Céline Goberville, figure emblématique du tir sportif français, a marqué de son empreinte cette discipline grâce à un palmarès impressionnant et une détermination sans faille.
La Creilloise a de nouveau atteint sa cible en décrochant son quarantième titre lors des championnats de France à 10 m. C’était en février dernier, à Besançon (Doubs), que Céline est montée sur la plus haute marche du podium national. Cette fois encore, elle s’est imposée parmi les meilleures pistolières en individuel ainsi que sur l’épreuve par équipe mixte, deux disciplines olympiques.
Le tir au pistolet est une histoire de famille chez les Goberville. Tous les membres pratiquent ! Son père, Daniel, était le président du club de tir de Creil durant 30 ans. C’est d’ailleurs là où il a rencontré sa femme. Leur deuxième fille Sandrine est elle aussi une sportive de haut niveau. Les filles ont toujours côtoyé les stands de tir. C’est donc naturellement qu’elles se sont tournées vers cette discipline.
Céline a commencé à 9 ans à l’Amicale sportive de tir de Creil. « Être entourée de ma famille qui évoluait au haut niveau m’a permis de gagner du temps dans mon apprentissage. J’ai tout de suite été bien entraînée et j’ai pu arriver en équipe de France en 2001, à 25 ans » déclare la tireuse.
Céline effectue son retour en bleu après deux années compliquées, marquées par des soucis de santé, dont une opération du cœur. Mais elle n'a jamais perdu la discipline en vue. Voyant qu'elle ne pouvait participer aux Jeux de Paris, elle a gardé en tête l'idée de revenir au plus vite, "en adaptant un peu la position parce que c'était hyper douloureux.
Les périodes compliquées m’ont mis un gros doute pour savoir si j’allais revenir à mon niveau. Donc, il a fallu travailler, travailler et un peu rester tête dans la tempête. Se dire, on verra si tu t’en sors ou pas. Mais travaille, travaille. Et là, je vois le bout du tunnel. Et ça fait vraiment plaisir. Je suis ravie de pouvoir participer aux championnats d'Europe. Je n'en ai pas raté beaucoup dans ma carrière.
Ce dimanche 9 mars commencent les championnats d'Europe à Osijek, en Croatie. Parmi les équipes de France, celle du pistolet féminin à 10 mètres est représentée entièrement d'athlètes venant de Picardie. On y trouve notamment deux Creilloises, Céline Goberville et Annabelle Pioch. Camille Jedrzejewski, médaillée d'argent lors des Jeux de Paris sur 25 mètres et licenciée à Noyon, est également en lice.
Dans cette route vers le retour au plus haut niveau, la médaillée d'argent des JO de 2012 a participé aux derniers championnats de France.
De son côté, Annabelle Pioch va concourir à ses deuxièmes championnats d'Europe, moins d'un mois après avoir battu le record de France en précision à 10 mètres. Des résultats qui confirment la bonne dynamique enclenchée depuis l'an passé. "L'année dernière, j'avais réussi à aller en finale. J'avais fini 6e.
La plus jeune des deux Creilloises a repris le tir il y a deux ans après une période de burn-out. Un épisode difficile qui lui permet aujourd’hui d’avancer. Notamment grâce à un "gros travail avec ma psy de ne pas forcément remettre la perf au centre tout de suite. Mais de remettre le plaisir de pourquoi je fais ça, pourquoi je veux cette vie-là. C’est ça aussi qui a un peu dynamité la chose. Et de me dire, on y va.
À Creil, le tir, c'est avant tout une histoire de famille. Annabelle s’entraîne avec sa mère Aurore, mariée au père de Céline, Daniel. Alors les épreuves, ils les ont traversées, ensemble. Le père de Céline admet l'inquiétude lors de l'opération, tout en soulignant les similitudes de ce moment avec ceux du haut niveau. "Ce sont des épreuves qui ont pour nous, en termes de comportement, de gestion, un rapport des émotions des grandes compétitions. Oui, il y a quelque chose.
Aurore, la mère d'Annabelle, souligne les qualités de sa fille qui ne cesse de progresser. "Je pense qu’Annabelle est une athlète particulièrement professionnelle dans sa démarche. C’est quelqu’un qui ne laisse rien au hasard et qui, quelque part, va toujours chercher à améliorer le petit 1% en plus. Je pense que c’est cette exigence au quotidien qui fait que tout simplement, elle performe.
Les deux Creilloises vont arriver dans un "cadre de confort", décrit Annabelle. "Que ce soit avec Céline ou avec Camille (Jedrzejewski) aussi parce que j'étais en pôle avec elle à Bordeaux. On a été coloc. Les trois Picardes participeront aux épreuves individuelles et par équipes à partir de ce dimanche 9 mars.
« Cette année le gros objectif, c’est de gagner un quota pour les Jeux olympiques. Je vais évidemment tout faire pour aller à Tokyo et puis en 2024 aussi. Ce serait dommage de manquer Paris !
« Le fait que le tir soit mis en lumière exclusivement au moment des JO, c’est vrai que ça met une pression supplémentaire à ce moment, où c’est l’occasion de faire connaître le sport. Mais finalement c’est plus facile pour nous au quotidien. On ne fait pas du tir pour être célèbre et pour gagner de l’argent. Ce qui est dommage, c’est qu’on ne connaît pas le sport. Je voudrais qu’on puisse partager un peu plus les valeurs du tir dans les trois autres années non olympiques.
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