Les lunettes sont un accessoire incontournable de la pratique du tir à longue distance dans le cadre des compétitions organisées par les instances nationales ou internationales, mis à part les disciplines de tir exclusivement réservées aux fusils équipés d'instruments de visée mécaniques. Cet article sera principalement consacré à une utilisation sportive des optiques de tir, leur emploi professionnel étant un sujet tout aussi vaste et qui ne peut être correctement exposé ici. Il n'en demeure pas moins qu'un grand nombre de caractéristiques restent commun au monde sportif comme professionnel.
La consultation du moindre site marchant en ligne, la visite d'une armurerie un tant soit peu spécialisée, ou la lecture des catalogues donnent une indication rapide de l'immense choix de lunettes de visée proposé à l'amateur de tir à longue distance. Le débutant peut être rapidement perdu, voir rebuté, devant tant de variété, surtout s'il est peu ou mal conseillé. Comment s'y retrouver entre toutes ces marques, ces caractéristiques, ces réticules et accessoires ?
En matière de choix d'optique, il n'est pourtant qu'une constante : la qualité se paie ! Reste à trouver le juste milieu entre le contenu de votre porte-monnaie, les caractéristiques de votre future lunette nécessaires à la discipline voulant être pratiquée, et la qualité de l'optique choisie. Cruel dilemme dont nous allons essayer ici d'apporter quelques lumières…
Rappelons rapidement que les lunettes sont référencées par une suite de chiffres, plus ou moins ésotériques pour le néophyte. Ainsi 10x40 signifie qu'il s'agit d'un modèle avec un grossissement fixe de 10 fois et d'un diamètre d'objectif, ou lentille frontale, de 40 mm. Une 3,5-15x56 indique une optique à grossissement variable de 3,5 à 15 fois avec un diamètre d'objectif de 56 mm.
Critère important, qui caractérise aussi le classement de la gamme de lunette : le diamètre du corps de celle-ci. Il s'agit de la partie cylindrique qui renferme, entre-autre, un second tube contenant le réticule et son mécanisme de déplacement. L'augmentation constante de ce diamètre est passée avec les années de 1 pouce (25,4 mm) à 30 mm, puis 34 mm, pour atteindre aujourd’hui jusqu'à 35 ou 40 mm.
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Un des arguments justifiant ces dimensions plus importantes serait de permettre l’accroissement de la transmission de la lumière au travers de lentilles dont la surface est plus grande. Si cet avantage reste à démontrer en pratique, l'augmentation de la distance entre le corps de la lunette et le tube intérieur permet normalement de disposer d'une plage de réglage majorée. Si le tireur envisage de participer à des compétitions où les cibles sont disposées à plus de 1 000 mètres, cet aspect est à prendre particulièrement en compte.
La marque de la lunette est un critère permettant de situer globalement la hiérarchie de celle-ci dans l'échelle de la qualité, tant mécanique qu'optique. Il convient évidemment de nuancer immédiatement ce propos : chaque fabricant dispose en général de plusieurs gammes de lunettes dont les performances sont directement liées à leur prix de vente. Théoriquement plus c'est cher, et mieux c'est. Cependant chacun est libre de penser qu'une lunette acquise neuve à vil prix a des performances similaires à celles d’autres marques dix à trente fois plus coûteuses.
La localisation géographique de l'usine de fabrication, et/ou de montage, donne déjà une bonne indication de ce que l'on peut attendre des résultats. En bas de l'échelle, nous trouvons donc toutes les fabrications asiatiques, dont les prix très alléchants ne doivent pas masquer les carences de ces produits. Au départ essentiellement destinées aux pratiquants de l'Airsoft, les caractéristiques sur le papier de ces lunettes trouvent rapidement leurs limites sur le terrain. Un diamètre d'objectif ou de corps de lunette n'est pas un critère comparatif suffisant. De même qu'un fort grossissement n'est aucun cas un gage de qualité.
Porter son choix sur une lunette vendue à mois de 100 €, frais de port compris, sur les sites en ligne bien connus, peut s'avérer être très rapidement décevant : impossibilité d'effectuer un réglage correct, de déverrouiller les vis des tambours de hausse et de direction, réticule fantaisiste, désaligné, valeur du clic improbable, absence de répétabilité des réglages, mise au point de l'image irréalisable, contraste et définition déficients, image « laiteuse », notamment sur les plages extrêmes de grossissement, etc. Passons sur les tambours qui tournent dans le vide, sur les colliers, livrés bien sûr gracieusement avec la lunette, en alliage d’aluminium incertain, plus ou moins décentrés et assurant à terme des pas de vis de blocage plus ou moins foirés…
Il peut évidemment exister des exceptions, qui demandent cependant à être soumises à l’épreuve du temps… et du terrain ! Même dans le cadre d'une utilisation exclusivement sportive, les lunettes sont soumises à un régime difficile. L'essentiel des compétitions de tir à longue distance se déroulant en plein air, le tireur comme le matériel est soumis aux aléas climatiques, et donc aux intempéries, comme au gel ou aux fortes chaleurs. Les calibres couramment usités pour le TLD ont un recul significativement plus important que celui du .22 LR, et à plus forte raison de l'Airsoft.
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Une lunette doit pouvoir supporter les affres de milliers de coups, que ce soit de petit calibre comme le .223 Remington, jusqu'aux .338 Lapua Magnum, sans compter les .408 CheyTac et autres .50 BMG. Les disciplines plus dynamiques, telles que le PRS ou le CSR, nécessitent en plus une manipulation parfois virile de l'arme et de son optique. Il ne me semble pas que les pratiquants habituels de ces compétitions soient de grands adeptes des productions asiatiques d'entrée de gamme…
Mais pour reprendre une expression à la mode : pas d'amalgame ! Toutes les productions asiatiques ne se valent pas, et certaines marques connues, et reconnues, n'hésitent pas à sous-traiter une partie de leur production en Chine, aux Philippines, ou en Thaïlande. Celle-ci ne concerne cependant que l'entrée de gamme, très rarement le milieu de gamme. Exception notoire : le Japon : les optiques nippones offrent un niveau de qualité très respectable. NIKON reste un des leaders mondiaux des objectifs photographiques, ses capacités à produire des lunettes correspondantes aux attentes d'un tireur à longue distance ne font pas doute.
Si la gamme Prostaff reste limitée au calibre .22 LR, les Monarch restent des optiques de milieux de gamme, dont on regrettera le faible débattement du tambour de hausse. Les lunettes MARCH, bien que commercialisées par une société britannique, sont exclusivement réalisées au Japon.
Une partie des fabricants d'optiques américains, mais aussi européens, sous-traite une part non négligeable de leur production, qu'il s'agisse de lunettes complètes ou de pièces telles que les corps ou les lentilles. C'est par exemple le cas de Vortex dont les lentilles sont produites aux Philippines, mais aussi de Nightforce au Japon, Bushnell en Chine. Dresser la liste exhaustive des sous-traitants asiatiques des fabricants réputés reste une gageure, certains restant très discret à ce sujet, ou ne voulant parfois tout simplement pas le reconnaître.
Les producteurs d'optiques de tir américains ont longtemps régné sans partage sur le marché des lunettes de tir à longue distance. Il est vrai que ces disciplines sont notablement plus pratiquées dans le monde anglo-saxon que sur le vieux continent européen. L’essor des compétitions de TLD avec optique date surtout du début des années 1970. Depuis elle ne s'est jamais démentie, bien au contraire, pour compter de plus en plus d'adeptes, notamment en France. Si pendant longtemps les lunettes d'origine européenne, germanique notamment, se cantonnaient au domaine de la chasse, il n'en est plus de même depuis une dizaine d'années.
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Leupold est un des leaders incontestés de ce marché. Leur production n'a eu de cesse d'évoluer et de s'adapter au milieu du tir sportif comme à celui des professionnels. Mais sa suprématie d'un temps est aujourd'hui disputée par de nouveaux venus, inconnus il y 20 ans. Citons Nightforce et US Optics, principaux concurrents américains, mais aussi le canadien Vortex qui fait depuis quelques années une arrivée remarquée sur ce marché. D'autres fabricants historiques US restent toujours dans la course, mais sans vraiment concurrencer les produits haut de gamme des trois marques citées, tel Bushnell, Burris, Tasco, Redfield. Leatherwood / Hi-Lux ne propose plus que des lunettes sous-traitées en Asie.
Les lunettes européennes, et notamment allemandes et autrichiennes, ont toujours été synonymes de qualité, et à juste raison ! Leur finition et le traitement des lentilles les placent d'emblée dans le peloton de tête. Cantonné longtemps au domaine de la chasse, à quelques exceptions prêt, les fabricants germaniques se sont de plus en plus intéressés au marché du tir professionnel, et par rebond à celui du tir sportif. Les performances de ces optiques et leur adaptation aux nouvelles demandes a entraîné un succès mérité, aussi bien de ce côté-ci de l'Atlantique, que sur le continent américain. Cependant la qualité se paie, ce qui les classe définitivement dans la gamme la plus élevée de prix. Il n'en demeure pas moi que la demande pour ces lunettes est tellement forte qu'il est parfois difficile d'acquérir le modèle souhaité : la rançon de la victoire sans doute… Que ce soit une Schmidt & Bender, ou une Hensold, Steiner, Khales, Swarowski, il est bien difficile de se tromper.
Concernant les réglages, en fait le déplacement du tube interne contenant le réticule situé à l'intérieur du corps de la lunette, il existe deux grandes familles : celles des minutes d'angles (MDA en français, MOA pour Minute Of Angle en anglais), et celles des millièmes (symbole ).
La question de savoir si IOR est une valeur sûre dans le domaine des lunettes de tir suscite des débats. Certains utilisateurs louent la luminosité et la qualité optique de ces lunettes, les comparant favorablement à des marques comme Leupold et Nightforce. D'autres, en revanche, signalent des problèmes de qualité, tels que la présence de poussière à l'intérieur de la lunette ou des problèmes de parallaxe.
Il semble que la gamme IOR soit divisée en deux catégories : les modèles militaires, avec des grossissements fixes, qui sont généralement considérés comme fiables, et les modèles civils, avec des grossissements variables, qui peuvent présenter des problèmes. Il est donc important de se renseigner et de prendre en compte les avis des utilisateurs avant de faire son choix.
Certains témoignages indiquent que des problèmes ont été rencontrés avec des lunettes IOR neuves, nécessitant le recours à la garantie. BGM, un distributeur, aurait même cessé de vendre les produits IOR en raison de problèmes récurrents. Cependant, d'autres utilisateurs affirment n'avoir rencontré aucun problème avec leurs lunettes IOR, même après plusieurs milliers de tirs.
Il est également important de noter que la qualité des lentilles européennes, comme celles utilisées par IOR, est souvent considérée comme supérieure à celle des lentilles américaines (qui sont en réalité souvent fabriquées au Japon ou dans d'autres pays asiatiques).
Marque | Origine | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
IOR | Roumanie | Bonne luminosité, qualité optique (selon certains) | Problèmes de qualité potentiels, fiabilité variable |
Leupold | États-Unis | Marque reconnue, service après-vente efficace | Moins performant en termes de luminosité (selon certains) |
Nightforce | États-Unis (verres japonais) | Bonne qualité générale | Verres potentiellement sous-traités en Asie du Sud-Est |
Schmidt & Bender | Allemagne | Excellente qualité optique et mécanique | Prix élevé |
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