L'archerie équestre, ou tir à l'arc à cheval, est la réunion de deux disciplines sportives traditionnelles : l’équitation et le tir à l’arc. Elle combine ces deux arts pour créer un sport moderne aux racines anciennes.
L’objectif est de tirer, dans un temps déterminé, des flèches en mouvement sur une ou plusieurs cibles en ligne droite ou sur un parcours de chasse vallonné, le tout sur une piste encadrée. L’esthétisme du geste et la difficulté d’allier vitesse et précision en font tout le charme.
Le tir à l'arc à cheval apparaît il y a 4000 ans dans la steppe, au nord de la mer Caspienne. C'est là qu'ont émergé les techniques de fabrication spécifiques aux arcs asiatiques. L’arc composite, né quelque part entre l’Oural et l’Altaï, a permis aux peuples nomades des steppes d’imposer leur domination sur les terres conquises au rythme du galop de leurs petits chevaux.
L'invention de l’étrier a amélioré l’équilibre du cavalier, augmentant ainsi la précision du tir et rendant les combats plus performants. Avec Gengis Khan, on assiste à l’effondrement de l’Empire chinois et au contrôle de l’Eurasie.
En Chine, après avoir équipé l’infanterie d’arbalètes, les Chinois ont développé une importante cavalerie d’archers pour contrer les peuples nomades. Les Russes et les Polonais ont suivi cette stratégie quelques siècles plus tard. Seule l’Europe de l’Ouest a été culturellement épargnée, avec quelques compagnies d’archers cavaliers français durant la guerre de 100 ans.
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En Inde, dans la caste des guerriers, le tir à l’arc à cheval est présent, et le terme archerie équestre devient la définition du mot « art martial ». En Chine et en Turquie, les corps d’élite sont constitués d’archers cavaliers. De la Hongrie au Japon, l’éducation de la noblesse et des guerriers se fait dans des corps d’élite d’archers.
Au XVIIe siècle, l’apparition des armes à feu fait disparaître le combat à l’arc, sauf chez les Bouriates et les Indiens d’Amérique du Nord. Au Japon, les écoles Takeda et Ogasawara préservent, avec le Yabusame, les techniques d’archerie équestre des samouraïs. Ces écoles, fondées au XIIe siècle, perdurent de père en fils, ce qui en fait les plus vieilles écoles d’équitation du monde.
À la fin des guerres féodales japonaises, le tir à l’arc à cheval reste en faveur pour forger le mental des guerriers. Au galop, sans contrôle du cheval avec les mains, le cavalier doit se concentrer sur le tir de sa cible, une discipline imprégnée de la pensée Zen.
Au XXe siècle, on assiste à une redécouverte de cet art. Des passionnés d’histoire médiévale tentent de retrouver les anciennes techniques et la symbolique. Lajos Kassai en Hongrie et Lukas Novotny aux États-Unis contribuent à un renouveau de l’archerie équestre.
En Corée du Sud, la World Horseback Archery Federation (WHAF), sous le patronage de l’UNESCO, organise des championnats du monde depuis 2007. En Europe, Christian Schrade organise le premier championnat d’Europe en 2008. Ces compétitions modernes reflètent la diversité des styles et des techniques, des arcs mongols aux arcs turcs.
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En France, des spécialistes comme Thierry Descamps et des initiatives comme le Bajutsu en Normandie contribuent à faire vivre cette tradition. Bien que nécessitant un entraînement intensif, le tir à l’arc à cheval offre un plaisir unique dès les premières séances. Les cavaliers apprennent à tirer vers l’avant, l’arrière, sur les côtés, et parfois de manière ambidextre.
Le Cadre noir de Saumur est une institution équestre française renommée, dont l'histoire remonte au XIXe siècle. Fondée en 1815, cette école avait pour mission de reconstituer les troupes montées après les guerres napoléoniennes. Le Cadre noir est devenu un symbole de l'excellence équestre à la française, formant des écuyers de renom et définissant la doctrine équestre française.
Les Jeux Médiévaux sont une discipline équestre qui regroupe une variété d'épreuves inspirées des traditions médiévales. L'objectif principal est de démontrer la maîtrise équestre, le courage et l'habileté des cavaliers à travers des épreuves comme le jousting et le tir à l'arc à cheval. Ces compétitions, de plus en plus populaires, célèbrent l'histoire et les traditions équestres.
Participer aux Jeux Médiévaux offre de nombreux avantages, tels que la promotion de la motricité, le développement de la confiance en soi et le renforcement des compétences sociales à travers l'interaction avec d'autres cavaliers et passionnés.
Le tir à l’arc à cheval est un sport, un spectacle, un art martial, dont l'essence reste à définir et à explorer.
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