Le marché des carabines à verrou est l'un des plus concurrentiels. Parmi les nombreuses options disponibles, la carabine à verrou ATA Turqua s'est progressivement imposée comme un choix intéressant. ATA s'est taillé une belle réputation dans l'arme lisse semi-automatique et compte bien faire de même dans l'arme rayée.
La carabine à verrou ATA Turqua est une arme d’origine turque qui combine une conception moderne avec un prix relativement accessible, ce qui explique en partie son succès grandissant. Elle se décline en plusieurs versions pour répondre à différents besoins et préférences.
Il y a quelques semaines, nous nous sommes rendus à l’armurerie Chasse Pêche Forezienne pour retrouver Marc Forestier, le responsable commercial France de la société Cor Caroli. Ce dernier a souhaité nous présenter la carabine à verrou ATA Turqua en calibre 243 WIN. Cette arme est également disponible en 308. Lors du Game Fair qui s’est déroulé du 17 au 19 juin dernier, à Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher, nous avons pu pendre en main et tester, en compagnie de notre armurier expert, Jean-François Jacquet, la carabine à verrou Turqua, du fabriquant turque ATA, distribuée en France par la société Cor Caroli. D’un poids d’environ 3,6 kg, c’est une arme qui est plutôt destinée à la chasse à l’affût. Dotée de bois en noyer et d’une crosse équipée d’un busc réglable, cette arme présente une ligne classique et élégante. Elle possède une culasse chromée à trois tenons de verrouillage et un canon mesurant 61 cm qui est fileté pour l’installation d’un modérateur de son. Le chargeur synthétique contient 3 cartouches mais des chargeurs à cinq cartouches sont disponibles.
La carabine ATA Turqua est une arme qui mérite une attention particulière, notamment en raison de son rapport qualité/prix attractif. Voici un aperçu de ses principales caractéristiques :
La crosse est confectionnée dans un noyer de qualité. Ce n'est pas le plus veiné que nous ayons vu, mais il est bien choisi sur notre exemplaire de test. Les fibres sont bien dans l'axe du recul. Le noyer reçoit une finition poncé huilé bien maitrisé. Les pores du bois sont bien bouchés et il n'y a pas d'excès d'huile sur les bois.
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Le dos de la crosse a une forme Monte-Carlo, avec un busc qui permet de bien poser la pommette contre la crosse et d'être bien stable au moment de la visée. La plaque de couche est assez épaisse, 2,3 cm en moyenne. Elle est confectionnée dans un caoutchouc assez dense et ferme. Une zone sur le haut de la plaque de couche est plus dure et lisse. C'est en fait un insert en polymère qui évite que les vêtements ne s'accrochent contre cette plaque de couche qui possède sur le reste de sa surface un bon grip. La mise à bois est propre, le sabot ne dépasse pas de la plaque. Cette crosse est longue, 36,8 cm ! Les chasseurs de petite taille devront faire appel à leur armurier pour en couper un bout ! Notez que le changement de plaque de couche contre une plus fine peut déjà faire gagner quelques précieux millimètres. Et avec le doux calibre 308 Winchester, il n'y a rien à craindre en ce qui concerne le recul !
Le quadrillage réalisé au laser de la poignée pistolet est traditionnel, diamanté. Le devant comme sur certains fusils semi-automatiques de cette marque Turque est ventru et donne une ligne peu flatteuse à cette partie de l'arme. En revanche, comme sur les fusils, la prise en main est du coup bien meilleure puisque même les chasseurs aux grandes mains auront du bois à tenir ! Ce « ventre » est en parti du au choix technique d'embarquer cinq munitions dans le chargeur amovible. Le quadrillage du devant est lui aussi bien réalisé.
Il est confectionné en acier et parait très haut en raison de la découpe de la crosse. Pour des raisons esthétiques le fabricant a en effet créé une découpe au niveau du boitier de culasse, peut-être pour limiter la hauteur déjà importante du bois à cet endroit. Du coup là où il n'y a pas de bois, il y a du métal… Le boitier de culasse est traité en surface par anodisation. Il est de forme cylindrique sur le dessus et reçoit d'origine un long rail Picatinny de 21 mm de largueur. Ce rail mesure 15 cm de longueur et pourra donc accueillir sans souci toutes les optiques de tir disponibles. Sur le côté gauche du boitier un poussoir permet d'ôter la culasse en appuyant dessus. Il est assez long et se manœuvre sans encombre. Sur le côté droit, juste derrière le levier de culasse se trouve la sureté à trois positions. Elle est assez volumineuse mais est agréable à manœuvrer. Le bouton poussoir est en effet assez ergonomique et le pouce vient naturellement chasser la sécurité pour trouver la position feu. Cette dernière est clairement indiquée par un point rouge bien visible. La mise en sécurité est indiquée par un point blanc. Dans la position centrale, l'arme est en sécurité mais il est possible d'ouvrir la culasse, ce qui permet de décharger l'arme et de la vider en toute confiance.
Deux évents sont percés juste au niveau du verrouillage afin de laisser passer les gaz en cas de rupture d'un étui ou d'une amorce. Boitier de culasse en acier, assez haut. La culasse est très grosse et lourde, 440 g ! C'est du solide… De profondes cannelures sont creusées en long afin de réduire un peu le poids. Trois gros tenons sont situés à l'avant de cette culasse et viennent se verrouiller dans le canon avec un angle de 60 ° seulement. La culasse est traitée argent brillant, même le levier de culasse, qui aurait surement gagné esthétiquement à être anodisé noir. La boule de ce levier est bien dégagée du corps de la carabine et la préhension est vraiment très bonne. Une fine gravure striée entoure cette boule pour lui donner un peu de grip. A l'arrière du levier de culasse un haut rempart interdit tout recul en cas de surpression dans le canon. La noix de culasse est assez longue, aplatie sur le dessus afin d'en réduire l'aspect visuel. Un témoin d'armement visible et tactile sort de cette noix lorsque la carabine est armée. On ne peut pas le rater ! Il est amovible et confectionné dans un polymère visiblement très résistant. Deux chutes involontaires ne l'ont pas altéré…
Il contient donc cinq munitions en 308 Winchester, rangées en piles imbriquées. L'insertion des cartouches se fait sans problème, les lèvres du chargeur sont bien ouvertes. L'alimentation de l'arme est assez fluide et les balles glissent bien du chargeur jusque dans la chambre de la carabine. Notez que ce chargeur est muni d'un arrêtoir de culasse, cela évite de refermer l'arme à vide et d'être très déçu d'entendre un clic au lieu d'un pan ! Sur cette Turqua il est impossible de refermer la culasse sans chasser cet arrêtoir à la main afin de refermer l'arme à vide. Le chargeur entre facilement dans le puit prévu à cet effet dans l'arme. Il est maintenu par deux clips sur lesquels il faut appuyer simultanément pour le détacher, limitant considérablement le risque de le perdre durant l'action de chasse.
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Il est confectionné à partir d'une barre d'acier comprenant du chrome-molybdène. C'est ATA qui fabrique ses propres canons. Il mesure 61 cm et il est flottant sur toute sa longueur, nous l'avons vérifié à l'aide d'une carte de visite. Il est bronzé noir semi-brillant. Il est terminé par un filetage au pas de M14x1. Cette carabine Turqua d'Ata est équipée d'organes de visée ouverte en acier soudés sur le canon et bronzé noir. La hausse à planchette à cran carré est réglable en dérive. Le guidon est monté sur ressort afin d'encaisser sans broncher des chocs. Une peinture blanche le rend bien visible par tous les temps.
L'arme est équipée d'un bloc détente réglable (donné pour 0,800 et 1,600 kg). Nous avons mesure le poids de ces départs avec un appareil spécifique et obtenu la moyenne d'un bon kilo sur dix tests en sortie de carton. La queue de détente est noire et lisse. Elle est logée dans un pontet assez vaste, en forme de poire. Pour le test en stand nous avons abaissé volontairement le poids des départs à un peu plus de 500 g. Le top !
Notre exemplaire de test était équipé d'un point rouge de la marque Holosun ce qui nous a permis de tester l'arme en stand de tir à 50 mètres puis à la chasse, en battue. Au stand, nous avons tiré quatre munitions différentes dont nous publions ici les cibles. Puis nous avons tiré des Hammerhead de Sako de 11,7 g (180 gr) et obtenu un groupement de trois impacts presque tangents avec un écarts de 1,1 cm. Presque un trèfle ! Enfin nous avons tiré des munitions TRG Precision de Sako en 11,3 g ( 175 gr) et obtenu un écart de 1,6 cm mais deux balles étant exactement dans le même trou. Nous avons regretté de ne pas avoir équipé cette arme d'une lunette de tir car les résultats auraient été encore meilleurs. Rappelons que nous étions à 50 m mais avec un viseur à point rouge…
A la chasse l'arme est lourde mais assez bien équilibrée et agréable à manier. Les balles entrent facilement dans le chargeur. Ce dernier s'installe rapidement dans le puit de la carabine, il faut pousser un peu fort si la culasse est verrouillée pour que les deux ergots accrochent bien le chargeur. La sécurité se manipule instinctivement. Au tir l'arme recule bien dans l'axe et le poids de cette dernière permet d'encaisser une bonne partie du recul, un mal pour un bien que de nombreux chasseurs oublient de plus en plus… une arme lourde est plus confortable !
Comme toute arme, la carabine ATA Turqua présente des avantages et des inconvénients qu'il est important de considérer avant de faire votre choix :
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Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur l’armement turc. Outre cette remarquable montée en puissance, c’est plus précisément le renversement d’incontournables prérequis qui constitue ici une véritable gageure. Franchissant un nouveau pallier d’aboutissement, la carabine Ata Arms Turqua ajustable, 308 Win affiche un inquiétant potentiel d’évolution semblant tout simplement illimité. L’ère hégémonique des grandes marques apparait plus que jamais sur le déclin et Ata Arms en est le funeste fossoyeur.
Pour les jeunes chasseurs ou ceux qui cherchent un complément à un fusil semi-automatique par exemple cette arme est la bienvenue. Outre cette remarquable montée en puissance, c’est plus précisément le renversement d’incontournables prérequis qui constitue ici une véritable gageure. Ce dépouillement prendra initialement racine dans un terreau mécanique tout aussi rustique. Arborant trois tenons en tête induisant un verrouillage à 60° propice aux imposantes optiques, elle coulissera dans un boitier acier.
Côté alimentation en munitions, Ata Arms se veut fédérateur et saura en effet satisfaire chasseurs comme tireurs. Un premier profil d’une autonomie de 3 coups limitera notamment l’encombrement en disparaissant presque intégralement dans le puits. Prompt à contenter les chasseurs par sa compacité, le second profil de 5 coups intéressera en revanche les tireurs. Témoins des multiples cordes à l’arc de la Turqua, les organes de visée ouvertes faciliteront effectivement les usages cynégétiques. Toujours en vigueur sur cette version ajustable, la hausse dérivable à planchette se pare pour l’occasion d’inserts en fibre optique. L’on pourra de plus compter sur le rail picatinny coiffant le boitier de culasse dès lors que les distances s’étireront.
Un premier cran verrouillera non seulement la queue de détente mais également la culasse pour une sécurité totale. Indispensable corollaire à la canonnerie, la détente se montre tout aussi agréablement surprenante. La position intermédiaire autorisera quant à elle les interventions sur l’action, permettant ainsi la vidange d’une cartouche en chambre. La crosse en noyer, d’excellente qualité par ailleurs, se voit en effet dotée d’un busc synthétique réglable en hauteur. Cet aménagement travaillera aussi de concert avec les quadrillages présents sur les flancs de la poignée et du garde-main.
Pour un gibier à peau fine de type moyen à léger, dont le chevreuil, privilégiez les calibres suivants : 243 Win, 270 Win, 270 WSM, 280 Rem, 7x64, 30-30 Win, 30-06 Springfield, 30R Blaser, 308 Win ou 8x57 JRS / JS. Bien que ce calibre puisse déterminer la précision de vos tirs, le principal critère concernant le calibre à choisir est déterminé par le type de gibier que vous souhaitez tirer. Par exemple, pour le type de nuisibles, de petits gibiers dont le renard, vous pourrez choisir un calibre 22 Hornet, 22-250 Rem, 222 Rem, 223 Rem ou encore 243 Win.
Le marché des carabines à verrou est vaste et concurrentiel. Voici quelques alternatives à considérer :
Les fusils de chasse turcs gagnent en popularité auprès des chasseurs, et plusieurs marques se distinguent sur le marché. Voici un aperçu de quelques marques et modèles :
L’imposante action typique de la Turqua prenant la forme d’une massive culasse cannelée coulisse dans le désormais éprouvé boitier en acier à la hauteur et aux lignes anguleuses caractéristiques. Un tel passage à la vitesse supérieure en termes de prétentions implique nécessairement une montée en puissance à l’avenant mécaniquement parlant. En premier lieu, le canon semi-lourd complétant habituellement le boitier sur la plupart des déclinaisons de la marque n’aura pas été reconduit sur cette version Practical. Cette garniture d’un camaïeu de gris sombres affiche un profil ergonomique sur mesure pour un tireur droitier.
Un rail M-Lok sur la tranche inférieure de la pièce permettra de parfaire la stabilité de l’ensemble en autorisant l’installation d’un monopole arrière. Côté accessoirisation, les options ne manqueront pas. La multiplication des rails M-Lok sur chaque face de l’avant du fût ouvrira les portes à une vaste éventail d’options de personnalisation et de configurations d’équipement.
Longtemps cantonnée au rôle ingrat de pourvoyeur d’armes de chasse d’une qualité parfois inégale, la Turquie confirme avec la carabine Ata Arms Turqua son envol en s’offrant la consécration d’une entrée sur un marché élitiste ne laissant aucune place à l’approximation.
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