L'activité traditionnelle d'hier au service de l'innovation de demain.
Les premières origines de l'armurerie à Saint-Étienne se situent dans le quartier des Rives, dans la « bonne vallée du fer », proche de Valbenoîte. Dès le XIIIe siècle, on trouve sur les rives du Furan des arbalétriers, des javelinaires et des arquebusiers qui exploitent la force hydraulique de la rivière, la puissance calorifique du charbon de terre pour leurs forges et le grès pour leurs meules. Cette activité artisanale est la base des métiers de l’arme à Saint-Étienne.
L’organisation de l’activité armurière remonte à l’époque de François Ier. Désireux d’améliorer l’armement de ses troupes, il s’intéresse à l’armurerie stéphanoise dès 1531.
Le mouvement se poursuit avec Louis XIV qui cherche à normaliser la fourniture des armes à ses armées en établissant en 1665 un magasin royal des armes à la Bastille. À la tête de ce magasin, Maximilien Titon, se voyant confier le privilège de l’approvisionnement des armées royales, se met en mesure de s’assurer du bon fonctionnement et de la sûreté des armes qu’il réceptionne.
Les entrepreneurs stéphanois, accrédités pour pouvoir livrer à ce magasin, doivent s’assurer à leur tour de la qualité des armes qu’ils expédient à Paris.
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L’origine de l’épreuve à Saint-Étienne n’est pas clairement établie. Elle se perd au cours du XVIIe siècle avec la fabrication des armes de guerre que le pouvoir royal confie à des entrepreneurs et artisans stéphanois.
Suite à l’établissement d’un premier règlement pour la fabrication des armes de guerre en 1717, portant sur la normalisation des canons afin d’homogénéiser la fourniture des munitions, l’épreuve s’affirme de plus en plus comme une obligation.
Pierre François Girard, né et mort à Saint-Étienne (1674-1751), entrepreneur du roi, est le premier dont les lacunaires chroniques historiques de Saint-Étienne conservent la mémoire comme ayant établi un Banc d’Épreuve. L’existence de ce Banc d’Épreuve, installé par Pierre Girard « au gué du Chavanelet dans le quartier de l’Heurton », est attestée en 1743.
Avec l’organisation de la production des armes de guerre à Saint-Étienne sous le statut de manufacture royale à partir de 1764, obligeant les armuriers travaillant à ces fournitures de ne travailler que pour le roi, la scission entre production des armes de guerre et des armes de chasse, dites bourgeoises, ne va cesser de s’affirmer.
Pendant plusieurs années, l’épreuve des armes bourgeoises fait l’objet de discussions divergentes entre le pouvoir royal, qui souhaite s’assurer de la qualité et d’une sécurité minimum d’utilisation des armes mises sur le marché, et les artisans armuriers privés qui tiennent à leur indépendance.
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Comme cette épreuve n’est encore effectuée que par le Banc d’Épreuve de la manufacture royale, sous le contrôle des inspecteurs et contrôleurs d’état, les canons sont éprouvés aux charges de guerre.
Face aux trop nombreux rebuts d’épreuve des armes bourgeoises, les armuriers « civils » stéphanois réclament que l’épreuve des armes de chasse soit plus légère et séparée de celle des armes de guerre. Ils obtiennent finalement satisfaction par arrêt du conseil d’état du roi du 17 janvier 1782.
La date de 1782 marque donc la réelle naissance de l’actuel Banc d’Épreuve. Augustin Merley, canonnier de renom d’une vielle famille de l’armurerie stéphanoise, est le premier éprouveur des armes bourgeoises, nommé, parmi les trois candidats que propose la ville, par l’intendant de Lyon en 1782.
Le chargement des armes ne se faisant pas encore par la culasse, seuls les canons sont éprouvés, fixés horizontalement à un banc, le talon de la culasse appuyé contre une forte bande de fer.
Si le canon résiste sans déformation à la charge d’épreuve, l’éprouveur appose le sacrosaint poinçon d’épreuve, véritable garantie de confiance entre le vendeur et l’acheteur. Porteur du renom et de l’image de marque de l’armurerie stéphanoise, ce poinçon est constitué des palmes croisées symbole du martyr de Saint-Étienne, saint patron de la ville.
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Avec la Révolution et l’abolition de tous les privilèges royaux, Augustin Merley doit abandonner l’épreuve des armes et le revenu qu’il en tirait. Cette épreuve est rétablie dès 1797 à la demande des armuriers pour qui elle est devenue un incontournable argument technique et commercial.
Augustin Merley démissionne en 1809, trop âgé et devant faire face à l’augmentation incessante du prix des poudres. L’année suivante, un décret impérial réglemente l’épreuve pour tout l’empire qui comprend alors Liège.
Le neveu d’Augustin Merley est nommé comme éprouveur. On retrouve dans les syndics en charge de la surveillance de l’épreuve les noms d’armuriers et canonniers connus de l’époque : Romain Peurière, Jean-Baptiste Thomas, Merley-Chauve, Hugues Vignat, Jean-François Chaleyer et Giraud-Dumarest.
Les fraudes à l’épreuve sont encore courantes et il faut par exemple changer le poinçon, dérobé ou perdu en 1824, pour éviter des épreuves non-conformes.
En 1836, Merley-Duon établit un nouveau Banc d’Épreuve non loin du précédent, toujours rue de l’Heurton.
1848, périodes de turbulence… Le Banc d’Épreuve entre en turbulence à partir de 1848 : il n’y a plus de syndic, le tarif et la validité de l’épreuve sont remis en cause par les armuriers…
L’éprouveur Merley-Duon meurt en 1855. Il sera le dernier entrepreneur privé de l’épreuve. En effet, à la demande des armuriers, de la ville et de la chambre de commerce, dès 1856 et par décret impérial, la gestion de l’épreuve est confiée à la chambre de commerce et d’industrie de Saint-Étienne.
Le Banc d’Épreuve de la rue de l’Heurton est racheté à la veuve d’Augustin Merley et Merley-Tivet, ancien canonnier et contrôleur de la manufacture impériale, est nommé comme éprouveur.
Avec la stabilisation de son fonctionnement, le Banc d’Épreuve voit s’établir dans sa proximité les canonniers et armuriers qui doivent venir y faire éprouver leurs productions. Se constitue ainsi de fait, par économie de déplacement, entre la canonnerie établie aux Rives pour la manufacture impériale et le banc d’épreuve, un véritable quartier armurier.
Après 1880, l’évolution des armes incite de plus en plus à en éprouver la fermeture autant que le canon. Dès 1883 il est ainsi envisagé d’agrandir le Banc d’Épreuve.
La commission nommée par la chambre de commerce se renseigne sur les installations de celui récemment installé à Liège et achète les terrains attenant au bâtiment existant, rue Jean-Claude Tissot, en 1885.
Cette même année, la loi Farcy du 14 août 1885 libéralisant la fabrication et le commerce des armes non-réglementaires, remet du même coup en cause l’obligation de l’épreuve. Mais une fois de plus, les armuriers, conscients de l’indispensable valeur ajoutée technique et commerciale qu’apporte l’épreuve à leurs produits, réclament le retour à l’épreuve obligatoire de peur de voir naître des concurrences en deçà de la sécurité.
La chambre de commerce décide de maintenir l’épreuve et même de la compléter de l’épreuve des armes finies. Par décrets du 7 novembre 1895, les chambres de commerce de Saint-Étienne et Paris sont confirmées dans la gestion de leurs Bancs d’Épreuve respectifs.
Faute de rendre l’épreuve obligatoire comme le demandent les armuriers, ce décret la reconnaît tout de même officielle. La chambre de commerce reprend alors son projet d’agrandissement des locaux. Entre 1903 et 1908, sur les plans de l’architecte Lamaizière, un nouveau Banc d’Épreuve plus vaste et plus moderne voit le jour rue Jean-Claude Tissot.
La rue de l’Épreuve toute proche conserve encore le souvenir de l’emplacement du Banc d’Épreuve d’alors, aujourd’hui détruit.
1910 est une année marquante dans l’histoire de l’épreuve des armes, avec la réunion d’une commission internationale (France, Allemagne, Belgique, Autriche et Italie) cherchant à normaliser l’épreuve des armes d’un pays à l’autre et donnant naissance à la Commission Technique Internationale bientôt transformée en Commission Internationale Permanente des armes à feu (CIP).
Comme cela avait déjà été le cas en 1870, mais en plus grand et plus longtemps, le Banc d’Épreuve est mobilisé pour éprouver armes et munitions de guerre en 14-18.
Il faut ensuite attendre un arrêté du 2 juillet 1960 pour qu’une nouvelle étape notoire soit franchie avec le rétablissement de l’épreuve obligatoire et la confirmation de la CCI dans sa gestion du banc d’épreuve de Saint-Etienne.
Pour faciliter l’épreuve des grosses productions de certaines entreprises, cette année là voit également la création de trois annexes au Banc d’Épreuve : à Manufrance (St-Etienne), à GEVARM (St-Germain-Laval, Loire) et à la SFMM (St-Jean-de-Muzols, Ardèche).
A partir de 1973, le Banc d’Épreuve de Saint-Etienne se voit confier la gestion de celui de Paris et de ses annexes de Mulhouse, Bayonne et Hendaye. Paris est fermé en 1978, faisant de Saint-Etienne le seul Banc d’Épreuve de France.
Au début de 1988, le Banc d’Épreuve s’installe dans ses nouveaux locaux, 5 rue de Méons, dans la ZI de Molina Nord. Face à l’évolution du marché de l’arme qui suit l’évolution du statut social de la chasse, cette nouvelle installation permet au Banc d’Épreuve de déployer ses savoir-faire, en particulier au service des essais sur les nouveaux matériaux de protection.
Au XIXe siècle, la France pouvait se féliciter d'avoir des armuriers de génie,et parmi eux l'on comptait Régis Darne. Arquebusier et balisticien, il alliait ses deux qualités pour faire naître des armes de chasse d'une qualité exceptionnelle. En 1878, il met au point un fusil de chasse révolutionnaire : à canons fixes dont la culasse s'ouvre en basculant par rotation sur le côté droit. En 1881, il fonde l'usine Darne. Et en 1893, il crée le fusil qui fera le renom international de la marque : un fusil à culasse à glissière, le modèle R.
En 1881, Régis Darne décide de conquérir le monde avec ses fusils à canons fixes à la merveilleuse balistique. Paul Bruchet lui succède 100 ans plus tard et, aujourd’hui, Jacques Bolelli, qui dirige Fort Royal, et Hervé Bruchet ont repris le flambeau.
Renato Baldi, fabricant italien basé dans la région de Brescia, est réputé pour ses armes de chasse alliant tradition artisanale et technologie moderne. La marque propose des fusils superposés, juxtaposés, ainsi que des carabines à verrou et express, adaptés à la chasse au grand et petit gibier.
Mauser est une marque allemande de renom, mondialement reconnue pour ses armes à feu de haute qualité, notamment ses carabines et fusils de précision. Fondée en 1811, elle a marqué l’histoire militaire avec des modèles emblématiques comme le Mauser 98, qui a été utilisé par de nombreuses armées à travers le monde.
Hera Arms, marque allemande fondée en 2008, propose des carabines et accessoires de haute qualité adaptés à la chasse et au tir sportif. Conçus avec des matériaux robustes et des technologies de pointe, leurs produits offrent précision, fiabilité et ergonomie sur le terrain.
Rossi, marque brésilienne fondée en 1889, est spécialisée dans les carabines et fusils de chasse accessibles et performants. Réputée pour ses carabines à levier sous garde R92, inspirées du Winchester 1892, elle offre des armes fiables, précises et au design intemporel.
Rössler RÖWA est une marque autrichienne spécialisée dans les carabines de chasse de précision, reconnue pour ses modèles Titan, qui allient savoir-faire artisanal et innovation technologique. Les armes Rössler RÖWA sont personnalisables et fabriquées avec des matériaux de haute qualité pour garantir une fiabilité et une performance exceptionnelles.
Browning est une marque américaine fondée en 1878, mondialement reconnue pour la conception d’armes à feu, de vêtements de chasse et d’accessoires. Ses armes, telles que les fusils semi-automatiques Browning Auto-5 et les carabines BAR, sont célèbres pour leur fiabilité, précision et innovation.
La chasse à courre, également appelée Vénerie, est une pratique de chasse dite traditionnelle qui trouve ses racines dans l'histoire de la France mais également dans d'autres régions d'Europe. Elle se distingue des autres formes de chasse par son déroulement unique et ses codes très stricts, où le gibier est poursuivi par une meute de chiens courants jusqu'à l'épuisement, avant sa mise à mort. Cette pratique, chargée de symbolisme et de traditions, reste aujourd'hui une activité passionnante et controversée, incarnant un lien profond entre l'homme et la nature.
La chasse à courre a des racines profondes en France, remontant à des temps immémoriaux. Cependant, c'est sous le règne de François Ier au XVIe siècle que cette pratique connaît une véritable expansion. François Ier, grand amateur de chasse, fait de la vénerie une activité royale, réservée à l'élite.
Le château de Chambord et son vaste domaine forestier, un lieu d'histoire pour la chasse à courre. Le château de Chambord, situé dans la vallée de la Loire, est entouré d'un domaine de chasse exceptionnel, qui s'étend sur plus de 5 000 hectares, ce qui en fait l'un des plus vastes parcs forestiers clos d'Europe. Ce domaine a été spécialement aménagé pour la pratique de la chasse à courre, avec des allées rectilignes traversant la forêt, permettant une poursuite efficace du gibier. Le château lui-même, avec son architecture imposante et ses vastes espaces, était conçu pour accueillir les chasses royales, où François Ier et ses courtisans pouvaient s'adonner à leur passion pour la vénerie.
Sous le règne de François Ier, le gibier le plus chassé à Chambord était le cerf. Le cerf était considéré comme le roi des forêts et représentait un défi de taille pour les chasseurs royaux, ce qui en faisait le gibier de prédilection pour les chasses à courre organisées par François Ier.
Le domaine de Chambord reste un symbole fort de cette tradition, incarnant l'art de vivre à la française et l'importance de la chasse dans la vie aristocratique de l'époque. Aujourd'hui encore, Chambord est associé à la vénerie, et des chasses à courre y sont parfois organisées, perpétuant ainsi une tradition vieille de plusieurs siècles. Ce lien historique entre le château de Chambord et la vénerie en fait un lieu emblématique, où l'histoire et la nature se rencontrent pour offrir un témoignage vivant de la grandeur passée des chasses royales.
La chasse à courre, ou vénerie, se distingue par la diversité des gibiers qu'elle cible, chacun offrant des défis spécifiques et une expérience de chasse unique. Les animaux traditionnellement chassés à courre sont choisis non seulement pour leur abondance dans les régions boisées de France, mais aussi pour les caractéristiques qui rendent leur poursuite intéressante et complexe.
Dans la chasse à courre, les chiens de chasse occupent une place centrale. Ils sont non seulement les partenaires indispensables du chasseur, mais aussi les véritables acteurs de la traque. Plusieurs races de chiens ont été spécifiquement élevées au fil des siècles pour répondre aux exigences rigoureuses de la vénerie, et chacune de ces races apporte des compétences particulières qui la rendent idéale pour ce type de chasse.
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