Le coffre-fort du stand de tir de Cers, près de Béziers, où les policiers municipaux s'entraînent, a été forcé : huit pistolets semi-automatiques ont disparu.
Le parquet de Béziers supervise une enquête confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée -Dcos- du Service interdépartemental de police judiciaire de Montpellier, sur la disparition spectaculaire de ces armes à feu…de la police municipale.
Ces huit pistolets qui servaient à l’entraînement des agents municipaux étaient stockés dans une chambre forte dotée d’un code secret du stand de tir, un coffre-fort qui a été forcé.
La police technique et scientifique a effectué des prélèvements pour tenter d'isoler une ou des traces ADN.
Une enquête a été ouverte pour retrouver des armes volées à l'intérieur du stand de tir de Cers. Elles appartenaient toutes à des policiers municipaux issus de 7 communes héraultaises.
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Dans le courant de la nuit du mardi 11 juin au mercredi 12 juin, les armes de ces policiers, qui avaient été laissées sur place, ont été volées.
Selon nos informations, les auteurs auraient disqué la porte d’entrée sans que cela n’alerte qui que ce soit. Ils ont ensuite enfoncé la boîte où étaient stockées les armes et ils sont repartis sans être inquiétés.
Il n’y a pas d’image du ou des voleurs, le site n’est pas protégé par des caméras.
Le centre national de la fonction publique territoriale (CNFTP) a organisé, comme il le fait régulièrement, une formation pour les policiers municipaux du département de l'Hérault.
Cette formation avait pour but d’entraîner ces policiers au tir sur cible et au maniement des armes.
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Pour ce faire, c’est le stand de tir de Cers qui a été choisi.
"Nous ne comprenons pas pourquoi ce site a été choisi pour la formation, a confié à Midi Libre, un proche du dossier.
Ce stand de tir n’offre aucune sécurité. Les alarmes sont sur piles. Il n’y a pas d’électricité et les armes n’étaient pas enfermées dans une armoire forte.
C’est un dossier très délicat, surtout par les temps qui courent.
Une autre source assure : "Huit armes ont disparu, des Glock et des CZ. Uniquement des pistolets automatiques de calibre 9 mm. En revanche les munitions n’ont pas été volées.
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C’est assez incompréhensible.
Quoi qu’il en soit, il va falloir comprendre comment, le ou les voleurs, ont su que les policiers venaient s’entraîner là.
Comprendre pourquoi le CNFPT a choisi ce site qui n’offre aucune sécurité ?
Le stand de tir de Cers est notamment géré par le Centre national de la fonction publique territoriale.
Les maires des communes de l’Hérault où leurs policiers suivaient ces formations ont porté plainte.
"Le maire avait invité M. Morente au conseil municipal pour nous faire adopter, sans aucun texte de base, l'usage gratuit d'un terrain municipal pour 99 ans pour un stand de tir.
Il nous a dit, il faut voter aujourd'hui.
J'ai demandé : "on peut poser des questions ? par exemple est-ce que ça fait du bruit ?"..." José-Arnaud Estruch qui raconte cette séance du conseil municipal est un des quatre conseillers démissionnaires de la commune de Cers (Biterrois).
L'affaire rocambolesque du stand de tir qui met en lumière des pratiques pour le moins surprenantes de la gestion municipale, n'est cependant que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
"J'ai rejoint la liste de Gérard Gautier, à sa demande, parce qu'elle était sans étiquette", dit ce bénévole à la paroisse catholique, ancien membre de la Jeune chambre économique, qui voulait juste "oeuvrer pour sa commune".
La candidature de Gérard Gautier en 3e position sur la liste Aliot (FN) aux Régionales l'indispose mais il constate surtout que "les rouages de la démocratie et de la qualité des comptes-rendus du conseil sont trop loin de ce que j'ai appris".
Nacéra Bekheira a aussi démissionné.
Lorsque Gérard Gautier lui a demandé de figurer sur sa liste, elle était membre du PS.
"Je me suis assurée que sa liste était bien apolitique ou plutôt sans étiquette", a-t-elle écrit le 2 décembre dernier dans sa lettre de démission.
Le soutien de Gérard Gautier aux candidats de Robert Ménard lors des cantonales, puis sa propre candidature, l'ont incitée à demander à figurer dans l'opposition.
Sans réponse du maire, elle a finalement démissionné.
"Ce qui est aussi le cas de deux autres élus", informe José-Arnaud Estruch.
José-Arnaud Estruch qui estime que "peu de choses sont limpides" dans ce conseil.
"Il y a des votes officiels et des votes officieux, on vote sans voter ou presque..." dit celui qui trouve en outre anormal qu'il n'y ait pas de commission des finances à Cers.
Et il y a surtout l'affaire du stand de tir... qui se termine par "un appel téléphonique de Gérard Gautier à M. Morente en plein conseil où celui-ci explique que malgré l'absence de permis de construire, il continuerait son projet... quitte à nous tirer dessus".
M. Estruch n'était pas présent mais le compte rendu du conseil finalement obtenu par le conseiller le confirme : "Lors de l'appel téléphonique du maire pendant la séance du 14 septembre 2015, le conseil municipal a reçu des menaces de la part de Monsieur Morente".
Qui est donc ce Martin Morente auquel le maire de Cers veut permettre d'installer un stand de tir dans le bois de Morand "en bout de piste de l'aéroport et dans une zone Natura 2000 qui n'est pas constructible" ?
Ces précisions, c'est Alain Delaunay qui les donne.
"Il n'était pas la personne qu'il prétendait être", dit-il de M. Morente, qui s'est fait élire président du Tir sportif du grand biterrois.
"Il se disait ancien officier de la Légion étrangère, il n'y a jamais servi", dit-il en possession d'une lettre du lieutenant-colonel Christophe Hérique le confirmant.
Les pratiques du nouveau président ne sont pas goûtées par un certain nombre de membres du club qui étudient les factures, les devis... Avec de violentes réactions : "Deux collègues ont été menacés de mort et le 24 janvier dernier, il m'a fracturé le nez sur le stand de tir de Béziers"... Alerté, le maire de Béziers ferme le stand.
L'association finira par élire un autre président Frédéric Lizé.
Une procédure réalisée sous contrôle d'huissier mais "jamais acceptée par M. Morente".
Pas plus d'ailleurs que l'ordonnance de référé du tribunal de Béziers qui enjoint Martin Morente de remettre à l'Association ou à son président "les moyens de paiement du club, livre de police, armes du club..."
A la clé, contre cet homme que la ligue de Tir sportif continue pourtant de soutenir, une pluie de plaintes en justice pour "violence", "coups et blessures", "menaces de mort", "faux en écriture", "abus de confiance".
" Nous avons alerté Gérard Gautier, nous l'avons rencontré", précise Alain Delaunay.
Mais les travaux ont continué malgré la mise en demeure envoyée au maire de Cers, dans laquelle figurait l'arrêt de la Cour d'appel de Montpellier du 26 novembre.
"Je m'étonne Monsieur Gautier de l'enthousiasme affirmé que vous portez encore à ce projet dans de telles conditions", concluait Frédéric Lizé.
D'autres ne s'étonnent plus.
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