La saga du surtourisme ne connaît pas de trêve. Nouvel épisode cette semaine à Barcelone, dont les habitants ont gagné la rue pour protester contre la surfréquentation touristique de leur ville. La population locale pointe du doigt l’augmentation du coût de la vie engendré par le tourisme et réclame de nouvelles restrictions. Les loyers, détaille Le Journal de Montréal, ont augmenté à Barcelone de 68 % en dix ans. La mairie rappelle en outre que la ville a accueilli 12 millions de visiteurs en 2023.
Les habitants de la capitale catalane protestent notamment contre la hausse des loyers et la difficulté de trouver un logement, en raison des locations saisonnières qui se sont multipliées. Les Barcelonais ne sont pas seulement descendus dans la rue mais s’en sont aussi pris directement aux touristes, les aspergeant avec des pistolets à eau pour les forcer à fuir les terrasses où ils étaient installés.
Des actions similaires avaient conduit plus de 20 000 personnes à défiler dans les rues de Barcelone pendant l'été 2024. À l’époque, quelques manifestants s'en étaient pris directement à des touristes attablés en terrasse de restaurants en les arrosant avec des pistolets à eau en leur criant "tourists go home", "touristes, rentrez chez vous !". Un geste isolé, condamné par la mairie de Barcelone, qui avait fait le tour de toute la presse internationale, donnant une image négative de la capitale catalane.
Le 27 avril 2025, une "attaque" orchestrée devant la basilique de la Sagrada Família à Barcelone a vu un bus de touristes aspergé à coups de pistolets à eau. Les manifestants anti-tourisme de masse reprennent du service et dénoncent l'inaction de leurs gouvernants. Une banderole a également été accrochée à l'avant du bus avec le slogan "Apaguemos el fuego turístico", "Éteignons l'incendie touristique" en français, devant des visiteurs interloqués. Plusieurs agents des Mossos d'Esquadra ont été déployés sur zone et ont délogé les manifestants. Selon les collectifs organisateurs de l'action, 24 personnes ont été interpellées.
Si vous allez en vacances à Barcelone cet été, soyez vigilants ! Des manifestants anti-touristes, de plus en plus nombreux, vous aspergent avec des pistolets à eau, tout en scandant : « Les touristes, rentrez chez vous ! Ils dénoncent le "Barcelone tout tourisme" et réclament un retour à l'équilibre avec une vraie politique du logement, un frein imposé aux appartements touristiques et une réappropriation des quartiers du centre-ville.
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Le maire Jaume Collboni a promis d'éliminer tous les appartements touristiques d'ici 2028 et de limiter l'arrivée des bateaux de croisière, accusés de pollution. Cependant, les organisations de quartier et les plateformes sociales maintiennent leur scepticisme, rappelant que les contrats de location saisonnière sont toujours en attente de réglementation, une échappatoire qui érode toute tentative de contrôle.
Fin avril 2025, Barcelone est devenu l'épicentre d'un défi crucial pour l'avenir des villes du sud de l'Europe : mettre un terme au tourisme de masse et redonner la part belle aux habitants. Plus de vingt collectifs d'Espagne, du Portugal, de France, d'Italie, de Croatie et de Grèce se sont réunis au cœur de la capitale catalane pour participer aux Rencontres de l'Europe du Sud contre la Touristisation (SET) 2025. Des militants venus d'une douzaine de villes comme Naples, Palerme, Venise, Majorque ou encore Ibiza ont participé à un forum de débats, d'échanges de stratégies et de mobilisation sociale qui a pour vocation de travailler à des alternatives au modèle touristique actuel.
Le réseau SET, formé il y a plusieurs années par des mouvements de résistance contre la "touristification", a voulu reprendre l'élan des mobilisations de masse de l'été dernier dans des territoires comme les îles Canaries, Majorque ou la Cantabrie. "Nous souhaitons consolider une voix commune qui affirme clairement : nous ne voulons pas être des parcs d'attractions pour les autres. Nous voulons des villes où il fait bon vivre", a communiqué l'organisation. Pour rappel, le tourisme représente 14% du PIB catalan avec 32,6 milliards d'euros en 2024.
L'an dernier, la ville de Barcelone a accueilli plus de 15 millions de visiteurs, c'est un peu moins que l'année précédente. Séjourner dans la capitale de la région la plus visitée d’Espagne pourra coûter jusqu’à 15 € par personne et par nuit dans les hôtels de luxe. Une taxe de séjour multipliée par deux. C’est l’une des mesures annoncées le 27 février 2025 par le gouvernement socialiste de Catalogne afin de lutter contre le surtourisme à Barcelone.
Pour l’heure, la taxe perçue à la fois par la région et par la municipalité est comprise entre 3,5 et 7 € par nuit et par personne selon le type d’hébergement. L’augmentation de cette taxe s’appliquerait non seulement à Barcelone mais aussi dans d’autres destinations de la Catalogne, région la plus visitée d’Espagne. Des villes comme Gérone et Tarragone seraient autorisées à appliquer une surtaxe municipale jusqu’à présent réservée à Barcelone. Les croisiéristes seront également frappés au porte-monnaie.
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«Si cette mesure est appliquée, Barcelone deviendra l’une des villes d’Europe avec la taxe de séjour la plus élevée dans toutes les catégories d’hôtels, devant des villes comme Paris et Rome», dénonce dans un communiqué la Confédération des entreprises d’hôtellerie et de restauration de Catalogne (Confecat), ajoutant qu’une telle créerait une «asphyxie fiscale». Le gouvernement catalan assure qu’au moins 25 % des recettes seront allouées à la politique de logement social. À l’image de Majorque, Barcelone est le fer de lance du mouvement «Tourists go home!» («Touristes, rentrez chez vous !») en Espagne.
En juin 2024, le maire de Barcelone Jaume Collboni a annoncé que les licences des appartements touristiques ne seront plus renouvelées d’ici à 2029. Jordi Hereu, le ministre espagnol du Tourisme, par ailleurs ancien maire de Barcelone, a condamné les actions d'un petit groupe de manifestants qui a aspergé les visiteurs de Barcelone avec des pistolets à eau le week-end dernier. Ce type d’actions ne représentent pas, selon lui, l’hospitalité du pays, soumise à rude épreuve par le nombre de touristes.
Certains ont encerclé des restaurants et ont visé avec... des pistolets à eau des personnes qu’ils ont identifiées comme des touristes étrangers, peut-on voir dans une vidéo de Reuters. Si Jordi Hereu a rappelé auprès des journalistes que la démarche était répréhensible, il a tout de même tenu à minimiser l’ampleur de l’incident, exagéré par les médias internationaux selon lui.
Outre Barcelone, des manifestations ont eu lieu à Palma de Majorque ou encore à Malaga. Pour le ministre espagnol du Tourisme, il est urgent de réglementer le secteur et d’en diversifier les sources de revenus, afin de le rendre plus durable. Redistribuer les bénéfices du secteur et améliorer la qualité des emplois dans le tourisme contribueraient à apaiser les inquiétudes des opposants, a-t-il ajouté.
En juin, Jaume Collboni, le maire de Barcelone, a annoncé que la ville interdirait la location d'appartements aux touristes d'ici 2028. Une mesure drastique alors que la capitale de la Catalogne cherche à freiner la flambée des coûts du logement et à rendre la ville vivable pour les résidents. L'année dernière, environ 26 millions de touristes ont visité Barcelone, selon l'observatoire du tourisme de la ville. Un chiffre astronomique, alors qu’elle compte «que» 1,7 million d'habitants.
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Aspect | Détails |
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Protestations | Manifestations contre le surtourisme, utilisation de pistolets à eau contre les touristes. |
Hausse des loyers | Augmentation de 68% en 10 ans. |
Taxe de séjour | Augmentation prévue jusqu'à 15€ par personne et par nuit. |
Appartements touristiques | Suppression des licences d'ici 2029. |
Visiteurs | Plus de 15 millions de visiteurs en 2024. |
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