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Les motifs décorant chacun des matériaux, pierre, brique, plâtre, vitrail et qaḍâḍ portent des noms montrant que les artisans de Sanaa ont puisé dans un même répertoire ornemental, que les décors soient figuratifs, végétaux ou géométriques. Nous les retrouvons sur d’autres objets de la vie domestique, comme les plateaux de cuivre, les narghilés ou les ceintures brodées : les artisans se sont à l’évidence inspirés les uns les autres.

L’unité d’inspiration entre décoration mobilière et immobilière contribue à ce sentiment d’harmonie et d’équilibre qu’on ressent en pénétrant dans les maisons de Sanaa. Aujourd’hui, la décoration joue souvent sur deux registres : à la décoration immobilière des sculptures dans les divers matériaux se superpose presque toujours une décoration mobilière composée de divers objets à valeur plus ou moins utilitaire ou symbolique, mis sur le marché par l’ouverture des frontières et l’augmentation de la circulation monétaire.

Nos connaissances au sujet de la valeur symbolique des décors présentent certes des lacunes, mais les hypothèses que nous formulerons seront autant de pistes dans des recherches ultérieures. Nous pouvons néanmoins les ordonner selon quatre thèmes : la glorification du maître de maison, l’exaltation de la vie, la défense symbolique de la demeure et la sacralisation de la maison.

La Glorification du Maître de Maison

Nous l’avons vu, les maîtres de maison sont soucieux de manifester leur « gloire ». Dans la maison, deux séries de décors ou d’objets exaltent deux vertus majeures : leur virilité et leur hospitalité.

Les Vertus Guerrières

Il n’est guère de pièce de réception qui n’ait, suspendue en bonne place, une ceinture brodée et un fourreau de poignard qui annoncent le statut social du maître de maison. Des fusils-mitrailleurs sont parfois disposés dans une niche de dîwân ; une carabine attend dans une embrasure de vitrail, ou un revolver suspendu par une lanière de cuir.

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Le sabre associé à cinq étoiles était l’emblème de l’imâm avant la révolution de 1962. Il est peu utilisé, sauf pour les maisons princières ou apparentées de près à l’imâm. Nous le trouvons sculpté en relief dans la pierre, sur la façade méridionale de bayt cAbd al-Qâdir, n° 1, ou sur un des portails qui donnaient accès, à l’ouest, au jardin de bayt cAlî. Le même motif est exécuté en bois dans le portail et le kušk de bayt bint al-Imâm, n° 92.

Le lion compte parmi les animaux souvent représentés dans l’art musulman, comme emblème de gloire et de puissance. A Sanaa, il orne de nombreuses maisons, dont bayt bint al-Imâm. L’aigle, vieux thème sud-arabique, est souvent repris actuellement comme emblème de la République yéménite : nous le trouvons sur d’innombrables vitraux, et exécuté en barres de métal soudées sur les tôles de portails métalliques. Le corbeau, gurâb, symbolise la vigilance et la circonspection.

L’Hospitalité

De nombreux objets, sur les étagères de plâtre, relèvent de l’hospitalité. Ce sont des cafetières ou des théières, des aspersoirs à parfum, des brûle-parfum ou des crachoirs. Dans les maisons fortunées, leur teinte cuivre ou bronze allume des notes chaleureuses dans la pièce et répond aux taches de lumière que les vitraux jettent sur les murs.

Les citadins soulignent leur importance : « Les gens sont fiers de leurs objets de cuivre, naḥâsîyât. Au temps où il n’y avait pas l’eau courante, les aiguières, ibrîq, étaient utilisées pour verser de l’eau sur les mains des hôtes, au-dessus de bassins en cuivre, dast. Ces objets étaient décorés, ils étaient signe de prospérité, ni cma, et d’aisance, yasâr. Aujourd’hui encore, les grands plateaux, ma'šara, sont l’objet d’astiquages soignés. » Ils sont un élément essentiel du mobilier des pièces de réception.

On y pose les pipes à eau, parfois richement décorées, qui font partie des séances de qât. Leur nombre et leur qualité marquent la capacité du maître de maison à entretenir ensemble des invités nombreux, et de remplir, par conséquent, un devoir sacré, celui de l'hospitalité. Il en est de même des crachoirs, eux aussi indispensables pour les séances de qât, qui s’alignent en grand nombre sur les étagères. En aluminium ou en fer blanc dans les maisons modestes, ils sont en cuivre dans les « bonnes maisons », soigneusement astiqués et parfois protégés de petits tissus à pompons. Les plus précieux d’entre eux portent des inscriptions ou sont incrustés de motifs en argent.

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Les aspersoirs à parfums, marass, au col allongé figurent toujours sur les étagères. Il existait autrefois à Sanaa des distilleries d'eau de rose, aujourd’hui disparues, car les parfums locaux sont de plus en plus remplacés par des eaux de toilette ou des parfums de France, utilisés directement dans leur flacon vaporisateur, preuve de leur authenticité aux yeux des visiteurs. Après le repas, quand les convives se sont lavés les mains, on leur verse un peu de parfum dans les paumes, ils se passent les mains sur la nuque et les tempes pour s’en imprégner. C’est une manière d’honorer les hôtes, ikrâm aḍ-ḍayf.

Il n’est guère de pièce de réception qui n’ait, en attente sur une étagère, un ou plusieurs brûle-parfum. Sa forme est celle d’une coupe montée sur un pied, mais les matériaux varient. Certains sont en bois protégé intérieurement du feu par une plaque de métal, et décorés extérieurement de clous de cuivre à tête ronde. D’autres, plus fréquents, ont la forme d’un calice en cuivre surmonté d’un dôme hémisphérique ajouré, soutenu par quatre montants. Quand on veut honorer des hôtes, on le charge de braises ardentes, on y dépose divers mélanges odoriférants, buẖûr. Une fumée pénétrante s’élève, et l’on fait circuler le brûloir parmi les hôtes, de la gauche vers la droite. Dans une sorte de recueillement, chaque visiteur imprègne ses vêtements de fumée odoriférante, en passant le brûloir à parfums sous le voile de tête ou les pans de la veste, un moment soulevés.

Le prix des encens étant élevé, cet usage n’est pas quotidien, et réservé à certaines séances de qât, par exemple quand on reçoit des hôtes de marque, ou quand un musicien rehausse de sa présence une assemblée exceptionnelle. Les encensements sont nombreux pour les grandes occasions de la vie familiale : mariages, naissances, décès, circoncisions, et aussi certaines fêtes nouvelles comme le retour d’un émigré ou la réussite d’un jeune à un examen.

On parfume parfois les habits avant de les revêtir, en les posant sur une sorte de cloche en vannerie de cinquante centimètres de hauteur environ, le mašqab. Le brûloir à parfums est glissé par-dessous et la fumée odoriférante embaume les vêtements. Des notables procèdent ainsi avant de paraître en public. Après les ablutions ou en sortant du ḥammâm, les femmes s’encensent en se mettant debout au-dessus du brûloir à parfums : la fumée imprègne leur corps et leurs robes. Elles offrent aussi leurs cheveux et leur coiffure à l’arôme de la fumée.

Les mélanges choisis pour embaumer les pièces, les hôtes ou les vêtements varient. Affaire de goût, de proportions entre les composants, affaire de budget aussi, car certains produits sont fort coûteux. Les mélanges sont à base des résines aromatiques qui ont fait autrefois la célébrité de l’Arabie, mais qui sont en grande partie aujourd’hui importées d’Asie : l’encens, al-lubân ; la myrrhe, al-mirr ; l’aloès, al-cûd al-hindî ; le benjoin, al-gâwî ; le mastic, al-mustakâ. On y ajoute des bois parfumés, tels les bois d’aloès et de santal, du musc, du sucre et des parfums comme l’eau de rose. Les recettes de Sanaa et d’Aden sont réputées.

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Dans ce port par exemple, on fabrique un mélange vendu en fragments de trois à quatre centimètres, durs, de couleur grise presque noire. Pour gagner un peu d’argent, certaines femmes de Sanaa achètent ces produits en gros et fabriquent des galettes couleur caramel ; elles les vendent ensuite aux marchands du souk des parfumeurs qui les revendent avec bénéfice.

On parfume souvent l’eau destinée aux séances de qât, durant lesquelles on boit beaucoup. On chauffe un plat dans lequel on met à griller un mélange préparé à cet effet. La fumée qui s’exhale remplit un récipient que l’on retourne au-dessus du feu : elle condense sur les parois qui donneront à l’eau un goût parfumé, d’autant plus délicat que les produits sont raffinés, signe du rang social de la famille. De nombreuses villes font de ce mélange une spécialité. Celui de Sanaa a l’aspect d’un sucre en poudre jaune clair, composé de petits morceaux de bois de santal, de résine de lentisque et d’aloès, de clous de girofle, de cardamome, de sucre et d’une teinture.

Le café, ou son substitut yéménite, le qišr, décoction faite d’écorce de graines de café, est lié à tous les moments du bon accueil. On n’utilise pas beaucoup au Yémen la cafetière d’Arabie, dalla, au moins aujourd’hui. A-t-elle disparu récemment, concurrencée par d’autres objets ? L’usage de plus en plus répandu du thé a-t-il évincé la cafetière ? Ou bien n’a-t-elle jamais été un objet usuel de Sanaa ? Et qu’en est-il aussi des théières dont on voit parfois de jolis modèles sur les étagères ? Quoi qu’il en soit, cafetières et théières en cuivre ou en laiton sont concurrencées aujourd’hui par les bouteilles isolantes, tallâga, fabriquées en grande série dans l’Est asiatique.

Les aiguières, remplacées par les brocs en plastique, sont devenues rares. Mais il est toujours d’usage que le maître de maison, son fils ou un autre homme verse de l’eau sur les mains des hôtes, pour le rafraîchir et respecter les règles d’hygiène recommandées, à moins qu’il n’existe un lavabo. Les beaux chandeliers en cuivre font également partie des objets que l’on pavoise, bien qu’ils ne soient plus guère utilisés aujourd’hui, sauf en cas de panne d’électricité. Il existe probablement une symbolique de la lumière à Sanaa, qu’il serait intéressant d’aborder dans des études ultérieures : que l’on pense au plateau couvert de bougies qui précède le marié dans le cortège de noce. Les vases de cuivre sont également assez nombreux, soit vides, soit munis de bouquets de fleurs en matière plastique, très goûtés depuis les années 1980.

Aux objets de l’hospitalité rangés dans la maison répond leur représentation dans divers matériaux. Des cafetières ou des aiguières figurent parfois sur des vitraux, comme à bayt bint al-Imâm. Sur la façade de bayt ar-Raḥḥûbî, n° 121, des aiguières sont exécutées en briques saillantes, fait exceptionnel dans ce matériau. On les trouve plus fréquemment en décors de plâtre plaqués sur les briques des façades, par exemple sur le mafraǧ de bayt Talhâ, n" 202, ou à bayt M.. Une cafetière orne le merlon central en pierre du portail de dâr aḏ-Ḏahab. Des cafetières sont aussi sculptées dans le bois de certaines portes, comme à bayt al-Kibsî, n° 31, ou encore gravées au poinçon sur le heurtoir, madaqqa. Sur la porte de bayt Muṭahhar, n° 35, la pipe à eau accompagne la cafetière pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs.

A dâr al-Ḥagar, n° 100, des aiguières exécutées en relief ornent les lambris de qaḍâḍ, dans de nombreuses toilettes. Toujours sculptées en relief dans ce matériau, deux aiguières encadrant un aspersoir à parfum surmontent la première volée des escaliers de bayt al- Hamîsî, n° 20 : passée la porte intérieure du dihlîz, elles s’offrent aux yeux des visiteurs, à l’évidence signe de bon accueil. A part ces derniers exemples, il est souvent difficile de dire s’il s’agit de cafetières ou d’aiguières. A bayt az-Zabî, n° 148, une cafetière est accompagnée d’un bouquet et de mâ’šâ’ Allâh. L’artisan a réalisé la combinaison de trois motifs fréquents à Sanaa : la cafetière, signe d’hospitalité, le bouquet, symbole de la vie qui fleurit, et le recours à Dieu par l’invocation.

L’Exaltation de la Vie

Les Oiseaux

Les oiseaux peuplent fréquemment les décors de Sanaa. C’est le cas par exemple à bayt Bint al-Imâm, sur une kunna, ou auvent qui court le long des façades, entre les baies et les vitraux. Aux angles des maisons, les kunna se terminent parfois en oiseaux plus grands, sculptés ou découpés dans les planches. Des portes d’entrée principales sont parfois décorées d’oiseaux sculptés en creux ou en relief, comme à bay Ibrâhîm, n° 23. Les solives supportant les šubbâk et les kušk, enfin, sont souvent découpées en motifs d’oiseaux.

Les bijoux ont traversé les époques, remplissant des fonctions tantôt sociales, religieuses, identitaires ou encore sentimentales. Véritables témoins de vie, ils se transmettent, s’admirent, complètent nos looks et habillent notre peau à tout moment. Le bijou aime se faire voir, tout comme il sait se montrer discret. Il se glisse délicatement sur un poignet, une cheville, au creux d’une poitrine… En argent, dorés, avec des perles, des plumes ou délicatement travaillés, les bijoux de haute fantaisie, petite joaillerie ou de créateurs sont de toutes les sorties.

Boutiques de Bijoux à Montpellier

Pour célébrer cette histoire d’amour, voici une liste non exhaustive des boutiques de bijoux à Montpellier :

  • Plurielle - 23 boulevard Louis Blanc, 34000 Montpellier.
  • Diva - C.C. Polygone, 1 rue des Perthuisanes, 34000 Montpellier.
  • Ehawee - 7 rue du Plan d’Agde, 34000 Montpellier.
  • Carlita - 19 rue de l’Argenterie, 34000 Montpellier.
  • Atelier 19 - 2 bis rue Four des Flammes, 34000 Montpellier.
  • MIAW - 21 Grand-rue Jean Moulin, 34000 Montpellier.
  • Açaï Bijou - 47 rue du Faubourg Boutonnet, 34000 Montpellier.
  • Arsenic - 37 rue de l’Aiguillerie, 34000 Montpellier.
  • Damaë - 28 rue de l’Aiguillerie, 34000 Montpellier.
  • Henri Mouraire - 16 rue Sainte-Anne, 34000 Montpellier.
  • L’Atelier d’Amaya - 20 rue de la Loge, 34000 Montpellier.
  • L’Instant d’Apprêts - 1bis rue du Four des Flammes, 34000 Montpellier.
  • Mozaïk bijoux indiens - 41 Grand rue Jean Moulin, 34000 Montpellier.
  • Pandora - 3 passage Bruyas, 34000 Montpellier.
  • Pompon Carabine - 2 rue Draperie Saint-Firmin, 34000 Montpellier.
  • Sasha Mademoiselle - 6 rue Joubert, 34000 Montpellier.

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