Envie de participer ?
Bandeau

Le médiéviste Alain PARBEAU nous fait partager toute une vie de recherches et de connaissances sur le début de l’arme à feu. Certaines dates sont imprécises et signalées « Vers …… ». Alain a participé à un petit film sur l’origine des armes à feu, et il a utilisé le décor du château de Saint Alban sur Limagnole. Quand la poudre commence à parler !

Les origines de la poudre noire

Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Le salpêtre joue le rôle de comburant, apportant de l’oxygène et activant la vitesse de combustion du charbon de bois et du soufre. Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde).

Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle. En 1240, un ouvrage arabe de formules médicinales mentionne la poudre noire. Le salpêtre est alors appelé « neige de Chine ». Au XIIIe siècle, la poudre noire arrive en Europe par l’intermédiaire des Arabes.

La tradition et l’imagerie populaire attribuent néanmoins l’invention de la poudre à un moine franciscain allemand qui vécut à Fribourg au XIVe siècle : Berthold Schwartz (1318-1384). Au XVe siècle, apparaissent les premiers canons à poudre européens.

Évolution des armes à feu et de la cartouche

Vers 1280 redécouverte de la poudre en Europe et création de pots de fer à « traire garrot . Ce type de canon primitif, propulse une grosse flèche appelée « Garrot . Il cherche par ce fait à concurrencer l’espringale, sorte de grosse arbalète sur roues. En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût.

Lire aussi: Pistolet Pneumatique 310 ml

Les grenades feront leur apparition en Europe vers 1467. Ce sont le plus souvent des petites « gourdes » de terre cuite remplies de poudre et aussi de petites pierres dures, et équipées d’une courte mèche à allumer, qui sont lancées à la main sur des soldats ou dans les bâtiments.

Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm.

A partir de cette époque les balles rondes en plomb pour armes portatives à canon lisse seront enveloppées dans un petit carré de tissu graissé appelé « Canepin » destiné à les caler. On verra également rapidement vers 1450 apparaitre les « gargousses , ancêtres de la cartouche, doses de poudre préparées à l’avance dans un tissu ou du parchemin et les « apôtres » dont le rôle est identique mais en bois vers 1480.

Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche.

Vers 1460 - 1500 une cartouche métallique (adaptée ici à une couleuvrine à main) comportant poudre et balle, sur l’idée des boites à feu « culasses mobiles » de canon de type « veuglaire , pour couleuvrine à main et Arquebuse à chargement par la culasse fut inventée (Germanie). Elle n’eut pas un franc succès, car coûteuse, délicate à fabriquer et présentant sans doute des fuites de gaz au niveau de la culasse, donc des risques de brûlure.

Lire aussi: Fonctionnement des cartouches de fusil à pompe

En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau . Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses.

Vers 1520 Apparition d’une forme très réduite de l’arquebuse à rouet, le pistolet. Le pistolet, arme tenue à la main, est rendu possible grâce à la platine à rouet, qui permet de le porter dans des fontes fixées à l’avant de la selle du cheval, et prêt à faire feu.

Initié par Louvois, ministre d’état, et sur le conseil du maréchal de Vauban, Louis XIV, généralisera par ordonnance la platine à silex à la française (déjà partiellement en service dans l’armée depuis 1660 sur des mousquets allégés dits à fusil) , sur les mousquets en allégeant leur poids en 1703. Les piquiers seront aussi supprimés et la baïonnette à douille généralisée sur les « mousquets à silex » (la baïonnette à douille autour du canon et permettant le tir, a remplacé la baïonnette-bouchon introduite dans le canon, sur l’initiative de Vauban en 1689).

1728-40 Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier, comportant 10 à 12 grammes de poudre noire (suivant la qualité de la poudre) et une balle de 16,3 mm en général. La balle est plus petite d’environ 1,2 mm que le calibre de 17,5 mm, pour qu’elle rentre facilement lors du rechargement, même si le canon est un peu encrassé par le tir précédent. Il n’y a plus de calepin de tissu graissé avec la cartouche, le papier de celle-ci en faisant office, tassé avec elle lors du rechargement.

1763 Modification définitive de la crosse à l’origine en pied de vache (crosse courbée) du fusil réglementaire français, en la transformant en crosse droite. 1766 Allègement important du poids et renforcement du chien. 1777, puis an IX, et enfin le dernier modèle de fusil de guerre à platine à silex, le 1822….qui sera modifié en platine à percussion vers 1830, puis son canon rayé vers 1848. Il prendra alors l’appellation de « fusil 1822 T bis » ( « T » pour transformé et bis, 2 fois).

Lire aussi: Choisir le bon fusil semi-automatique : Conseils

Les travaux sur les agents chimiques explosant suite à un choc, réalisés par le chimiste français Bertholet, comme le fulminate de mercure et le muriate de potassium, amenèrent le pasteur écossais Alexandre John Forsyth en 1808 à concevoir la première platine à percussion par chien (sans pierre) dite à « flacon de parfum , n’utilisant pas le silex, mais le fulminate de mercure, sur un fusil de chasse. L’armurier parisien d’origine suisse, Jean Samuel Pauly, (en collaboration avec le français François Prélat inventeur de l’amorce et de la cartouche de ce fusil), présenta en 1812, à l’empereur Napoléon premier, le premier fusil à canon b...

Fabrication et rechargement des cartouches de calibre 12 à poudre noire

Le fusil de chasse juxtaposé Classic à poudre noire calibre 12 est destiné aux puristes amoureux de la chasse aux armes à poudre noire à chargement par la bouche. Ce fusil permet de retrouver les émotions de la chasse très traditionnelle. Les armes d'épaules à poudre noire font partie intégrante de l'histoire de l'armement et sont aujourd'hui très présentes dans les stands de tir grâce à la discipline du tir aux armes anciennes. Les premiers fusils étaient chargés par la gueule, où la poudre noire était tout d'abord versée puis tassée.

Rechargement des cartouches à broche calibre 12

Recharger un fusil à broche calibre 12 implique plusieurs étapes et composants. Il est possible de réutiliser des cartouches avec les éléments principaux d'une cartouche de ball trap, mais certaines précautions sont à prendre.

Composants nécessaires :

  • Cartouches en laiton à broche
  • Amorces cannelées
  • Poudre noire (PNF1 recommandée)
  • Bourre de liège/paraffine
  • Plomb (récupéré sur les cartouches de ball trap, en s'assurant qu'il ne s'agit pas de billes d'acier)

La sertisseuse doit posséder une encoche pour laisser passer la broche. Il suffit, avec une pince à épiler, de maintenir l'amorce au fond de l'étui et de pousser la broche dedans.

Outils et matériel

Pour le rechargement, plusieurs outils peuvent être nécessaires :

  • Sertisseuse avec encoche pour broche
  • Recalibreur permettant le passage de l'aiguille de percussion (possibilité de modifier un recalibreur de percussion centrale)
  • Pointe à tracer ou tournevis affûté pour retirer les amorces percutées
  • Pince brucelles longue pour positionner les amorces neuves
  • Foret modifié pour aléser le diamètre du logement d'amorce

Il est possible de trouver du matériel de rechargement en brocante, sur des sites comme Naturabuy, Le Bon Coin, et eBay.

Préparation et chargement

Les cartouches réemployées ou neuves doivent être amorcées. Les anciennes amorces étaient plus petites que celles utilisées aujourd'hui, il peut donc être nécessaire de modifier les emplacements d'amorces.

Pour la poudre noire, il est conseillé d'utiliser de la PNF 1. Les plombs peuvent être récupérés sur les cartouches de ball trap (attention, il faut que ce soit des plombs et non des billes acier). La bourre doit être en liège/paraffine. Les amorces cannelées conviennent bien ; il suffit, avec une pince à épiler, de maintenir l'amorce au fond de l'étui et de pousser la broche dedans.

Étapes de rechargement :

  1. Démonter et récupérer les plombs des cartouches de ball trap (vérifier qu'il s'agit bien de plomb et non d'ac...
  2. Recalibrer les douilles si nécessaire.
  3. Introduire l'amorce cannelée.
  4. Charger la poudre noire (PNF1).
  5. Placer la bourre de liège/paraffine.
  6. Ajouter les plombs récupérés.
  7. Sertir la cartouche en s'assurant de laisser passer la broche.

Note importante : Les données balistiques (performances des projectiles de tir) citées dans cet exposé, font suite à des tirs réalisés par l’auteur avec des répliques d’armes et des armes authentiques, avec des chargements soignés et estimés proches de ceux de leur époque d’origine. Ils sont publiés à titre indicatif, pour donner une idée de la puissance des armes anciennes. Il est évident que ces résultats peuvent s’avérer différents si l’on emploie d’autres charges.

tags: #cartouche #calibre #12 #poudre #noire #histoire

Post popolari: