Le gardien de but joue un rôle crucial dans les sports collectifs, agissant comme dernier défenseur et premier attaquant. Les règles spécifiques qui régissent son jeu lui permettent d'annihiler les tentatives des attaquants et de faire basculer le résultat d'une rencontre.
La tâche principale du gardien de but est d’empêcher le ballon ou le palet lancé par le tireur adverse de rentrer dans la cible verticale. Pour cela, il doit anticiper la trajectoire de la balle ou du palet afin de placer son corps entre celui-ci et le but qu’il défend. Cette anticipation est essentielle, car dans le duel tireur-gardien, l’engin peut se déplacer à des vitesses et trajectoires variables, réduisant considérablement le temps de réaction du gardien.
Des études ont montré que les gardiens experts ont des centrations visuelles différentes de celles des débutants, ce qui leur permet d’avoir un temps de réponse significativement plus réduit. Cette capacité d’anticipation est un enjeu de taille, surtout dans les clubs, où l’amélioration du processus de formation est cruciale.
Au football, le gardien de but défend un grand but de 7,32 m de large sur 2,44 m de haut, ce qui requiert des qualités particulières. Cependant, il existe peu d’études sur la tactique propre à ce poste. La plupart des ouvrages consacrés aux gardiens s’apparentent plus à des recueils d’exercices qu’à des études objectives sur leur comportement durant le jeu.
Une étude essentielle porte sur le placement du gardien sur le terrain, en analysant les positions qu’il occupe par rapport à ses buts en fonction de l’origine des tirs. L'objectif est de rechercher des constantes pouvant caractériser les positions adoptées par les gardiens de but.
Les observations systématiques de matchs de Coupe du monde ont permis de regrouper des règles d’action associant les comportements des gardiens de but au contexte général des différentes tentatives de tir. Le tableau suivant résume les tendances observées :
| Attitudes de l’attaquant | Alternatives du gardien |
|---|---|
| L’attaquant avance en conduite de balle dans l’axe. | Le gardien attend que l’attaquant pousse un peu loin sa balle pour sortir. Le gardien attend qu’il dribble ou frappe. |
| L’attaquant avance en conduite de balle excentrée. | Le gardien ferme l’angle de tir. Le gardien sort à sa rencontre. |
| L’attaquant, dos au but, va se retourner et frapper d’assez près. | Le gardien sort pour le contrer dès qu’il s’est retourné. Le gardien joue sur sa vitesse d’intervention (« intervention réflexe »). |
| L’attaquant va reprendre la balle de la tête ou du pied. | Le gardien sort pour dégager le ballon. Le gardien n’a pas pu sortir, donc ferme l’angle et s’en remet à une « intervention réflexe ». |
| L’attaquant va tirer de loin (au-delà de la surface de réparation). | Le gardien reste proche de sa ligne de but et se prépare à intervenir. Le gardien, s’il est avancé, se replie vite en cas de tir lobé, flottant. |
Dans les situations de duel attaquant / gardien de but, le gardien, suivant son niveau d’expertise, se porte plus ou moins à l’encontre de l’attaquant. Les experts utilisent une course rapide, curviligne et tactique pour tendre un piège à l’attaquant. Cette manière de faire est conforme au principe de défense qui consiste à excentrer l’attaquant par rapport à la cible.
En effet, à cet instant, la liberté de l’attaquant est limitée par sa vitesse et la possession du ballon. Plus l’attaquant va vite, moins il peut modifier la trajectoire de sa course et moins il peut agir ou imprimer d’effets sur le ballon.
Quand le gardien de but se déplace sur une ligne imaginaire entre l’attaquant et la cible à l’aide d’une course curviligne, il couvre une surface plus importante à l’extérieur qu’à l’intérieur, sauf si le tireur est dans l’axe du terrain. Les techniciens et les entraîneurs affirment que le gardien de but doit se placer en fonction de la trajectoire du ballon auquel il doit toujours faire face.
D’une manière générale, en plus des aspects tactiques et physiques, le caractère et le savoir-faire du gardien jouent aussi un rôle important. Il doit pouvoir faire preuve d’autorité et s’imposer dans ses sorties lors d’un jeu aérien. Le rôle du gardien de but a considérablement évolué ces dernières années, surtout au niveau de la technique balle au pied et de la précision dans ses relances.
Il est à noter que l’on peut repérer une tendance lourde vers des gardiens toujours plus grands, plus costauds et néanmoins rapides.
Au hockey sur glace, le gardien de but défend un but de 1,83 m de large sur 1,22 m de haut. Il peut empêcher la rondelle de rentrer avec la totalité de son corps et sa crosse. Le poste de gardien de but est typiquement un poste spécialisé au hockey. En effet, aucun gardien ne joue à un autre poste, et aucun patineur ne joue comme gardien dans la grande majorité des niveaux de jeu. Ceci s’explique particulièrement en fonction d’un équipement de protection fort différent de celui des joueurs.
Le gardien de but possède entre autres des jambières larges et hautes qui le protègent des rondelles. Ses patins sont également différents, étant plus plats et solides afin de résister aux chocs des rondelles envoyées vers lui et faciliter les déplacements latéraux courts. Finalement, ses gants et son bâton sont aussi différents de ceux des joueurs et facilitent sa tâche d’empêcher la rondelle d’entrer dans le but.
De façon générale, une équipe compte deux gardiens. Ce joueur possède un privilège que les autres n’ont pas : le gardien peut légalement immobiliser la rondelle, avec ses mains ou en se plaçant son corps ou son équipement sur celle-ci, et déclencher un arrêt de jeu.
Cet équipement très complet forme une armure digne d’un chevalier du Moyen Âge partant guerroyer. Néanmoins, il est d’abord fait pour protéger symboliquement le gardien des lancers adverses. Cette armure constitue, aussi, un puissant signe de force et d’invulnérabilité pour ses équipiers ainsi que pour les adversaires.
On parle d’arrêt ou parade quand le gardien bloque la rondelle dirigée vers lui et l’empêche de continuer son chemin jusque dans le but. En considérant la très grande vitesse de déplacement de la rondelle et les nombreuses situations où leur vue est obstruée par leurs coéquipiers et adversaires, les gardiens bloquent les tirs bien souvent comme ils le peuvent.
De façon générale, les tirs bloqués par le gardien avec les jambières, le bâton ou le bouclier sont redirigés vers les coins de la patinoire afin d’éviter qu’un joueur adverse ne vienne marquer pendant qu’il est hors de position. Les rondelles arrêtées par la mitaine sont habituellement gobées et, selon la pression de l’adversaire, remises en jeu vers un coéquipier ou immobilisées afin d’arrêter le jeu.
Les xG mesurent la qualité d’un tir en lui attribuant une valeur entre 0 (très faible chance de marquer) et 1 (très forte chance de marquer). Plus on se rapproche de 1, plus il y a de chances que la frappe termine au fond des filets. Cette valeur est calculée à partir d’une base de données comprenant plusieurs centaines de milliers de tirs.
Les expected goals prennent surtout leur sens au moment de cumuler les données d’un joueur ou d’une équipe sur un match ou une saison afin de comparer avec le total de buts inscrits sur la même période. S’il y a plus de buts que d’Expected Goals, c’est que le joueur ou l’équipe surperforme par rapport à la qualité des tirs qu’il se procure et donc, à l’opposé, un différentiel négatif laisse entendre un manque d’efficacité.
Comme pour les joueurs, le cumul des données xG d’une équipe peut permettre d’évaluer sa capacité à se créer des occasions ou une éventuelle réussite insolente.
Pour pousser l’analyse, Opta développe un modèle connexe intitulé Expected Goals on target. Une alternative qui permet notamment de mesurer la qualité des tirs cadrés subis par un gardien, et par extension de quantifier les buts qu’un portier a évité ou non à son équipe.
Pour les xGot, on prend en compte la valeur xG initiale, qu’on pondère avec l’endroit où la balle termine sa course dans le but adverse (si tant est que le tir est cadré). En d’autres termes, les Expected Goals racontent le voyage, les Expected Goals on target la destination.
De la même manière qu’on peut comparer les totaux d’Expected Goals et de buts marqués d’un joueur de champ pour déterminer son efficacité, on peut comparer les Expected Goals on target et les buts encaissés pour déterminer la qualité des arrêts effectués par un gardien. C’est ce qu’on appelle donc les « buts évités ».
Avec ce calcul des buts évités, on peut plus facilement apprécier un bon match d’un gardien qu’avec son seul nombre d’arrêts ou le fait qu’il n’ait pas encaissé de but.
Les Expected Goals et leurs dérivés apportent de nouvelles grilles de lecture à une performance. L’objectif n’est pas de décréter ce qui est un but et ce qui n’en est pas un, mais d’apporter plus de nuances qu’avec des statistiques comme les tirs, tirs cadrés ou les arrêts afin d’enrichir la compréhension du jeu.
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