Le principe du "Fusil de Tchekhov" est un concept narratif essentiel, formulé par le dramaturge russe Anton Tchekhov. Il stipule que chaque élément introduit dans une œuvre de fiction doit avoir une raison d'être et être utilisé ultérieurement dans l'histoire. Autrement dit, si un fusil est accroché au mur dans une scène, il doit absolument être utilisé avant la fin de l'histoire.
La règle du Fusil de Tchekhov proviendrait du grand dramaturge Anton Tchekhov. Cette réplique est tirée de la lettre écrite par Anton Tchekhov à son frère en 1889, dans laquelle il parle du principe de l'économie de moyens dans la littérature. Il ne faut pas montrer sur la scène un fusil si personne n'a l'intention de s'en servir.
Voici ce qu’il a écrit :
« Supprimez tout ce qui n’est pas pertinent dans l’histoire. Si dans le premier acte vous dites qu’il y a un fusil accroché au mur, alors il faut absolument qu’un coup de feu soit tiré avec au second ou au troisième acte.
Ce dramaturge et écrivain russe, par ses lettres et ses observations incisives sur le théâtre et la prose, a énoncé un principe narratif qui porte son nom : si un fusil est accroché au mur dans une scène, il faut s’attendre à ce qu’il soit utilisé plus tard dans l’histoire.
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L'application du fusil de Tchekhov transcende les frontières de la littérature pour s’inviter dans diverses formes de narration.
Considérez le cinéma avec l’exemple de Shaun of the Dead, où un objet apparemment anodin introduit en début d’intrigue revêt une importance capitale à mesure que l’histoire progresse. Par exemple, dans Le 5e élément de Luc Besson, Zorg présente une nouvelle arme aux mangalores et on se doute qu’elle sera utilisée plus tard. Dans la suite du récit, miracle! Dans le film Deadpool de Tim Miller, Deadpool passe un temps fou à rassembler des armes pour finalement les oublier dans la voiture de Dopinder.
Dans le domaine de la littérature jeunesse, la série Harry Potter offre une illustration magistrale de la technique de préfiguration. Christelle Dabos, dans son roman ‘Les Disparus du Clairdelune’, offre un exemple édifiant de l’utilisation du principe fusil tchekhovien. Les objets et les personnages introduits, à l’instar d’Ophélie, ne sont jamais fortuits. Chaque élément narratif est tissé avec soin, garantissant que son introduction trouve écho dans les développements ultérieurs.
La série télévisée Lost, quant à elle, manipule avec brio la préfiguration, tissant un réseau complexe de fils narratifs où chaque indice préalable, chaque allusion anticipée, se révèle être un segment du puzzle final.
Par extension, la règle du Fusil de Tchekhov ressemble au Foreshadowing. La préfiguration, ainsi définie par Tchekhov, est un type de signalement précoce, une manière pour l’écrivain de tracer de fines allées dans le jardin de l’intrigue, allées que le lecteur empruntera plus tard, souvent avec étonnement, lorsqu’il découvrira que les indices disséminés étaient des balises éclairant le chemin vers le dénouement.
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Prenez le concept de préparation et paiement : une promesse implicite est faite dès lors qu’un élément est introduit dans le récit.
Les adeptes du hareng rouge, procédé dramaturgique consistant à induire le public en erreur, voient dans le fusil de Tchekhov une contrainte qui entrave leur liberté créative.
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