Des fouilles réalisées au dix-neuvième siècle, notamment par le docteur Félix Planat, et des études réalisées sur le site du grün de Chignore ont établi la présence d’habitats importants et fortifiés en ce lieu depuis les temps les plus reculés.
Une « Note archéologique sur le grün de Chignore » publiée en 1874 fait état de « pierres-autels » dont la plus célèbre est la « Pierre-de-l’Homme ».
Le site de la Motte, si l’on se réfère à la relation de nom qui existe avec l’ancien cimetière, ne peut manquer sur le terrain d’avoir par nature, un intérêt stratégique important.
Ce lieu serait le promontoire naturel non encore aplani et aménagé à l’époque sur lequel s’élèvera plus tard le nouveau Vollore.
Ce saillant est en effet traversé, déjà au 1er siècle, par la voie romaine qui, venant de Rongeron, se dirige vers Chignore et prendra nom plus tard dans la traversée de Vollore de rue de la Chaussade.
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Plusieurs raisons incitent à croire que la forteresse se situait à l’extrémité du promontoire ; elle contrôlait à la fois une région de plaine au sud-ouest et le débouché de la voie romaine au Nord.
Ainsi, elle aurait été avantageusement édifiée sur un socle important de rochers qui dominaient la future place de l’église.
La forteresse a disparu depuis longtemps sans livrer tous ses secrets.
L’existence de la forteresse est confirmée par le récit que fait Grégoire de Tours du siège de Vollore en 532.
Ce récit a été mentionné par l’Abbé Guélon et par Ambroise Tardieu (Grand Dictionnaire Historique du Puy de Dôme).
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L’auteur fait état d’une église dont l’origine remonterait à l’évangélisation de l’Auvergne par Saint Austremoine.
Au départ de toute recherche on se pose beaucoup de questions qui en appellent d’autres.
Telle une enquête policière, la recherche nécessite beaucoup de temps, de patience, de chance et d’intuition pour remonter avec succès dans le passé.
Pour ce faire, les chercheurs passionnés par l’histoire du Vieux Vollore ont encore de belles espérances devant eux.
Citons l’abbé P.F. Guélon (Vollore et ses environs) : « D’après les recherches les plus récentes et les témoignages les plus autorisés, voici les lieux où l’on en trouve des traces plus ou moins conservées, sur le territoire de Vollore.
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En prenant pour point de départ la Dore que cette voie traversait à Taragnat, on la suit à Lorille, au Douairier, à Rongeron, à Bonnevie.
Elle traverse Vollore par la rue de la Chaussade ; de là elle se dirige vers le nord-est, remonte vers Chossière, puis à Montbartoux.
En faisant des fouilles dans les prés sur un chemin abandonné, et entre les deux villages, on trouve des substructions qui ne sont autres que celles de la voie stratégique.
De Montbartoux, elle se dirige vers le côté nord de Chignore par Aiguebonne.
Au lieu dit des Vernerettes, on voit une espèce de chaussée ayant à peine 12 pieds.
Quoique coupée et détruite en plusieurs endroits, elle offre çà et là un stratumen composé de pierres tantôt plates et posées de champ ou inclinées, tantôt cubiques et polygonales mais irrégulières, et étroitement tassées simplement sur un lit de gros sable, plus ou moins friable, qui forme le sous-sol.
Plus haut, il n’est pas douteux qu’on a dû exécuter plusieurs tranchées au milieu des blocs de rochers avant d’atteindre les hauts plateaux d’Aiguebonne.
La simple inspection des lieux l’indique clairement.
Deux autres voies, partant de Vollore et contournant la montagne de Chignore, sont regardées dans le pays comme très anciennes.
L’une, au midi, aurait passé à La Croix du Fraisse, à La Croix Blanche, entre La Goutte et Pogniat, au Triouilier, au Poyet du Milieu, à Retru, à Trinquart, près Bournier, entre les deux Terrias, à Chanet, de là à Noirétable.
C’est peut-être la voie la plus ancienne, la voie gauloise.
L’autre rejoignait la voie stratégique, à 1200 mètres environ de Vollore vers le nord et à quelques centaines de mètres au-dessous de Chossière, pour se diriger vers le ruisseau de Buisson, Vaulx, Frissonnet, Rambaud, Lignières, Cornillon, Beqon, les bois de Lafaye et Verrière.
A Vollore se trouve encore un témoin du passage de la voie romaine : une colonne milliaire.
A la sortie du bourg au lieu dit “La Croix de Saint Roch” on peut voir une copie de cette borne dont l’original a été détruit en 1793.
Cette colonne comporte un fût d’une seule pièce, en granit, de quatre mètres de hauteur, élevé sur cinq gradins avec aux trois quarts de sa hauteur un vaste écusson sur lequel est gravée une inscription.
Cette borne remplissait, selon certains historiens, le double rôle de milliaire et de borne limite entre les régions Aquitaine et Lyonnaise.
En effet Vollore est bâti sinon sur la limite même des Arvernes et des Ségusiaves, du moins à très peu de distance.
Cette limite fut maintenue lors de la division de la Gaule par Auguste, et plus tard lors de la division des provinces au XIVe et XVesiècles (cf. SI. F. B. DESIG.
Ce monument qui avait traversé dix-sept siècles sans dommage fut mis en pièces pendant la Révolution, les révolutionnaires l’ayant confondu avec un symbole religieux.
Vollore, grâce à sa position entre Clermont et Feurs, était une place importante sous le règne des premiers rois Francs.
A l’époque mérovingienne elle aurait possédé un établissement monétaire.
La revue Numismatique de 1846 fait état d’un « tiers de sol d’or » qui porte d’un côté une tête tournée à droite avec la légende : Volorio vico (Vollore bourg) et au revers, dans le champ, les deux initiales : A.R. du mot Arvernis et, autour, le nom du monétaire Ebroaldus Mo.
Selon Grégoire de Tours, la forteresse de Vollore était réputée imprenable.
En 532 Thierry, fils de Clovis, qui a été spolié dans ses biens par son frère Childebert, engage une lutte sans merci pour récupérer des héritages, au demeurant l’Auvergne reçue en partage.
Il assiège en vain Clermont ; ses hordes pillent et saccagent la plaine, incendient le château et l’église de Thiers ; la place de Vollore ne tarde pas à subir leurs assauts, mais la forteresse bien défendue résiste.
Procule a déjà sur la conscience la révolte contre son évêque auquel il a soustrait les biens de son église cathédrale; il s’est réfugié dans la forteresse de Vollore réputée imprenable, mais ce n’est que pour mieux la livrer.
Le serviteur de Procule n’aurait-il pas tout simplement et discrètement dégagé une des galeries souterraines peu ou pas défendue parce que secrète, joignant la citadelle à l’extérieur et à l’église ?
Par ce moyen, il était aisé d’introduire l’ennemi dans la place et à Procule de gagner l’église dont nous connaissons l’existence au VIe siècle grâce à cet événement.
Nul doute que le réseau souterrain, toujours existant, a pu avoir un rôle déterminant dans le drame relaté par Grégoire de Tours.
On peut toutefois supposer que démunis de forteresse, les habitants furent obligés de se retirer à plusieurs reprises dans la montagne.
On peut situer l’origine de la Seigneurie de Vollore avec Arbert de Vaullore dont on trouve trace en 1145.
Etienne de Thiers, seigneur de Maubec : né vers 1212 ; décès vers 1283 ; conjoint : Blanche de Vollore, nièce et filleule de Blanche de Vollore, prieure de Saint Thomas en Forez ; enfant : Margueritte de Thiers.
Par cette union, la seigneurie de Vollore passa dans la branche cadette de la maison de Thiers.
Louis de Thiers, seigneur de Montguerlhe et de Vollore, chevalier : né vers 1280 ; décès vers 1337 ; mariage en 1301 avec Isabeau Dalmas, demoiselle de Couzan ; enfants : N.
Selon l’abbé Guélon, Louis de Thiers, Seigneur de Vollore fut de tous les maîtres et possesseurs des Seigneuries de Vollore et de Montguerlhe, celui qui apporta les plus grandes améliorations à la terre de Vollore et se montra le plus libéral envers ses nombreux tenanciers.
Après un gouvernement de plus d’un tiers de siècle, il laissait à ses successeurs un fief important, des sujets heureux et contents, des vassaux amis, et une administration bien définie.
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