Le stand de tir de Saint-Aubin possède une histoire riche et fascinante, intimement liée à l'évolution du tir sportif en France et en Angleterre. Des premiers tirs aux pigeons aux compétitions modernes de ball-trap, découvrons ensemble ce parcours passionnant.
Parallèlement, en ce XIXème siècle, la société anglaise éprise de la vie au grand air inventa un mot nouveau, « sport », issu du vieux français. D’après Émile LITTRÉ, son acception regroupe : « tout exercice en plein air, tels que courses de chevaux, canotage, chasse à courre, à tir, pêche, tir à l’arc, gymnastique, escrime, etc. »
Parmi ces sports, l’invention de Forsyth allait en engendrer une autre, le tir-aux-pigeons. À l’origine, ce jeu des cabarets londoniens permit à de nombreux tireurs de comparer mais aussi d’exercer leur aptitude au tir au vol.
Evidemment, les paris, ou « betting » chez les Anglais sont demeurés indissociables de ce jeu. Le Old Hats Tavern, à Ealing, est passé à la postérité puisque des vieux chapeaux hauts-de-forme y auraient fait office d’ancêtres aux boîtes à pigeons. De nombreux clubs virent prospérer le tir-aux-pigeons en Angleterre jusqu’à l’époque de la Grande Guerre. Date à laquelle suite à un mouvement social, dirait-on aujourd’hui, suivit une décision du parlement pour interdire cette activité.
En France, après des débuts confidentiels dans les années 1830, le tir-aux-pigeons, prit de l’extension à partir de 1860. À cette époque, l’armurier GASTINNE-RENETTE lui réserve un enclos près de la Porte Dauphine à Paris. Bientôt, en 1866, le Cercle des patineurs, créé au bois de Boulogne en décembre 1864, offre aux amateurs le premier véritable tir-aux-pigeons vivants. Il y a peu de temps encore, on tirait des hélices au Cercle du bois de Boulogne.
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Mais, revenons au Ball-Trap. En France, le ball-trap naîtra discrètement au milieu des 1880. « Le Ball-Trap est un appareil lançant en l’air des boules de verre… Tout en offrant les qualités à peu près analogues et des difficultés semblables à celles du tir sur pigeons vivants s’échappant des boîtes, le Ball-Trap constitue un sport bien plus à la portée de tous. » Peut-on lire dans le Larousse des Sports. Même chose dans le catalogue VERNEY-CARRON, la même idée présente le Ball-Trap comme un sport moins onéreux que le tir-au-pigeons.
Pourtant au même moment d’autres voix, comme celle de Paul MANOURY, font la promotion du Ball-Trap comme celle d’un sport à part entière. « Je le préfère même au tir-aux-pigeons vivants, pour toutes sortes de raisons sportives, dont celle-ci : il constitue une meilleure préparation à la chasse.
Au cours d’un voyage en Angleterre, Paul MANOURY fit connaissance avec le Inanimate Bird Shooting, le « tir aux oiseaux artificiels ». Séduit par ce nouveau sport, « si net, si incritiquable. Comment n’aurais-je pas été enthousiasmé à le voir pratiqué si élégamment par ces merveilleux sportsmen que sont nos amis d’outre-Manche ?… »
À l’issue, en 1896, en marge du cinquième concours national sur cible de Satory, une surprise attendait MANOURY. Dans une annexe, « d’ailleurs plutôt rudimentaire », réservée aux « oiseaux artificiels », il découvrit les possibilités des premiers plateaux artificiels. « Bien différent du tir sur boules de verre ou de caoutchouc.
Quelques temps après être rentré à Paris, MANOURY et VOULQUIN constitueront, en 1898, sur l’île Seguin (Hauts-de-Seine) un club plus important : Le Fusil de Chasse. Ses installations inaugureront la première tour en France ; haute de 16 mètres.
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Inspiré des anglais, le premier « tir aux oiseaux artificiels » fut importé en France en 1897. Installé à Saint-Aubin-sur-Mer, en Normandie, il prit le nom de Shooting Club.
En 1807, un révérend écossais du nom de Forsyth inventa le premier mécanisme de percussion sur fulminate de mercure. Dès lors, le « coup de fusil » devenu immédiat ouvrait la perspective du tir au vol. L’arquebuserie, comme on disait alors, s’en trouva chamboulée à un point tel, que Ferdinand Courally n’hésita pas à qualifier cet instant de « l’Ère de Forsyth ». Rien n’a changé depuis. La quasi-instantanéité de l’allumage de la poudre, ramenait désormais le problème du tir au vol à la donnée essentielle. Sa difficulté et son attrait consistent dans : « l’art de faire converger les trajectoires inégalement rapides du plomb et de l’oiseau.
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