Le choix d’un fusil est une décision importante qui peut considérablement influencer nos journées de chasse. Parmi les différentes options disponibles, le fusil semi-automatique suscite souvent des débats passionnés entre chasseurs.
Avant tout, clarifions ce qu’est exactement un fusil semi-automatique. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne s’agit pas d’une arme entièrement automatique. Un fusil semi-automatique permet de tirer une seule cartouche à chaque pression sur la détente. Sa particularité ? Il utilise l’énergie du tir (gaz ou recul) pour éjecter automatiquement la douille vide et chambrer une nouvelle cartouche.
L’atout majeur du semi-automatique est sa capacité à enchaîner trois tirs sans manipulation supplémentaire. En battue au sanglier par exemple, cette caractéristique peut s’avérer précieuse quand plusieurs animaux traversent rapidement la ligne. En palombière, quand un vol passe, le troisième coup fait souvent la différence.
Les mécanismes des fusils semi-automatiques, particulièrement ceux fonctionnant par emprunt de gaz, absorbent naturellement une partie du recul. Cette caractéristique rend le tir plus confortable, surtout lors des longues journées de chasse où l’épaule peut vite souffrir. Pour les chasseurs de petit gabarit ou ceux sensibles au recul, c’est un argument de poids.
La plupart des semi-automatiques modernes sont équipés de chokes interchangeables, permettant d’adapter la dispersion des plombs selon le type de chasse. Cette flexibilité en fait des armes polyvalentes, capables de passer de la battue au petit gibier ou à la chasse au gibier d’eau sans compromis majeur.
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Si les modèles haut de gamme peuvent atteindre des sommets, il existe d’excellents semi-automatiques à des prix très abordables. Des marques comme Franchi, Hatsan ou Ata proposent des modèles à partir de 500-600€, soit un budget comparable à celui d’un superposé d’entrée de gamme, mais avec les avantages supplémentaires du semi-automatique.
La principale critique adressée aux semi-automatiques concerne leur fiabilité. Avec plus de pièces mobiles qu’un superposé ou un juxtaposé, ils sont théoriquement plus susceptibles de connaître des dysfonctionnements. Cette réputation, héritée des anciens modèles, mérite toutefois d’être nuancée. Les semi-automatiques modernes de qualité sont extrêmement fiables, à condition d’être correctement entretenus.
Un nettoyage régulier et minutieux est indispensable, particulièrement après des journées de chasse dans des conditions humides ou poussiéreuses. Certains modèles de semi-automatiques, surtout ceux fonctionnant par recul, peuvent se montrer capricieux avec les munitions légères. En début de saison ou pour l’entraînement, il faut parfois utiliser des cartouches plus puissantes pour garantir un fonctionnement optimal du mécanisme. Ce problème est toutefois moins marqué sur les semi-automatiques fonctionnant par emprunt de gaz, généralement plus tolérants vis-à-vis des munitions diverses.
Si de nombreux modèles haut de gamme sont aujourd’hui allégés grâce à l’utilisation d’alliages ou de polymères, les semi-automatiques restent en moyenne légèrement plus lourds que leurs équivalents superposés ou juxtaposés. Ce poids supplémentaire peut se faire sentir lors des longues marches, particulièrement pour la chasse à la bécasse ou au petit gibier où le chasseur parcourt plusieurs kilomètres dans la journée.
Il faut bien l’admettre, le semi-automatique souffre encore parfois d’une image moins « noble » que les fusils traditionnels. Dans certains cercles de chasse attachés aux traditions, sortir un semi-automatique peut susciter quelques regards condescendants. Cette perception tend néanmoins à évoluer, notamment grâce aux modèles haut de gamme qui rivalisent désormais avec les plus beaux superposés en termes de finition et d’esthétique.
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Sur les fusils semi-automatiques modernes, deux technologies s’opposent. On retrouve d’un côté les armes utilisant les gaz générés par la combustion de la poudre pour fonctionner : à emprunt de gaz, et d’un autre les fusils dont seul le recul met en fonctionnement le mécanisme : à inertie.
Imaginé, le fonctionnement des armes à inertie est plutôt simple : imaginez frapper violemment à l’aide d’une batte un ballon de football ou basket en cuir. Avant même d’entrer en mouvement, celui-ci va se déformer. Il va, dans un premier temps, absorber l’énergie avant de la restituer. Lorsque l’amorce est percutée, la poudre s’embrase et expulse bourre et plombs, cette action crée une énergie dans le boîtier de culasse qui va compresser le ressort de celle-ci, libérant la tête rotative. La culasse se déplace ensuite vers l’arrière compressant un second ressort logé dans la crosse. La cartouche tirée est expulsée et une nouvelle monte du magasin. Enfin, les ressorts se détendent, refermant la culasse et faisant tourner sa tête, le percuteur est réarmé, l’arme prête à faire feu.
Les fusils de chasse à inertie dispose d’une mécanique nettement plus simple que les armes à emprunt de gaz. Le nombre de pièce est réduit, ils sont donc, de ce fait, généralement plus légers. Autre avantage, ils sont faciles à démonter et nettoyer. Parce que les frottements entre les pièces sont réduits au maximum et qu’aucun piston n’est nécessaire au fonctionnement de l’arme, les fusils à inertie ne nécessite pas un entretien très approfondi. C’est pourquoi ils sont souvent le choix privilégié des chasseurs de migrateurs, parfois à tort, vous allez comprendre pourquoi plus bas.
Parce qu’ils sont plus légers et à cause du principe même de fonctionnement, les fusils semi-automatique à inertie sont plus dur avec le tireur, le recul est supérieur à une arme à emprunt de gaz. Le mécanisme ne permet pas non plus de s’adapter à la charge des munitions tirées. Les armes à inertie sont donc moins tolérantes et peuvent faillir lors du tir de petite charge. Ceci s’explique par le fait que l’énergie dégagée n’est pas suffisante pour faire fonctionner le mécanisme.
Les armes à inertie n’apprécient pas les excédents de poids. Ajouter une lunette par exemple, n’est pas très recommandée.
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Les fusils à emprunt de gaz sont nettement plus complexes. Comme leur nom l’indique, ceux-ci utilisent les gaz produits lorsque la cartouche est tirée. A l’inverse des fusils à inertie, dont la culasse est totalement libre de mouvement, celle des armes à emprunt de gaz est reliée à un piston. Ce piston prend place autour du tube magasin, s’en servant comme guide. Lorsque la cartouche est percutée, la poudre s’enflamme. Cette combustion provoque une accumulation de gaz dans la chambre du fusil. Ces gaz sont alors transférés vers le piston, l’excédent est expulsé. Le piston effectue un mouvement vers l’arrière, entrainant la culasse. La douille est éjectée, une nouvelle monte dans la chambre, les ressorts se détendent pour réarmer le mécanisme.
Les fusils semi-automatique à emprunt de gaz ont l’énorme avantage de « tout avaler ». Peu importe la charge de la munition, le mécanisme s’adaptera et fonctionnera sans rechigner. En revanche, à l’instar des systèmes à inertie, les armes à emprunt de gaz ont besoin de nettement plus d’attention. Les pièces mécaniques étant reliées les unes aux autres, elles ont un besoin vital d’une fluidité parfaite.
L’évacuation des excédents de gaz, dès la chambre sur les nouveaux Remington VersaMax V3 par exemple, joue un rôle primordial dans l’absorption du recul. D’une manière générale, sans technologie particulière pour lutter contre le recul, une arme à emprunt de gaz sera plus douce à l’épaule qu’un fusil à inertie. Notamment grâce à son poids également supérieur dû à l’utilisation de davantage de composants.
Caractéristique | Calibre 12 | Calibre 20 |
---|---|---|
Puissance | Élevée, adapté à divers gibiers | Moins puissant, adapté au petit gibier |
Recul | Plus prononcé | Plus doux |
Maniabilité | Moins maniable | Plus maniable |
Lors de votre prochain achat d’un fusil semi-automatique, prenez en considération l’utilisation que vous en aurez. Celle-ci vous permettra de déterminer vos besoins. Gardez cependant en mémoire que peu importe le mécanisme choisi, pour que l’arme vous apporte du succès, il faut avant tout que vous soyez en confiance avec celle-ci, qu’elle vous tombe correctement.
Une fois votre nouveau fusil semi-automatique entre les mains, n’hésitez pas à passer par l’étape du ciblage qui vous permettra de mieux appréhender son comportement.
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