Le choix de la balle pour le tir dans une arme à canon lisse est une question que se posent les chasseurs depuis des siècles. Au vu de la nécessité d’inventer perpétuellement une pléthore de projectiles, plus ou moins réussis et dont les caractéristiques sont limitées seulement par l’imagination des créateurs, il semble que la réponse universelle n’ait pas encore été trouvée. La balle calibre 12 est une cartouche de chasse pour le gros gibier. C'est l’équivalent d'une grande balle de chasse mais utilisable dans un fusil de chasse calibre 12. Elle peut se tirer aussi bien dans les canons rayés que les canons lisses. Pour plus de sécurité il est recommandé pour les balles classique d'utiliser le choke 1/2 maximum.
Depuis la balle ronde, il a été mis au point différentes évolutions techniques dont les grandes familles sont les balles à empennage, les cylindro-ogivales à base creuse rappelant la balle Minié, et les balles sous-calibrées.
Au calibre du canon, les balles à empennage sont constituées d’un projectile qui est généralement du plomb, à l’arrière duquel est fixé un appareillage en plastique, ou en fibre, destiné à s’appuyer sur l’air et redresser la balle sur l’axe de la trajectoire. La plus connue de ces balles est la Brenekke, datant de 1898. Un empennage constitué d’une bourre de fibres agglomérées est vissé sur un plot central, interne au projectile. La partie de plomb ne doit pas être tirée sans sa bourre, elle serait instable. Les ailettes du pourtour de la balle, et l’évidement interne périphérique au plot central, permettent à la balle de s’écraser lors du passage dans un choke, qu’elle va pouvoir traverser sans inconvénient. De nombreux autres fabricants produisent des balles empennées : à peu près tous les fabricants de cartouches ont au moins une balle de ce type dans leur catalogue, souvent déclinée en plusieurs poids, et chargements. D’une manière générale toutes ces balles donnent de bons résultats en précision et en énergie. Certaines portent des inserts métalliques destinés à augmenter la capacité de pénétration. Nous classerons dans cette catégorie la balle DUPO, en acier et plastique. Récente, cette balle introduit la notion d’expansion forcée et limitée.
La catégorie des balles cylindro-ogivales est principalement occupée par les balles d’origine américaine appelées slug Foster. La masse principale de la balle est placée sur l’avant du projectile, l’arrière est creux.
L’apparition de la balle Sauvestre a marqué le lancement des balles sous calibrées. C’est la plus évoluée des balles courantes : elle est constituée de plusieurs matériaux, plomb, acier, plastique. La partie de plomb se trouve à l’avant du projectile, noyée partiellement sur une tige filetée en acier dont l’arrière supporte l’empennage en plastique. Dans la cartouche, cette balle est ceinte de deux demi coques de plastique qui la tiennent en place et assurent l’étanchéité des gaz. Ses performances sont remarquables, le fabricant annonce des vitesses de 580m/s pour les chargements de 12 magnum. A signaler aussi, la mise au point d’une remarquable balle sans plomb. Cependant, il faut être extrêmement vigilant au stockage, car les demi coques n’assurent pas l’étanchéité à l’eau : versée dans la cartouche chargée de sa balle, de l’eau atteindra la poudre empêchant, au moins partiellement, son inflammation. En cas de percussion d’une cartouche à la poudre humide, l’amorce aura la puissance d’envoyer la balle jusque dans l’âme du canon, donc de l’obstruer tout en permettant le chargement d’une autre cartouche. La Brenneke Rubin Sabot est une autre balle sous calibrée conçue pour le tir dans les canons lisses ; moins rapide que la Sauvestre, elle donne également de bons résultats en précision. Les fabricants américains proposent également des balles sous calibrées qui sont généralement, aujourd’hui, des balles demi blindées de calibre de calibre 50 installées dans des sabots de plastique. Ces balles nécessitent l’usage d’un canon rayé pour être stable, il peut arriver qu’elles basculent sur leur trajectoire quand elles sont tirées dans un canon lisse.
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Le règlement de la chasse oblige de se conformer à une règle de base : l’utilisation de projectile expansifs. La balle Blondeau, ainsi que divers projectiles en acier, dits blindés, ont été écartés du marché. Une recommandation est d’exclure l’usage, à la chasse, des balles destinées au tir récréatif, généralement proposées en boîtes de 100 cartouches. Leurs chargements sont moins puissants, et les balles, plus légères, ont des parois fines qui s’éclatent lors d’impacts violents. Au résultat toutes les balles destinées à cet usage peuvent être employées pour la chasse du sanglier ; la sagesse conduit à employer des balles connues, de se fier au sens commun en utilisant des produits éprouvés. De nombreux projectiles, aux carrières éphémères, sont régulièrement mis sur le marché, seuls les très bons restent. Toutes les balles du marché vont dans tous les fusils du marché : tous sont obligatoirement validés par les normes établies par la CIP qui assurent de la compatibilité des produits commercialisés entre eux.
Avant de l’utiliser à la chasse, la première condition au choix d’une balle est de cibler de son fusil : des surprises, bonnes ou mauvaises, peuvent se produire. Bien tester le modèle de la balle que l’on emploiera : dans un même type de balle plusieurs chargements ne donneront pas forcément les mêmes résultats. Pour une balle donnée, un chargement en 70 peut convenir au fusil, mais le chargement Magnum donnera un autre résultat…ou le même. Autre exemple, sur un fusil double, il est possible que le canon le plus choké soit mieux calé sur le système de visée. Le test est impératif pour les fusils dont les canons sont équipés de canons aux chokes interchangeables : à l’opposé des canons à chokes fixes, leurs axes sont très souvent légèrement divergents ce qui engendre un premier tir portant bas.
La qualité du tir est limitée par les performances des balles : généralement très puissantes jusqu’à 30 mètres, leur trajectoire s’infléchit au-delà, bien plus qu’une balle de carabine. Leur tir nécessite un devancement de la cible mobile plus important dès que la distance s’allonge, et les systèmes de visée qui conviennent au tir du plomb ne sont pas adaptés au tir à balle, et rendent hasardeux les tirs dépassant la même distance. Notons que les fusils « slug » sont équipés de systèmes de visée améliorés.
Les cartouches Mary Arm Brenneke Sanglier 39 HP sont spécialement conçues pour la chasse au sanglier. La lourde balle Brenneke HP de 39 grammes est capable de coucher le plus grand des sangliers ! Le recul est vif. Cette munition de calibre 12 est chambrée en 70 mm. Les marquages noirs sont très bien réalisés, bien nets. La cartouche comporte un sertissage rond qui laisse apparaitre le haut de la balle. Le culot de 25 mm est fabriqué en tôle d'acier laitonnée. C'est un des modèles de balles les plus lourds du marché : la Brenneke HP de 39 grammes. Quand on la compare à la balle Rubin Sabot du même encartoucheur il y a un monde ! Une jupe noire, sorte d'empennage, est solidaire de la balle. Les paillettes de poudre sont vert clair. La munition Sanglier de Mary Arm va plaire aux amateurs de sensations fortes et ceux qui aiment bien quand une munition recule un peu ! Elle possède une énergie cynétique de 3640 joules !
J'ai tiré cette munition en stand à la distance de 30 mètres, en appui sur une canne de tir 4 Stable Stick pour être bien posé. J'ai utilisé un fusil lisse superposé de calibre 12 Silver Pigeon de Beretta avec un choke cylindrique fixé sur le canon supérieur. J'ai rarement vu cela avec un fusil lisse ! Mes trois balles ne forment qu'un seul trou, un peu ovale ! La précision est excellente dans ce fusil Silver Pigeon. C'est assez incroyable, mais vrai! La précision dans la douleur. Cette balle m'a donné un groupement assez incroyable en stand de tir : 3 balles dans un seul trou.
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Le choix d’une balle calibre 12 adaptée au sanglier détermine vos chances de réussite en battue et en affût. Entre slug pour une puissance mono-projectile et les balles plombées pour dispersion contrôlée, chaque munition doit offrir une énergie suffisante pour assurer une frappe nette tout en limitant la souffrance animale. Dans ce guide, nous analysons les performances balistiques, les usages concrets et les critères d’installation pour optimiser votre chasse du sanglier.
Ce tableau compare les trois familles principales de munitions utilisées pour le sanglier en calibre 12. Le choix dépendra de la distance de tir, de la philosophie de chasse (affût ou battue) et de la puissance recherchée.
Type de munition | Poids (g) | Vitesse initiale (m/s) | Énergie (J) | Usage principal |
---|---|---|---|---|
Slug plomb haché (Foster) | 28 (432 gr) | 450-500 | 2 800-3 100 | Battue courte |
Slug monobloc (TGS) | 30 (460 gr) | 500-520 | 3 200-3 400 | Affût jusqu’à 100 m |
Bourre calepinée + plomb | 25 (385 gr) | 470-490 | 2 700-3 000 | Battue polyvalente |
Loin de se limiter à une précision incertaine et aléatoire, le calibre 12 dispose de capacités remarquables. La compréhension du tir, ainsi que l’utilisation et la sélection des munitions diffèrent grandement entre un fusil calibre12 à canon lisse et son homologue à canon rayé. Pour un canon lisse, même conçu pour le tir de balles, la précision est fortement dépendante du type de projectile. Il n’y a pas de « projectile précis » ou de « canon précis », mais plutôt une combinaison précise « canon/balle » performante. Cette précision est souvent obtenue après de multiples tests pour trouver le couple idéal. Sans les rayures qui confèrent une stabilisation gyroscopique, les projectiles les plus fiables sont ceux équipés de dispositifs stabilisateurs. Ainsi, la « balle flèche » de Sauvestre (propulsée entre deux demi-coques avec un empennage stabilisateur) et les balles qui génèrent un effet aérodynamique stabilisateur (comme la Rottweil Exact) se distinguent. La théorie ne remplace jamais une vérification pratique au stand de tir, et tester la cible à 50 mètres est crucial.
Le comportement d’un canon rayé est plus similaire à celui d’une carabine. La stabilisation du projectile est assurée par la rotation due aux rayures, rendant ce type de canon plus tolérant à une plus large gamme de projectiles. Pour le choix des munitions, la logique est inversée par rapport au canon lisse : plus une balle est conçue pour se stabiliser par elle-même, moins elle convient à un canon rayé. Chez les bécassiers, le canon rayé fait partie des habitudes depuis des décennies, cependant ce type de rayure vouées à disperser la gerbe de plomb ( le pas étant très long) n’est en aucun cas apte à stabiliser et rendre précise une balle de calibre «lisse». Des rayures « spéciales balle» sont alors requises. très marquées à l’instar de celles présentes dans les canons de nos carabines. Leur pas spécifique très «lent» (de l’ordre d’un tour pour 30 pouces à un tour pour 35 pouces) stabilise idéalement le projectile, naturellement court, lourd et de fort diamètre. A titre de comparaison, une carabine de calibre type 444 Marlin dispose généralement d’un pas de 1 tour pour 24 pouces et un calibre.
Conçus spécifiquement pour les canons rayés, les projectiles spécifiques combinent haute vitesse et précision extrême. Ils sont constitués de deux éléments : un sabot en polymère très résistant, qui garantit une prise de rayures optimale dans lequel une balle. Le desseinde ce concept est d’égaler les caractéristiques balistiques d’une balle chemisée, généralement utilisée dans nos carabines. Le fabricant américain Hornady est le leader incontesté de cette technologie, proposant des balles FTX (19,4 g à 480 m/s), Monoflex (monométallique 19,4 g à 594 m/s), Interlock (21,1 g à 556 m/s) et SST (19,4 g à 610 m/s) dans ses munitions dédiées. Le « toujours americain » Winchester emboite le pas sur cette technologie en « ensabotant » son excellent projectile Extrem point Copper Impact. Les performances, théoriques et confirmées sur le terrain, sont similaires ou supérieures à celles d’une carabine de gros calibre. La seule perte de performance se manifeste par la trajectoire descendante du projectile : avec une chute moyenne de 10 cm à 100 m, un calibre 12 équipé de cette manière a une portée utile estimée à 50 m, légèrement inférieure à celle d’une carabine tirant des balles de poids similaire.
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Le système fédéral américain est unique en ce fait qu’il permet à chacun de ses 51 états de déterminer leur propre législation interne. Ainsi, les lois sur les armes et la chasse varient grandement, créant des situations parfois aberrantes ou cocasses. Par exemple, l’utilisation de munitions à étuis métalliques pour la chasse est interdite dans certaines régions, même pour le grand gibier. Celà est particulièrement paradoxal dans un pays où le port d’armes par les civils est souvent autorisé et même encouragé! Face à ces restrictions, les chasseurs et fabricants américains ont su s’adapter. En 1954, la célèbre entreprise Marlin a lancé le fusil « modèle 55 », une arme à verrou de calibre 12 avec un canon de 92 cm et un chargeur amovible de deux cartouches, plus une dans la chambre, connue en France sous le nom de « GOOSE GUN ». Ce modèle a rapidement évolué vers le « SLUGMASTER », avec un canon raccourci de 61 cm et des rayures pour le tir de balles. Ce concept, littéralement « comme une carabine » Like rifle, répondait aux restrictions législatives mentionnées et s’adaptait parfaitement à la chasse américaine, qui implique souvent le tir de grands animaux à environ 70 mètres. Le calibre 12 est devenu une alternative avantageuse aux calibres traditionnels comme le 45-70 Government ou le 450 Marlin.
La spécificité du tir en battue réside dans le fait qu’il est généralement effectué à des distances inférieures à 50 mètres. Dans cette pratique, les carabines de gros calibre (9.3X74R, 9.3 x62, etc.) dominent incontestablement. Cependant, le calibre 12 a son mot à dire face à de grands animaux robustes. Ses projectiles lourds et de large diamètre ont une capacité remarquable à transférer l’énergie cinétique de la balle à l’animal. Néanmoins, le tir en battue ne justifie en aucun cas une précision aléatoire. Le choix de la munition et le réglage de l’arme sont aussi cruciaux que pour une carabine. Un protocole spécifique au calibre 12 doit être suivi : qu’il s’agisse d’un canon lisse ou rayé, il est crucial de tester plusieurs munitions pour trouver celle qui conviendra le mieux à votre arme. En cas de désaccord marqué, l’imprécision peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres, ce qui est inacceptable, quel que soit le type de chasse. En termes d’énergie dégagée, le traditionnel calibre 12 n’a pas à pâlir face au maître des calibres de battue, le 9.3x74R. Seule sa balistique, naturellement inférieure, et un poids plus élevé qu’une balle plus aérodynamique, entraînent une chute plus rapide du projectile.
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