Cet article se focalise sur les flux illicites d’armes légères et de petit calibre (ALPC) qui sont un des aspects les plus significatifs du problème et pourra donner au lecteur non-initié quelques clefs pour suivre le colloque plus facilement, même si les professionnels du sujet n’apprendront ici dans doute rien de nouveau.
Au terme de ce document, « armes légères et de petit calibre » signifient toute arme meurtrière portative qui tire ou projette, ou qui est conçue pour tirer ou projeter, ou qui peut être facilement transformée pour tirer ou projeter un coup de feu, une cartouche ou un projectile au moyen d’un mécanisme explosif.
Un armement de petit calibre s’entend jusqu’à 20mm exclu.
Toutes les armes à feu étant destinées à lancer des projectiles, il est naturel qu'elles présentent des similitudes. En les analysant de plus près, on constate cependant de fortes différences dans leurs principes de fonctionnement.
Les éléments constitutifs d'une arme à feu comprennent :
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On appelle ces armes des carabines ou des fusils.
La première différence notable entre les armes à feu concerne les dimensions et la manière dont on les tient. La première distinction est simple. Une arme que l'on peut utiliser d'une seule main (dans le poing) est une arme de poing. Rien n'empêche cependant d'utiliser les deux mains.
Les deux images ci-dessus permettent de différencier un pistolet (image de gauche) d'un revolver (image de droite). Un pistolet automatique ou semi automatique possède un chargeur contenant les cartouches. Il est généralement logé dans la poignée.
Plus puissantes, les armes d'épaule présentent un recul qui n'est plus acceptable par une ou même deux mains et nécessitent un appui sur une partie du corps. L'épaule a été finalement le choix le plus pratique. Tout naturellement, ces armes sont dénommées armes d'épaule.
Selon les armes, le mécanisme de détente permet le tir soit en simple action, soit en simple et double action.
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Dans ce mode de tir, le marteau ou le chien (marteau sur lequel est fixé le percuteur) est armé. Un appui sur la détente libère le marteau ou le chien qui vient percuter l'amorce de la cartouche et entraine le départ du coup.
Dans ce mode de tir, le marteau ou le chien se trouve initialement à l'abattu. L'action du doigt sur la détente entraine un certain nombre d'évènements : rotation vers l'arrière du marteau ou du chien, compression du ressort de percussion. Lorsque l'angle de rotation requis est atteint par le marteau ou le chien, ce dernier est libéré et vient percuter l'amorce de la cartouche, soit directement dans le cas du chien, soit en frappant le talon du percuteur dans le cas du marteau.
Le mode de chargement en munitions des armes est un facteur important de leur efficacité puisqu'il détermine leur cadence de tir. La cadence de tir correspond au nombre de coups que l'arme peut tirer en un laps de temps donné, généralement la minute. On parle de "coups à la minute".
Il existe plusieurs principes de fonctionnement des armes et leurs mécanismes ne sont limités que par l'ingéniosité des concepteurs.
Les ALPC sont traditionnellement les grandes oubliées des débats publics sur le commerce des armes, alors qu’elles constituent, de loin, par leur prolifération incontrôlée, le premier facteur de décès par violence armée sur la planète, y compris en situation de conflit.
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La prolifération incontrôlée des ALPC constitue un des facteurs prépondérants de la violence armée à l’échelle mondiale. Ainsi, d’après les chiffres du Small Arms Survey et de l’université d’Uppsala, sur les 600 000 morts violentes que connait la population mondiale chaque année, environ 37% - soit 223 000 morts - sont liés à l’usage d’ALPC (dont environ 10 000 dans des attaques terroristes).
Les ALPC sont largement utilisées par les réseaux terroristes et le crime organisé. Leur trafic est étroitement lié à celui de la drogue, mais aussi à toutes les autres activités illégales, comme le trafic d’êtres humains ou le braconnage, la piraterie ou les contrefaçons.
La présence de larges stocks d’ALPC issues de conflits précédents, non tracées et non répertoriées, constitue un facteur bien documenté de déstabilisation des zones politiquement fragiles.
La complexité des préoccupations liées aux armes à feu, à leurs usages licites comme à la répression de leurs usages illicites, se reflète dans la grande complexité du cadre juridique existant, aux niveaux nationaux et internationaux.
La protection des flux légaux et les limitations du détournement passent notamment par un meilleur marquage et traçage des ALPC, ainsi que par un partage facilité des fichiers et registres.
Le marquage et la traçabilité, qui sont un des éléments essentiels de l’Objectif du Développement Durable n°16 des Nations Unies, n’est aujourd’hui possible que dans environ 13% des cas de saisies d’ALPC, comme le notait le rapport du Secrétaire Général au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Sur le terrain, Interpol souligne l’augmentation constante de la circulation d’armes « artisanales, fantômes ou aux numéros de série oblitérés », ce qui complique encore l’action des forces de l’ordre.
Les armes et éléments d'armes sont classés en différentes catégories, dont la catégorie A1, qui comprend des armes particulièrement dangereuses :
Classement | Désignation | Caractéristiques |
---|---|---|
A1 - 1° | Arme à feu camouflée sous la forme d'un autre objet | |
A1 - 2° | Arme à feu de poing quel que soit le type ou le système de fonctionnement | Permet le tir de plus de 21 munitions sans réapprovisionnement. Le système d'alimentation (chargeur) a une capacité supérieure à 20 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. |
A1 - 3° | Arme à feu d'épaule à répétition semi-automatique à percussion annulaire | Permet le tir de plus de 31 munitions sans réapprovisionnement. Le chargeur a une capacité supérieure à 30 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. |
A1 - 3° bis | Arme à feu d'épaule à répétition semi-automatique à percussion centrale | Permet de tirer plus de 11 coups sans recharger. Le chargeur a une capacité supérieure à 10 cartouches. Le chargeur est intégré à l'arme, ou amovible et inséré dans l'arme. À noter : l'arme reste classée en catégorie B si le chargeur n'y est pas inséré. |
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