépôt de munitions de Dirac a été rattaché à l’ERGMu de Thouars. Ayant, comme les autres ERGMu, diversifié ses activités, en 1978, l’Entrepôt de réserve générale de munitions de Thouars devient Etablissement de réserve générale de munitions (ERGMu), puis le 1er janvier 1994, suite à la réorganisation « ARMEE 2000 » il devient Etablissement du Matériel de l’armée de terre (ETAMAT).
En juillet 1996, la fermeture progressive de l’ETAMAT de Thouars est annoncée.
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A la veille du désastre national, l’entrepôt de réserve générale de Thouars dépend du parc régional de réparations et d’entretien de Poitiers. Il est commandé par le chef d’escadron BOCHOT. Le groupe des compagnies en support de l’E.R.G. Jusqu’au 10 mai, comme partout ailleurs en France, l’E.R.G. vit la « drôle de guerre » dans l’attente d’une solution favorable du conflit. L’attaque allemande de la Hollande et de la Belgique vient là aussi dissiper des illusions. Il faut faire face, et l’E.R.G.
Au cours des 28 semaines de guerre il a été manipulé dans l’établissement environ 300 000 tonnes de munitions. Il en est sorti 93 495 tonnes dans 166 trains. Le train 377 fait partie de ces convois lancés sur les rails au début de l’attaque allemande en mai. Au moment où commence son aventure, la situation des armées Françaises se dégrade rapidement tandis que la Werhmacht, appuyée par la Luftwaffe, fait la démonstration de sa supériorité.
Le 14 mai, la capitulation hollandaise n’est plus qu’une question d’heures. Près de 2000 blindés disloquent sur la Meuse le dispositif français conçu sur la base d’une idée fausse, à savoir l’impossibilité pour les chars adverses de franchir les Ardennes… Au soir du 15 mai, les panzers de Guderian sont à Moncornet, au bord de la Serre. A 35 km de Laon, à 37 km de Rethel.
Au chef de train, mécanicien et chauffeur, se sont joints 4 convoyeurs, canonniers à la 2ème compagnie d’artificiers du 9ème bataillon d’ouvrier d’artillerie. Ce sont :
Ce train arrive au Bourget le 15 mai à 9h 15 mm. De cette gare, il est dirigé sur Laon…où il entre en gare à 20 heures sous le mitraillage et le bombardement des stukas en piqué. Par chance, ni le personnel du train, ni les convoyeurs, ni le train ne seront touchés. Les convoyeurs partent aussitôt à la recherche du commissaire de gare. Introuvable ce commissaire…disparu ! Il leur faut cependant connaître leur destination finale ; aussi deux d’entre eux vont se rendre en ville au bureau militaire. Surprise ! Ce bureau fonctionne et leur indique même leur point de livraison : Marly-Gomont, petite localité située à 20 km environ à l’est de la petite ville de Guise.
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Lors de leur retour au train, on s’aperçoit que le chef de train a lui aussi disparu, emportant avec lui tous les papiers. Sans le savoir, les six hommes viennent de pénétrer dans la zone d’action de la IVème division cuirassée (DCR) dont les éléments commencent à se mettre en place dans le Laonnais afin de permettre à la VIème armée du général TOUCHON de se reformer sur l’Aisne. Le chef de la IVèmeDCR est le colonel de GAULLE (il sera général le 23 mai). Dans ses « mémoires de guerre » on lit : « le 16, rejoint par embryon de mon état-major, je fais des reconnaissances et recueille des informations.
Au vu de l’ordre de mission pour Marly-Gomont, le chef de gare de Laon fait partir le train en direction de Marle-sur-Serre, bourgade à 22 km de Laon, au carrefour des directions de Guise au nord-ouest et Vervins-Hirson au nord-est. Comme des blindés allemands ont déjà atteint la Serre, notamment à Montcornet (Marle-Montcornet = 22 km), le train 377 roule aveuglément vers l’ennemi. Il passe une partie de la nuit du 15 au 16 mai à Marle-sur-Serre. Au début il y a encore quelques employés.
« Le commissaire de gare qui portait ses bagages à la main a déclaré aux convoyeurs que, selon les ordres donnés, ils devaient accompagner leur train jusqu’à Marly-Gomont. Les convoyeurs qui sont restés une partie de la nuit dans cette gare, n’ont plus revu le commissaire de gare. Vers minuit, la gare de Marle-sur-Serre a été abandonnée par le personnel. Il ne restait en gare que le mécanicien, le chauffeur et les quatre convoyeurs.
A une heure du matin, le 16, une “Micheline” conduite par deux mécaniciens dont la machine était déraillée dans un trou de bombe, est entrée en gare. La responsabilité du convoi de munitions repose bien sur les quatre convoyeurs car c’est maintenant qu’il faut prendre une décision :
Qui va prendre la décision ?
Constatant que le flot des réfugiés et des troupes en débandade ne cesse de s’écouler au voisinage de la gare, le convoyeur PINTURAUD, matricule 309, (donc le plus ancien dans le grade le plus élevé), en accord avec le mécanicien, décide de ramener le convoi en arrière.
Reprenons le récit du chef d’escadron BOCHOT :
« A partir de Marle, le train 377 a ouvert la marche à un train de blessés se dirigeant vers Laon et Soissons. Pour ce trajet retour, le convoi jusqu’à Laon a trouvé les aiguilles cadenassées. Le personnel du train a donc été dans l’obligation de faire sauter tous les cadenas d’aiguilles à coups de marteau.
Le convoi est ainsi arrivé près de la gare de Laon vers 5 heurs, mais, la voie étant fermée, il a été impossible de rentrer en gare. Le mécanicien s’est alors rendu seul à la gare pour y prendre des ordres. Il n’a trouvé personne. Il est revenu prendre son convoi pour l’acheminer en gare de Laon après avoir fait sauter à coups de marteau le cadenas qui bloquait les aiguilles. En gare de Laon, le mécanicien, après entente avec les convoyeurs, a manœuvré pour prendre en remorque une rame de dix wagons chargés de fûts d’essence. Le 17 mai, vers 7 heures, le train a quitté Laon en direction de Soissons en remorquant un convoi d’environ 1300 tonnes. Le voyages s’est effectué à allure très lente et le convoi est arrivé sans incident à Soissons dans la matinée.
Le commissaire de la gare de Soissons a alors dirigé le train sur Compiègne. De là il est dirigé sur Creil, puis Enghien où il est arrivé à minuit, et a été garé par le chef de gare. Les wagons d’essence remorqués depuis Laon ont été laissés en gare de Pluches.
Le 22 mai, personne ne s’occupant du convoi, les convoyeurs ont pris l’initiative d’adresser une lettre au commandant de l’ERG de Thouars pour demander des instructions.
A l’occasion d’une mission de liaison au Ministère de la guerre, un sous-officier de l’établissement a été dirigé sur Enghien le 24 mai pour prendre des renseignements sur le train 377, s’enquérir des convoyeurs et leur porter des subsides.
Le 26 mai, rentré de mission, le Maréchal des logis a rendu compte que les convoyeurs étaient dans l’obligation de garder nuit et jour leur convoi fractionné en quatre tronçons et que la mairie de Soisy-sur-Montmorency assurait la subsistance des convoyeurs par bons de réquisition.
Le 26 mai, à 9 heures, un compte rendu télégraphique a été adressé à Monsieur le Ministre de la guerre, Direction de l’Artillerie, 2ème bureau Matériel, 3ème Section. Personne ne saura quelle fut la « destination définitive » de ce train 377 ni ce que sont devenus les quatre convoyeurs.
Mais le 28 octobre, le chef d’escadron BOCHOT recevait la notification 323 C :
Le général HUNTZINGER, commandant en chef des forces terrestres, Ministre, Secrétaire d’Etat à la guerre, cite « à l’ordre du Régiment » PINTURAUD Pierre, matricule 309, BEAUCHAMP Moïse, matricule 2066, GARNIER René, matricule 745, CLISSON Marcel, matricule 1995, canonniers à la 2ème compagnie d’artificiers du 9ème BOA, E.R.G. de Thouars.
« Convoyeurs d’un train de munitions acheminé le 15 mai 1940 vers une zone occupée par l’ennemi, ont grandement contribué par leur décision, leur initiative, leur sang-froid et leur courage sous les bombardements d’avions, à sauver leur convoi et aidant le mécanicien à rebrousser chemin malgré le départ de tout le personnel des gares.
Nous savons exactement ce qui se passait chaque jour, chaque heure de ces tristes journées de Mai 1940. Mais au moment ou le chef d’escadron BOCHOT signe le 20 juillet 1940 le récit des évènements qui ont conduit le personnel de son établissement en zone dite libre, il ignore encore la plupart des circonstances qui ont entouré ces évènements. Et lorsque l’ennemi approche de Thouars, il ne connaît de la situation que ce qu’il voit ou entend.
Aucun recours n’est possible vers les échelons supérieurs de la hiérarchie militaire ou civile pour obtenir quelque renseignement d’importance que ce soit. Henri AMOUROUX dans « la grande histoire des Français sous l’occupation » écrit à ce sujet : « les communications téléphoniques sont détruites, la radio fonctionne mal, les Généraux Français ignorent ce qui se passe à 30 km de leur PC ». A notre époque de multimédia, on imagine mal cette situation !
Le 15 Juin, la Wehrmacht progresse vers l’embouchure de la Loire et vers Lyon. Devant les Allemands, il n’existe que des débris d’unités qui opposent des résistances ponctuelles et retardent parfois de quelques heures le passage d’un pont, la prise d’une ville. Le gouvernement de la République s’est replié à Bordeaux.
Voici ce que le chef d’escadron BOCHOT écrit :
Les nouvelles du front étaient vagues. La T.S.F. ne donnait aucune précision. Vers le 13 Juin, une régulatrice d’armée s’était repliée sur Thouars. Depuis le 15 Juin, le trafic de l’E.R.G était considérablement ralenti. Huit trains de munitions étaient depuis plusieurs jours en attente sur le faisceau ; toutefois les arrivages continuaient à affluer : wagons d’obus pour l’E.R.G., wagons de poudres pour les carrières de Brain-sur-Allonnes, bombes d’aviation pour le dépôt de la motte.
Cette situation paraissait devenir anormale. Les évacués continuaient à affluer sur les routes, provenant de zones de plus en plus rapprochées. L’E.R.G. se transformait en un véritable centre de ravitaillement en essence. Plus de 30 000 litres étaient ainsi distribués tant à des formations qu’à des civils. Les « isolés » devenaient de plus en plus nombreux. Des trains complets d’éléments de troupes diverses refoulées vers l’arrière avaient été ravitaillés en vivres à la gare de Thouars par les soins des unités de l’E.R.G.
Les ordres du Commandant territorial prescrivaient l’organisation de la défense des villages et des points de passage par les gardes territoriaux et les troupes de l’arrière. De fréquentes liaisons aux carrières de Brain-sur-Allones permettaient de constater que l’organisation de la Loire était à peu près nulle et faisait peu de progrès. Déjà, il était permis de douter d’une défense efficace sur ce fleuve. Les incursions aériennes des Allemands se faisaient chaque jour plus nombreuses. Des attaques aériennes ont eu lieu du 10 au 15 Juin sur Tours, Angers, Saumur, Montreuil-Bellay.
Cette situation est d’autant plus angoissante que jamais la moindre directive n’a été donnée au Commandement de l’ERG sur la conduite à tenir en cas d’approche de l’ennemi :
Regroupant les Sociétés de tir qui ont vu le jour dans les années 1860, la pratique du tir. "L’Avenir" de Saint-Rémy-lès-Chevreuse... D’autres ont pris le nom, modifié de nos jours (!) de La "Revancharde"! d'Education Physique". Des instructeurs militaires sont adjoints à l'Encadrement des Sociétés... Les fusils de guerre Gras et Lebel sont toujours en service (tir à 45 mètres). Le tir de loisir à la "bosquette" se généralise, à courte distance. Nota : la bosquette est encore en usage, de nos jours, dans les stands forains ! notre pays, dès 1948.
Sportif organisés par les Instances Fédérales. Les Stands se modernisent. progressivement aux nouvelles normes de l'IUT (respectivement 10 et 50 mètres). 22LR et 4,5mm (norme moderne du tir sportif à air comprimé). Les Ecoles de Tir des « 9 - 14 ans » voient le jour dans les années 1980. Second sport individuel, en nombre de licenciés, après le golf, dans le Monde. dans 2 000 clubs, disposant de 500 écoles de tir et regroupés en 28 ligues régionales. officiels publiés par le C.N.O.S.F). Tél. ...Deux buttes de terre et deux fosses pour les "marqueurs"... L'Union Internationale du Tir voit le jour en 1907. compte 400.000 membres à l'aube de la 1ère guerre mondiale, soit plus de 1% de la population française de l'époque !
1920 - 1921 : Suppression du tir "de guerre" à longue distance. d'un abri. "Société de Tir et d'Education Physique". d'avril à octobre. Le tir de loisir à la "bosquette" (6mm) se généralise, à courte distance. Ligues Régionales et Comités Départementaux sont mis en place dans notre pays dès 1948. dans les différents échelons de la compétition. le Stand se modernise. nouvelles normes de l'IUT (respectivement 10 et 50 mètres). Réinstallation du Stand de Tir en bordure du Ru du Montabé, sur le terrain de sports, partagé avec le Club de football FCV78 . et grâce au travail bénévole de membres de l'Association.
La Société de Tir l'AVENIR est la plus ancienne des associations saint-rémoises. Elle a été créée en 1885, à l’initiative du baron Paul de Coubertin, frère du Rénovateur des Jeux Olympiques. Au sortir de la défaite de 1870, le Tir français affichait alors un caractère résolument revanchard : il s’agissait de leur reprendre l’Alsace et la Moselle : l’Union des Sociétés de Tir de France, créée en 1886, comptait 400 000 membres à l'aube de la 1ère guerre mondiale, soit plus de 1% de la population française de l'époque !
Entre les deux guerres mondiales, L'AVENIR prenait le nom de "Société de Tir et d'Education Physique". L'on y pratiquait, outre le tir, tous les exercices de "maintien en forme", en particulier l'haltérophilie. L'AVENIR devint un "Centre de Préparation au Brevet Militaire et Sportif". Parallèlement à l'activité paramilitaire, le tir "de loisir" se développait peu à peu les dimanches après-midi: L'AVENIR offrait alors une distraction appréciée des Saint-Rémois...la télévision n'existait pas encore !
A l'issue du Second Conflit Mondial, la Fédération française de Tir (FFTir) est créée. Elle organise cette activité en tant que discipline sportive: Ligues Régionales et Comités Départementaux sont mis en place dans notre pays dès 1948. L’AVENIR crée une Section Sportive, en 1977, visant à doter l'association de moyens modernes et d'un encadrement technique formé aux disciplines et méthodes pédagogiques édictées par la FFTir. Une Ecole de Tir est créée, en 1984. Elle a accueilli, depuis, plus de 300 jeunes de 9 à 14 ans en les initiant, par des méthodes pédagogiques et des moyens adaptés, aux disciplines du tir sportif.
Après quarante-quatre années de présidence André MARGOT m’a transmis le flambeau, approuvé par l’unanimité de l’Assemblée Générale Ordinaire.
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