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Le pistolet à broche Lefaucheux est une arme emblématique qui a marqué l'histoire de l'armurerie. Ces armes emblématiques ont marqué l’histoire de l’armurerie. En tant que passionné et propriétaire d’une armurerie, je suis ravi de partager avec vous mes connaissances sur ces pièces uniques.

L'Invention et la Démocratisation du Chargement par la Culasse

Lefaucheux déposa un brevet d'invention le 10 janvier 1833 décrivant son célebre fusil à brisure. Grâce à cette invention, il démocratisa ainsi le chargement par la culasse. Grâce à cette invention, il démocratisa ainsi le chargement par la culasse. Le fusil présenté ici n'a pas été fabriqué par Lefaucheux lui même, mais par un fabricant ayant eu l'autorisation de fabriquer ces fusils. En effet, pour "diffuser" son invention et rentabiliser l'affaire Lefaucheux compris vite qu'il avait besoin de fabricants d'armes et différents contrats de cession d'exploitation furent signés.

Caractéristiques et Identification d'un Fusil Lefaucheux

Pour identifier un fusil Lefaucheux, il faut d’abord comprendre son histoire. Pour identifier un Lefaucheux, il faut regarder les ponçons, ici "invention C.Lefaucheux à Paris" (normalement il n'y a pas le "C"):poinçon apposé sur les armes de fabrique de 1833 à 1843 après le brevet tombe dans le domaine public.Maintenant que nous avons vu les grandes lignes, plongeons dans les détails qui font toute la différence. Sur les modèles produits entre 1833 et 1843, vous trouverez le poinçon « Invention C. Lefaucheux à Paris ». C’est la preuve irréfutable de l’authenticité de l’arme. Ici, il manque un autre poinçon: le numéro d'ordre qui devait être également apposé. Ce fusil n'est plus très frais mais témoin de l'évolution de l'armurerie.

La première chose qui saute aux yeux, c’est le système de fermeture unique. Vous remarquerez une clé située sous le pontet. C’est la signature Lefaucheux par excellence ! Autre élément distinctif : la culasse basculante. C’est l’invention phare de Casimir Lefaucheux. Elle permet une ouverture facile du fusil pour le chargement. Les premiers modèles Lefaucheux utilisaient un système de percussion à broche. Plus tard, on est passé à la percussion centrale. C’est un indice précieux pour dater approximativement l’arme.

Pour en revenir au fusil: Il est à été directement fabriqué à broche ( apres 1835 l'invention de la broche). On peut noter la goupille permettant l'ouverture, mais empêchant toute désolidarisation des canons, un des gros point faible du fusil; seul moyen chasser la goupille. A noter également la mortaise coté bascule recevant une petite lame coté canons et empêchant la mise à feu de la cartouche voisine.

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Et aussi, chaque série avait sa numérotation spécifique. Par exemple, « LF1 » désignait le premier modèle d’une série. Les canons en damas sont un autre signe distinctif sur certains modèles. Cette technique de fabrication donnait aux canons un aspect marbré unique. L’ajout d’un extracteur sur les modèles à percussion centrale est un détail notable. Il facilitait grandement l’éjection des cartouches usagées.

L'Utilisation Prolongée et l'Évolution des Fusils à Broche

Comme vous l'avez dit ,les fusils à broche ont été utilisés relativement longtemps: naissance dans les années 1830 et encore en vente après 1900 . Ils ont côtoyé les fusils a percussion et la percussion centrale. Un truc étonnant : dans les catalogues, genre Manufrance, d'avant guerre 14, il y a encore plein de fusils de chasse à cartouches à broche qui sont proposé à côté des percus centrales. Ils sont même assez bien moins chers...

Tradition ou écoulement des pièces ?Les deux? Et même: des fusils à percussion (chargement par la gueule) jusque tard. Pas cher. Et dans le genre: t'as d'la poud', t'a une bourre, t"as du plomb? Ben tu peux allez à la chasse!

Pour les fusils à percussion, c'est vrai qu'avec un flacon de PN et du petit plomb, on fait du boulot facile et pas cher. Pour la broche, c'est sans doute moins évident par rapport à la percu centrale. Mais, le prix devait être un sacré bon argument pour qui chasse assez peu.... ou cherche un fusils pour les voleurs de poules à 2 ou 4 pattes !

Ils font aujourd'hui le plaisir de ceux qui les retrouvent dans le grenier.

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Le Calibre 16 : Un Choix Populaire

Le calibre 16 était très répandu pour les fusils Lefaucheux.

Anecdotes et Souvenirs de Chasse

Les anecdotes de chasse,toujours plaisant à lire,la mienne: mon père s'est fait légèrement chahuter il y a quelques années avec un juxta cal 16 hélice! Un sanglier quand même ,comme quoi...très beau fusil aussi et tu sais les cartouches a broche qui pètent quand elles tombent a terre c'est aussi une légende Pagnolesque ces vieux fusils sont élégants ,c'est un plaisir de chasser avec de telles armes du moins de les porter a la chasse car je ne tue guère que le temps en action de chasse.Dans mon imaginaire, cette arme reste attachée au personnage de Tartarin d'Alphonse Daudet. Et ses cartouches à pas mal "d'accidents", il suffisait de laisser tomber une cartouche au mauvais moment et au mauvais endroit ... Je possède ce fusil à bascule système Lefaucheux, il est en cal. 16 à percussion centrale.

Les chiens sont rebondissants et agissent sur le méplat des percuteurs. Les canons sont en damas brun et la crosse a été faite pour un gaucher. La monture est en chêne vernis ... Ce fusil est signé DESAGAT, Armurier à Nîmes ... à 8 km de Tarascon ! A bientôt

La Fabrication des Cartouches et l'Évolution des Poudres

La sorte de poudre utilisée pour le genre de fusil, type LEFAUCHEUX, de papa, était l'héritage des bonnes vieilles poudres d'antan qui chargeaient déjà les fusils à pierre de Napoléon, puis les fusils dits « à piston », parce que déjà plus moderne, qu'on bourrait par la gueule avec une baguette emmanchée d'un petit piston au diamètre du calibre du canon et l'allumage se faisait, suprême technologie, par une amorce enfoncée sur la « cheminée » dont la mise à feu était provoquée par la percussion d'un « chien » venant s'écraser sur celle-ci au moment où l'on pressait sur la détente.

Cette poudre, dite noire, avait une qualité : elle possédait un très bon effet propulseur alors que les nouvelles poudres employées depuis le début du siècle 1900 dans les nouveaux fusils, encore munis de chiens, puis ceux de type Hammerlès sans cet accessoire, tiraient des cartouches à percussion centrale beaucoup plus violentes.

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Les Fusils Lefaucheux : Des Armes Chargées d'Histoire

Le monde des fusils Lefaucheux est vaste et plein de surprises. Saviez-vous qu’il était possible de transformer un modèle à broche en percussion centrale ? C’est une pratique qui a été courante pour moderniser les armes plus anciennes. Après 1843, d’autres armuriers ont produit des fusils sous licence Lefaucheux. Cela explique la grande variété de modèles que l’on peut trouver. Identifier un fusil Lefaucheux demande de l’attention aux détails et une bonne connaissance historique.

Dans une cartouche à broche ou cartouche Lefaucheux, la base de la douille inclut la capsule d’ignition ou amorce. Le fulminate de mercure dans celle-ci est mis à feu par une courte tige de métal, la broche, saillant à l’angle droit, assez longue pour sortir du contour du canon ou barillet. Pour la mise à feu de la cartouche, le chien frappe verticalement cette broche.

Dans le contexte de l'époque, c'était une petite révolution, ce fusil côtoyait encore les fusils à percussion. Je vous laisse imaginer les joutes verbales entre ceux qui n'y voyaient que des avantages et les autres que des inconvénients.

Le nom de Casimir Lefaucheux (1802-1852) est entré au XIXe siècle dans le langage commun des Français de l'époque pour désigner un fusil de chasse ou un revolver à broche. L'activité professionnelle de la famille Lefaucheux a couvert trois quarts de ce siècle. Casimir, boutiquier très inventif, exerça de 1827 à 1852. Son fils Eugène, nettement plus ambitieux participa activement à la naissance de l'industrie armurière pour se retirer en 1880.

On leur doit l'invention du fusil de chasse à bascule, de la cartouche à broche et du premier revolver réglementaire mondial à cartouches.

Ce fut la marine française qui allait adopter, pour la première fois au monde, en 1858, un revolver à cartouches métalliques : le modèle 1854 du fabricant réputé Lefaucheux. Cette aventure allait avoir une suite ! Techniquement parlant, cette arme n’avait rien de révolutionnaire et reprenait assez fidèlement l’organisation du Colt 1851 en la rendant plus rigide grâce à une amélioration dans la conception de la console du canon qui se prolongeait jusqu’au rempart. Bien qu’Eugène Lefaucheux fut en admiration devant le génie de Samuel Colt, cela ne l’empêcha pas de frapper un grand coup en adaptant le modèle initial au chargement par l’arrière et à la cartouche métallique : la fameuse cartouche à broche [1] invention de son père Casimir justement, dans le même calibre que son modèle, le puissant .45 ou 12 mm.

Ce revolver révolutionnaire (modèle 1854), est admis à participer aux essais de la marine française dès le 16 septembre 1854, en concurrence avec des systèmes Colt et Adams. Il s’ensuivit son adoption par la marine le 8 mai 1858. Lefaucheux vendit donc le brevet à la Manufacture Impériale de St. Etienne et la fabrication put commencer très rapidement pour un prix de revient de 33 à 36 francs [2]. L’arme est imposante mais pas disproportionnée, qu’on en juge : longueur hors tout : 295 mm pour un canon de 155 mm. Poids : 1 090 grammes.

La technique évoluant très vite, E. Lefaucheux reçoit quelques années plus tard (23 mars 1868), une nouvelle demande de la marine pour 4 000 revolvers qui, après différentes évolutions, seront adoptés en 1870 en tant que revolvers à cartouche métallique et percussion centrale. Ce contrat définitif du 10 février 1870 ne sera réalisé qu’en 1872 sous la troisième république. Ces armes massives (carcasse monobloc en fonte malléable), et à simple et double action, donneront entière satisfaction à la marine qui, tout en souhaitant quelques modifications de détail, en commandera 4 000 autres à Lefaucheux dès le 24/09/1873.

Suite au refus brutal et définitif du ministère et rupture du contrat, c’est donc la M.A.S, en tant que manufacture d’État, qui hérite de la commande. Mais sur place, rien n’est prévu et surtout la maîtrise de la réalisation de la fonte malléable n’est absolument pas acquise, et ce n’est qu’après des difficultés sans nombre que les premiers exemplaires furent livrés…en février 1875, avec des carcasses en acier forgé, mais au prix unitaire de 65,88 francs ! « revolver de marine modèle 1870 N » sont donc toutes issues de la M.A.S. La production totale documentée (source TCAR), se résume en 3 806 armes commercialisées entre février et décembre 1875, il est cependant probable que les 194 manquantes aient été livrées dans l’année suivante, d’autres sources nous indiquant un total de 4 008 armes réalisées !

C’est donc un exemplaire de cette seconde commande, magnifiquement fabriqué en février 1875 (N°79), que je me propose de vous faire découvrir aujourd’hui, un Lefaucheux 1854, le modèle « Corto ». Voici les principales caractéristiques de l’arme en question : longueur totale 240 mm avec un canon de 123 mm avec un pas de 1240 mm ; six coups. Poids : 1 035 grammes. Calibre 11,1 mm (sur le dos des rayures, contre 11,7 à fond), poids de la balle 12,8 grammes pour une vitesse initiale de 215 m/s. (on remarquera que le canon de ce modèle est nettement plus court que celui de son prédécesseur, ce qui contribue à lui donner un aspect très moderne).

- Carcasse ; sous la portière de rechargement : deux lettres et deux chiffres. La portière par elle-même porte le numéro de série précédé d’un A (face avant). - On trouve aussi des petites lettres difficilement lisibles et partiellement effacées, sur le pontet, l’axe de barillet, le guide de baguette (qui porte aussi un grand M). Elles sont classiques et assez intuitives : ouvrir la portière de haut en bas pour accéder aux chambres. Mettre le chien au second cran afin de pouvoir tourner librement le barillet et mettre les six cartouches dans les chambres. Le tir en simple action présente un départ très léger et régulier, la double action par contre est très dure et difficile à maîtriser. On accède au mécanisme (fort simple) en ôtant les plaquettes retenues par deux vis. L’arme ne comporte pas de portière permettant d’accéder à la platine, en cas de problème, il faut donc enlever les vis de la gâchette, de la détente et du chien après avoir détendu et démonté le ressort principal.

Je me suis contenté de charger l’arme avec ma recette habituelle, à savoir des douilles de 44 magnum (ou de 44-40 au choix) recoupées et des balles à culot rétreint venant de l’armurerie Briano (j’en avais acheté un stock suffisant). La charge officielle est de 0,8 grammes de poudre noire fine, mais d’autres solutions existent, probablement prohibées en France, je ne les aborderais donc pas ici… Le tir s’effectue à 25 mètres, à simple action et à bras franc (à double action, le départ est vraiment très dur et il faut se limiter à 7 mètres environ pour espérer toucher la C 50 régulièrement). Au niveau précision, on peut atteindre assez régulièrement le visuel en effectuant une contre-visée car l’arme porte bas.

- Préparer des douilles de 44-40 en les recoupant à 18 mm, élargir le puits d’amorce au diamètre 3,5 mm afin de faciliter l’inflammation. Grâce à cette recette, vous pourrez ensuite vous amuser presque sans bruit et pour une somme vraiment modique ; les diabolos étant garantis pour une centaine de coups…mais en réalité, ils semblent vraiment indestructibles ! Afin de ne pas les perdre rapidement, et de pouvoir tirer en intérieur (10-15 mètres), vous devrez aussi réaliser un piège à balles très simplement à base de carton, contreplaqué mince et lanières de plastique (plans disponibles sur le site H&C).

Ces armes magnifiques et peu connues font honneur à nos inventeurs et à notre industrie armurière. A l’usage, elles ne déméritent absolument pas en face d’un Colt ou un S&W de la même époque.

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