Le match entre le FC Nantes et le PSG, lors de la 15e journée de Ligue 1, a été marqué par la performance de Randal Kolo Muani, qui a offert la victoire à son équipe face à son ancien club. Cependant, l'explication du tir de Kolo Muani prend une dimension encore plus significative lorsqu'on évoque son action lors de la finale de la Coupe du Monde.
Pour comprendre pleinement l'importance de ce tir, il est essentiel de revenir sur le contexte de la finale de la Coupe du Monde 2022.
Longtemps, on a cru que l'Argentine remporterait sans trop de frayeur cette finale de la Coupe du monde 2022. Les coéquipiers de Lionel Messi menaient 2-0 depuis la 36e minute et maintenaient longtemps leur avantage face à une équipe de France, tenante du titre, qui passait tout bonnement à côté de son match.
Mais la rencontre bascule soudainement à dix minutes de la fin lorsqu'un penalty est accordé aux Français, que transforme Kylian Mbappé, et que cette réduction du score est immédiatement suivie par un but miraculeux, une reprise de volée du même Mbappé. Les prolongations sont nécessaires pour tenter de départager les deux équipes. Les figures emblématiques de chaque sélection y vont de leur but, Lionel Messi côté argentin et Kylian Mbappé, encore sur penalty, côté français. Les occasions se multiplient de part et d'autre alors que deux équipes atteignent la 120e minute sur le score de 3-3.
Mais l'arbitre accorde quatre minutes de temps additionnel, et bientôt un coup franc pour les Français devant leur surface. Hugo Lloris expédie au loin un ballon que Nicolás Otamendi repousse, mais qu'Ibrahima Konaté, qui a remplacé Raphaël Varane dix minutes plus tôt, récupère dans le rond central. Il lance Randal Kolo Muani pour un face-à-face avec Emiliano Martinez à l'entrée de la surface.
Après avoir laissé rebondir, l'attaquant de Francfort déclenche sa frappe du pied droit. Face à lui, le gardien argentin s'est déployé à la manière d'une étoile, les quatre membres en croix et le bassin proche du sol. Le positionnement parfait dans une telle situation, appliqué avec sang-froid malgré l'enjeu et la fatigue nerveuse de plus de deux heures de match.
La frappe tendue de l'attaquant français percute alors le pied gauche du gardien argentin. Le ballon est renvoyé vers le défenseur Cristian Romero, lequel le dévie de la tête pour éviter que Marcus Thuram ne s'en empare. Nicolás Otamendi écarte vers Lionel Messi.
L'Equipe Explore est d'ailleurs revenu sur cette parade et les explications de Dibu: en face à face il a tendance à laisser un côté ouvert pour forcer le frappeur à tirer de ce côté avant de se déployer au dernier moment.
Martinez : « Je suis sorti en laissant volontairement un peu d’espace sur ma gauche. […] Je l’ai poussé à tirer là. » (De fait, au moment de la frappe, Martinez est en appui sur son pied droit, prêt à pousser sur sa gauche, exactement vers la zone où Kolo Muani choisira de frapper.) « Puis au moment de sa frappe, j’ai détendu mon bras gauche et ma jambe gauche pour refermer l’angle. C’est quelque chose que j’avais travaillé.
La plus grande force de l’Argentin dans son arrêt devant Kolo Muani réside dans sa lucidité encore intacte à ce moment du match, après deux heures d’une finale éprouvante, pour penser à exécuter son mouvement fétiche.
L'ancien nantais avait l'occasion d'offrir la troisième Coupe du monde à l'équipe de France. Mais son ultime tir a été arrêté par le très controversé gardien argentin Emiliano Martinez.
Si le joueur de Francfort a réalisé le geste qu'il fallait à ce moment-là du match, il semble encore s'en vouloir comme il l'a livré pour nos confrères de beIN Sports :
Je la regarde encore, je la connais par cœur (...) J'ai essayé de tirer au premier poteau, mais le gardien fait un très bel arrêt (...) Après, il y avait d'autres solutions. Je peux le lober, trouver Kylian.
Dans quelques années, quatre seulement on l’espère, quand il soulèvera sa deuxième Coupe du monde, Kylian Mbappé se remémorera ce soir du 18 décembre 2022 et le verra comme un moment fondateur.
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