Les sous-marins nucléaires sont un type de sous-marin, parmi lesquels on trouve les sous-marins civils, les sous-marins militaires, les sous-marins classiques ou conventionnels, et les sous-marins à propulsion nucléaire. Les sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière sont des navires submersibles stratégiques équipés de réacteurs nucléaires, assurant une autonomie quasi-illimitée. Les sous-marins nucléaires ont la particularité d'être propulsés par un réacteur nucléaire, ce qui leur permet de rester immergés pendant des périodes très longues et de parcourir d'importantes distances sans avoir besoin de refaire surface.
Le développement et la possession de sous-marins nucléaires sont souvent perçus comme un signe de puissance militaire et technologique, ainsi qu'un élément clé de la stratégie de dissuasion en cas de conflit. Les sous-marins nucléaires expérimentaux sont des prototypes développés pour tester de nouvelles technologies et concepts. En plus de leur impressionnante capacité de propulsion et d'endurance, les sous-marins nucléaires sont équipés d'une panoplie d'armes redoutables.
Les SNLE de type Le Triomphant, basés à Île Longue, constituent la composante océanique de la dissuasion. Les SNLE (abréviation de " sous-marin nucléaire lanceur d'engins "), aussi connus comme SSBN (Ship Submersible Ballistic Nuclear) selon le code OTAN, sont des sous-marins à propulsion nucléaire de très grande taille, équipés de missiles balistiques stratégiques à charge nucléaire en silos verticaux et lancés en plongée. Ils sont également équipés en torpilles et en missiles aérodynamiques à changement de milieu, des armes anti-navires pour leur auto-défense.
Les SNLE sont les objets les plus complexes jamais construits par l’homme. Ils concentrent un ensemble de capacités technologiques sans équivalent dans aucun autre domaine. Ils emportent à la fois une base spatiale pour le tir, en plongée, de 16 missiles nucléaires de 54 tonnes chacun et un réacteur nucléaire pour l’énergie du navire. La grande différence est que les SNA n’emmènent pas de missiles nucléaires, seulement des torpilles et des missiles conventionnels.
La France fait partie des cinq pays capables de produire et faire naviguer de tels sous-marins, avec les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni (qui utilise des missiles américains) et la Chine. L’Inde tente de les rejoindre. Tapis dans l’océan, indétectables, dotés de 16 missiles portant chacun plusieurs têtes nucléaires, les 4 SNLE patrouillent successivement pour assurer, depuis 1972, la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire.
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La principale force d’un sous-marin c’est sa discrétion. Afin d’être indétectables, les SNLE tels que Le Triomphant sont réputés être plus silencieux que les animaux qui peuplent la mer. Pour l’amiral Bernard-Antoine Morio de L’Isle, amiral commandant des Forces sous-marines et de la Force océanique stratégique (ALFOST), qui était auditionné en 2019 par la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, la mer est un milieu opaque et un engin n’est plus visible de la surface à partir d’une centaine de mètres de profondeur. La discrétion du sous-marin tient donc à la fois de la qualité de sa conception, de sa construction et de sa maintenance d’un côté, et à la façon dont l’équipage conduit le sous-marin à la mer de l’autre.
La capacité à plonger profondément pour se cacher dans les tranches froides de l’eau, qui agissent comme un miroir dans la conduction des ondes sonores, est un des atouts maîtres, avec le silence de fonctionnement et l’autonomie. En effet le principe du « sous-marin dans le sous-marin » consiste à monter tous les aménagements et équipements intérieurs sur des supports intermédiaires en matière synthétique absorbant les bruits. Les SNLE seront également dotés pour la première fois de barres de plongée en croix de Saint-André (en X), comme sur les sous-marins d’attaque récents, ce qui augmente la manœuvrabilité.
Missile de type Mer-Sol Balistique Stratégique (MSBS), le M51 est un lanceur à trois étages à propulsion solide, d’une masse totale de plus de cinquante tonnes pour douze mètres de haut. Mis en service en 2010, le M51 constitue la cinquième génération de missiles balistiques français. Lancé sous l’eau depuis un sous-marin en plongée, le M51 traverse l’atmosphère pour rejoindre l’espace à une altitude supérieure à 2 000 kilomètres, bien au-delà de l’orbite basse. Il rentre ensuite dans l’atmosphère à la vitesse de 20 000 km/h (Mach 20).
Les missiles M51 permettent à un sous-marin naviguant dans l’Atlantique d’atteindre des cibles au-delà de la Russie. La portée des missiles M51.2 actuels, confidentielle, est d’environ 9 000 km, soit plus que nécessaire pour mettre Moscou à la portée d’un SNLE caché en tout point de l’Atlantique nord. Cette portée permet également de faire planer la menace en Asie. Une nouvelle version, dite M51.3, dont un tir d’essai (sans tête nucléaire) a été réalisé avec succès le 18 novembre, devrait avoir une portée d’au moins 10 000 km.
La puissance de feu d’un SNLE est sans commune mesure : chacun des 16 missiles M51 comporte 6 à 10 têtes thermonucléaires de 100 kilotonnes chacune, pouvant atteindre des cibles distinctes. La menace que fait peser un seul SNLE est donc de faire exploser sur des cibles distinctes 96 à 160 ogives thermonucléaires, chacune d’entre elles étant 8 fois plus puissante que la bombe larguée sur Hiroshima.
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Depuis 1945, les équilibres géostratégiques entre puissances de rang ou à vocation mondiale sont structurés par la dissuasion nucléaire. Elle a gelé depuis 75 ans tout affrontement militaire direct entre elles, au risque d’une destruction complète de l’humanité. À l’échelle mondiale, les SNLE sont au cœur de l’arsenal nucléaire stratégique des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Chine ; ils vont l’être à moyen terme pour l’Inde.
La dissuasion nucléaire demeure la clé de voûte de notre stratégie de défense. Elle protège la France contre toute agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. Parce qu’ils font craindre à tout État agresseur de la France d’être détruit quoi qu’il arrive. Même si le territoire français et ses forces armées étaient anéantis, la présence indétectable et permanente à la mer d’un SNLE garantit que, sur un ordre du président de la République, il pourrait à lui seul détruire en retour le pays agresseur.
La construction de la prochaine génération française de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) a commencé le 20 mars 2024 chez Naval Group à Cherbourg. Les SNLE 3G seront plus longs que les modèles actuels. Oui, les SNLE 3G seront plus grands et plus lourds que leurs prédécesseurs : 150 mètres de long et 15 000 tonnes de déplacement en plongée, contre 128 mètres et 8 900 tonnes pour le type Le Redoutable, et 138 mètres et 14 300 tonnes pour le type Le Triomphant.
Il est probable que les futurs sous-marins embarquent des missiles balistiques plus volumineux que les actuels M51.2. Ils seront également dotés pour la première fois de barres de plongée en croix de Saint-André (en X), comme sur les sous-marins d’attaque récents, ce qui augmente la manœuvrabilité. De plus, Thales promet que les nouveaux sonars (qui servent à détecter, identifier et localiser les autres navires et en particulier les autres sous-marins) seront beaucoup plus sensibles.
Type de SNLE | Longueur | Déplacement en plongée |
---|---|---|
Le Redoutable | 128 mètres | 8 900 tonnes |
Le Triomphant | 138 mètres | 14 300 tonnes |
SNLE 3G | 150 mètres | 15 000 tonnes |
La maintenance d'un sous-marin nucléaire est une opération complexe et coûteuse, qui doit être réalisée régulièrement pour assurer sa disponibilité et sa sécurité. Ces opérations sont généralement effectuées à intervalles réguliers et peuvent nécessiter plusieurs mois pour être menées à bien. Plusieurs milliards d’euros l’unité, mais le coût exact demeure inconnu.
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