Le calibre 7.65 mm a connu une popularité significative dans le monde des armes de poing, offrant un recul modéré et une maniabilité appréciée. De nombreux fabricants renommés ont produit des pistolets dans ce calibre, chacun avec ses particularités et son attrait.
La saga du Browning 10/22 mériterait un long développement tant toutes les inventions de Saint Browning, père spirituel de nombre d’armes, munitions et concepts armuriers, sont autant de monuments à la gloire du génie humain. Le Browning 10/22 en 7,65 mm est l’ultime avatar de l’excellent Browning 1910 qui, pour Maître Flingus, est l’arme la plus importante de toute l’Histoire. A part d’être l’ultime avatar « augmenté » de l’excellent Browning 1900, le Browning 1910/22 est né d’une demande du défunt Royaume de Yougoslavie auprès de la FN Herstal belge, où travaillait déjà J.M. Browning depuis 1902.
Le Royaume yougoslave voulait équiper ses forces d’une arme de défense personnelle en 7,65 mais allongée pour des tirs plus lointains, mieux dotée en munitions (9 coups contre 7 coups dans le 1910) et en remédiant aux rares défauts du 1910 comme la solidité du percuteur. Il réconcilia même Grèce et Turquie sur un point au moins puisque tous les deux l’utilisèrent aussi. On sait moins que l’Armée Allemande l’adopta en 1942. Enfin l’adopta…. En 1942, les allemands réalisèrent que rien n’allait se passer comme prévu pour eux en Russie. Cela indique une arme construite pour eux plutôt qu’une arme saisie sur un stock de prise.
Au tournant du XXe siècle, John Moses Browning, inventeur prolifique et figure incontournable de l’armement moderne, décide de concevoir un nouveau pistolet compact destiné à concurrencer le Colt 1903 Pocket Hammerless... qu’il avait lui-même conçu quelques années plus tôt. Refusé aux États-Unis, le projet trouve preneur en Belgique. En 1910, la Fabrique Nationale d’Herstal (FN) accepte de produire le pistolet, qui sera lancé cette même année sous le nom de Browning Modèle 1910. Au début des années 1920, FN décide de faire évoluer le modèle. Le canon est allongé, et une pièce démontable est ajoutée à la glissière pour faciliter l’entretien. La première version conserve la poignée du modèle 1910, mais celle-ci est rapidement modifiée pour améliorer la prise en main et augmenter la capacité du chargeur.
Ce nouveau pistolet, officiellement baptisé Browning Modèle 1910/22, séduit rapidement de nombreux pays. La Yougoslavie en est l’un des premiers et plus importants clients. Au fil du temps, le 1910/22 est adopté par la Belgique, la France, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, et d’autres nations européennes. Pendant l’occupation allemande de la Belgique, la production continue sous contrôle allemand. Entre 1940 et 1944, environ 300 000 pistolets sont produits pour le compte de l’Allemagne nazie, dont plus de 100 000 pour la Luftwaffe. Ces armes sont marquées de codes spécifiques et souvent accompagnées d’étuis militaires. Malgré un usage essentiellement secondaire (officiers, unités de soutien, troupes de réserve), ces pistolets sont appréciés pour leur compacité et leur fiabilité.
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Fabriqué pendant plus de 50 ans, le Browning 1910/22 connaît inévitablement de nombreuses variantes. Certaines disposent de plaquettes en plastique, d’autres en bois, parfois avec une attache pour dragonne. Le Browning 1910/22 affiche des dimensions compactes et bien équilibrées : 178 mm de long, avec un canon de 114 mm, pour un poids d’un peu plus de 700 grammes à vide. Conçu pour être simple et sûr à utiliser, ce pistolet se distingue par la présence de trois dispositifs de sécurité : un levier de sûreté sur le côté gauche de la carcasse, une pédale de sûreté dorsale (similaire à celle d’un Colt 1911), et une sûreté de chargeur, qui empêche le tir si ce dernier est retiré. Le chargeur, amovible via un bouton placé à la base de la poignée, offre une capacité de 9 cartouches en calibre 7,65 mm Browning. Enfin, les organes de visée sont résolument minimalistes : un guidon en demi-lune à l’avant et une hausse en U à l’arrière, typiques des pistolets de l’époque. Le recul est bien entendu très faible grâce au 7,65x17mm Browning et offre une expérience de tir très agréable.
La plupart des fabricants d'armes de poing ont fabriqué des pistolets en calibre 7.65 mm. Il faut dire que le calibre 7.65 mm était bien à la mode pendant un temps et que les armes fabriquées étaient courtes et légères. Ce calibre a en effet peu de recul et il n'y avait rien à craindre à utiliser ces petits pistolets 7.65 mm. Beretta, Browning, Manufrance, Mauser, Steyr, Unique, Walther, autant de noms célèbres et chers aux oreilles des collectionneurs d'armes. Ces pistolets 7.65 mm, classés en catégorie B, sont vendus par des armuriers professionnels.
Lors de ce poussif processus qui dura près de 15 ans (!), un challenger se fit jour. Dès 1921, il sort un modèle dit « Policeman », qui était une variante à canon long et à percuteur protégé de son célèbre petit modèle 1913 de poche mais toujours dans le même calibre 6,35 mm Browning. Hélas, le sort en décida autrement. L’armée jugea l’arme intéressante mais un peu compliquée pour le troufion moyen et préféra se donner le temps. Le projet du « type Armée » fut donc enterré au profit de….. L’Armée ne fit en effet pas preuve d’une immense précipitation dans l’adoption d’un projet alternatif. C’est le moins que l’on puisse dire.
Car elle ne se dota d’un PA qu’en 1935, et encore en assez petit nombre, dans le désormais baroque calibre 9mm Browning long. Résultat ? Elle aborda la nouvelle guerre essentiellement avec des révolvers au lieu de PA et, accessoirement très peu de PM en face d’une Allemagne dotée en masse de P08, P38 et autres MP40. Le projet du « type Armée » aurait pu sombrer définitivement dans les oubliettes de l’Histoire armurière qui débordent de projets plus ou moins foldingues ou au contraire des plus novateurs mais n’ayant néanmoins rencontré aucun succès. Il s’agit de notre arme. Une fois son utilisation terminée, il suffit de retirer le chargeur.
Le canon bascule alors et s’ouvre automatiquement, laissant sortir la munition encore chambrée. Pour remettre l’arme en service prêt au tir, nul besoin d’armer la culasse. On réenclenche le chargeur, on glisse une balle dans la chambre, et on referme le canon, et c’est parti ! Dispositif ingénieux qui fut inventé en un temps où le citoyen-tireur, habitué depuis des lustres au revolver, risquait fort d’oublier d’armer sa culasse « avant usage » ou dans une éventuelle précipitation à faire feu. Son encombrement, similaire à celui du Walther PPK, en faisait une arme de poche de grande qualité.
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Nombre de policiers l’achetèrent à titre privé (et c’est pour cela qu’on en trouve encore dans les familles). Comble du chic, cette arme possède un tournevis à l’extrémité de son chargeur facilitant un éventuel démontage intégral de l’arme. Le simple démontage de nettoyage classique se fait, lui, en quelques mouvements simples et en quelques secondes. Sortant des sentiers battus, comparable aux meilleurs de son temps, le « Le Français » en calibre 7,65 n’a pas à rougir par rapport aux Walther Manurhin qui lui firent féroce concurrence. C’est notre législation toujours à la pointe qui cassa sa carrière et en limita sa production totale à 10.000 exemplaires.
Le présent article est une continuité logique de l’article précédent concernant le revolver réglementaire Français mle 1892. Cet article tire sa source d’une rumeur (pas entièrement fausse) qui consiste à dire que la munitions de calibre 8 mm utilisée par le revolver mle 1892 est trop faible. Il sera détaillé dans cet article des données balistiques concernant les calibres 8 mm 1892 (8 mm Lebel) et 7,65 Browning (32 acp). Pour m’aider dans ma réflexion, je vais me servir d’un tableau provenant d’un catalogue Fiocchi qui est très intéressant à plus d’un titre. Selon moi, ce tableau est très utile car il donne pour un même encartoucheur moderne des éléments balistiques de plusieurs calibres d’époque. Il est donc très facile de comparer et de débattre autour des choix faits par les divers état-majors et gouvernements d’alors.
Les données fournies par le fabricant Italien Fiocchi (voir le tableau ci dessus) indique que pour un poids de balle de 7,2 grammes, soit 111 grains, et une vitesse à la bouche de 260 m/s. En comparant l’énergie à la bouche de plusieurs calibres réglementaires, on s’aperçoit que le 8 mm 1892 est une des plus faible de l’époque. La raison est due à la vitesse du projectile qui est faible. La 8 mm Steyr a une énergie bien supérieure avec un poids de balle très proche : 7,3 grammes, soit 113 grains, et une vitesse à la bouche de 330 m/s. L’énergie de l’ogive à la bouche est de 395 joules. La pression maximale moyenne d’une cartouche en 8 mm Steyr est : 2300 bar (CIP). La pression moyenne d’épreuve d’une cartouche en 8 mm Steyr est : 2990 bar (CIP).
Un des sommets est atteint par la cartouche de 7,63 Mauser, qui, en propulsant une ogive de 88 grains à 440 m/s à une énergie de 550 joules (très proche de la cartouche de 9 x 19 : environ 600 joules). La pression maximale moyenne d’une cartouche en 7,63 Mauser est : 2600 bar (CIP). Dans leur livre consacré aux pistolets Star et Ruby, les auteurs produisent une table balistique des munitions Françaises de la grande guerre et comparent ainsi le 8 mm 1892 et le 7,65 mm Browning. L’énergie des ogives est identique et est exprimée en kgm : 19 kgm, soit : 186 joules. L’énergie est la même pour une 7,65 Browning et pour une 8 mm 1892. Comment peut on dire que la faiblesse de la munition 8 mm 1892 a déclassé le revolver 1892 alors que sa remplaçante transmet la même énergie.
C’est huit ans après l’adoption du revolver MAS mle 1892 et de sa cartouche de 8 mm qu’apparaissait sur le marché le pistolet Browning 1900 et sa cartouche de 7,65 Browning. Introduite en 1899 par la FN pour être utilisée dans son pistolet automatique mle 1900, la cartouche de 7,65 Browning va bousculer le marché de l’arme de poing. Cette cartouche de faible pression va permettre la fabrication de pistolet automatique fiable et simple car sans système de verrouillage. L’absence de ce type de dispositif diminue de façon importante le nombre de pièce et la complexité de celles-ci. Les méfaits des anarchistes de cette période ont contribué, de part leur médiatisation, à la propagation de ces armes de poing d’un nouveau genre.
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Pour étudier cette cartouche, je m’aiderais d’une autre page du même catalogue Fiocchi. On retrouvera plusieurs références de cartouche de calibre 7,65 Browning sur cette page de catalogue. Selon le type d’ogive et la vitesse de celle ci l’énergie indiquée est de 175 à 280 joules. L’étui de calibre 7,65 mm Browning est doté d’un très léger bourrelet. Puisque l’énergie du projectile est la même, tentons de trouver d’autres pistes de réflexion relatives au déclassement du revolver MAS mle 1892. Très grand succès commercial qui s’est vendu à plus de 700 000 exemplaires entre 1900 et 1912 soit environ 70 000 exemplaires fabriqués par an …rien que cela. On voit à travers les volumes fabriqués que cette arme répond à une attente du public et des administrations. Le pistolet devient simple, compacte, fiable… il se démocratise. La qualité de fabrication est aussi responsable de ce succès.
L’opportunité m’a été donnée dans le passé d’avoir en main un Browning 1900, c’est une arme bien conçue, bien réalisée et très compacte. C’est une évidence, il ne pouvait que rendre obsolète le revolver. Le browning 1910 est le successeur du browning 1900. C’est une arme plus simple que son ainé. D’une conception sans reproche, il traversera les décennies sans avoir de modifications importantes. Un dispositif très important sur cette arme est la pédale de sureté présente sur le dos de la poignée pistolet. Fabriqué entre 1903 et 1945 à plus de 572 000 exemplaires pour le Colt 1903 et 153 000 pour le FN 1903. Ces armes seront au coté du revolver MAS mle 1892 dans les tranchées de 1914 à 1918. La France s’équipe de ces matériels pour compléter les dotations sans avoir à surcharger l’emploi des manufactures nationales.
Le nombre des pistolets Ruby vendus à la France est de 900 000. On peut remarquer que la puissance de la munition 7,65 mm est très proche (voir identique) de la cartouche de 8 mm du 1892. Malgré cette proximité, le calibre 7,65 Browning va doter bon nombre de pays et de particuliers à travers le monde provoquant la fabrication de millions d’armes. Ces armes équiperont diverses forces gouvernementales jusque dans les années 1970 voire 1980. On voit que le reproche de puissance s’efface face aux avantages apportés par le principe d’automaticité. Le pistolet automatique de calibre 7,65 Browning a donc remplacer ou compléter dans certains cœurs et pour certaines utilisations le revolver MAS mle 1892 ou dérivés. Cependant, bien que son chargement demande un délais plus important et que sa capacité soit inférieure, il ne faut pas oublier que le revolver reste maitre sur certaines portions de l’éventail des utilisations.
L’évolution rapide du contexte industriel de la fin du 19° siècle et du début du 20°, l’évolution des poudres sans fumée, l’évolution des aciers ont permis une série de bonds en avant technologiques rendant obsolètes certaines armes et techniques de guerre. Une constante demande de modernité et d’efficacité amènera en haut des marches du podium une autre cartouche de diamètre intermédiaire : le 9 mm luger (dont l’énergie à la bouche est proche des 600 joules).
Le 7,65, moins puissant que le 9mm ou les calibres pour revolvers, convient tout à fait car ce calibre est particulièrement représenté dans la catégorie armes authentiques. De plus, les armes qui l’utilisent sont souvent assez anciennes, et ce côté un peu historique plaît bien. Le 7.65 Browning a uniquement son manque de punch pour les gongs car comme se sont toutes des armes à culasse non calée et que la douille est de petite capacité, les charges max restent faibles en énergie. Cependant un Unique, Manurhin, Mab D ou le chouette 10/2, c'est mignon, et ça tire bien.
Calibre | Poids de la balle (grammes) | Vitesse à la bouche (m/s) | Énergie à la bouche (joules) |
---|---|---|---|
8 mm 1892 | 7,2 | 260 | N/A |
8 mm Steyr | 7,3 | 330 | 395 |
7,63 Mauser | N/A | 440 | 550 |
7,65 Browning | N/A | N/A | 175-280 |
Il est important de noter que les armes de catégorie B sont soumises à autorisation. L’armurerie Flingus Maximus à Paris et partout en France est disponible pour les formalités armes entre particuliers, le rachat de collections armes et militaria, vos estimations d’armes, vos questions armes dans les successions et héritage.
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