Le club sportif du Haut-Jura (TSHJ), reconnu pour son équipement exceptionnel et ses nombreuses médailles, a célébré son 150e anniversaire à Morbier le samedi 23 août avec un challenge de tir ouvert.
Au troisième étage du 10 quai Jobez, à Morez (Jura), l’équipe du club de tir sportif du Haut-Jura (TSHJ) était en pleins préparatifs pour cet événement marquant. « C’est pas rien, tout de même, 150 ans, pour un club », se félicite Éric Barbe, le président. Le Club de Tir de Morez fut fondé en 1874, au lendemain de la guerre de 1870, avec l’appui matériel de l’Armée Française, et un soutien de l’Etat via la SNCF, pour permettre aux tireurs de venir à moindre frais, participer aux concours, richement dotés, à l’époque. À l’époque, le pays sort de la guerre de 1871 contre les Prussiens. « On avait dû s’apercevoir qu’on ne tirait pas assez bien, et qu’il fallait mieux former les soldats », raconte M. Barbe. L’industrie morézienne tournait bien, il y avait de l’argent », poursuit le président. Le club reste longtemps proche de l’armée, qui apporte aussi un soutien matériel, comme l’attestent des factures du parc d’Artillerie de Besançon des années 1930.
Si aujourd’hui encore, les policiers municipaux viennent s’y entraîner, le club s’est volontairement éloigné de ce côté martial, au profit de l’esprit sportif. L’utilisation des armes y est progressive, très encadrée, et les nouveaux pratiquants observés de près. « Il faut être patient et respectueux du pas de tir. Ce n’est pas un sport à prendre à la légère, ce n’est pas la fête foraine. »
Côté sportif, justement, c’est un succès pour le club. Le club accède cette année à la 1e division. Il y a de plus en plus de demandes d’adhésions, plus que ce que ne peut en accepter la structure qui tourne uniquement grâce à ses bénévoles.
Mais plus que son palmarès, c’est son rayonnement qui fait la fierté du club, notamment ses équipements. Cinq stands de tir au cœur de Morez. Le club accueille toutes les compétitions régionales, ainsi que les équipes de France jeunes et para-tir qui viennent régulièrement s’entraîner. Pour les JO 2024, il a même fait office de camp de base : « L’équipe paralympique a passé l’été ici pour s’entraîner », confie Éric Barbe. « Il y avait aussi une carabinière de la délégation de Porto Rico, qui était à Dijon mais qui cherchait un stand pour s’entraîner correctement. On l’a fait venir ici, on lui a trouvé un logement. » Le partage est au cœur du TSHJ, qui a aussi des partenariats avec des clubs suisse et allemand. « On a un outil fabuleux, alors on le met à disposition.
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Bien que toutes les disciplines sportives ne se développent pas à partir de l’Angleterre, le sport moderne naît outre-Manche « au XIXe siècle et diffuse en France et en Europe» . Des clubs, d’abord fermés et permettant à des gentlemen de s’adonner à leur passion, se constituent tandis que l’industrialisation et l’urbanisation, en aggravant les conditions de vie des classes populaires, réservent les activités sportives à ces privilégiés.
Après le Second Empire, sous l’influence de la bourgeoisie, l’esprit de compétition fait son apparition dans les clubs “autorisés” et par conséquent toujours élitistes. Effectivement, “durant tout le XIXe siècle, la méfiance gouvernementale interdit tout groupement de personnes à caractère politique et soumet à autorisation et surveillance chaque association.
Pour les responsables militaires et politiques, les causes de la défaite se situent dans la condition physique du soldat allemand et dans la volonté morale du peuple germanique. Pour préparer la revanche, il convient donc de former la jeunesse française en lui donnant les moyens de lutter physiquement et en la préparant au maniement des armes et à la guerre. Ainsi que l’écrivent dans Pour la Patrie, publié en 1886, Lermusiaux et Tavernier, le but est clair : “La guerre néfaste de 1870… n’a pas été l’une des moindres causes qui aient déterminé la création de nombreuses sociétés de tir et de gymnastique que l’on pourrait sans prétention qualifier de société de sauvegarde… Ne devons-nous pas, par la pratique du tir et de la gymnastique, faciliter à nos enfants les commencements du service militaire qui les attend tous à vingt et un ans ? Dès le début du XXe siècle, les sociétés de gymnastique et de tir organisent la préparation militaire de la jeunesse avec le concours de l’armée, en délivrant le brevet militaire de gymnastique et de tir.
Pour la Douane, il était souhaitable “que les jeunes agents conservent les qualités de souplesse, d’endurance, l’esprit d’initiative et de décision que la pratique du sport a pu développer en eux. Ce club a pour propos de réunir tous les agents des services sédentaire ou actif des Douanes françaises ainsi que les membres de leurs familles qui s’intéressent au ski ou le pratiquent. Le 1er décembre 1949, l’Administration des Douanes faisait savoir que rien ne s’opposait, selon elle, à ce qu’un agent s’adonne en dehors de ses heures de service et sous réserve que son activité administrative n’ait pas à en souffrir, à la pratique des sports amateurs. A la même époque, on assiste à l’introduction puis à la généralisation des épreuves physiques dans les concours. La révolution culturelle du temps libre” entraîna ensuite la multiplication des équipes douanières dans les disciplines les plus variées (ou la création de sections dans les clubs les plus importants), notamment en région parisienne.
L'histoire des sociétés de préparation militaire France, qui sont une centaine au début des années 1870 et atteignent plusieurs milliers en 1914, est bien connue. Pourtant, le rôle de la géographie dans la formation et le fonctionnement de ces sociétés a été négligé. À partir des années 1870, le projet républicain en France recherchait de plus en plus des recrues militaires qui seraient jeunes, physiquement robustes et mentalement éveillées. Les exercices de préparation militaire, de gymnastique et de tir se trouvaient intégrés dans le programme scolaire. Ce vide dans la provision de préparation militaire post-scolaire et avant inscription se vit rempli par les sociétés de préparation militaire, les sociétés de gymnastique et celles de tir nées de l’initiative privée et encouragées par l’État. Dans l’Ariège, la première société de préparation militaire fut fondée en 1888 à Foix, chef-lieu du département. L’étendue géographique des sociétés de gymnastique, de tir et d’instruction militaire à travers la France était très inégale. En termes généraux, les premières sociétés de préparation militaire se développèrent dans le nord et à l’est de la France, et dans ces régions, les plus signifiantes d’entre elles s’établissaient près de la frontière et dans les centres urbains et industriels. L’un des buts des sociétés de préparation militaire était de développer chez leurs membres les techniques de la lecture des paysages et des cartes, et de leur inculquer quelque peu des connaissances et de la compréhension topographique qui se trouvaient à la base des tactiques militaires de l’époque.
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Cette année, c’est le parc Dolexpo, dans le Jura, qui a accueilli la 39e édition du championnat de France des Écoles de tir. 1 460 jeunes sont venus de toute la France, avec leurs entraîneurs et leurs familles, pour participer à cette compétition qui dure 4 jours. Durant la compétition, les participants ont pu également accéder à des ateliers de formation destinés aux tireurs, aux entraîneurs et aux dirigeants de clubs. En fin de journée, les deux finales des entraîneurs ont été suivies avec enthousiasme par le public présent. À l’issue de ce challenge, les nombreux officiels présents ont participé à la remise des récompenses Para-tir, puis à la cérémonie d’ouverture.
Les résultats de diverses épreuves incluent :
Parmi les médaillés, on note :
Bernard LANCE (1974 à 1988) : La plus longue présidence. Bernard Lance a participé aux Championnats de France 1976 à Marseille, où il est arrivé 53° sur 111 à la carabine 10m. Aucune Ecole de Tir n’existe à l’époque. Bernard LANCE conseille jeunes et moins jeunes et organise en fin de saison un concours interne annuel avec les « petits » qui reçoivent des récompenses.
Robert DIMANCHE : L’engagement sur tous les fronts. Tireur déjà chevronné sous la présidence précédente, Robert DIMANCHE, fut nommé responsable de la section cible à la fin des années 60. En 1974, il est élu vice-président de l’ASTUS générale, et le restera jusqu’en 1977.
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Les tireurs de l’ASTUS-CIBLE participent à de nombreuses compétitions :
Médaille | Nom | Club |
---|---|---|
Or | Élisa SUGER | T.S. |
Or | Mathias ROUSSEAU MOUSSET | C.T.S. |
Or | Valentine DELEUZE | C.T. |
Or | Basile ANDRÉ | T.S. |
Or | Mina DUFRESNE | A.T.P.N. |
Or | Romain RIVIERE | C.T. |
Or | Gabrielle GARDIN | A.A.E. |
Or | Renan PIELTANT | S.T. |
Or | Ange BENEDETTI | S.T.A. |
Or | Faustine FAVRE | C.S. |
Or | Constance PEGHAIRE | T.S. |
Or | Simon BOUCHER | A.A.E. |
Or | Élise DRUENNE | T.S. |
Or | Jules DIEUDONNÉ | A.A.E. |
Or | Lison BRENET | T.S. |
Or | Renan PIELTANT | S.T. |
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