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Aux États-Unis, le débat sur les armes touche également le monde du commerce. Le point de départ, c'est le second amendement de la Constitution qui garantit le port d'armes pour tous les citoyens américains. L'idée qu'il y a derrière, c'est que chacun a le droit de se défendre.

Le leader de la grande distribution ici, c'est Walmart. Il vend des armes à feu dans la moitié de ses 4.000 hypermarchés. Alors concrètement, il y a un comptoir et derrière, dans le magasin dans lequel j'étais, il y avait une trentaine de fusils et de carabines. Alors, ce n'est pas en total libre-service puisqu'il y a un vendeur, mais ce n'est pas beaucoup plus compliqué que de se faire couper une tranche de jambon au rayon charcuterie.

Ce qui explique aussi que les Américains en achètent autant, c'est le prix qui est beaucoup plus bas que chez nous. Ici, le modèle le moins cher coûtait moins de 150 dollars. C'est vraiment pas beaucoup. Et puis, il y a une autre image qui est frappante, c'est la vente des cartouches. Là, pour le coup, c'est du total libre-service. Vous mettez une boîte de cartouches dans votre chariot comme si vous mettiez une boîte de petits pois ou un paquet de gâteaux.

C'est vraiment un monde très différent de celui que l'on connaît. Cela dit, la multiplication des fusillades a amené les distributeurs à reconsidérer la question.

Évolution de la Politique de Walmart

Le fondateur de l’empire commercial, Sam Walton, aimait les armes à feu. À tel point que la société Remington (spécialisée dans les armes à feu) a donné son nom à un de ses modèles de fusil de chasse. Mais le géant de la distribution a aussi pris des mesures restrictives au fil des ans, en cessant par exemple dès 1993 de proposer revolvers et pistolets.

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L’entreprise, qui assure vouloir se consacrer uniquement aux «sportifs et chasseurs», ne vend plus de fusils d’assaut semi-automatiques depuis 2015. À chaque fois qu'il y a des fusillades, le débat revient et Walmart fait parfois des concessions. En 2015, les fameux hypermarchés Walmart ont arrêté de vendre des fusils d'assaut semi-automatiques. Là, on parlait quand même d'armes de guerre.

Et après la tuerie de Parkland en Floride, qui avait fait 17 morts dans un lycée en février 2018, Walmart a relevé l’âge de vente des armes et des munitions dans ses magasins à 21 ans. Deux semaines après la tuerie de Floride, le géant des supermarchés Walmart va relever à 21 ans l'âge minimum pour la vente d'armes dans ses magasins. "Compte tenu des récents événements, nous avons revu notre politique sur les armes à feu", a expliqué le groupe dans un communiqué.

En 2018 par exemple, après une fusillade en Floride, Walmart avait relevé l'âge minimum pour l'achat d'armes et de munitions à 21 ans. En 2020, même chose. Après une fusillade à Philadelphie, Walmart avait annoncé suspendre la vente d'armes. Mais la suspension n'est par principe que temporaire. Les fusils sont donc revenus dans les rayons. Et aujourd'hui, on en trouve dans plus de 2.000 hypermarchés aux États-Unis.

Et quand le Nouveau Mexique a passé une loi obligeant le magasin à éventuellement devoir mener des contrôles d’antécédents pour des transactions entre particuliers, le groupe a préféré renoncer complètement à toute vente dans l’État.

Réactions et Initiatives

Dick's Sporting Goods et Walmart, deux grandes enseignes, ont annoncé mercredi leur intention de restreindre la vente d'armes dans leurs magasins, plus de deux semaines après la tuerie en Floride.

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Beaucoup de personnes se sont émues du fait qu'à 19 ans, le tireur de Parkland a pu acheter légalement un fusil d'assaut AR-15 tout en étant trop jeune, au vu de la loi, pour consommer de l'alcool.

Outre l'interdiction de ces armes légales dans plus de 40 États américains, Dick's ne vendra plus de chargeurs à grande capacité et refusera la vente d'armes aux personnes de moins de 21 ans, bien que certaines législations locales l'y autorisent.

Dans les allées d'un supermarché texan, Cody Simmons fait ses emplettes. Le jeune homme de 23 ans porte un t-shirt décoré d'armes à feu sur lequel est écrit: «nous ne composons pas le 911» (le numéro d'appel d'urgence, aux États-Unis). Selon lui, «tout le monde devrait porter sur soi à tout moment un pistolet». Autant dire qu'il n'est pas ravi par les récentes dispositions prises par plusieurs chaînes de grande distribution.

D'autres entreprises, comme les pharmacies Walgreens Boots Alliance, et Wegmans Food Markets, leur ont emboîté le pas, et demandent à leur clientèle de rester loin des armes le temps de faire les courses. Le mode d'application de ces nouvelles politiques est encore flou, et fait débat.

Du côté des employés -près de deux millions d'emplois sont concernés à travers le pays-, la décision ne fait pas l'unanimité, et plusieurs se sont plaints d'être mis en danger. Tout nouvel employé est par ailleurs obligé de suivre une formation aux situations de fusillade, une formation qu’il doit répéter sur ordinateur quatre fois par an. «Le mois dernier, nous avons ajouté la possibilité d’avoir recours aux outils de réalité virtuelle pour cette formation», précise le porte-parole.

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Cette initiative, mise en place dans le secteur privé, contraste néanmoins avec l'immobilisme du Congrès américain, divisé sur le sujet et qui s'illustre conséquemment par son absence de réformes, après de longues années de tueries de masse.

Le chef de la majorité au Sénat, le républicain Mitch McConnell, avait déjà affirmé qu'il n'envisagerait aucune mesure restrictive au niveau fédéral sans l'approbation du président Donald Trump.

«Nous nous concentrons sur l’apport de soutien à nos salariés, à nos clients et à toute la communauté d’El Paso», a déclaré un porte-parole de Walmart, Randy Hargrove, auprès de l’AFP.

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