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Au XXIe siècle, la fusion de l’informatique et des télécommunications a engagé la révolution des réseaux.

Visuellement, l'atroce boîte entraîne l'adhésion immédiate des enfants, qui enchaînent les parties lorsque les adultes acceptent de leur laisser la place.

Le squelette (qu'il est utile de placer sur une chaise pour améliorer les surfaces de projections dans les chambres) possède une tête motorisée qui lui permet de faire apparaître un fantôme de façon aléatoire sur un des murs.

Le pistolet musical sert à éliminer les fantômes ou, tout au moins, comme dans un lasergame, à comptabiliser le nombre de tirs réussis.

On doit le « recharger » en appuyant sur un bouton tous les six tirs.

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Trois autres boutons, situés, eux, sur les phalanges du squelette, permettent de régler la difficulté en faisant varier la vitesse d’apparition des fantômes.

Fonctionnalités Clés du Jeu

  • Tête Motorisée: Permet l'apparition aléatoire de fantômes sur les murs.
  • Pistolet Musical: Sert à éliminer les fantômes et comptabilise les tirs réussis.
  • Rechargement: Nécessaire après six tirs.
  • Réglage de la Difficulté: Ajustable via les boutons sur les phalanges du squelette.

Bref : Chass’Fantômes est le jeu indispensable pour se débarrasser de ses enfants en les confinant de leur plein gré dans leur chambre.

Nous nous trouvons dans la même situation que Copernic, Galilée, Descartes et Newton lorsqu’ils déclenchent la révolution scientifique.

Comment imaginer alors le choc immense que cette émancipation de la raison allait produire jusqu’à renverser les pensées traditionnelles et les ordres anciens ?

Aujourd’hui, notre compréhension de la dynamique des réseaux est équivalente à celle de la vision du futur d’un naturaliste de l’Ancien Régime ou d’un ingénieur des mines de 1850.

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Nous venons d’un monde lent et déconnecté où chaque objet à des propriétés intrinsèques et les actions sur ces objets ont des résultats prévisibles.

Nous sommes désormais dans un monde rapide et connecté.

Ici, chaque objet relié au réseau devient le réseau lui-même et donc ses propriétés, sa nature, changent fondamentalement.

Chaque action n’est plus définie par sa cible, mais par ses relations, car désormais connectée, l’action se répercute, s’inverse, s’amplifie, se combine et mute sur le réseau entier.

La prévision mécanique est remplacée par un nuage de possibles surprenants et contradictoires.

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Le réseau, en grandissant, ne gagne pas seulement en taille, ses propriétés changent.

Chaque nouvelle connexion change le réseau.

Un réseau social d’amis peut devenir ainsi le vecteur d’un ultra-ciblage publicitaire puis un système de contrôle social et de manipulation de masse, puis, enfin, le socle de l’oppression numérique d’un gouvernement autoritaire.

En Europe, la vision du réseau est américaine.

Aux États-Unis, Internet, d’abord porté à ses origines par l’armée, devint la belle symbiose entre l’université et la créativité des sixties pour évoluer ensuite en une alliance entre de hardis entrepreneurs et l’industrie du renseignement pour proposer, en échange de données, de merveilleux services autant appréciés qu’indispensables.

Internet est devenu aujourd’hui l’extension informatique des États-Unis, pour une forme nouvelle de puissance : le cyber-empire.

Internet nous a d’abord été présenté comme une inversion du monde contemporain.

Sur Internet, aucune loi ne s’applique, aucun règne étatique n’affecte sa puissance libertaire… Sur Internet, les petites entreprises deviennent gigantesques à toute vitesse ; l’audace et la vision permettent de perdre des milliards et d’en gagner autant… De jeunes dieux en tee-shirt culbutent l’Ancien Monde.

Dans cette économie du troc, nous échangeons les services contre des données, qui permettent par la connaissance qu’elles apportent sur nous-mêmes et les autres d’orienter nos choix, et donc de restreindre notre liberté personnelle et collective.

En Mélanésie, lors de la Seconde Guerre mondiale, terres occupées successivement par les Japonais et les Américains, les Papous virent atterrir sur des pistes de fortune de grands oiseaux de métal déversant de leur ventre des biens extraordinaires.

Après le départ des armées, les indigènes construisirent de fausses cabines d’opérateurs radio et, par des micros sculptés dans le bois, demandaient le retour des dieux célestes.

Des pistes furent aménagées et, mimant le personnel au sol, les autochtones levaient les bras pour guider des appareils imaginaires.

Cette croyance et ces pratiques formèrent un culte qui perdura quelques décennies et fut appelé le culte du Cargo.

Nous pratiquons en Europe le culte du Cargo de l’Internet : nous faisons tout comme les Américains.

Nous avons les start-up, les jeunes diplômés, les fonds d’investissement et les encouragements publics… Et pourtant rien ne se passe comme là-bas.

Car quels sont nos géants numériques européens qui emportent tout sur leur passage ?

Il manquait à ces Océaniens la compréhension de la civilisation industrielle en guerre et dont ces dispositifs n’étaient que la manifestation.

Il nous manque la prise de conscience de l’incroyable appareil d’État qui soutient l’Internet américain et dont la monnaie illimitée est le dollar et la monnaie réelle les données.

Données qui sont recueillies désormais par une industrie du renseignement aux multiples extensions, associant mondes civil et militaire en une galaxie complexe, concurrentielle, disposant de moyens exceptionnels et donc, au final, malgré ses propres déficiences, redoutablement efficace.

Dans un monde informationnel, le prédateur est celui qui voit, la proie est celui qui est vu.

Dans un monde informationnel, la donnée est capitale, la donnée est le capital.

Jadis, le pouvoir était à l’investissement, aujourd’hui le pouvoir est au renseignement.

La guerre est l’état naturel sur le réseau puisque s’y affrontent des empires en mouvement.

On nous fait croire que c’est la paix.

Tel est notre étrange mélange d’illusion et de défaite en Europe.

Dans le même temps, les génies stratosphériques américains qui pilotent ces époustouflants opérateurs numériques globaux vivent dans un écosystème technique ultra-compétitif en accélération constante dont les capacités physiques doublent chaque année et les capacités logicielles croissent 43 fois plus vite encore.

Cette vélocité donne une incroyable peur de tout perdre à la seconde suivante.

Mais aussi confère un incroyable sentiment de puissance.

La cocaïne, à côté de cette dynamique, c’est du sucre de barbe à papa.

C’est une autre mythologie qui prend place alors : celle de l’humain vu comme une machine molle et humide, réduite à un nombre si dépassable d’opérations par seconde.

Le biologique cède la place à la machine de silicone, consacrée prochaine étape cosmique.

Les humains de demain, élus ou esclaves, s’hybrideront avec la machine ; les uns pour atteindre les étoiles, les autres pour simplement survivre.

Telle est la démesure ascensionnelle de nos alliés d’outre-Atlantique.

Internet, à ses origines, dès lors qu’il se lie au milieu universitaire, informatique et technophile, est une conjuration d’intellectuels pour créer un monde meilleur par le code et la connexion.

C’est donc un projet kantien.

C’est-à-dire une expression de la raison, des facultés de connaître, de comprendre et d’ordonner le monde par les sciences, les explications, les délibérations et les éclaircissements.

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