Les titres-restaurant sont des avantages sociaux très appréciés par les entreprises et les Comités Sociaux et Économiques (CSE) pour améliorer le pouvoir d’achat des salariés et faciliter leur pause déjeuner. On peut le définir comme un moyen de paiement exclusivement dédié à l'achat d'un repas, compris dans l'horaire de travail journalier.
Le titre-restaurant, qu'on appelle par abus de langage "Ticket Restaurant" qui appartient à la marque Edenred, est un moyen de paiement qui permet de payer et prendre des repas à l'extérieur de l'entreprise, en l'absence d'une offre de restauration collective interne.
Les titres restaurant sont assortis d'un certain nombre de conditions pour leur émission, leur attribution et surtout leur utilisation par le salarié pour pouvoir payer un commerçant et pour financer tout ou partie de son repas.
Il existe plusieurs sociétés émettrices de titres restaurant, mais ils ont tous la même finalité : être utilisés pour des besoins alimentaires, comme au supermarché ou au restaurant. Le titre restaurant sert uniquement à régler la consommation d’un repas, de préparations alimentaires directement consommables ou non et de fruits et légumes. En pratique, il est donc utilisé pour le paiement d'un repas au restaurant ou pour l'achat de nourriture en magasin.
La création du ticket resto remonte à la moitié du XIXᵉ siècle. En 1913, la première loi qui instaure une restauration d'entreprise à l'ensemble des salariés est adoptée. L'idée de le créer est née en Angleterre. En effet, le Docteur WINCHENDRON crée les bons repas dans l'objectif de faciliter le déjeuner du personnel de sa clinique et utilisables chez les restaurateurs avec lesquels il a passé un accord.
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Ainsi, en France, en 1957, sont créés les bons repas sous une forme artisanale avec la société Crédit Repas. En 1962, l'idée est reprise par la société Le Chèque-Restaurant, puis en 1963 la société Jacques Borel crée Le Ticket Restaurant® et, enfin, la société Chèque Coopératif Restaurant CCR crée Le Chèque Déjeuner. À partir de 1967, un cadre législatif apparaît.
En effet, le gouvernement est convaincu par ce système de prise en charge de la restauration des salariés : il adopte l'ordonnance n°67830 du 27 septembre 1967. Le ticket resto prend alors la valeur d'un avantage social accordé au salarié, auquel sont associées des exonérations sociales et fiscales profitant aux salariés et aux employeurs. Le titre-restaurant devient un véritable titre de paiement.
Aussi, cette nouvelle législation pose les règles de l’émission et de l’utilisation des titres-restaurant. En même temps, elle crée la Commission nationale des titres restaurant, qui réunit l'ensemble des parties (sociétés émettrices, employeurs, salariés, restaurateurs) à des fins de contrôle et de supervision. Cet organisme est toujours en vigueur.
Ces trois sociétés créent une association, la Centrale de Règlement des Titres (CRT), dont le rôle est d'assurer le remboursement des titres émis par ces sociétés et remis par les restaurateurs.
En 1982, une nouvelle société émettrice des titres-restaurant apparaît : la Société Intertitres Restaurant, fondée par le groupe des Banques Populaires. La Fédération Nationale des Restaurateurs Français et plusieurs syndicats professionnels du secteur de la restauration rejoignent également la société. Tous ensemble, ils lancent le titre "Chèque de Table".
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"773,09 millions de titres-restaurant émis en 2015 par les sociétés émettrices pour une valeur de 5,95 milliards d’euros" selon la Commission Nationale des Titres Restaurant.
Aujourd'hui, de grands groupes ont racheté les sociétés émettrices des différents titres existants sur le marché, mais ont majoritairement gardé les noms commerciaux des titres comme Tickets Restaurant ou chèque déjeuner.
Le titre restaurant est un titre spécial de paiement des repas émis de manière facultative par l'employeur ou par le CSE, sur son budget d'activités sociales et culturelles aux salariés par l'intermédiaire de prestataires spécialisés.
On peut distinguer plusieurs intervenants dans le processus d'émission des titres-restaurant. Les prestataires spécialisés qui les commercialisent sont les émetteurs. Ils vendent aux employeurs, ou aux CSE, des tickets restaurant. Ils réalisent par ailleurs le remboursement auprès des restaurateurs et commerçants des titres présentés. Plusieurs sociétés émettent des tickets restaurant, chacune proposant des titres papiers ou dématérialisés. On peut citer les principales comme :
Les employeurs ou les CSE des entreprises vont, quant à eux, céder ces titres restaurants, une fois achetés aux émetteurs, à leurs salariés. Les salariés vont devoir payer à l'employeur ou au CSE une partie du montant des tickets restaurant fournis. La différence entre le montant du titre et le paiement du salarié correspond à la participation de l'employeur ou du CSE. Cette participation bénéficie d'exonérations fiscales et sociales sous conditions.
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Les employés vont utiliser les tickets restaurant pour régler leur repas ou les préparations alimentaires qui répondent aux conditions d'utilisation de ces moyens de paiements. Enfin, les restaurateurs ou commerçants autorisés à accepter ces titres de paiement vont devoir également respecter certaines règles d'utilisation. Ils devront présenter les titres reçus aux émetteurs pour obtenir le remboursement du montant du titre.
Les tickets restaurant sont remis par les employeurs, avec contribution partielle ou totale du CSE, à leurs salariés. La première condition d'attribution d'un titre restaurant est donc l'existence d'une relation salariale au sens du droit du travail.
Par principe, le titre-restaurant étant considéré comme un avantage social, si l'employeur ou le CSE accorde des tickets restaurant aux salariés, tous les salariés doivent y avoir le droit sur une base égalitaire. Si les tickets restaurant sont attribués à une catégorie de personnel uniquement, la différence de traitement doit être objective et justifiée.
Si des titres-restaurant sont proposés par l'employeur aux salariés, ceux qui exercent leur activité en télétravail doivent également pouvoir en bénéficier. Enfin, les tickets restaurant ne peuvent être attribués que par jour de travail et à condition que le repas soit pris pendant l'horaire de travail journalier. Par exemple, un salarié qui travaille 5 jours par semaine entre 9 h et 17 h pourra bénéficier de 5 tickets restaurant par semaine. Les jours de congés payés, RTT, arrêt maladie et autres absences du salarié ne donneront pas lieu à la remise de titres-restaurant.
L'utilisation des titres-restaurant est soumise à de nombreuses règles. Lorsque les titres sont dématérialisés, l'émetteur doit mettre en place toutes les fonctionnalités nécessaires pour bloquer automatiquement l'utilisation du moyen de paiement dématérialisé afin de s'assurer le respect des règles d'utilisation détaillées ci-après.
Les tickets restaurant sont un moyen de paiement qui ne peuvent être utilisés que dans les restaurants, les entreprises ou organismes assimilés ou alors les vendeurs de fruits et légumes. De manière pratique, ils peuvent être utilisés dans les restaurants, brasseries, bars-restaurants, hôtels-restaurants, mais aussi les différents commerces de bouche : boucherie, charcuterie, boulangerie, enseignes de fastfood, primeurs, vendeurs de fruits et légumes et surtout supermarché alimentaire. Dans les supermarchés, les tickets restaurant ne peuvent être utilisés que pour payer des denrées alimentaires, qu’elles soient directement ou non consommables (pâtes, riz, viande, farine…).
L'utilisation est limitée à un montant maximum de 25 € par personne et par jour, en 2025.
Les tickets restaurant ne sont utilisables que pendant l'année civile mentionnée sur le titre, jusqu'à 2 mois après le 1ᵉʳ janvier de l'année suivante. Ils ne sont en principe pas utilisables les dimanches et jours fériés, sauf si le salarié travaille.
À noter : Après de multiples débats, l’utilisation des tickets-restaurant pour les courses alimentaires est prolongée en 2025. Les articles consommables comme les pates, fruits par exemple seront autorisés à l'achat avec les tickets-restaurant.
Les titres restaurants peuvent être attribués au format papier ou au format dématérialisé. Le titre dématérialisé se présente sous la forme d'une carte de paiement, à l'image d'une carte bancaire, dont les contraintes de chargement et d'utilisation répondent à toutes les conditions d'émissions, d'attributions et d'utilisation des titres-restaurant précédemment détaillées.
Les 5 prestataires principaux émetteurs de titres-restaurant proposent désormais les deux formats. Avec l'avènement du titre dématérialisé, de nouvelles sociétés qui proposent des titres exclusivement dématérialisés ont fait leur apparition sur le marché.
Elle permet également un contrôle strict du respect des bonnes conditions d'utilisation des titres restaurants par les salariés et par les restaurateurs.
Elle présente toutefois l'inconvénient, à sa mise en place, d'une procédure de gestion et suivi des accès un peu plus complexe au démarrage que l'achat de titres restaurant au format papier. Mais de nombreux prestataires proposent aujourd'hui des solutions efficaces et simples.
Avec le développement de l'offre de titre restaurant dématérialisé, cette solution est de plus en plus proposée, voire imposée par les employeurs dans l'entreprise. Le gouvernement réfléchit à dématérialiser l'ensemble des tickets restaurant pour 2026. L'employeur peut ainsi imposer de passer tous les titres restaurant sous le format d'une carte de paiement plutôt que sous le format d'un titre papier.
Cette carte dématérialisée présente l'avantage d'être plus simple et moins chère à gérer pour l'employeur. Côté salarié, elle contraint à un respect strict des conditions d'utilisations des titres restaurant, la carte empêchant le dépassement de plafond journalier et les paiements les dimanches et jours fériés, mais permet en revanche la gestion au centime près, car il est interdit de rendre la monnaie sur les titres restaurant.
Le titre-restaurant est financé en partie par l'employeur à hauteur d'une prise en charge de 50% ou 60%. Lorsque cette part est financée, en partie ou en totalité, par le CSE, cela doit obligatoirement se faire sur le budget des activités sociales et culturelles. L'employeur détermine librement la valeur des titres-restaurant qu'il accorde à ses salariés. Il n'existe aucune règle qui fixe une valeur minimale ou maximale. Toutefois, en pratique, la valeur d'un titre restaurant est généralement comprise entre 8 € et 13 €.
Pour que le titre-restaurant soit exonéré de cotisations sociales, collectées par l'URSSAF, l'employeur, et/ou le CSE, doivent prendre en charge entre 50 % et 60 % de la valeur du ticket. Le reste est à la charge du salarié bénéficiaire. Par exemple, pour un titre restaurant d'une valeur de 8 €, l'employeur pourrait en financer 4 €, le CSE 0,8 € et le salarié financerait alors les 3,20 € restants.
En 2025, le plafond d'exonération de la contribution patronale à l'acquisition par les salariés de titres-restaurant est fixé à 7.26 € par titre. La valeur du titre-restaurant ouvrant droit à l’exonération maximale est comprise entre 12.10 € et 14.52 €, selon la participation employeur. (Source urssaf.fr)
Les tickets restaurant sont valables durant toute l'année civile de leur émission et jusqu'à 2 mois après le 1ᵉʳ janvier de l'année suivante. Plusieurs solutions s'offrent à vous :
Près de 234 000 commerces agréés par la CNTR, soit environ un point de vente alimentaire sur deux, acceptent aujourd’hui votre carte Ticket Restaurant, vos chèques papier ou l’app mobile de votre émetteur (Edenred, Swile, Pluxee).
La quasi‑totalité des restaurants traditionnels, brasseries, food trucks, boulangeries‑pâtisseries, primeurs, charcutiers‑traiteurs affichent le logo Ticket Restaurant® ou celui de leur émetteur. Tant que le commerçant est agréé CNTR, vous pouvez y payer votre repas ou des produits frais dans la limite de 25 € par jour.
Les enseignes nationales, Carrefour, Auchan, E.Leclerc, Intermarché, Monoprix, Franprix, Géant Casino…, acceptent les titres. La loi n° 2025‑56 prolonge jusqu’au 31 décembre 2026 l’achat de tous les produits alimentaires (hors alcool) avec un titre‑restaurant. Même les chaînes hard‑discount comme Lidl et Aldi se sont progressivement alignées ; vérifiez simplement la mention “titres‑restaurant acceptés” en caisse.
Avec une carte ou une app mobile, vous pouvez commander sur Uber Eats, Deliveroo, Nestor, Popchef, Frichti et régler tout ou partie de la commande en titres‑restaurant ; seules les cartes digitales sont prises en charge, pas les chèques papier.
Les librairies, coiffeurs, boutiques de vêtements et autres enseignes hors alimentaire ne sont pas autorisés à accepter les titres‑restaurant. En cas de doute, regardez le logo en vitrine ou filtrez “ Titres‑Restaurant acceptés” dans votre appli de livraison, sans agrément CNTR, le terminal refusera le paiement.
Pour encaisser des titres‑restaurant, un restaurateur ou un commerce alimentaire doit d’abord obtenir un agrément administratif délivré par la Commission Nationale des Titres‑Restaurant (CNTR). Cette démarche est volontaire ; si l’enseigne ne la fait pas, rien ne l’oblige à accepter les tickets.
Chaque paiement en titres‑restaurant entraîne une commission de 3 % à 5 % du montant prélevée par l’émetteur (Edenred, Swile, Pluxee, etc.). Sur de petits paniers ou des marges serrées, notamment en boulangerie ou hard‑discount, cette ponction réduit fortement la rentabilité, d’où le choix de refuser ce moyen de paiement.
Avec les chèques papier, le commerçant doit trier, comptabiliser et envoyer les liasses à chaque émetteur, puis attendre le remboursement (jusqu’à 21 jours). Ce délai de trésorerie, ajouté aux frais de traitement, freine de nombreux indépendants.
Même en version carte ou appli, il faut un TPE compatible (coût d’abonnement, commissions interbancaires) et accepter un délai de virement de 24‑48 h. Certains commerçants préfèrent donc se concentrer sur les paiements classiques par CB ou espèces, surtout si leur clientèle “ticket resto” reste marginale.
En bref, l’agrément n’est pas obligatoire et les frais, commissions, équipements, délais de remboursement, expliquent pourquoi une partie des magasins et restaurants choisit encore de refuser les titres‑restaurant en 2025.
Pour le salarié, pas grand chose ! Pour les commerçants, il devrait y avoir du mouvement. Les solutions classiques de titres restaurant (celles qui prennent des commissions prohibitives de 3 à 5 % aux restaurateurs) doivent proposer à la ministre des petites entreprises et du commerce un nouveau mécanisme pour limiter les commissions.
Chez Monoprix, Auchan, U ou encore Lidl, même verdict : les consommateurs peuvent toujours payer absolument toutes leurs courses alimentaires avec leur carte ticket-restaurant, dans la limite de 25 euros par jour. Aucun problème donc pour acheter des produits en principe «interdits» depuis le 1er janvier, comme l’huile d’olive, les pâtes, les boîtes de conserve, ou le vinaigre balsamique. Ces enseignes sont en revanche dans les clous en ce qui concerne les produits d’hygiène comme le papier toilette, d’entretien de la maison ou la nourriture pour les animaux, qui ne passent logiquement pas. Signalons que Lidl, qui n’accepte les titres-restaurant dans ses 1 600 magasins français que depuis septembre 2024, a beau être le dernier arrivé dans la course, il s'est vite mis au niveau des autres. À l’inverse, ne vous attendez pas à une telle souplesse de la part de Leclerc. Dans son magasin de Rosa Parks (19ème arrondissement de Paris), les règles en vigueur jusqu’en 2022 sont appliquées à la lettre. Dans notre panier, seuls le Schweppes, les wraps jambon-brebis et l’emmental râpé ont pu être réglés avec un ticket-restaurant. Pour le reste, nous avons dû sortir notre carte bancaire.
D’après nos tests, il s’agit tout d’abord de Carrefour City. Dans l’enseigne de proximité du groupe, nous avons pu tout payer en tickets-restaurant, y compris des produits d'entretien expressément interdits comme les blocs pour les toilettes. Mais la palme du laxisme revient à la marque Franprix : c’est bien simple, nous avons pu non seulement régler la totalité de nos achats alimentaires comme non alimentaires en tickets-restaurant. Mais en plus, nous avons aussi pu acheter de l'alcool ! Pas étonnant, donc, que les restaurateurs, bénéficiaires initiaux de ce moyen de paiement, soient furieux de voir ainsi les grandes surfaces n’en faire qu’à leur tête. Ils avaient d’ailleurs alerté, fin décembre, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) afin qu’ils mènent des opérations de contrôles. Pour le moment ils n'ont visiblement pas été entendus…
Il semble donc qu’en attendant qu’un consensus législatif se dégage, la plupart des enseignes de grande distribution aient tout simplement décidé de ne pas revoir en profondeur leur système de caisse. Interrogées par Capital, les hôtesses de caisse de Monoprix et d’Auchan nous ont d’ailleurs confirmé que les modifications n’avaient pas encore été faites. Si la proposition de loi visant à autoriser de nouveau l’utilisation des tickets-restaurant pour tous les produits alimentaires devrait être adoptée, ils auront eu raison de ne pas se presser. Et dans le cas contraire, il sera toujours temps de s’y atteler.
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