Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Robert Lewandowski ont un point commun : ils ont tous les trois tiré un penalty lors de la première journée de la Coupe du monde 2022.
L'ennui, pour l'attaquant polonais, c'est qu'il a manqué le sien, qu'il avait provoqué. Certes, il y avait face à lui un Guillermo Ochoa qui semble immortel, à chaque fois qu'un Mondial pointe le bout de son nez. Mais la frappe de l'avant-centre du FC Barcelone manquait de tranchant et, dans cette situation, toute une nation n'attendait rien d'autre qu'un but de sa part.
L'échec de "Lewy" a eu des conséquences, puisque la Pologne a concédé le match nul face au Mexique (0-0). "Il était affecté, comme nous tous, a réagi Grzegorz Krychowiak, au micro de BeIN Sports. Quand on rate un penalty, cela reste dans la tête."
Et d'ajouter, en vue de la rencontre cruciale de samedi, face à l'Arabie Saoudite (14h), qui a battu l'Argentine pour débuter : "J'espère qu'il va vouloir montrer, plus encore, et marquer deux buts." Ce seraient les premiers de Lewandowski en Coupe du monde, pour son cinquième match.
"De très grands joueurs ont raté des penalties : Socrates, Zico, Platini, Maradona… C'est le football, avait quant à lui minimisé le sélectionneur Czeslaw Michniewicz. Hier (lundi), il s'est entraîné à tirer des penalties… et il n'en a pas manqué."
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Un soutien nécessaire - "Je sais à quel point c'est difficile quand vous ratez comme ça et qu'il n'y a pas la victoire à la fin de la rencontre" - qu'il a renouvelé vendredi… mais en ouvrant la porte à une alternative. "Robert est notre numéro un, a d'abord assuré le coach de 52 ans. Il se sent prêt pour marquer pour la Pologne."
Lewandowski aura les cartes en main, s'il y a un coup de pied de réparation à frapper… pour s'en charger lui-même, ou pas : "Ce sera à lui de décider s'il veut tirer le penalty ou s'il laisse la balle."
L'homme aux 76 buts en 135 sélections, s'il se présente aux 11 mètres, aura deux séries désagréables à balayer : la sienne et celle de son pays.
Robert Lewandowski a en effet manqué ses deux derniers penalties en date. Face à Almeria le 5 novembre, il a gratifié le Camp Nou d'une prise d'élan à la Neymar… puis trop fermé son pied droit : à côté. Contre le Mexique au Qatar, il a effectué une course bien plus classique, avant d'ouvrir son pied sans plus de succès.
Deux contextes différents - le Barça a gagné 2-0 ce match de Liga -, deux façons de faire diamétralement opposées, pour deux résultats similaires et l'impression qu'il se cherche en la matière. Mais si on se penche sur l'ensemble de sa carrière, l'ancien finisseur du Bayern affiche 71 buts dans l'exercice, contre seulement 9 échecs. Rassurant.
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Pour sa sélection, en revanche, élargir le spectre n'est pas de bon augure. Les trois derniers penalties tentés par la Pologne en Coupe du monde se sont soldés par un raté : Kazimierz Deyna en 1978, Maciej Zurawski en 2002 et, donc, Robert Lewandowski en 2022. Une série de loupés inédite depuis qu'Opta analyse l'événement, soit 1966.
Le genre de statistique historique dont un joueur peut facilement se détacher. Mais "Lewy" a aussi et surtout rendez-vous avec sa propre histoire. Et il n'est pas seulement question de "peno".
Treize buts en quatorze matches de championnat cette saison, en Espagne ; trente-cinq en trente-quatre lors de la précédente, en Allemagne : l'avant-centre de 34 ans est une machine à buts que l'on ne vous présente plus. "C'est le meilleur attaquant du monde", tranche son coéquipier Jan Bednarek.
Lewandowski doit d'autant plus se lasser d'entendre la musique lancinante de son incapacité à trouver la faille au Mondial, globalement couplée au peu de réussite (collective) qu'il a dans les grandes compétitions, avec la Pologne.
"Je pense encore à la dernière Coupe du monde, bien sûr (élimination dès la phase de groupes, outre sa disette individuelle, ndlr), déclarait-il avant la compétition, à la BBC. Marquer en Coupe du monde serait un grand rêve et je vais tout faire pour que ce rêve se réalise." Un rêve qui risque de tendre à l'obsession, à l'aune de son standing.
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Il est temps pour lui de partager un nouveau point commun avec Lionel Messi et Cristiano Ronaldo : avoir inscrit au moins un but en Coupe du monde.
COUPE DU MONDE - Harry Kane a précipité l'élimination de l'Angleterre, battue par la France samedi en quart de finale (2-1), en manquant le penalty de l'égalisation en fin de match. Le capitaine anglais a expédié le ballon au-dessus de la barre de son ami, Hugo Lloris, presque désolé pour son coéquipier à Tottenham. Mais il a tout le soutien de son équipe pour rebondir.
Il aurait pu vivre une soirée de rêve. Elle a viré au cauchemar. Accroupi, la tête entre les mains, Harry Kane devait certainement ressasser cette maudite 84e minute. Cette frappe bien trop enlevée, ce penalty manqué, le point rageur d'Hugo Lloris, son coéquipier à Tottenham, son ami dans la vie. L'espoir d'arracher l'égalisation et d'emmener la France en prolongation était au bout de son pied. Comme ce qui pouvait encore raccrocher l'Angleterre à sa quête désespérée d'un premier titre international depuis 1966.
Son tir s'est envolé. Tout le reste aussi. Harry Kane n'est pas un capitaine abandonné. Juste un homme meurtri. Il a fait tout ce qu'il a pu pour éviter ce sort funeste. Lloris lui a donné bien du fil à retordre.
Il a eu par deux fois l'occasion d'égaliser en première période, après l'ouverture du score d'Aurélien Tchouaméni. Par deux fois, il est tombé sur son pote, en état de grâce. Lloris lui a tout fait : la sortie parfaitement maîtrisée pour s'opposer à son extérieur du pied (21e) et la détente féline pour sortir une frappe puissante et vicieuse, car déviée (29e).
Kane ne s'est pas découragé. Il a fini par être récompensé. Avant de vendanger le deuxième, il avait brillamment transformé son premier penalty dans ce match. Une frappe limpide et précise pour offrir une égalisation bien méritée aux Anglais (54e). Une frappe pour un record, aussi : rejoindre Wayne Rooney en tête du classement des buteurs de l'histoire des Three Lions, dans un quart de finale de Coupe du monde contre la France, cela force le respect. Un souvenir inoubliable qui aurait dû être heureux. Il ne le sera pas.
Kane n'a pas caché sa douleur. "C'est comme recevoir un coup en plein dans le menton et ça va faire mal, c'est sûr. Tout le match va faire mal, parce que nous étions très confiants dans ce que nous étions en train de faire, a-t-il déclaré. Je ne pourrais pas être plus fier des garçons. Une Coupe du monde, c'est tous les quatre ans, ce n'est pas comme si nous allions avoir une nouvelle chance l'année prochaine. Mais nous avons fait une excellente Coupe du monde et tout s'est joué sur un petit détail dont je prends la responsabilité."
Le sort s'est montré assez cruel pour que cela tombe sur lui. Et le plus désolé dans tout ça était peut-être bien dans le camp d'en face. "Harry, je le connais très, très bien, a reconnu Lloris sur TF1 après la rencontre. C'est plus difficile de connaître un coéquipier qu'un adversaire. Il a la faculté de pouvoir tirer où il veut. Sur le premier, j'ai décidé de partir de l'autre côté. La deuxième, avec la pression, il est resté sur la tendance de croiser… C'est difficile de voir un coéquipier finir le match en larmes, en se sentant responsable. J'ai beaucoup de respect pour lui et pour cette équipe anglaise."
Cette Angleterre, Kane en est décidément le symbole : dans la victoire comme dans la défaite. "On gagne en équipe, on perd en équipe, a coupé Gareth Southgate quand il a été invité à commenter le penalty manqué par Kane. Il a été incroyable pour nous et fiable sur ce type de situation. On n'aurait pas été là sans lui."
"Nous savons combien de penalties Harry Kane a marqué pour nous, tous les buts qu'il a inscrits pour nous permettre d'être là, a insisté Jordan Henderson. Il reviendra plus fort. C'est un buteur de classe mondiale et notre capitaine. Il va rebondir."
Personne ne peut lui en vouloir au sein des Three Lions. Et rebondir, c'est un exercice qu'il maîtrise. La vie d'un footballeur est faite comme ça, celle d'un buteur encore davantage, et surtout quand il a la responsabilité de porter le brassard de l'équipe d'Angleterre.
Il avait bouclé le Mondial 2018 au sommet, sur un titre de meilleur buteur. Quatre ans plus tard, il le quitte au fond du gouffre, sur un penalty manqué qui a condamné les espoirs de l'Angleterre. Certainement son pire cauchemar. Cela ne signifie pas qu'il ne s'en relèvera pas.
Lors d’une émission sur le sacre de l’Argentine au Mondial 2022, Emiliano Martinez est revenu sur la séance de tirs au but face à la France en finale (3-3, 4 tab à 2), en insistant sur la nervosité d’Aurélien Tchouaméni, qui a envoyé sa frappe hors cadre.
Un an, presque jour pour jour, l’Argentine s’apprête à célébrer le premier anniversaire de sa victoire à la Coupe du monde 2022. Un sacre décroché le 18 décembre dernier au Qatar, après une finale d’anthologie face à l’équipe de France de Kylian Mbappé (3-3, 4 tab à 2). À cette occasion, la plateforme Star+ a diffusé une émission spéciale intitulée "Champions, un an après", dans laquelle Emiliano Martinez est revenu sur l’épopée inoubliable de l’Albiceleste.
Le gardien de 31 ans a notamment évoqué la séance de tirs aux buts face aux Bleus. Après avoir stoppé la tentative de Kingsley Coman, Dibu Martinez a vu Aurélien Tchouaméni tirer à côté. À l’heure de se replonger dans ces moments de tension au stade Lusail, le portier d’Aston Villa a souligné la fébrilité du milieu de terrain du Real Madrid ce jour-là.
"Regardez-moi la tête de ce gamin, dites-moi qu’il n’est pas nerveux. J’ai vu depuis mon but qu’il était mort. Il regardait les gens, il était très nerveux. Et je me suis dit que s’il ratait, ils étaient quasiment finis et on serait champions", a lâché celui qui a reçu le trophée du meilleur gardien lors du Ballon d’or 2023, dans des propos rapportés par Marca.
Auteur d’un arrêt monumental face à Randal Kolo Muani en fin de prolongation, Martinez espère désormais continuer à écrire la légende avec son équipe nationale. "Je veux gagner encore une Copa America et dire que cette équipe est la meilleure de l'histoire. Nous avons encore un long chemin à parcourir. Quand vous êtes champion du monde et que vous atteignez un certain niveau, vous devez le maintenir", a-t-il affirmé.
Après avoir remporté la Copa America 2021 (en battant le Brésil en finale), Lionel Messi et ses partenaires remettront leur titre en jeu l’été prochain lors d’une édition organisée aux États-Unis (du 20 juin au 16 juillet).
Équipe de France, Real Madrid... Lionel Messi a annoncé la fin de sa carrière après son penalty manqué en finale de la Copa America. Avant lui, d'autres stars avaient failli dans cet exercice. Ronaldo contre l'Autriche, Messi face au Chili : en quinze jours, les deux vedettes du football mondial ont raté un penalty. Avec la fatigue et la pression, tirer face au but peut se transformer en épreuve redoutée, même pour les meilleurs.
Statistiquement, il y a toujours deux voire trois séances de tirs au but lors d'une compétition internationale. Alors qui manquera le sien en quart de finale de l'Euro ?
Joueur | Année | Équipe | Conséquences |
---|---|---|---|
Kazimierz Deyna | 1978 | Pologne | Raté |
Maciej Zurawski | 2002 | Pologne | Raté |
Robert Lewandowski | 2022 | Pologne | Match nul contre le Mexique (0-0) |
Harry Kane | 2022 | Angleterre | Élimination en quart de finale contre la France (2-1) |
Aurélien Tchouaméni | 2022 | France | Défaite en finale contre l'Argentine (3-3, 4 tab à 2) |
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