La violence change de visage avec les époques, mais elle perdure. Constamment exposé·es, parfois sans s’en rendre compte car on se base sur des critères de jugement erronés. Ou l’on préfère tout simplement ne retenir que les quelques moments de beauté que cette vie propose.
Je continue d’arpenter la filmographie de Claude Lelouch que j’apprécie beaucoup même s’il a le don de me décevoir. Comme je l’ai déjà écrit : avec Lelouch, on ne sait jamais à quoi s’attendre d’un film à l’autre. Je pars du principe que ce film est le point de départ du réalisateur.
Avec « Une fille et des fusils », signé avant « Un homme et une femme », je découvre un Claude Lelouch qui s’amuse déjà. Abandonnant ses études, Claude Lelouch part effectuer des reportages dans le monde entier (Quand le rideau se lève, filmé illégalement en URSS en 1957). Après avoir tourné plusieurs courts-métrages dans le cadre du Service Cinématographique des Armées, il fonde en 1960 sa propre maison de production, Les Films 13, et réalise son premier long métrage de fiction, Le Propre de l'homme, cuisant échec financier et critique.
Mais c'est avec Un homme et une femme, dans lequel Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée vivent une passion amoureuse sur la plage de Deauville, que Claude Lelouch connaît brusquement la gloire en 1966. Palme d'Or au Festival de Cannes et couronné par deux Oscars, le film -qui donnera lieu à une suite 20 ans plus tard- étonne par son style pris sur le vif, dû à la spontanéité des comédiens (qui ne connaissent leurs répliques qu'au dernier moment) et à la virtuosité d'un filmage en caméra légère. Cette méthode deviendra la marque de fabrique d'un cinéaste qui se frottera à différents genres, de la comédie sociale (Smic, Smac, Smoc) à la fresque historique (Toute une vie) en passant par le polar (Le Voyou en 1970).
Quatre ouvriers, ne supportant plus leurs salaires misérables, se convertissent au crime. Etre gangster requiert un important savoir-faire, ils improvisent donc cours magistraux et travaux pratiques avant d'effectuer leurs premiers pas pour de vrai.
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Amateurs de films policiers, Jean-Pierre Kalfon et sa bande -les quatre personnages portent le nom de leurs interprètes- décident de sortir de leur condition de dociles ouvriers en se formant...au gangstérisme. Le film est probablement une parabole du pouvoir du cinéma sur l'imaginaire du public. Car l'inspiration et l'ambition des jeunes héros de Lelouch semblent puisée dans les modèles proposés par le cinéma.
Initialement, le sujet est plaisant et incongru. Claude Lelouch réalise une comédie parodique où son jeune quatuor, accompagnée par une jeune fille sourde-muette (symbolique du cinéma muet?), s'initie aux "techniques" des malfrats, s'entraine et s'endurcit en vue de réaliser un quelconque grand coup. C'est badin et primesautier, gentiment amoral...mais qu'est-ce que c'est long! Lelouch aurait vraiment gagné à élaguer. Car, si sa conclusion est plutôt réussie et inattendue, ses personnages de pieds-nickelés candides ne sont pas aussi amusants et intéressants qu'il le croit au long d'une série de péripéties redondantes dont la loufoquerie n'est pas très efficace.
Jean-Pierre (Kalfon) et sa bande créent la faculté du gangstérisme par un programme d’ autoformation. Ainsi, avec beaucoup de sérieux, de patience et de discipline, ils étudient l’art du combat (boxe, judo etc), le maniement des armes ; ils analysent toutes les serrures et j’en passe. Une formation au banditisme ?! Je ne suis pas sûr que le film ait échappé à la polémique. Bel exemple pour la jeunesse en ces années 64/65 !
Etonnant parce qu'avec un sujet pareil ça aurait pu donner n'importe quoi. Là le résultat est attachant, poétique, farfelu, grinçant, c'est bien réalisé et superbement photographié, la musique de Pierre Vassiliu produit un décalage agréable.
Troisième long-mètrage de Claude Lelouch qu'il ècrit, produit et rèalise en 1965, soit un an avant la Palme d'or, "Un homme et une femme". ils sont quatre et approchent à une allure dingue la trentaine! ils n'ont pas un rond, pas d'instruction, aucun diplôme et ont dècidè comme ça du jour au lendemain de passer du côtè de ceux qui gagnent le plus et de ceux qui travaillent le moins, avec comme seul inconvènient majeur le bagne ou la condamnation à mort! Le quatuor a tout à apprendre d'un mètier qu'ils ignorent totalement! il est reconnu que chaque profession a ses grandes ècoles sauf le gangstèrisme! Alors, Jean-Pierre Kalfon, Amidou, Pierre Barouh et Jacques Portet vont inventer dans ce film la première ècole de gangstèrisme dont ils seront à la fois les maîtres et les èlèves! Janine Magnan se joint au quatuor en ajoutant une pointe de sèduction avec de très jolis yeux bleus malgrè le noir & blanc! Ensemble, ils vont apprendre ce drôle de mètier avec tout ce que la sociètè des sixties leur offre aimablement et volontairement!
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Ca n'est pas encore du grand Lelouch, mais c'est le début d'un changement. Dans les débuts de Lelouch !
Mais on ne peut nier une oeuvre aux multiples facettes qui n'est pas sans charme, alliant l'humour et la tragèdie, avec une histoire très godardienne! De l'influence -ou du danger?- du cinéma sur les esprits faibles.
Un film qui se revendique jeune et con du début à la fin, c'est bourré d'effets décalés qui avaient peut être un impact au milieu des 60's, mais de nos jours le résultat parait complètement vain. C'est pas désagréable pour autant, ça se suit vite fait, les persos sont attachants et le noir et blanc classe.
Après la déception " Le bon et les méchants", je suis ressorti beaucoup plus satisfait de ce film de Claude Lelouch qui a des airs de western moderne avec une bande de copain prêt à tout pour réaliser des coups afin de se sortir de la misère et de la monotonie de la vie en prenant comme modèle des héros du cinéma américain. Le scénario n'est pas forcément le point fort de ce film sachant qu'on trouve un certains nombres d'incohérences qui embêtent mais l'essentiel c'est qu'on se divertit et qu'on s'attache avec des personnages qui se sont véritablement donnés de leurs personnes (maniement des armes, techniques de combats etc...)
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