La Ville de Villeneuve-lès-Maguelone et la Métropole Montpellier Méditerranée invitent les Villeneuvois à participer à la cérémonie en mémoire des résistants fusillés de la Madeleine. À l’heure de la panthéonisation de Missak Manouchian, la cérémonie prend encore plus de sens.
Pour mémoire, entre le 14 mars et le 10 juillet 1944, seize résistants ont été fusillés à Villeneuve-lès-Maguelone, neuf par un peloton de GMR (Groupe mobile de réserve) après jugement par la Cour martiale de la Milice de Montpellier, les sept autres par des Allemands, jugés par le tribunal militaire de Nîmes. Une justice expéditive, sans instruction ni défense.
La butte du stand de tir de la Madeleine a été utilisée pour l’exécution de ces résistants provenant de divers départements.
Les fusillés de la Madeleine étaient pour la plupart très jeunes. Si l’on ne connaît pas l’âge de René Sénégas, Raymond Migliario et Jean-Marie Pitangue étaient âgés de 17 ans. Francis Gaussen et Louis Plantadi avaient 20 ans, Louis Bonfils et Antoine Miralles 21 ans, Georges Pierru, Aimé Sauvebois et Pierre Stoll 22 ans, Henri Garcia et Joseph Sauri 24 ans, Gabriel Hispa 30 ans, Louis Rachinel 31 ans, Roger Menuisier 32 ans.
Dans tous les cas, ces exécutions relèvent d’un processus de radicalisation de la répression des organisations de résistance aussi bien de la part des Allemands que de celle menée par l’intendant de police de Montpellier Pierre Marty et son successeur Charles Hornus, deux hauts fonctionnaires de Vichy, miliciens zélés, convaincus du bien-fondé de la politique qu’il convenait de mener sans faiblesse contre les « terroristes » de toutes obédiences.
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En mettant en place la Cour martiale de la Milice de Montpellier, qui fonctionna pour la première fois le 14 mars 1944, Marty appliquait avec zèle les lois des 20 janvier et 11 février 1944 voulues par Joseph Darnand.
On remarque que, jusqu’au 6 juin 1944, les fusillés (14 et 31 mars, 30 mai) appartenaient en majorité à la résistance non communiste : 6 AS et 3 FTPF). Après le 6 juin, la proportion s’inverse : 1 AS, 5 FTPF ces derniers tardivement, le 11 juillet, tous arrêtés à Perpignan. Les Allemands n’ont fusillé, le 30 mai, que des résistants de l’AS ou des CFL.
Les condamnés par la Cour martiale avaient été livrés à cette juridiction par la police française ou la Milice. Ce n’est sans doute pas un hasard si les forces de répression françaises ont considéré comme prioritaire l’éradication de la résistance communiste.
Dans le cas des condamnés par l’OFK de Nîmes, ils durent être transportés depuis cette ville jusqu’à Villeneuve-lès-Maguelone, deux communes séparées par une distance d’environ une cinquantaine de kilomètres (Villeneuve-lès-Maguelone se situe au sud-ouest de Montpellier). À moins que leur jugement ait été prononcé en leur absence alors qu’ils étaient incarcérés à Montpellier, ce qui était le cas de René Sénégas.
Les condamnés par la Cour de la Milice furent exécutés par des pelotons issus du corps des GMR. Parfois, comme la chose est signalée dans certaines notices biographiques des exécutés de la Madeleine, ces pelotons étaient composés de volontaires.
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Lors de son exécution, Roger Menusier, gardien de la paix à Perpignan, reconnut et interpela d’anciens collègues du GMR « Bitterois » parmi les membres du peloton chargé de l’exécuter.
Le champ de tir de la Madeleine, lieu des exécutions, se trouve le long de la route départementale qui relie Montpellier à Sète, sur les flancs du petit massif calcaire côtier de la montagne de la Gardiole. Aujourd’hui, il se trouve à proximité de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (400 m en contrebas). À 300 m au-dessus de la route de Montpellier à Sète a été édifiée la butte de tir où furent fusillés les seize résistants.
Il existe :
Ces lieux de mémoire témoignent de l'importance de se souvenir des sacrifices consentis par ces jeunes hommes pour la liberté.
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