Rares doivent être les tireurs qui n’ont jamais entendu parler du " coup de doigt ", à défaut de l’avoir eux-mêmes déjà expérimenté. Il s'agit d'un défaut courant au stade de l’initiation, et est très limitant dans la progression du tireur. Pour définir ce phénomène du " coup de doigt ", il est intéressant de se référer à sa dénomination anglo-saxonne : flinching, le verbe " flinch " signifiant fléchir, reculer, renoncer.
Si les causes peuvent en être multiples, elles sont souvent intriquées, ce qui impose une analyse soigneuse de tous les paramètres mis en jeu, avant d’essayer de trouver un " remède " qui ne sera jamais miraculeux.
On aurait tort de penser qu’un coup de doigt a d’autant moins de chances de se produire que l’arme dont on dispose possède des départs très légers. À la différence du tir de précision à la carabine, qui requiert des départs très sensibles, le tir aux plateaux se fait en mouvement, et l’effort de pression sur la détente ne peut avoir de réelle influence sur la précision de placement de la gerbe. Des départs très légers sont parfois dangereux, et peuvent au contraire entraîner des coups prématurés, avant même d’être sur le plateau.
Vous avez certainement constaté que chaque tireur à « son truc » pour bien tenir son arme et bien se placer! Au moment d’aller au résultat, vous entendez des phrases du genre « mon arme tire à gauche, je fait des contre-visées » ou bien « mon arme n’est pas réglée, ça groupe pas à 10 mètres ». STOP! Les armes récentes et des munitions bien stockés groupent à 10 mètres, 25 mètres ou même 50 mètres sans trop de difficultés pour un tireur appliqué. De plus, le groupement ne dépends pas du réglage de l’arme!
Pour réussir vos tirs avec une arme, vous devrez maîtriser les 5 principes fondamentaux du tir.
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Il est recommandé de tirer en ayant les deux yeux ouverts. L’œil humain possède de nombreuses facultés mais il ne sait pas voir simultanément net de près et de loin. Il serait à priori logique de viser le centre du visuel pour atteindre le 10 au pistolet ou d’utiliser un guidon qui cerne exactement l’image du visuel à la carabine. Au pistolet, il est donc préférable de régler son arme pour toucher plus haut que le point visé et de voir se détacher parfaitement les instruments de visée sur le fond blanc du carton. La marge de blanc est une référence de placement de la visée autour de laquelle vous allez décrire de petits mouvements oscillants résultants du contrôle de votre stabilité.
Le lâcher est l'action de relâcher la détente d'une arme à feu en appuyant sur la queue de détente. Il s'agit d'un moment crucial dans le tir de précision, car il peut avoir un impact significatif sur la précision du tir.
Dans une première phase le lâcher est conscient puis dans une deuxième phase le lâcher est automatisé (phase d'automatisation). ATTENTION de ne pas confonde le lâcher et la coordination Lâcher / Visée. La coordination du lâcher et de la visée: le lâcher doit être automatisé. Il ne faut pas attendre une bonne stabilité ou bonne visée pour déclencher son lâcher. Le tireur ne doit pas réagir à la visée (image) ou à la stabilité (bouger) au risque de déclencher volontairement le départ du coup faisant ainsi le fameux "coup de doigt". Le tireur doit laisser s'exécuter son lâcher automatique pendant qu'il améliore sa phase de visée / stabilité.
Le tireur fait un mauvais lâcher qui déstabilise l'arme. L'arme n'est plus dirigé vers le centre de la cible (Erreur angulaire). C'est un action volontaire et très souvent consciente sur la queue de détente qui modifie la position de l'arme.
C'est quand le doigt ne bouge plus, bloqué par le cerveau par la crainte de mal faire ou par une trop forte concentration sur la recherche d'une stabilité idéale. Il peut aussi être du à un serrage de crosse excessif bloquant musculairement le doigt.Quelques tirs à sec permettent souvent de relâcher le cerveau (redonner confiance en ses automatismes).Le lâcher en paliers de pression est aussi intéressant dans cette situation pour re-dynamiser le lâcher (mouvement du doigt). Remettre du conscient sur le début du lâcher.
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Le coup de doigt apparaît souvent lorsque le tireur est hésitant. Pour déclencher le coup de feu il faut exercer une poussée parfaitement perpendiculaire à la queue de détente. La principale raison est un appui avec la mauvaise partie du doigt sur la détente. Afin d’éviter le coup de doigt, le tireur doit exercer une pression constante et progressive sur la queue de détente. La position idéale est de presser la queue de détente avec ce que l’on appelle la pulpe de la 3e phalange. Autrement dit le milieu de cette dernière, c’est l’endroit le plus sensible du doigt, mais aussi celui qui bénéficiera de la meilleure « articulation ». En effet, l’extrémité de votre doigt ne bouge jamais seule, elle est lié aux articulations de chacune des phalanges.
Pour éviter les coups de doigt, on peut s’entrainer chez soi en faisant du tir à sec (tir sans munition ou avec une douille vide ou encore un amortisseur). Cela permet de mettre en évidence le « coup de doigt » à chaque fois que le canon bouge lors du départ. Lorsqu’on s’apprête à essayer une nouvelle arme, il peut être utile de gérer « le coup de doigt » par une routine de tir à sec, pour bien sentir le point dur et la pression qui déclenche le coup. Le coup de doigt est naturel. Un petit entraînement est donc nécessaire pour corriger ce défaut.
Pour améliorer le geste d’attaque, il est souvent très utile de s’entraîner à sec, sans munition. Cela permet de se concentrer uniquement sur la technique et de décomposer chaque phase du mouvement sans l’effet du recul ou de la détonation. Le tir à sec permet de « oser engager le doigt » sur la détente et d’améliorer le contrôle.
Exercice identique au précédent mais avec un visuel non zoné. En rajoutant un visuel on commence à se rapprocher de la situation normale. Mais le visuel non zoné est intéressant car il limite le tireur dans son souhait de connaitre son score. L'exercice ne cherche pas à faire un score, mais à ressentir la pression du doigt sur la queue de détente dans toutes les phases du lâcher (Positionnement, Préparation, Action). Enfin, il est là, cela fait plusieurs soirs que je l’attends. Ce magnifique brocard repéré il y a quelques mois avec sa chevrette aux abords de ce champ de colza.
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