La Coupe du Monde 2022 est terminée, l'Argentine a été sacrée face à la France (3-3 a.p., 4-2 aux t.a.b.) dans un match riche en rebondissements comme en buts, à l'image de cette édition. C'est simple : ce Mondial a été le plus prolifique de l'histoire.
Ce record n'avait pourtant rien d'une évidence à l'issue de la phase de groupes. En effet, sous le format actuel, le cru 2022 n'a pas été le meilleur en termes de buts marqués puisqu'il n'apparaît qu'en cinquième position sur les sept dernières éditions ! Tout s'est donc enchaîné à partir de la phase à élimination directe : avec 3,25 buts marqués par match, 2022 est même le seul tournoi avec plus de trois buts par rencontre à partir des huitièmes de finale.
Si la Coupe du monde au Qatar a donc vu le plus de buts, elle ne détient pas le meilleur total de buts marqués par rencontre. Il faut, pour cela, remonter à une époque révolue et à une compétition marquée par une autre finale entrée dans la légende, avec le renversement, en 1954, de la grandissime favorite, la Hongrie, par la RFA (victoire 3-2 de l'Allemagne, menée 0-2 au bout de 8 minutes).
Soit le nombre de buts par match lors de la Coupe du monde 2022 est de 2,69. Le record appartient à l'édition 1954, avec 5,38 buts par rencontre.
Malgré tout, ce record de buts peut surprendre car jamais le nombre de tirs par match n'avait été aussi faible. Cette régression étant une constante sur les cinq dernières épreuves, faut-il y avoir une limite du football de possession, qui tend à se développer, et dans lequel des sélections butent contre des murs et peinent à trouver des solutions ?
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La solution pourrait venir de frappes lointaines. Mais l'axe est souvent bouché, ce qui empêche ces prises d'initiatives. Avec une moyenne de 8,8 tirs hors de la surface par match, l'édition 2022 a battu un triste record. Car ce chiffre est faible, et il est presque deux fois inférieur à celui de l'édition 2006, où les joueurs tiraient, en moyenne, 15,5 fois par match en dehors de la surface.
Avoir le ballon ne garantit en rien la victoire, et les statistiques sont là pour le prouver. Des cinq pays ayant eu la meilleure possession de balle sur le tournoi, deux n'ont même pas franchi la phase de groupes : l'Allemagne et le Danemark.
Quatre équipes ont eu plus de possession que leur adversaire lors de tous leurs matches au Mondial : la Belgique et le Danemark ont été éliminés dès la phase de groupes, l'Angleterre en quarts de finale et l'Espagne, elle, a pris la porte en huitièmes. En phase de groupes, contre la Roja, le Japon s'est d'ailleurs imposé avec 18 % de possession (2-1), le plus faible pourcentage pour une équipe victorieuse en Coupe du monde.
En huitièmes, la Roja a ensuite vécu une nouvelle désillusion aux tirs au but. Vaincue par le Maroc (0-0., 0-3 aux t.ab.), l'Espagne a été éliminée à quatre reprises après des tirs au but (en cinq séances), un nouveau record en la matière. Et au regard de l'histoire, elle devrait s'améliorer pour espérer voir plus loin.
Pour la première fois, cinq séances de tirs au but se sont déroulées dans une même Coupe du monde. Deux ont concerné la Croatie, tout comme l'Argentine. En prenant le dessus de cette manière sur les Pays-Bas en quarts de finale (2-2., 4-3 aux t.a.b.) puis sur la France en finale (3-3, 4-2 aux t.a.b.), l'Argentine a établi un record de « victoires » lors de ces séances et décroché le sacre. La Croatie, elle, affiche comme l'Allemagne 100 % de réussite dans l'exercice.
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Pour rappel, la France a terminé deux de ses quatre finales aux tirs au but, en 2006 et donc en 2022. Elle n'a pas soulevé le trophée les deux fois.
Depuis son introduction lors de la Coupe du monde en Russie, le VAR semble avoir changé les mentalités des joueurs. Au Qatar, 1599 fautes ont été commises. C'est moins qu'en Russie (1732), où le nombre de fautes avait déjà atteint son niveau le plus bas depuis 1998. Dans l'émirat, 224 cartons jaunes ont été distribués, c'est seulement trois de plus que quatre ans plus tôt. Seule l'édition 2014 en avait vu moins (184).
Le VAR a aussi transformé la perception des arbitres. Les images et ralentis aident, forcément, à prendre les décisions les plus délicates, et 23 penalties ont été sifflés durant l'épreuve. Il s'agit du deuxième total le plus important depuis 1998.
Le record de penalties sifflés dans une édition d'une Coupe du monde est de 29 : c'était en 2018, en Russie, quand le VAR venait d'être mis en place.
| Édition de la Coupe du Monde | Buts par Match |
|---|---|
| 1954 | 5,38 |
| 2022 | 2,69 |
Mais tous ces records devraient voler en éclats dans quatre ans : en 2026, l'épreuve se déroulera dans trois pays, aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Surtout, elle verra le nombre de participants passer de 32 à 48.
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