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L'évolution constante de l'artillerie ayant amené une conception nouvelle des procédés d'action de l'arme et, par suite, de la préparation du tir, il est utile de résumer dans ce fascicule tout ce qui a trait à la mise en direction des mortiers et à la formation du faisceau. Son but est de servir de guide au Commandant de batterie pour lui permettre de résoudre rapidement les problèmes qui se posent à lui dès qu'il a reçu l'ordre de se mettre en batterie.

Les différents procédés exposés, simple adaptation de théories connues aux instruments de topographie et aux appareils de pointage en service dans les batteries, ne sont que des indications, leur diversité permettant uniquement de trouver une solution dans la majorité des cas. En effet, les opérations techniques que comporte la préparation du tir dépendent de facteurs très divers, elles relèvent de l'habileté et de l'expérience du Commandant de batterie, du degré d'urgence de l'ouverture du feu, de l'allure du combat.

Il ne peut donc y avoir de règle rigide donnant la solution générale et dans chaque cas particulier, le Commandant de batterie doit faire appel à la réflexion et à son jugement.

I. Définitions et Préliminaires

Un certain nombre de pièces groupées sur le terrain, sans être dans des retraits, pourront avoir à battre simultanément un même objectif. Dans ce cas, la section de tir commandée par un officier est de 4 pièces, et le tir est réglé par salves. Les mortiers sont numérotés de 1 à 4, le mortier de droite étant numéroté 1.

Les pièces étant mises en batterie, il faut les pointer et les repérer dans des conditions telles que le Commandant de batterie n'ait plus pour tirer qu'à envoyer des commandements élémentaires, correspondant à des opérations simples pour l'ensemble de la batterie.

Lire aussi: Design et Fonctionnalité: La Table Arbalète

La préparation du tir pour la batterie comportera donc :

  1. La formation d'un faisceau régulier, d'ouverture et d'orientation données.
  2. L'inscription des dérives correspondant à cette ouverture et à cette orientation.

Si la première salve révèle une mauvaise orientation, il suffira de commander : « Augmentez ou diminuez de tant ». Si l'ouverture du faisceau ne correspond pas au front qu'on veut battre, on la modifiera par le commandement d'ensemble : « Augmentez ou diminuez l'échelonnement de tant. »

II. Le Faisceau

a) Définitions

  1. Faisceau: On appelle faisceau l'ensemble des plans de tir des mortiers d'une batterie.
  2. Parallélisme, Convergence, Divergence:
    • Quand les plans de tir des mortiers sont parallèles entre eux on dit que les mortiers sont en parallélisme, ou par abréviation que l'on a le parallélisme.
    • Quand, en regardant vers le but, les plans de tir des mortiers 2, 3, 4, se rapprochent du plan de tir du mortier n° 1, on dit que les mortiers sont en convergence, ou par abréviation que l'on a la convergence.
    • Quand, en regardant vers le but, les plans de tir des mortiers 2, 3, 4 s'éloignent du plan de tir du mortier n° 1, on dit que les mortiers sont en divergence, ou par abréviation que l'on a la divergence.
  3. Faisceau Régulier: Un faisceau est dit régulier quand les plans de tir considérés deux à deux conservent entre eux des écarts angulaires égaux.
  4. Echelonnement: L'écart angulaire entre deux plans de tir consécutifs, s'appelle échelonnement.

On remarque alors que dans un faisceau régulier :

  • L'écart angulaire du mortier n° 2 avec le mortier n° 1 est de une fois l'échelonnement ;
  • L'écart angulaire du mortier n° 3 avec le mortier n° 1 est de deux fois l'échelonnement ;
  • L'écart angulaire du mortier n° 4 avec le mortier n° 1 est de trois fois l'échelonnement.
  1. Ouvrir ou Fermer le Faisceau:
    • Si on augmente la valeur absolue de l'échelonnement, on ouvre le faisceau.
    • Si on diminue la valeur absolue de l'échelonnement, on ferme le faisceau.
  2. Front Battu par un Faisceau: On admet que pour un objectif de dimensions déterminées chaque pièce en bat le quart. Donc, l'intervalle entre deux plans de tir consécutifs sera le quart des dimensions de l'objectif.

b) Commandements

  1. Pour déplacer l'ensemble d'un faisceau, commander : « Pour toute la batterie ». « Augmentez ou diminuez de tant. »
  2. Pour ouvrir un faisceau, commander : « Augmentez l'échelonnement de tant. »
  3. Pour fermer un faisceau, commander : « Diminuez l'échelonnement de tant. »

III. Pointage et Repérage

a) Définitions

  1. Pointer un mortier: Pointer un mortier, c'est le déplacer jusqu'à ce que la ligne de foi verticale du goniomètre de pointage sur réglette passe par un point désigné dit point de pointage.
  2. Repérer un mortier: Le repérage est une opération consécutive au pointage. Le mortier étant pointé, repérer, c'est :
    • Amener la ligne de foi verticale sur un point indiqué, dit point de repérage, mais sans toucher au mortier si on opère avec le goniomètre sur réglette courbe.
    • Amener la ligne de foi verticale à coïncider avec l'image du trait blanc de l'écran dans le miroir si on opère avec le goniomètre-miroir.

Le repérage au goniomètre-miroir présente l'avantage de n'avoir pas à chercher un point de repérage, donc se prête particulièrement bien au repérage des pièces enterrées, sous bois ou de nuit, par brouillard, etc.

b) Relation entre le goniomètre-miroir et le goniomètre-tonnerre

  1. Avec le goniomètre-réglette courbe une augmentation de dérive porte le plan de tir à droite; une diminution de dérive porte le plan de tir à gauche.
  2. Avec le goniomètre-miroir, une augmentation de dérive porte le plan de tir à gauche, une diminution de dérive porte le plan de tir à droite.

D'après ce qui précède si nous plaçons le goniomètre sur un support fixe et que nous notions la division n avec laquelle il faut repérer pour voir l'image du trait blanc de l'écran sur le prolongement de la ligne de foi, les corrections à faire subir à n seront égales et de sens contraire, à celles que l'on ferait subir au goniomètre repéré sur R.

Lire aussi: Tout sur la Table de Tir Pyrotechnique

c) Conventions

Il est convenu que dans tous les cas, le Commandant de batterie énonce les modifications à la direction comme si elles se rapportaient au goniomètre-miroir. Le chef de pièce fait la transformation s'il y a lieu.

Exemples :

  • Le Commandant de batterie commande : « Augmentez de 15 »
    • Le chef de pièce commande :
      • Si on pointe au goniomètre-miroir : « Augmentez de 15 »
      • Si on pointe au goniomètre sur réglette courbe : « Diminuez de 15 »
  • Le Commandant de batterie commande : « Augmentez l'échelonnement de 10 »
    • Les chefs de pièces commandent :
      • Si on pointe au goniomètre-miroir :
        • 1ère pièce « Même dérive »
        • 2e pièce « Augmentez de 10 »
        • 3e pièce « Augmentez de W »
        • 4° pièce « Augmentez de 30 »
      • Si on pointe au goniomètre-réglette courbe :
        • 1ère pièce « Même dérive »
        • 2° pièce « Diminuez de 10 »
        • 3P pièce « Diminuez de 20 »
        • 4P pièce « Diminuez de 30 »

IV. La Surveillance

a) Définitions

  1. Mortier en surveillance: Un mortier est dit en surveillance, quand son plan de tir est dirigé dans une direction définie prise comme direction de surveillance ou sur un point défini pris comme point de surveillance.
  2. Batterie en surveillance: Une batterie est dite en surveillance quand le mortier-guide est dirigé sur la direction de surveillance et que les plans de tir des autres mortiers ont des directions définies par rapport au plan de tir du mortier-guide.

b) Opérations de la mise en surveillance pour une batterie

La mise en surveillance comporte :

  1. La mise en surveillance du mortier-guide (mortier de droite).
  2. La formation d'un faisceau régulier d'ouverture donnée (le plus souvent le parallélisme) par rapport au mortier-guide.
  3. Le repérage de chaque mortier, soit au miroir, soit sur un point de repérage qui peut dans certains cas être confondu avec le point de pointage.
  4. L'inscription des dérives de repérage sur le tube de chaque mortier se fait au commandement : « Inscrivez les dérives. » Le chef de pièce ajoute : « Dérive de surveillance. »

c) Objet de la mise en surveillance

Au moment où la mise en batterie est terminée, il peut se présenter deux situations :

  • Ou bien le Commandant de batterie a déjà sa mission et par suite il est fixé sur l'objectif à battre.
  • Ou bien le Commandant de batterie ne connaît qu'une zone d'action éventuelle.

Dans le premier cas, toutes les opérations de mise en direction, formation du faisceau, etc., se font sur le but, sans faire intervenir la notion de surveillance. Dans le deuxième cas, ces mêmes opérations se font sur un point de surveillance considéré comme un but fictif. L'objet de la mise en surveillance est de rendre plus rapide et plus facile l'ouverture du feu.

Lire aussi: Guide de conception : Table de tir longue distance

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