Le lance-amarre s’inscrit dans une longue tradition d’outils au sauvetage. Les sauvetages étant souvent effectués depuis la terre, il est nécessaire de se lier rapidement et efficacement au bateau en danger.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les conditions de vie à bord des bâtiments de guerre sont exécrables. Ces quelques mots d’un cartel du Musée National de la Marine à Paris rappellent l’omniprésence de la mort pour les gens de mer. Dans cet univers mortifère, le naufrage prend aussi une place prépondérante et marquante. De cet état de fait naissent de nombreux systèmes de sauvetage en mer, souvent à l’initiative des marins eux-mêmes. A la fin du XVIIIe siècle l’acte de porter secours relevait de l’Amirauté. Les pêcheurs, plus touchés par les naufrages et autres accidents maritimes, entreprirent de se regrouper avec leurs propres navires pour offrir une véritable assistance aux personnes.
Cependant, les premiers services de secours organisés commencèrent réellement dans les années 1820, en Grande-Bretagne. Apparaissent alors les premiers « life boats ». Suite à la création de la Royal National Lifeboat Institution en 1849, les côtes anglaises se dotèrent de « 186 life boats, 243 stations de porte-amarre et 402 stations pourvues de ceinture de sauvetage » en seulement quinze ans. La France était largement sous-dotée en équipements de sauvetages à cette époque.
En 1824, Boulogne acquiert son premier canot de sauvetage anglais. Ce seul équipement étant bien insuffisant, un second canot fut construit, suivi de l’établissement d’autres postes entre Dunkerque et Le Havre. Ces initiatives privées ont été soutenues dès 1864 par la famille impériale, avec la création de la Société centrale de sauvetage des naufragés (SCSN). Sa mission était de « porter assistance aux naufragés sur les côtes de France, de propager les principes et les procédés de nature à sauvegarder l’existence des navigateurs en danger, et d’étudier les causes des sinistres maritimes ainsi que les mesures à prendre pour en diminuer le nombre ».
Dans la même veine, la Société des Hospitaliers et sauveteurs bretons a été créée en 1873. En 1914, la France dispose de 113 stations de sauvetage, deux équipes de canotiers par station, de canots, de porte-amarres. En 1967, les deux associations ont fusionné pour devenir la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM). Elle est reconnue d’utilité publique pour le secours des personnes en danger à terre ou en mer. Les sauveteurs sont bénévoles et œuvrent sur toutes les côtes françaises.
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A la fin du XVIIIe siècle, les premiers prototypes apparurent. Ils étaient très rudimentaires et furent mal reçus du public. Il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir des modèles aboutis grâce aux progrès de l’artillerie. Dès 1814, le Royaume-Uni pare ses côtes d’outils de sauvetage, pour arriver cinquante-deux ans plus tard, à 281 postes de lance-amarres, 93 mortiers et 188 appareils à fusées. A l’inverse, la France commence seulement à s’équiper d’appareils de sauvetage. On dénombrera 1 500 postes de mortiers ou fusils lance-amarres en 1914.
C’est William Schermuly (1857-1929), marin de la Warspite, qui, dans les années 1920, a inventé le pistolet lance-amarre. Ayant vu trop de marins périr lors des naufrages, il décide qu’ils doivent en être eux-mêmes équipés à bord. L’EPCC French Lines & Compagnies conserve dans ses collections un véritable lance-amarre Schermuly et l’ensemble complet des accessoires qui l’accompagnent.
Commercialisé dans les années 1920 au Royaume-Uni, la France s’en dote dès les années 1930. Fabriqué en Angleterre, il a été revendu en France par les Services Auxiliaires de l’Armement. Celui de l’EPCC est conservé dans sa boîte en bois, et contient un pistolet, quatre fusées, neuf cartouches, ainsi que quatre boîtes de lignes de cordages. Son utilisation est décrite dans une notice, placée à l’intérieur de la boîte.
Son usage est assez simple car il doit rester un outil d’urgence, mais il doit être manié avec précaution : « La mise à feu, assurée par la cartouche du pistolet, propulse une fusée très légère, au recul insignifiant, entraînant une ligne de 4 millimètres pour une portée de plus de 300 mètres. »
A bord, l’appareil est toujours conservé dans un local sur la passerelle, à côté de plusieurs câbles plus imposants qui supporteront le poids des marins et des passagers quittant le navire pour la terre ferme. Le lance-amarre, comme celui de Schermuly, continue d’être utilisé sur les bateaux jusque dans les années 1980 avant d’être remplacé par modèles pneumatiques. Le développement des moyens de sauvetage comme des canots motorisés insubmersibles, ainsi que des hélicoptères, participent également au déclin de cet appareil.
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Le fusil lance-amarre est un dispositif de marine comprenant trois objets : un fusil, une fusée et une boîte de cordages. Le fusil lance-amarre sera une spécialité de la maison anglaise William Schermuly. Le fusil lance-amarre possède un mécanisme à usage unique et le cordage en acier de la fusée permet d'empêcher que l'amarre prenne feu. Cet engin permet de lancer entre 100 et 150 mètres un petit cordage ou une amarre avec précision, permettant le remorquage d'une embarcation, en vue de la faire manœuvrer ou de la secourir.
Pour un usage terrestre il fut utilisé dès la Première Guerre mondiale pour transmettre des messages d'une tranchée à l'autre ou pour installer des câbles téléphoniques. Le fusil lance-amarre est un pistolet à bascule mesurant 50 cm de longueur. Il se compose d'un canon en acier à âme lisse, laqué gris-vert Navy. Sa poignée de maintien en acier recouverte de bakélite.
Réf. Le lance-amarre pneumatique PLT Rescue 230 est conforme à la réglementation SOLAS 74/96 de l'OMI. Il n'y a pas de date d'expiration, ce qui signifie qu'il restera à bord pendant toute la durée de vie de votre navire. Il est certifié par DNV GL - MED B and Type Approval - DG Shipping - CCS US Coast Guard - Transport Canada.
Avec une ligne sèche et propre, la distance minimale de lancement est de 230 mètres pour le projectile R 230 et de 115 mètres pour le projectile 150. Toutes les pièces sont réutilisables.
Si la bouteille d'air est remplie à 300 bars (4350 psi), elle fournira à l'unité de base suffisamment d'air pour effectuer 6 lancements à pression maximale. Chargée à 200 bars (2900 psi), vous obtiendrez 4 lancements à pression maximale.
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Pour un remplissage à 300 bars (4350 psi), il suffit de connecter la bouteille d'air à un compresseur de plongée standard (air respirable) avec un filetage standard de 5/8" conformément à la norme DIN 477. Pour le remplissage à partir d'un compresseur de 200 bars, l'étrier PLT1308 (DIN477) et l'adaptateur de griffe PLT1315 sont nécessaires pour connecter la bouteille d'air et le compresseur. Il peut être réutilisé immédiatement après avoir été rempli d'air comprimé.
Le 17 juillet 1957, la direction de l’inscription maritime de Bordeaux pour la Marine marchande réalise la nécessité de créer un poste mobile de lance d’amarres. Cette décision provient d’une nécessité d’améliorer la sécurité en mer.
Qu’est-ce qu’un lance amarres ? Il s’agit d’un pistolet qui tire un câble sur plusieurs centaines de mètres afin d’assister les personnes en détresse. Cette corde est maintenue sous tension depuis la terre ferme, puis elle est dirigée vers l’épave ou le bateau. Les individus sont ensuite évacués un par un. C’est la société centrale de sauvetage qui fournit l’équipement requis. Ce dispositif de secours a été conçu à partir de l’équipement militaire du XIXe siècle.
En 1989, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ferme à Arès la dernière station utilisant le porte-amarre.
Le secours en mer dépendait autrefois principalement de l’initiative locale, provenant d’organisations caritatives ou de groupes communautaires. Les équipages étaient constitués de volontaires, souvent des marins-pêcheurs. Ces actions étaient extrêmement risquées, se déroulant souvent dans des conditions météorologiques difficiles. Cependant, grâce aux progrès technologiques, tels que la motorisation et la radiodiffusion, ces interventions deviennent progressivement plus sûres et efficaces.
Période | Équipements et Innovations | Impact |
---|---|---|
XVIIe-XVIIIe siècles | Systèmes de sauvetage rudimentaires, initiatives individuelles | Taux de mortalité élevé, efforts limités |
Début XIXe siècle | Premiers canots de sauvetage, services organisés en Grande-Bretagne | Amélioration progressive des secours |
Milieu XIXe siècle | Développement des lance-amarres, mortiers et fusées | Équipement plus efficace des côtes |
XXe siècle (années 1920) | Invention du pistolet lance-amarre par William Schermuly | Équipement individuel des navires |
XXe siècle (après 1980) | Remplacement par des modèles pneumatiques, développement des canots motorisés et hélicoptères | Déclin de l'utilisation du pistolet lance-amarre traditionnel |
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