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Le fusil Lebel a toute une histoire, très longue, très sanglante, mouvementée et glorieuse. Tout dire ici serait l’objet d’un livre entier. Nous résumerons donc les principaux épisodes relatifs au seul fusil Lebel 1886 M93. Une arme en réalité exceptionnelle, une étape-clé de l’Histoire de l’armement mondial.

Contexte historique et production du fusil Lebel

Suivant l’invention copernicienne de la Poudre sans fumée par l’Ingénieur Général Paul Vieille en 1884 et produit dès 1886 dans la précipitation par le Général Boulanger, le fusil Lebel naît dans l’urgence. Arrivé au Ministère de la Guerre en janvier 1886 et tenu informé des progrès de l’arme, il exige que la modèle de production soit prêt pour début mai ! La cartouche était prête la première dès juillet 1885.

Avant la transformation au standard 1893 (car le Lebel n’a connu qu’une seule modification un peu importante - autre preuve de sa qualité), 2,8 millions d’exemplaires seront produits à Saint-Étienne, Châtellerault et Tulle. Châtellerault en sortira 286.850 en 1890. Pour donner une idée de la qualité de production industrielle de nos anciens, il faut savoir, qu’en production, vers 1888, seuls 2 canons de Lebel à peine sur 1000 produits sont rebutés après épreuves. L’effort industriel et de qualité est juste remarquable. Il faut 33 heures et 1712 opérations mécaniques pour produire un fusil Lebel complet.

Le coût de production d’un Lebel à l’arsenal de Châtellerault est de 35,28 francs. Ça fait rêver ? Pas trop si on songe que le salaire moyen français à cette époque tourne autour de 5 à 6 francs mensuels et qu’il est souvent de l’ordre de 3 francs par mois pour les ouvriers. La production cessera en 1892. La quasi-intégralité des armes sera modifiées au système 1893 à partir de cette date (avec pour l’essentiel des modifications de vis, l’adoption d’un tampon-masque de déviation des gaz en cas de perforation d’amorce, et une modification de fixation du pied de hausse).

Devant la pénurie d’arme, la production reprendra en 1915 mais l’heure et la priorité sont aux armes du système Berthier et surtout aux mitrailleuses et elle cesse définitivement à Tulle en mai 1918.

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Le Lebel aura une longue carrière depuis les colonies et les révoltes ouvrières des années 1890/1900, carrière que l’adoption du système Berthier en 1890 ne parviendra pas à éclipser. Outre l’ordalie des grandes charges de l’été 1914, la boue des sinistres années 1915-1918, la campagne de 1940 et parfois la résistance encore, le fusil Lebel combattra partout dans l’Empire (songez au beau film Fort Sagane qui émeut encore Maître Flingus à son nième visionnage) et jusqu’en Indochine en 1947.

Que reste-il de tout cela ? Entre l’hécatombe pas seulement humaine de 14-18, le désastre de 1940 et les destructions de stocks entiers par l’occupant, les armes aux colonies qui ne sont pas revenues et la modification R35 à partir de 1936 par raccourcissement de l’arme, pas grand chose en fait. La plupart des armes proposées aujourd’hui aux amateurs sont, en plus, dans des états souvent franchement pires que très moyens. Trouver un bon Lebel en très bon état n’est pas facile du tout. C’est néanmoins le cas du notre.

Le fusil Lebel a été élaboré par une commission de techniciens un peu comme le 1888 allemand mais, lui, avec succès.

Défis et considérations de la fabrication de répliques

La question récurrente de la fabrication d'une réplique du fusil Lebel se heurte à plusieurs défis. La "gun-culture" française n'est pas suffisamment développée pour assurer un volume de production rentable. L'impression 3D pourrait éventuellement offrir une solution, mais cela dépendrait d'un contexte politique et économique favorable. La communauté des tireurs et collectionneurs est relativement restreinte.

Le coût de fabrication dépend du volume produit, mais le prix doit être cohérent avec la clientèle visée. Un exemple suisse de production limitée de mousquetons Mq31 en .22LR montre qu'un tarif trop élevé, des détails de luxe insuffisants et un manque d'exclusivité peuvent mener à un échec commercial.

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Dans le cas d'une arme comme le Lebel, trouver un marché pour une grosse production semble difficile. Et motiver des acheteurs pour une version "grand luxe" paraît peu réaliste. Avec une autre arme peut-être ?

Il faut "évidemment" un coté très "attractif" pour vendre une arme (comme pour quasiment tout "produit" non essentiel) en quantité suffisante pour amortir les coûts de production. Dans le cas des "répliques" d'armes US "Old West", les "western" ont rendus ces armes désirables, et ce dans le monde entier...ou presque. Et les répliques ont l'avantages indéniables d'êtres disponibles en grand nombre, à des prix "concurrentiels", ou disons "abordables" pour ceux qui ne peuvent investir dans une arme "d'origine", ou bien veulent préserver une "antiquité" et tirer avec une arme n'ayant pas de valeur "historique".

Le marché des répliques et l'intérêt des collectionneurs

Dans le cas d'un LEBEL, l'intérêt se portera davantage (et principalement) sur une arme supposée être porteuse d'une "part d'Histoire", et ce sera difficilement le cas d'une "réplique", par rapport à une arme "originale". Et l'intérêt porté à une telle arme est beaucoup plus limité dans la communauté des gens intéressés par l'Histoire ou le tir.

Un collectionneur ne pourra souhaiter collectionner qu'un Lebel original. Aucun intérêt pour une réplique, d'autant plus que l'arme n'est pas rare (3 ou 4 millions d'exemplaires, je ne me souviens plus exactement). Ça n'intéressera donc que les reenectaters qui ne souhaitent pas utiliser un Lebel original, mais combien sont ils?

Que se soit pour le projet d'étude, ou une perspective d'étude commerciale avec fabrication, c'est un peu ardu, cette histoire de réplique d'arme! Et encore plus sur le Lebel (coûts, complexité, etc).

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Alternatives : clips et chargeurs

La piste des clips/lame-chargeur/chargettes me semble plus prometteuse! C'est quand même plus simple & plus réaliste. Il y a une vraie perspective de faisabilité, & un vrai marché. Sans être sur du rare/introuvable, il y a plusieurs types de clips qui sont aujourd'hui recherchés: Berthier 3 ou 5 coups, KG'88 (les répliques existent, mais sont mal foutues & fonctionnent mal, ou pas du tout!), voir Carcano. Et en réalisation, c'est que de la tôle, de la découpe, de l'emboutissage/pliage.

Oui, le chargeur "type Mannlicher" me semble bien plus réaliste, et commercialement plus porteur. Il ne faut pas grand chose, une presse à découper (ou à poinçonner) même manuelle (balancier) ; l'avance automatique de la bande de tôle ne se justifierait (et ne s'amortirait) que pour des grandes séries, ce qui n'est sans doute pas le cas (de toutes façons faut qu'un gonzier surveille la bécane). Une presse pour emboutir les quelques bossages (en petite série un seul bossage à la fois). Une presse pour les deux plis principaux. Et quelque chose pour arrondir les lèvres, soit avant soit après le pliage.

L'outillage spécifique à chaque clip se commande "sur mesures" à un fabricant de matrices de découpage-emboutissage mais il est réalisable par un outilleur, qui autrefois dégrossissait les matrices en acier fondu d'outillage (y-a maintenant des équivalents en acier chrome-vanadium moins délicat à tremper) avec un genre de forte scie à chantourner (la table légèrement inclinée pour donner de la dépouille), puis il les ajustait à la main et les trempait.

Classement des armes historiques et répliques

Tout a commencé il y a 75 ans, lorsque l’on a défini les armes de collection comme celles dont l’année du modèle est antérieure à 1870 [1]. Puis l’administration a reconnu que les années avaient passé et a repoussé l’année du modèle à 1885 [2]. Mais ce fut de courte durée puisque l’année suivante [3] le millésime a été remis à 1870. Le motif : des répliques à cartouches métalliques avaient envahi le marché. Déjà à l’époque l’indifférenciation des répliques et des modèles d’origine a été source de problèmes. Par la suite, un texte exclut du classement en 8e catégorie les répliques qui utilisent des munitions à étui métallique. Ainsi la confusion armes authentiques et répliques avait cessé et les reproductions étaient règlementairement définies. Donc plus rien ne s’opposait à repousser le millésime de classement des armes de collection.

Dans un protocole destiné à assurer la traçabilité des armes lors d’échanges internationaux, l’ONU affirme que le texte ne s’applique qu’aux armes fabriquées après 1899. Ainsi a été créé pour la première fois un texte de portée internationale fixant le millésime à 1900. La Commission des Lois de l’Assemblée Nationale a confié la direction de la Mission Parlementaire sur les Violences par arme à feu à Bruno Le Roux. Lors de son audition Jean-Jacques Buigné s’est étonné de sa convocation. Il a patiemment expliqué que le collectionneur d’armes anciennes n’est aucunement concerné par les « violences par arme à feu. » Cela lui a donné l’occasion d’expliquer que le collectionneur d’armes est un être pacifique qui, avec ses objets du patrimoine, recherche l’Histoire.

Difficultés à cerner la date de fabrication

Il existe un sacré flou sur les dates de la fabrication des fusils Lebel et les collectionneurs « s’étripent » sur les forums à ce propos. Il semble que la fabrication du modèle 1886 ait commencé en 1887 pour se poursuivre jusqu’en 1903 par les trois manufactures : MAS, MAC, MAT. Comme, à cette époque, trois millions de Lebel étaient disponibles dans les arsenaux, pour une armée de 900000 hommes, on a arrêté la fabrication. Il semble que, par la suite, seules des réparations d’armes détériorées ont été faites par Châtellerault et peut-être de petites reprises de fabrication pendant la guerre et vers 1920. Cet exemple de la fabrication du Lebel illustre mieux que tout autre la difficulté à cerner la date de fabrication.

Baïonnettes du fusil Lebel

Lors de l'adoption du fusil dit “Lebel” Modèle 1886, une nouvelle baïonnette a été conçue. L'épée-baïonnette Modèle 1886 rompt la tradition de la baïonnette fixée sur le côté droit du canon, puisque celle-ci se fixe sous le canon, dans l'alignement de l'arme. Il a souvent été dit que la pointe quadrangulaire ou “cruciforme” a été sélectionnée car elle créait des blessures très difficiles à soigner. Il fallait en effet avoir une allonge suffisante face au Gewehr 98, permettre une attaque en piqué, et alléger le poids d'une baïonnette venant s'attacher sur un fusil faisant déjà 4,180 kg pour 1,307 mètre de long.

Le bouton poussoir pour fixer et libérer la baïonnette sur le canon du fusil est de forme ronde et est quadrillé. Un quillon est présent et permet de poser les armes en faisceaux. Le fourreau est en tôle d'acier et est numéroté à celui de la baïonnette. Durant la Première Guerre mondiale, la baïonnette du fusil Lebel sera intensivement produite, car utilisée en plus avec le fusil Berthier 07-15.

L'épée-baïonnette Mle 1886 connu différentes évolutions, en voici la liste :

  • En juin 1888, il a été décidé de supprimer la vis de guidage du ressort de verrouillage et le ressort a été augmenté de 6 à 7 spirales.
  • En 1893, les taquets de fixation ont été renforcés, à la suite de nombreux décrochages des baïonnettes lors des tirs.

En règle générale, il y a trois modèles principaux qui sont distingués pour la collection. Ce n'est que vers janvier 1915 qu'une nouvelle version apparaît, qui est surtout un modèle simplifié pour la production de guerre : elle se distingue immédiatement par l'absence de quillon.

Parmi les curiosités, on peut citer les versions raccourcies en dague ou “poignard de tranchée” qu'on peut trouver un peu partout à la vente, sans que leur origine n'ait quelque chose d'officiel. Cependant, des baïonnettes ont bien été raccourcies de façon réglementaire lorsque les Lebel R35 (version raccourcie du fusil Lebel 1886) et Berthier M34 firent leur apparition dans les années 30.

Bois de réplique pour fusil Lebel

Plusieurs sources indiquent la disponibilité de bois de réplique pour le fusil Lebel, notamment auprès de fabricants spécialisés. Ces répliques peuvent nécessiter un ajustage, mais offrent une alternative pour la restauration ou la reconstitution. Il est important de noter que les bois peuvent être en hêtre teinté noyer pour ressembler au noyer d'origine.

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