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La photographie numérique s’est démocratisée et touche la plupart des photographes amateurs comme professionnels. Vous accordez plus que jamais une part importante à vos photos, à vos souvenirs, à vos tirages papier. Cependant, un appareil photo, un écran, une tablette, un smartphone et même une imprimante n’interprètent pas les couleurs de la même manière.

N’avez vous jamais remarqué une différence entre l’affichage sur l’écran de votre appareil photo et l’affichage de cette même photo sur votre écran d’ordinateur ? Ou sur différents écrans d’ordinateur ? Cette chaîne photographique doit être calibrée afin que le rendu des couleurs sur le support final, tirage ou impression écran, soit fidèle à ce que vous en attendez et identique d’un dispositif à l’autre.

Savez-vous qu’un appareil photo, un écran, une tablette, un smartphone et même une imprimante n’interprètent pas les couleurs de la même manière ? Si votre écran reproduit mal les couleurs, c’est toute la gestion de la couleur qui est mise à mal et l’impression réservera de mauvaises surprises.

Étalonner son écran est une nécessité d’autant qu’aujourd’hui les solutions existantes sont bon marché. Dans cet article, on s’intéresse particulièrement à la sonde de X-Rite, la i1 Display Pro. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut citer deux excellentes références qui rappelleront les fondamentaux sur l’étalonnage d’un écran.

Types de dalles d'écran

Il existe différents types de dalles d'écran, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients :

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  • Les dalles TN: Bon marché, réactives, mais avec des angles de vision restreints et une uniformité de luminosité plutôt mauvaise.
  • Les dalles PVA: Compromis intéressant pour le photographe en termes d’angle de vision, de qualité de dalle.
  • Les dalles IPS: Chères, mais idéales pour les photographes, avec des angles de vision très ouverts, une uniformité de luminosité très correcte en fonction des modèles, réactivités moins importantes.

Dans cet article, on calibre un écran Dell U2711, 27 pouces à dalle IPS large gamut. Mais tout écran à gamut standard et avec une dalle TN peut être parfaitement calibré. Les résultats seront évidemment dépendants de la qualité de l’écran. N’espérez pas transformer un écran bas de gamme en écran photo.

Pourquoi calibrer son écran ?

Vos photos imprimées n’ont pas le même rendu qu’à l’écran ? Ce que vous voyez sur l’écran de votre appareil photo diffère de ce que vous voyez sur l’écran de votre ordinateur ? En photographie argentique, la gestion de la couleur est réservée aux professionnels : les pros du labo argentique qui développent eux même leurs photos dans leur chambre noire, ou les laboratoires professionnels.

Il suffit de choisir le film qui vous satisfait et le reste se fait au labo. Certains photographes calibrent leur écran « à l’œil ». Ils observent une photo, changent quelques réglages sur l’écran et considèrent que ce sera bon pour les autres photos. En calibrant un écran avec un simple logiciel sans sonde, la calibration se fait sur des couleurs « théoriquement » affichées à l’écran.

La calibration est incomplète et souvent fausse. Calibrer un écran avec une sonde vous permet de mesurer la couleur réellement affichée à l’écran, couleur par couleur. La sonde de calibration est un instrument placé sur votre écran qui va mesurer une suite d’échantillons colorés et bâtir un profil de correction adapté à votre écran, et non générique.

Grâce au calibrage, l’écran affiche un rendu fidèle des couleurs et de la luminosité des images. En effet, pour que les couleurs soient bien rendues ailleurs, la première étape est déjà qu’elles soient bien rendues chez vous, c’est-à-dire que votre développement RAW s’effectue sur un écran qui rend bien les couleurs. Ce ne sera jamais le cas par défaut. Pour ça, il va falloir calibrer votre écran.

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Important : Avant toute calibration, veillez à laisser allumer votre écran pendant environ 30 min afin que celui-ci se stabilise, en effet pendant les premières minutes, la teinte de votre écran peut changer. Veillez également à bien désactiver sur votre ordinateur tous les paramètres qui ajustent automatiquement la luminosité de votre écran, ils sont incompatibles avec le principe même de l’étalonnage.

Le processus de calibration avec i1 Display Pro

La sonde i1 Display Pro est livrée avec une offre logicielle complète; i1 Profiler. La figure 1 montre la sonde et son contrepoids qui fait office de dongle. X-Rite, a adopté le système d’activation de la licence de son logiciel grâce au dongle.

Après l’installation, le processus d’étalonnage se déroule en deux étapes: le profilage et la caractérisation. La première chose à faire est de réinitialiser votre écran par le menu OSD aux valeurs d’usine. Le lancement de l’application fait apparaitre l’écran d’accueil depuis lequel vous pouvez lancer les tâches.

Vous remarquerez qu’il existe deux options de mode utilisateur, on conseille d’activer le mode avancé afin d’accéder aux fonctions étendues que nous verrons plus loin. La sonde est connectée et est automatiquement détectée par le logiciel. Le logiciel est conçu pour étalonner des imprimantes, mais ce n’est pas l’objet de cet article. Ce qui nous intéresse dans un premier temps, c’est la caractérisation dans le menu affichage à gauche.

La fenêtre suivante donne accès aux paramètres de l’écran. Si vous possédez plusieurs écrans, ceux-ci apparaîtront distinctement. Vous devez sélectionner celui que vous calibrez en cliquant sur l’icône correspondante et sélectionner le type de dalle dans la liste déroulante sous l’icône si le choix par défaut n’est pas correct.

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En suivant l’ordre de réglage, nous arrivons au choix du Point blanc, exprimé en degré Kelvin. Une liste nous propose plusieurs choix basés sur des illuminants cibles (D50, D55, D65 et D75) ou natif (température de couleur de l’écran) ou encore basés sur d’autres valeurs comme le montre la figure 6. On choisit une valeur standard correspondant à la lumière du jour soit 6500K (D65).

Remarque: L’option Mesurer permet l’adaptation de la température de l’écran par rapport aux conditions de luminosité de votre pièce. Si l’on combine cette mesure à la mesure automatique de la lumière ambiante pour la correction du profil en temps réel (figure 9), nous disposons là d’une véritable innovation.

Le troisième paramètre est la Luminosité, exprimée en candelas par unité de surface. La figure 7 présente la liste des valeurs cibles. Encore une fois, il est possible de personnaliser la valeur que l’on souhaite, ou confier le choix de la valeur par la mesure de la lumière ambiante. Afin d’éviter d’avoir un écran trop lumineux, une valeur standard de 120 CD/m² semble être suffisante. Il est possible de descendre à 100 voire 80 CD/m² si l’on imprime à domicile.

Le paramètre suivant à régler est le Contraste. Le logiciel propose plusieurs options. En général, le contraste natif est un bon choix. Toutefois, si vous souhaitez harmoniser plusieurs écrans, il est possible de personnaliser la valeur en retenant la plus faible des deux. Toutefois, si la qualité des écrans est différente, cette méthode nuirait au meilleur des deux.

Le Flare correct permet de mesurer la lumière parasite et la corriger en conséquence. Contrôle actif de l’éclairage ambiant n’est pas nécessaire si les conditions d’éclairage sont stables. Le principe de cet outil est simple. Le paramètre gamma sera évidemment laissé à sa valeur par défaut et il est rarement utile de modifier sa valeur sauf si vous travaillez sur une chaine graphique où tous les composants sont à un gamma de 1.8 ou si votre écran ne tolère pas le réglage de 2.2.

En règle générale, on laisse cette valeur par défaut. C’est d’ailleurs la valeur retenue pour l’encodage des espaces standards SRGB et Adobe RGB 98. La prochaine étape consiste à définir le jeu de patch qui va servir à la caractérisation de l’écran. Plus le jeu est important, plus le calibrage sera précis, mais plus le processus sera long.

Le logiciel permet d’ajouter des jeux de patch supplémentaires issus du Pantone Color Manager que l’on trouvera dans le bundle du fabricant. Pour vos usages personnels, ces patchs ne sont pas indispensables. Le choix du jeu de patchs se fera en fonction de votre dalle. Le logiciel va déterminer la « signature colorimétrique » de l’écran dans son contexte défini précédemment, en envoyant à l’écran une série de patchs couleur prédéterminés qui seront mesurés par la sonde et ainsi relever les corrections nécessaires par couleur qui seront consignées dans un fichier.

Réglages manuels et automatiques

L’avant-dernière étape mérite toute votre attention. ADC est une fonction qui va régler votre écran à votre place afin de tendre vers les valeurs cibles que vous avez prédéfinies précédemment (120 CD/m² et contraste natif). Par réglage, nous entendons que le logiciel va intervenir sur le réglage physique de vos curseurs luminosité et contraste et gains RVB. Cette technologie fonctionne plutôt bien avec les écrans dits arts graphiques.

Il semblerait qu’avec le Dell, cette fonction ne soit pas très efficace et donne des résultats aléatoires. C’est le premier piège à éviter. En effet, une fois la mesure lancée, vous serez invité à intervenir sur le curseur luminosité. Une jauge apparaitra et vous guidera jusqu’à l’obtention de la valeur cible (figure 12). Il n’est pas nécessaire d’intervenir sur le curseur contraste puisque vous avez choisi contraste natif c’est-à-dire celui préréglé.

C’est là qu’il est important de comprendre l’intérêt de remettre l’écran avec les valeurs de réglage d’usine. Positionnez la sonde sur le centre de l’écran, veillez à ce que celle-ci soit bien à plat puis cliquez sur « Démarrer la mesure ». Si vous avez désactivé le contrôle automatique de l’écran (ADC), vous serez invité à régler manuellement les curseurs luminosité et contraste à partir de l’OSD.

Sur l’écran suivant, nous renommons notre profil, nous créons et enregistrons le profil au sein du système. En effet, nous avons coché la case qui indique que le profil est installé dans le système automatiquement par le logiciel. Un rappel de caractérisation est paramétrable depuis cet écran.

Enfin, détail important, vous remarquerez, en bas à droite deux fonctions : «Charger la procédure» et «Enregistrer la procédure» (figure 13). Le logiciel vous permet d’enregistrer toute la procédure d’étalonnage que vous venez de faire dans un fichier .dwxf. Vous pouvez recharger la procédure et réenregistrer le profil dans le système, en, évitant ainsi une nouvelle calibration.

Test d'uniformité et suivi de qualité

À partir de cet écran, sélectionnez le moniteur pour lequel vous testez le profil. Nous baserons ce test à partir de la X-Rite Colorchecker Classic. Cette version professionnelle tient ces promesses avec un bilan complet. La figure 16 illustre le résultat avec une représentation d’une palette 24 patchs dont chaque patch couleur est divisé en deux parties : la partie supérieure représente la couleur approchée obtenue par l’écran et la partie inférieure celle de référence. La partie gauche de l’écran résume les écarts, exprimés en DeltaE qui séparent les couleurs mesurées aux couleurs idéales.

Ainsi, grâce à un seuil qui est déterminé par l’indice DeltaE3, valeur de référence, le rapport d’assurance qualité accepte ou refuse la mesure. La figure 16 vous donne un aperçu du résultat que l’on peut obtenir avec un DELL et cette sonde. Je tiens à souligner qu’un delta moyen de 0.65 et un delta max de 1.66 sont exceptionnels en regard du prix de l’écran (620 euros) et de la sonde (190 euros chez Graphic Réseau).

À l’issu de l’étalonnage, l’utilisateur accède au suivi de tendance qualité dans le temps sous la forme d’une courbe à point, d’un aperçu avant/après afin d’évaluer dans quelle gamme de couleurs les corrections ont été les plus importantes, et le comble du raffinement, d’un graphique 3D interactif représentant le profil ICC dans l’espace couleur de référence LAB.

La dernière partie de l’article est consacrée au test d’uniformité de luminosité de la dalle. Ce test permet de mesurer le point blanc et la luminosité de l’écran sur 9 zones. Avec les dalles de type TN, vous allez vite comprendre l’ampleur du problème. Placer la sonde sur chaque zone prédéfinie par le logiciel, puis laissez vous guider.

À l’issue de cette mesure, le résultat obtenu s’affiche sous la forme d’une matrice de patchs avec les différentes valeurs mesurées en luminosité / point blanc et l’écart de luminosité / point blanc de chacune des zones par rapport au centre. Nous écrivons cela sous toute réserve, car nous n’avons pas trouvé d’information claire à ce sujet, peut-être s’agit-il d’un écart entre le centre et un bord. La figure 19 illustre ce résultat. L’onglet supérieur permet de basculer de luminosité à point blanc.

Conseils supplémentaires

  • Ne lancez pas une calibration alors que vous venez d’allumer votre écran.
  • Il est possible de calibrer plusieurs écrans avec une seule sonde.
  • Faites une nouvelle calibration complète si vous changez la carte graphique de votre ordinateur, celle-ci a un fort impact sur le rendu final.
  • Les écrans de portables sont souvent difficiles à calibrer car leurs dalles sont de qualité variables.
  • Attention aux réglages avancés tel que le réglage Night Shift sur iPad.
  • Quand vous lancez la calibration peu importe la position de l’écran.
  • Une fois que vous utilisez votre écran, laissez-le le plus droit possible face à vous (idéalement à 90° par rapport à votre axe de vision).

Les espaces de couleur

L’espace RVB - Rouge, Vert, Bleu - ou RGB en anglais est un format de codage des couleurs issues d’une source lumineuse en synthèse additive. Rouge, vert et bleu sont les couleurs primaires du RVB. L’addition (d’où le terme synthèse additive) du rouge, du vert et du bleu donne du blanc. Il est facile de tester cet espace en utilisant des torches de couleur. Le modèle RVB est capable de reproduire toutes les couleurs du spectre visible par l’œil humain. Cependant, un appareil photo ou un écran ne peuvent restituer qu’un sous-ensemble de ce modèle.

L’espace sRVB est un espace proposé par HP et Microsoft en 1996. L’espace Adobe RGB est un espace proposé par Adobe en 1998. C’est un espace de couleur plus large que l’espace RVB et plus adapté lors des impressions. Le modèle RVB est un modèle de couleurs lumineuses. Il ne peut donc pas s’appliquer pour des imprimantes qui utilisent de l’encre et non de la lumière. L’objectif est de reproduire un large spectre de couleurs en synthèse soustractive.

Espace de couleur Description Utilisation
sRVB Espace de couleur standard développé par HP et Microsoft. Adapté pour une utilisation générale et le web.
Adobe RGB Espace de couleur plus large développé par Adobe. Recommandé pour l'impression professionnelle et la retouche photo.

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