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L’histoire du tir à l’arc à Nancy est riche et variée, allant de son utilisation militaire à son développement en tant que sport inclusif. Cet article explore cette évolution, en mettant en lumière les moments clés et les figures importantes qui ont façonné cette discipline dans la région.

Les origines militaires du tir à l'arc à Thaon-les-Vosges

Avant la création de la Société de tir, la ville de Thaon possédait déjà un champ de tir qui était en fait un terrain purement militaire où venaient s’entrainer les jeunes du 149e R.I. affectés, du 1er Octobre 1870 jusqu’en 1914, au casernement d’Épinal. Le 149e Régiment d'infanterie régional, commandé par le Colonel VIDAL de LAUSUN était constitué de trois bataillons dont deux tinrent garnison dans la ville et dans les forts de ceinture, et un autre qui tint les forts de la Haute Moselle.

Ce tout premier champ de tir était situé rue … du champ de tir, face au ‘’village nègre’’. M. CONROUX nous le décrit ainsi dans son livre ‘’Le village Nègre’’, (ce quartier de Thaon où il a passé son enfance et que tout Thaonnais se doit d’avoir lu) : «Il était situé au -delà de la ligne de chemin de fer qui longeait le haut du « village nègre ». Naturellement, l’accès y était, au début, interdit. Les risques étaient grands. Il fallait d’abord traverser, à découvert, la double voie ferrée de la ligne principale Nancy-Epinal, avec toutes les difficultés pour grimper sur le ballast, il fallait ensuite longer le bois pour pénétrer dans le « champ de tir » par le haut. Plusieurs d’entre nous s’y essayèrent, plusieurs se firent «piquer » par le chef de gare ou les policiers. Il était sûr que les « pampoine », « chou l’œil », « bec de poule », et compagnie se faisaient pas mal d’argent, grâce au ramassage des douilles de balles et même d’obus ».

Malheureusement, à ce petit jeux d’autres jeunes Thaonnais ne gagneront ni argent ni souvenirs mais y perdront tout simplement la vie : ce fut le cas pour deux jeunes qui firent éclater un obus entre leurs mains en essayant de l’ouvrir. La troisième personne qui les accompagnait fut, quant à elle, blessée par des éclats de cet obus qui vinrent se planter dans ses cuisses.

La Société Militaire de Tir Thaonnaise

La Société Militaire de tir Thaonnaise est née officiellement le 09 Août 1879. Le premier concours organisé par la Société Militaire de tir Thaonnaise le fut un 22 Août 1880. Ce concours rassemblait, outre des Thaonnais, un bon tiers de jeunes de Chavelot, Dogneville, Domèvres-sur-Durbion, Girmont, Golbey, Oncourt et Pallegney. Les trois premières places furent remportées par des Thaonnais : M.M. MALAISE Camille, WALCH et ROCHEL Joseph.

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De la Société Militaire à la Société Mixte de Tir

L’histoire de la Société Mixte de Tir de Thaon-les-Vosges débute le 4 mars 1886. [5] sous l’impulsion de M. DIETERLEN Jules, et de M. BANZET P., Sergent fourrier des Zouaves [5]. Nous retrouvons ce basculement d’une ex ‘’Société de tir militaire’’ (créée le 9 août 1879) vers une ‘’Société mixte de tir’’ (mixte = Militaires et civils) dans une correspondance en date du 7 décembre 1886 entre le Gouverneur d’Epinal et M. le Préfet des Vosges. Des cotisations annuelles fixées à six francs pour M.M. Des cotisations de M.M.

A cette époque, la Société ‘’Pour la France !’’ (C’était son nom) était alors placée sous la Présidence d’honneur de M. M. Jules DIETERLEN, président actif : Lieutenant de réserve du 10ième Régiment de Chasseurs, Sous-directeur de la Blanchisserie Teinturerie de Thaon et second de Mr Armand LEDERLIN. M. Ces modifications de statuts ‘’… présentés par M.M.

En avance sur son temps donc car ce genre de mutation des sociétés militaires vers les sociétés mixtes ne sera approuvé officiellement que le 3 Décembre 1886 par le Ministre de la Guerre de cette époque, Mr Georges Ernest Jean-Marie BOULANGER. ........... M.

Les stands de tir à Thaon-les-Vosges

1) =>Pour le 1er stand cité ci-dessus, il est assez aisé de le placer sur une carte. La cave CHARDOT est en effet un établissement qui était fort connu des Thaonnais il y a encore peu de temps. De cette cave sise rue Kléber, sont sortis nombre de bouteilles et de tonneaux de vins et d’alcool divers destinés à calmer la soif de nos aînés. sport dans des conditions optimales au milieu des étagères de fromages et des senteurs en émanant [12].

Par contre, en regardant de plus près un extrait de cette carte ancienne ci-dessus [13], on peut remarquer en face de ladite cave, une parcelle de terrain qui aurait pu se prêter à merveille à l’installation d’un stand. Elle est bordée sur trois côtés par des talus (dont celui de la voie ferrée) et il n’existe à cette époque aucune habitation dans l’axe de tir. De plus, à l’entrée de cette parcelle se trouvait déjà un hangar qui aurait très bien pu accueillir les pas de tir. Avouez qu’il est quand même aisé de s’imaginer nos tireurs en train d’évoluer dans cette zone.

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2) =>En ce qui concerne le deuxième stand de tir, celui dit de l’abattoir, les indices et témoignages sont plus rares que pour le premier stand. Toujours est-il qu’il se situait dans ce secteur où se trouve actuellement le terrain des gens du voyage. L’idée d’un vrai stand de tir germe dans les esprits dès l’année 1902. Nous pouvons lire en effet, dans un échange de courrier entre M. le Préfet et M. Rien n’indique si le terrain à l’ordre du jour de cette réunion de conseil est celui que nous allons voir ci-dessous.

En 1889, de nouvelles cibles à 12, 30, 50, 200 et 300 mêtres furent installées. Ce champ de tir sera reconnu par l’autorité militaire, par procès-verbal dressé par le service du Génie en date du 29 juin 1903, ‘’…comme offrant toutes les conditions de sûreté et de sécurité nécessaire à l’exécution des tirs au fusil modèle 1886. Le fusil de guerre LEBEL modèle 1886 prévu pour une utilisation aux tirs à distances moyennes à longues avec une portée pratique de 250 m et d’une portée utile maxi de 2000 m avec des balles de guerre de calibre 8mm.

Le stand à sa grande époque, on y accédait par ce pont en bois qui n’existe plus aujourd’hui. Le stand, lui, existe toujours aujourd’hui, même s’il est à l’abandon. Les cocardes bleu blanc rouge au dessus des portes rappellent la destination originelle de ce batîment.

Ci-dessous à gauche, l’intérieur du bâtiment qui a perdu toute trace de sa splendeur passée. Ci-dessous l’arrière du bâtiment avec les cloisons de sécurité pour éviter les tirs accidentels de biais. Sur la photo en bas à droite, on distingue une des fenêtres de visée murée avec des agglos. Sous ces buttes se trouvent des éléments de sécurité qui sont des copies conformes des ‘’parapets d’infanteries’’ [23] qui servaient aux soldats à se mettre à l’abri en cas de cannonade. C’est dire si leurs efficacités a été testées ! Ils sont constitués, comme nous pouvons le constater sur la photo ci-dessus à droite, d’un parapet de terre, (ici en partie effondré), qui vient protéger une cellule de sécurité maçonnée. C’est à l’intérieur de ces cellules, que les responsables attendaient assis la fin des tirs, pour relever les cibles et transmettre les informations au pas de tir.

Le tir à l'arc adapté pour les personnes handicapées

Dominique Lavisse, professeur de sport à l’Établissement régional d'enseignement adapté (EREA) de Flavigny-sur-Moselle, a inventé un système pour permettre à des jeunes en fauteuils roulants de pouvoir pratiquer du tir-à-l'arc, jusqu’à faire son entrée dans la fédération handisport.

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Ce professeur de sport agrégé de 65 ans s’est lancé dans les années 2000 dans l’idée d’ouvrir ce sport de précision à des personnes en fauteuil roulant : "Un jour, un élève est venu me trouver avec une grosse déficience. Il avait juste les mouvements de la tête qu’il arrivait à coordonner. Il voulait faire du tir-à-l’arc. J’étais gêné parce que ce n’était pas possible. Plus tard, il est revenu et j’ai eu l’idée de prendre l’arc à la main et comme il n’arrivait pas à attraper la corde avec ses mains, j’ai mis une languette sur la corde, qu’il a tirée avec la bouche. Il a ouvert la bouche et la flèche est partie.

C’est alors que Dominique Lavisse se plonge dans une quinzaine d’année de réflexion et de création, bénéficiant d’un budget de recherche de l’Université de Lorraine pour créer un premier prototype, de l’aide d’élèves ingénieurs à l’École des Mines pour développer le dispositif, jusqu’à fabriquer sa dernière version manuelle à l’aide de l’ingénieur Daniel Lambert : "On attache l’arc sur un support devant le fauteuil. Cette corde, je l’attache à un décocheur (NDLR : ce qui permet le déclenchement du processus et de tirer la flèche) et c’est lui qui va mettre en tension l’arc avec son fauteuil en reculant.

Aurélien est atteint d’une myopathie depuis sa naissance. Malgré ce handicap moteur, il pratique le tir-à-l’arc adapté depuis trois ans. "Nous avons créé une section sportive où on n’a pas de différenciation des élèves en fonction des difficultés. On accueille tous les enfants qui le souhaitent, qu’ils aient une incapacité fonctionnelle de 100 %, ou qu’ils aient les moyens comparables à un archer valide".

Tous se préparent à une compétition qui verra s’affronter archers valides et archers non-valides quelques heures plus tard : "C’est la première fois que je peux faire du sport. Ça m’a permis de m’ouvrir à des compétitions. Juste à côté de lui, Bamba se prépare. Élève de seconde, il est dans un fauteuil roulant, mais peut s’assoir sur une chaise et tenir son arc de ses mains. Ses camarades se relaient lors de chaque cours pour aller lui chercher ses flèches. Bamba stresse à l’approche de sa première compétition : "Tu ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, c’est un truc de fou". La raison de ce stress ? "Tu ne te rends pas compte ! Bamba, élève de seconde, est en fauteuil mais peut s'assoir sur une chaise et tenir l'arc de ses mains. Bamba veut rendre fier son mentor et pourtant, Dominique l'est déjà : "Je suis toujours admirablement, pas surpris, mais admiratif de ce qu’ils arrivent à faire.

Quelques heures plus tard, la compétition entre valides et non-valides démarre. Ce soir de décembre, ils sont trois, dont Aurélien, à s’affronter dans la même catégorie, en fauteuil. Axel pratique, lui, la discipline depuis cinq ans : "Ça me fait rencontrer des gens. Ça permet aux gens en situation de handicap de faire du tir-à-l’arc. Autrement, avant d’arriver ici, je ne faisais pas de sport. Ça me fait voyager. Laurence est la troisième compétitrice : "Il n’y a pas beaucoup de sport que je peux pratiquer. C’est le seul système en France qui nous permet de tirer à l’arc, parce qu’on ne peut pas avec les bras.

Une success-story qui a amené ce professeur de sport a organisé les premiers championnats de France adaptés de la catégorie en 2015, avant de faire intégrer deux nouvelles catégories dans la Fédération française de para-archerie.

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