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Hier encore, je longeais la plage de Ouistreham avec mes enfants, quand au loin, entre sable blond et ciel d’ardoise, la silhouette massive du Grand Bunker s’est dessinée. Difficile d’imaginer, en cette matinée paisible, ce que ces blocs de béton ont pu voir défiler, il y a 80 ans.

Mais les bunkers-postes de tir en Normandie sont bien plus que des vestiges silencieux : ils sont la mémoire de toute une région, parfois oubliée derrière le tumulte d’un week-end balnéaire. Si comme moi, vous cherchez à comprendre l’histoire autrement que dans les livres, laissez-moi vous emmener sur les traces de ces forteresses côtières.

On me demande souvent, au détour d’une visite guidée : « Élise, pourquoi aller voir ces « bêtes de béton » alors que la plage s’étend, accueillante, juste à côté ? » À chaque fois, ma réponse est la même. Les bunkers ne sont pas de simples souvenirs : ils racontent la Normandie autrement, invitent au recueillement et à la réflexion. Pour ma famille - et pour beaucoup d’habitants ici - s’y rendre, c’est aussi retrouver la voix des anciens. Mon grand-père aimait dire : « Dans ces murs, chaque silence est un souvenir. » Ce sont des lieux de mémoire, mais aussi de rencontres entre générations : j’ai vu plus d’une fois un enfant demander : « C’était comment, la guerre ? » devant un bunker.

Le Poste de Direction de Tir de Riva-Bella

Moins connu mais tout aussi impressionnant, le poste de direction de tir de Riva-Bella est devenu musée lui aussi, avec vue sur la baie de Seine. Le poste de direction de tir est un élément du mur de l’Atlantique, situé en arrière de la plage de Riva-Bella. Il abrite un musée, « Le Grand Bunker ».

Ancien poste de direction de tir de Riva-Bella, ce bâtiment est un vestige du Mur de l’Atlantique. Il permettait de surveiller, grâce à un puissant appareil optique, toute la navigation en baie de Seine. En musée, il évoque ce que fut le gigantesque chantier du Mur de l’Atlantique. La construction, haute de dix-sept mètres, présente les fonctions essentielles qui caractérisaient la vie des positions défensives du Mur de l’Atlantique.

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Chaque salle représente un des organes de ce Poste de direction de tir et de commandement. On y remarque la salle de ventilation, des chambrées, l’armurerie, un poste de premiers secours, la salle des transmissions et la salle des cartes. Au sommet s’étend le panorama, permettant de surveiller les mouvements maritimes en baie de Seine. Un télémètre est là pour mesurer les distances aux cibles, ainsi qu’une position de défense antiaérienne.

Le Grand Bunker de Ouistreham était le quartier général des Allemands. Ce vestige du Mur de l’Atlantique, haut de 17 mètres, a été inscrit au titre des Monuments historiques le 13 juin 1994.

Histoire du Grand Bunker de Ouistreham

Le 9 juin 1944, le Grand Bunker, pièce maîtresse du mur de l’Atlantique sur le secteur britannique de Sword Beach, a rendu ses armes trois jours après l’arrivée des Britanniques. Face à la mer, la région de Riva Bella avait été fortifiée par les Allemands. Elle était entourée d'une quarantaine de points fortifiés et armés, défendus par des champs de mines, des fossés antichars, des barbelés et des obstacles sur la plage.

À partir de 1943, les canons d’artillerie allemands placés sur la plage en 1942 ont été protégés par une grande barge de 1 200 m de long et 200 m de profondeur dans l’estuaire. En mai 1944, quatre casemates étaient en construction. Pendant la construction, les canons furent déplacés à l’est de Saint-Aubin-d’Arquenay pour les empêcher d’être détruits par les bombardements alliés de plus en plus fréquents. Ils s’y trouvaient toujours le 6 juin.

À partir de 1942, un poste de contrôle des incendies surplombant la mer, nommé le Grand Bunker, a été construit dans le cadre du mur de l’Atlantique. Cette tour, haute de dix-sept mètres et répartie sur cinq niveaux de béton, a fourni un point de vue exceptionnel aux observateurs de l’artillerie allemande qui installèrent leur télémètre au niveau supérieur. À partir de ce point d’observation, des instructions de tir ont été données aux six canons de batterie.

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Quand les commandos britanniques débarquèrent sur Sword Beach et avancèrent vers Riva Bella, ils furent très surpris. Cette fortification n’avait été identifiée sur aucune photographie aérienne et n’apparaissait pas sur les registres fournis par la Résistance française. Les Britanniques savaient toutefois que six canons de 155 mm étaient installés près des écluses du port. Cependant, les pièces d’artillerie avaient disparu dans la matinée, alors qu’elles furent déplacées vers Saint-Aubin-d’Arquenay pour être à l’abri des bombardements. Ne présentant apparemment aucun danger, les Britanniques ne prêtèrent aucune intention à la tour de béton, pendant trois jours.

Cependant, le 9 juin, les ingénieurs se rendirent compte qu’elle était toujours occupée. Dans la soirée, la décision fut prise de lancer un assaut. Lorsque les troupes anglaises, fortes de 400 hommes, arrivent le 6 juin aux abords de l’édifice, celui-ci n’a pas été signalé par les services de renseignements et les commandos sont accueillis par une pluie de grenades à manches et des tirs d’armes automatiques provenant du sommet du bunker. Après que la totalité des positions allemandes aux alentours ont été détruites, le grand bunker isolé présente moins d’intérêt.

Trois jours après le Débarquement, le lieutenant Bob Orrell revient avec trois hommes. L’entrée est fermée par deux grosses portes blindées. Ils vont mettre quatre heures à les détruire. À l’intérieur, ils sont accueillis par un officier allemand qui s’exprime dans un anglais parfait. Cinquante-trois Allemands se rendent à l’officier britannique, accompagné de trois de ses hommes.

Informations Pratiques pour la Visite

Le musée du mur de l’Atlantique à Ouistreham attire chaque année des milliers de visiteurs fascinés par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et par la richesse de ce lieu préservé. Installé dans un ancien bunker de commandement allemand, il fait revivre un pan de l’histoire militaire sur les côtes normandes. Avant de planifier une visite, les internautes recherchent des informations claires sur les tarifs, horaires, expositions, accès et expériences vécues par les visiteurs.

Tarifs :

  • Adulte : environ 8€50
  • Enfant : environ 6€50
  • Gratuit pour les enfants de moins d'un certain âge (souvent moins de 6 ans)
  • Tarifs spécifiques pour les étudiants ou les demandeurs d’emploi

Horaires :

  • Avril au 30 septembre : ouvert tous les jours de 9h à 19h
  • Octobre à mars : ouvert de 10h à 18h (avec parfois des fermetures certains jours de la semaine)
  • Fermetures : quelques jours dans l’année, souvent en janvier ou début février, pour travaux d’entretien
  • Jours fériés : le musée reste accessible (8 mai, 14 juillet, 11 novembre)

Expérience de Visite :

Le musée du mur de l’Atlantique Ouistreham est avant tout une expérience immersive. Chaque pièce du bunker a été réaménagée pour refléter son usage initial. Le musée expose aussi des objets historiques récupérés dans le secteur : armes, instruments de mesure, cartes, photographies et pièces d’architecture. À l’extérieur, des pièces d’artillerie et un landing craft (bateau de débarquement britannique) complètent la visite.

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Accès :

Le musée se situe avenue du 6 juin à Ouistreham Riva-Bella, à proximité directe de la plage, du casino et du terminal ferry. Un parking gratuit est disponible à proximité immédiate du musée, ce qui facilite l’accueil des groupes et des familles.

Conseils de Visite :

  • La visite est libre, ce qui permet d’avancer à son rythme.
  • Les billets peuvent être achetés directement à l’entrée sans réservation obligatoire, sauf pour les groupes qui doivent prévenir à l’avance.
  • À travers les six étages du Grand Bunker, les visiteurs peuvent explorer toutes les pièces qui ont été reconstituées dans les moindres détails.

Alors, continuer à chercher ces traces, à faire vivre le souvenir… c’est préserver une part de ce que la Normandie a de plus précieux. Voilà, la prochaine fois que vous croisez un bunker dans les dunes ou sur la falaise, arrêtez-vous un instant. Écoutez le vent, imaginez les voix d’hier.

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