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La Belgique aux armes

Au moment où M. Paul Deschanel termine une lettre au Président de la Chambre belge, il est dans son cabinet du Palais-Bourbon. Sur sa table, les feuilles couvertes de sa grande écriture sont encore humides d'encre. Tout pâle, il nous tend la main droite et, de la main gauche pesant sur notre épaule, il nous attire sur sa poitrine. Il dit: « Voilà donc cette guerre que l'un et l'autre nous avions prévue, dont nous avons si souvent parlé ensemble et à laquelle tant de Français refusaient de croire ! C'est pour la France la plus formidable épreuve. Mais la France la regarde en face, avec un lumineux courage et un sublime sang-froid. »

Né en Belgique d'un grand Français proscrit par l'Empire et d'une Liégeoise au généreux cœur, M. Paul Deschanel a pour la Belgique une tendresse qui, en présence de l'héroïsme belge, devient filiale piété. Voici sa lettre : « La Belgique ne défend pas seulement l'indépendance européenne, elle est le champion de l'honneur. Et si, au moment où le cœur de tous les Français bat avec le vôtre, il en est parmi nous qui éprouvent pour votre nation une particulière tendresse, ce sont les fils de ceux qui, proscrits en 1851, reçurent de la libre Belgique et de son roi Léopold Ier la plus large hospitalité, nés de votre sang, sur votre sol, et pénétrés d'amour pour votre pays. »

À Bruxelles, le roi Albert Ier venait de dire aux soldats belges, champions de l'honneur, qui partaient pour barrer la route à la barbarie: « Sans la moindre provocation de notre part, un voisin orgueilleux de sa force a déchiré les traités portant sa signature, il a violé les territoires de nos pères. Parce que nous avons refusé de forfaire à l'honneur, il nous attaque. Le monde est émerveillé de notre attitude loyale. Que son estime et son respect nous réconfortent! En voyant son indépendance menacée, la nation a frémi, ses enfants ont bondi à la frontière. Vaillants soldats, vous triompherez, car vous êtes la force au service du droit. »

En partant à son tour, le roi disait à son ministre, M. de Brocqueville : - S'il le faut, nous prendrons chacun un fusil et nous demanderons à notre armée de nous faire une place au premier rang.

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L'armée belge comptait officiellement 200 000 hommes, comprenant 120 bataillons d'infanterie, une division de cavalerie, 78 batteries de 75, 36 batteries d'obusiers et de canons de 100, 6 batteries à cheval, 40 compagnies de mitrailleuses et une classe de milices. Elle disposait de 37 600 chevaux, de 2 600 voitures, de 1 500 automobiles. Mais, dans quelle mesure la réalité correspondait-elle aux chiffres officiels ?

L'ennemi n'a tout d'abord trouvé devant lui que 120 000 hommes, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de recrues mal exercées. Les nouvelles lois militaires n'entraient pas encore en application. Beaucoup de compagnies avaient à peine soixante hommes. À proprement parler, cette armée belge était-elle une armée? C'était plutôt, comme on l'a dit, une police militante, une milice civique. Elle n'avait pas l'esprit de discipline militaire. Entre officiers et soldats régnait une débonnaire cordialité qui se manifestait souvent par le tutoiement réciproque. Bien peu de ses officiers avaient envisagé la possibilité d'une guerre véritable à laquelle ils prendraient part.

Une partie de cette armée avait des fusils d'ancien modèle. Les approvisionnements de cartouches étaient d'une insuffisance notoire. L'artillerie, en tant que qualité et munitions, paraissait très bien pourvue. Malheureusement, elle restait par trop inférieure à l'artillerie allemande, comme calibre et comme portée.

Assurément, certaines troupes possédaient un incontestable mérite, par exemple le génie dont les officiers s'instruisaient aux leçons du général Brialmont qu'ils appelaient avec un légitime orgueil le Vauban du XIXe siècle. Mais quoi ! les couleurs criardes des uniformes belges ne semblaient-elles pas proclamer à l'envi l'amour de la paix qui animait la Belgique? Les tuniques vertes, les pantalons cerise, les bonnets à poil des guides, les costumes bleus à parements rouges des grenadiers, les costumes vert bouteille des carabiniers, les costumes bleu ciel et jaune serin des lanciers, faisaient de chaque soldat une cible vivante.

Pour qu'une telle armée pût tenir en échec, même un seul instant, les masses allemandes, il a fallu qu'elle retrouvât en soi, ignorées et intactes, les ressources d'un héroïsme héréditaire. Le souffle insolent et féroce de l'invasion fit soudain flamboyer au fond des âmes l'antique patriotisme qui brûlait sous la cendre.

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En cinq jours, 20 000 volontaires se levèrent à l'appel de la nation. Aux côtés des jeunes gens se plaçaient des hommes mûrs, voire des quinquagénaires. D'une seule ferme près de Wetteren, sortirent douze combattants. Mais la plupart de ces volontaires ne furent versés dans les cadres qu'à partir du 13 octobre.

La première division d'armée, avec 14 000 fantassins, 500 cavaliers, 48 canons, 19 mitrailleuses, était envoyée d'Anvers à Louvain. La 5e division, avec le même nombre d'hommes et de bouches à feu, était envoyée de Mons à Perwez ; la 6e avec le même nombre d'hommes et de bouches à feu, était envoyée de Bruxelles à Wavie, c'est-à-dire au point où les Prussiens battirent en retraite après la bataille de Ligny, en 1815; la 3e division, avec 14 000 fantassins, 500 cavaliers, 60 canons, 24 mitrailleuses, était postée près de Liège ; la 4e, un peu moins forte, près de Namur.

Une division de cavalerie avec 2 500 chevaux, 400 cyclistes et 12 canons, surveillait les transports. Une brigade mixte était dirigée sur Tongres et une autre sur Huy.

Le gouvernement belge avait demandé à notre attaché militaire de préparer la coopération des forces françaises et des forces belges. Il prévint ses administrateurs de ne pas considérer l'entrée des Français comme une violation de territoire.

Le roi des Belges remplit son peuple d'une joie guerrière, le jour où il lui annonça l'arrivée de nos troupes : « La France, ce noble pays associé à toutes les causes justes, vole à notre secours. Ses armées entrent dans notre territoire. En votre nom, je leur adresse un salut fraternel. »

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Beaucoup de nos soldats étaient transportés dans les autobus parisiens. Un matin, au lever du soleil, des villages, réveillés par un bruit de roues et de cornes, virent passer une longue file de voitures Madeleine-Bastille, portant chacune une quarantaine de soldats avec armes et bagages. Les bons Belges les saluaient gaiement : - Ya-t-il encore des places? - Lisez le règlement. Chaque voiture ne doit contenir que trente voyageurs. - Bon! Est-ce que les règlements comptent en temps de guerre? - Surtout pour ceux qui ont pris la Bastille !

Quand nos troupes pénétrèrent à Charleroi, toutes les maisons se pavoisèrent. Quelques-unes même voulurent vider leur cave. Le peuple déclarait : -Jamais, quoi qu'il arrive, nous n'oublierons que la France et l'Angleterre ont offert leur sang pour défendre notre indépendance.

Bruxelles connut un moment d'ardente confiance, au moment où des officiers français y apparurent. La foule les enleva de leur automobile et les porta en triomphe. Sur l'hôtel de ville, les drapeaux français et anglais unis au drapeau belge flottaient dans le soleil.

Premières atrocités allemandes en Belgique

La 2e et la 4e division de cavalerie, c'est-à-dire douze régiments allemands, parvenaient à Visé. Les habitants des régions envahies signalaient la présence de troupes allemandes appartenant au VIIe, au VIIIe, au IXe, au Xe, au XIe corps. Elles étaient soutenues par des régiments du IIIe et du IVe corps.

L'ennemi, dès qu'il eut traversé la Meuse, usa de tous les moyens pour frapper de terreur l'esprit des populations. Ses violences exercées au mépris de tout droit, furent immédiatement publiées de toutes parts. Il dirigeait son tir sur les ambulances et fusillait un pharmacien qui donnait des soins aux blessés.

Un combat s'étant livré devant Visé, il incendiait la paisible petite cité renommée pour sa châsse d'argent de Saint-Hadelin, son vieil hôtel de ville et ses oies. Onze civils tombèrent sous les balles. Sur l'ordre de leur commandant, quelques sous-lieutenants prussiens installèrent deux des cadavres contre un mur, forcèrent la population à défiler devant ces victimes et proclamèrent en français : « Tel est le sort qui attend tous ceux qui nous sont hostiles ».

Un médecin belge qui relevait un homme horriblement mutilé servit de cible aux soldats allemands. Ils se saisirent de quelques soldats belges, leur lièrent les mains, leur mirent des fusils sur les épaules et les poussèrent devant eux en leur ordonnant sous peine de mort de crier : « Belges, ne tirez pas. Nous sommes des Belges ».

Pour la première fois, on entendait des soldats allemands répéter : « Des civils ont tiré sur nous. » Ce mot qu'entendront toutes les contrées envahies (Man hat geschiossen), véritable mot d'ordre donné par l'ennemi à ses troupes, fut le signal de toutes les atrocités.

À Berneau, les chasseurs poméraniens prétendirent que les civils avaient tiré sur eux, firent sortir les habitants et tirèrent dans le tas. Le curé, plusieurs femmes et plusieurs enfants furent atteints les premiers. Les uhlans, à l'aide de pastilles incendiaires, mettaient le feu aux villages. En quelques heures, Overwinden et Pellaines ne furent plus qu'un monceau de cendres.

Les soldats allemands étaient d'autant plus irrités par la résistance des Belges qu'on n'avait pas cessé de leur répéter en Allemagne : « La Belgique n'osera jamais s'opposer à votre passage. D'ailleurs, à la nouvelle de notre approche, elle a déjà retiré ses troupes de la frontière».

Ces soldats avaient déclaré, le matin même : - « Demain, nous coucherons en France ».

Dans leur fureur, ils attelaient des civils à leurs mitrailleuses, les bras en croix. Celui qui ne pouvait pas suivre était attaché par les pieds, sa tête heurtant les pavés. Ils pillaient les fermes, torturaient le fermier pour savoir où était caché son argent, massacraient les prisonniers, achevaient les blessés.

Des officiers allemands volèrent vingt mille francs au bureau de poste de Hasselt. Dans un village près d'Huy, un bicycliste allemand tomba et son fusil partit. Le village fut brûlé et les habitants mâles jetés dans les flammes. À Huy, où Pierre l'Hermite, l'apôtre des Croisades, passa ses dernières années, c'est sur un enterrement que l'ennemi s'acharna; les balles des shrapnells brisèrent les lanternes du corbillard.

Massacres à Lincé où deux enfants, l'un de neuf ans, l'autre de dix, sont assassinés. Massacres à Poulseur. Massacres à Lovégnée, à Battice, à Melen où sont assassinés 121 civils dont une petite fille de sept ans et une autre de onze. Massacres à Micheroux, à Soumagne, a Barchon, à Saive, à Francorchamps, partout les bourreaux redoublaient de cruauté.

Des étrangers, particulièrement des Américains, apportèrent bientôt leurs témoignages :

  • Nous avons vu un cadavre de femme dont les mains et les pieds étaient coupés.
  • Nous avons vu un vieillard à cheveux blancs tué et criblé de vingt-deux coups de baïonnette, parce qu'un soldat belge, devant sa maison, avait tiré sur un soldat allemand.
  • Nous avons vu une petite fille de deux ans tuée par un uhlan a coups de sabre dans les bras de sa mère.
  • Nous avons vu un septuagénaire suspendu par les bras au plafond de sa maison et rôti dans un feu allumé à ses pieds par les soldats bavarois.

La reine des Belges, née princesse de Bavière, racontait à un de nos amis les crimes commis par les Allemands. Devant ces visions d'horreur, dans son visage délicat contracté douloureusement, ses yeux d'un bleu turquoise se mouillaient de larmes ou étincelaient d'indignation. Elle ajouta, d'un ton déchirant : « C'est fini ! Entre eux et moi, il y a un sanglant rideau de fer qui est descendu pour jamais ».

L'invasion en Belgique

Sur les routes de Belgique, les armées allemandes s'avançaient en rangs serrés, interminablement. Tout dans cette invasion était calculé, concerté, rythmé pour donner l'impression d'une force irrésistible. Écoutez les récits des spectateurs. Sans fin, de vivantes masses gris vert ébranlaient la terre sous de grosses bottes, au balancement des bras. Après les brigades d'infanterie venaient de la cavalerie : uhlans aux pennons flottants, hussards aux jaquettes couleur de terre, cuirassiers aux cuirasses voilées d'étoffe ; puis, de l'artillerie ; puis, des ambulances ; puis, de l'infanterie encore; puis, de l'artillerie lourde, pièces de siège dont la moindre était traînée par trente-deux chevaux; artilleurs, assis, bras croisés et talons rentrés, immobiles comme de tragiques mannequins ; puis, de l'artillerie de campagne, canons se succédant en si longues files que l'on se demandait où l'Allemagne avait pu trouver tant d'acier (hélas! c'était de nos mines de Lorraine); puis, des pionniers, des sapeurs, des mineurs armés de...

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