Le stand de tir de Cressier possède une histoire riche et ancrée dans les traditions locales. Les sociétés de tireurs, souvent très anciennes, jouent un rôle important dans la vie communautaire, et leurs concours de tir annuels ou bisannuels sont l'occasion de grandes fêtes de village.
Les sociétés de tireurs sont connues sous le nom d'abbayes. L'événement central de l’abbaye est le concours de tir, lors duquel les meilleurs tireurs sont couronnés rois et vice-rois. Les abbayes durent souvent jusqu’à trois jours, et peuvent comporter une journée spéciale pour les jeunes ; on y danse et l’on s’y restaure sous la cantine.
L’abbaye permet le développement d’un réseau de connaissances, voire d’une “clientèle”, électorale ou commerciale. Par contre, elle reste une société dont “il faut être” si l’on veut être reconnu dans la région.
Essentiellement attesté dans VD et NE (sens 1 et 2). La réalité désignée par abbaye est limitée à ces cantons, mais le mot lui-même est connu au-delà, comme le suggèrent les attestations relevées dans des journaux de Genève et de Fribourg (mais référant à des manifestations vaudoises ou neuchâteloises).
Mot très répandu. Il n’existe pas d’équivalent en français de référence pour abbaye “société de tireurs ; fête de cette société”.
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Le type abbaye, bien représenté dans les patois de la Suisse romande, a connu plusieurs sens : en plus de celui de “monastère gouverné par un abbé ou une abbesse”, qu’il partage avec le français de référence, on relève entre autres celui de “corporation ou confrérie, association organisée dans un but commun”, qui ne survit aujourd’hui qu’à Fribourg (sens 3).
Président d’une abbaye ou d’une confrérie, chargé entre autres choses de l’organisation de festivités.
La première attestation de abbé en français régional avec le sens de “chef d’une corporation de métier ou d’une société de tir” date de 1685 (sous la forme abé, cf. GPSR 1, 41ab s.v. abbé 2°). La forme abbé-président est beaucoup plus récente ; on en trouve une première attestation, de manière indirecte, dans GPSR 1, ibid. : « à Vevey et à Montreux, il [le terme abbé] est souvent modernisé par l’addition du mot président » (1924). Dans l’usage contemporain, le composé est plus fréquent que le simple.
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