Anse-Bertrand est une petite ville située à l’extrémité Nord de Grande-Terre en Guadeloupe. La commune d'Anse-Bertrand est située à l'extrême nord de la Grande-Terre. Les communes Limitrophes sont Port-Louis et Petit-Canal. Le dernier bourg, au Nord de la Guadeloupe, occupe un vaste territoire de plus de 5 000 hectares (moins de 1 habitant à l'hectare). La ville tire son nom de l’anse où elle se trouve et du nom du premier pécheur venu s’y installer, Bertrand Patternait. Dans cette partie de l’île, la végétation est plus discrète, la terre est aride mais les paysages sont grandioses.
L’histoire de l’Anse-Bertrand commence aux environs de l’an 1000 après J.C, lorsque des Indiens Caraïbes vinrent s’y réfugier. La ville fut le lieu de refuge des indiens Caraïbes qui fuyaient les premiers colons. En 1660, le gouverneur Charles Houël, lors du traité de Basse-Terre, laissa aux derniers Caraïbes cette région la moins fertile de l’archipel : quelque 2 000 hectares entre la pointe de la Grande Vigie et la pointe des Châteaux. En 1730, il ne restait guère que 76 Caraïbes sur ce territoire.
En 1825, seules 7 familles étaient encore présentes, localisées à l’anse du Petit-Portland. Un article de journal de 1855 évoque les « derniers sauvages » réfugiés aux Fonds Caraïbes de l’Anse-Bertrand. En 1882, un groupe de quinze personnes et leurs familles, descendants des Caraïbes d’Anse-Bertrand, revendiquent 200 hectares à l’extrême nord de la Grande-Terre. Leur pétition envoyée aux autorités est le dernier acte de revendication des Amérindiens.
Peu à peu, les descendants des Caraïbes cédèrent leurs terres aux colons venus y cultiver la canne à sucre et le coton. C’est ainsi qu’en 1790, on y comptait 12 cotonneries, 24 moulins à vent et 21 sucreries. Jusqu’aux années 1730 l’activité de cette zone sèche de l’île est consacrée à la culture du coton puis, ce fut la production de canne à sucre qui se développa. Les nombreuses ruines de moulins à vent sont les témoins de cette activité. Entre 1732 et 1790, le nombre de manufactures de sucre passa de 5 à 21.
A partir de 1848, la production de cannes à sucre décrut suite à trois facteurs : les sécheresses de 1857, 1862 et 1866 ; l’abolition de l’esclavage (moins de mains d’œuvre) et la concurrence du sucre de betterave. Dans les années qui suivirent, les rendements de l’Anse-Bertrand diminuèrent fortement et les terres agricoles furent achetées par les communes de Port-Louis et de Beauport. Ce n’est qu’en 1990, au moment de la fermeture de l’usine de Beauport, que l’Anse-Bertrand décida de diversifier son activité avec le tourisme et la pêche.
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L'histoire de la commune de Anse-Bertrand est donc caractérisée par une colonisation tardive et par la lenteur de son détachement du quartier de Port-Louis détachement qui ne sera réalisé qu'en 1737.Si la culture de la canne a toujours été présente, celle du coton a été bien plus importante tout au long du XVIIIe siècle. Le siècle suivant est en revanche celui du sucre, si bien qu'en 1835, 73 % des surfaces cultivées sont consacrées à cette culture.
La faible productivité des terres conduit une partie des habitations de la commune à faire broyer ses cannes aux usines Bellevue et Beauport vers 1865, situées sur le territoire de la commune voisine de Port-Louis. À la fin du XIXe siècle, l’usine de Beauport rachète la majorité des terres sucrières de la commune et domine l’économie locale jusqu’à sa cessation d’activité en 1990.
C’est dans l’une d’entre elles, l’Habitation La Mahaudière (du nom de son propriétaire Douillard Mahaudière) qu’eut lieu l’un des plus célèbres procès de l’histoire de la Guadeloupe, opposant en 1840 ce planteur à Lucile, une esclave accusée d’avoir empoisonné sa maîtresse.
L’économie de la commune repose sur l’agriculture et plus particulièrement sur la culture de la canne à sucre. Elle présente encore de nombreux aspects de ce riche passé dont on peut voir les traces à travers les divers moulins à vent épars sur le territoire de la commune, tel celui de l’Habitation La Mahaudière. Un parc éolien est installé à la Mahaudière.
Le tourisme à l’Anse Bertrand est essentiellement poussé par la visite de la Pointe de la Grande-Vigie et de la Porte d’Enfer. On y vient aussi pour ses superbes plages (la Chapelle, Pistolet, Anse Laborde ), pour la nature préservée des marres (Ma Goudou, Ma Senpyè et Ma Rozo) et pour la découverte des dizaines de moulins à vent qui s’éparpillent un peu partout.
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La commune présente des paysages naturels remarquables comme la pointe de la Grande Vigie située à l’extrême nord de l’île, dont le paysage est constitué de falaises hautes de 80 mètres qui plongent dans l’océan Atlantique. Par beau temps, il est possible de voir au loin les îles de la Désirade (50 km), d’Antigua (70 km) et de Monserrat (80 km) ; la Porte d’Enfer, qui est un petit bras de mer encerclé par des falaises où se trouve une grotte dans la falaise surnommée le trou de Madame Coco.
Les principales plages de la commune sont : la plage de la Chapelle (qui constitue un spot de surf), la plage de Porte d’Enfer, l’anse Pistolet, l’anse Laborde et l’anse Colas.
Parmi les éléments architecturaux de la commune se trouvent le port de pêche de Ravine Sable, le moulin de Beaufond, et l’habitation La Mahaudière. Par ailleurs la mairie de la commune et le square qui l’entoure sont l’œuvre de l’architecte Ali Tur, réalisés entre 1930 et 1932
A 6 km de l’Anse-Bertrand, se trouvent les Falaises de la Grande Vigie. Située à l'extrême nord de l'île, le paysage est constitué de falaises hautes de 80 mètres qui plongent dans l'océan Atlantique en perpétuel mouvement. Ici, la nature impressionne par sa beauté et sa violence. Le paysage ressemble aux côtes rocailleuses de Bretagne et la végétation laisse penser à celle de Méditerranée. Sur la route depuis l’Anse-Bertrand, le paysage est superbe, l’envie de prendre des photos est irrésistible alors que l’on n’aperçoit pas encore la Pointe de la Grande Vigie.
Une fois arrivé sur le parking, des marchands proposent boissons fraiches et objets souvenir. De là, commence une petite randonnée qui nécessite le port de chaussures adaptées, le sentier est étroit et les buissons qui l’entourent, piquants. Au fur et à mesure de l’avancée, on découvre ces falaises majestueuses qui surplombent la mer à 90 mètres d’altitude. Par beau temps, il est possible de voir au loin les îles de la Désirade (50 km), d'Antigua (70 km) et de Monserrat (80 km).
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La porte d’Enfer est, à l’inverse de son nom, un endroit paradisiaque. Petit bras de mer encerclé par des falaises ; on peut observer une eau calme et limpide aux reflets turquoise qui vient doucement mourir sur une plage de sable blanc. Au loin l'océan continue à gronder. En arrivant à la Porte d’Enfer, c’est un superbe lagon aux eaux turquoise que vous découvrirez. La baie est entourée de falaises où viennent s’écraser les vagues jusqu’à creuser des gouffres. La baignade dans la lagune est agréablement fraiche, l’eau est à une vingtaine de degrés. La plage de la Porte d’Enfer est accessible aux handicapés. Près de ce lieu, se trouve une grotte dans la falaise surnommée le trou de Madame Coco.
Quand on parle de la commune d’Anse-Bertrand, on pense tout de suite au Trou de Madame Coco, en créole ” Tou a Man Koko “. C’est une grotte près d’une crique où les visiteurs prennent plaisir à se baigner. Situé à l’extrême Nord de l’île de la Grande-Terre sur le territoire de la commune d’Anse-Bertrand, le Trou de Madame Coco est une excavation monumentale ouvrant sur une cavité souterraine naturelle creusée à flanc de falaise par l’Océan Atlantique. D’accès direct quasi impossible, cette grotte marine est l’objet quelques légendes qui lui ont valu son nom.
Selon la légende, Man Coco serait une femme jalouse ayant fait un pacte avec le Diable pour devenir plus riche que sa rivale Madame Grands-Fonds. N’ayant pas respecté ce pacte, elle se rendit en mer et le Diable l’emporta au lieu-dit “Tou a Man KoKo”. En effet, si un jour tu approches du Tou a Man Koko vers midi, tu entendras cliqueter assiettes et fourchettes des diables qui ont envahi ces lieux. C’est pour eux, l’heure du déjeuner.
Histoire : Cette habitation remonterait à 1732. en 1828, 147 esclaves y sont employés à valoriser les 465 ha de la propriété. Le propriétaire fut alors Jean-Baptiste Douillard Mahaudière, dont le nom est resté attaché à une affaire judiciaire célèbre. En octobre 1870 il fut poursuivit par la justice pour séquestration abusive de son esclave Lucile, Couturière. Celle-ci était en outre accusée par son maître d'avoir empoisonnée sa femme. Lucile fut jetée dans un cachot mesurant 5M2 et seulement 1,20 m de haut, de sorte qu'elle ne pouvait s'y tenir debout. Elle y restera près de 2 ans dans un isolement quasi absolu. Dénoncé à la justice par lettre anonyme. Douillard Mahaudière dut répondre de ce crime devant les assises de Pointe-à-Pitre. Le procureur du roi lui-même colon ét propriétaire en Guadeloupe se trouva tiraillé entre son rôle de magistrat et les intérêts de la Communauté à laquelle il appartenait. Sous la pression des colons, Douillard Mahaudière fut déclaré non coupable et fut acquitté. L'esclave Lucile fut vendue. A la fin du XIXe siècle, les transformations des installations dont de l'habitation une distillerie importante fonctionnant à la vapeur.
Du 30 octobre au 6 décembre 2005, l’Inrap a effectué un diagnostic archéologique sur le projet de ferme éolienne Desbonnes à Anse-Bertrand (Guadeloupe). Ce projet est situé sur un plateau du nord de la Grande-Terre, à 30 m d’altitude dans un secteur archéologique sensible. Des occupations amérindiennes y sont connues avec les sites d’Anse Pistolet et de Porte d’Enfer situés tous deux à un peu plus d’1 km. Le site de Porte d’Enfer a fait l’objet d’une fouille Afan en 2001.
La surface du projet est de 99 578 m2, il s’agit d’un rectangle d’environ 800 m de long par 120 m de large orienté nord-sud. Sa moitié sud est consacrée à la culture du melon et était labourée au moment de notre intervention. Sa moitié nord est en savane depuis la fermeture de l’usine sucrière de Beauport dans les années 1980. Elle était auparavant cultivée en canne à sucre. Un petit bois (campêches et surettiers) ainsi que des mares divisent cette zone en deux.
L’intervention de l’Inrap a été divisée en trois étapes. Elle a commencé par une phase de prospection pédestre, plus poussée dans les zones boisées qui ne pouvaient être explorées mécaniquement. Leur largeur est de 2,5 m. Ces sondages ont été creusés jusqu’au substrat rencontré entre 10 et 80 cm. Il s’agit de tuf calcaire sur les buttes et d’argile de décalcification dans les creux. Enfin, trois fenêtres et des tranchées de vérifications ont été ouvertes afin de préciser la nature et l’état de conservation des vestiges retrouvés.
La première phase de prospection pédestre a révélé du matériel colonial épars et très fragmenté attribué au début du xixe s. sur la zone labourée (moitié sud du terrain). Du matériel, également d’époque coloniale mais moins fragmenté a été retrouvé dans le petit bois. Le reste du terrain, en herbe, n’a rien livré. Les sondages mécaniques en tranchées ont montré des labours profonds, bien visibles une fois le substrat atteint. Du matériel d’époque coloniale, diffus et remanié, a été récolté.
Les labours ont remanié l’ensemble du terrain et détruit les structures archéologiques, en particulier les vestiges de l’habitation Devarieu. Cependant, les restes d’une structure maçonnée ont été mis au jour sous un ancien chemin qui coupe le terrain au nord du bois et des mares. L’ouverture d’une fenêtre de 25 par 30 m a permis de la dégager. Il s’agit d’une terrasse rectangulaire de 7,7 m par 4,5 m orienté nord-sud. Elle est constituée de blocs calcaires équarris faisant chacun environ 60 par 50 cm et 30 cm d’épaisseur. Ils reposent sur une couche de petits blocs calcaires centimétriques qui débordent la structure vers l’ouest.
C’est une structure industrielle dont la fonction n’est pas encore clairement établie. Il pourrait s’agir de l’embase d’un moulin à bête, mais sa forme rectangulaire ne convient pas. Il est plus probable qu’il s’agisse d’une aire de séchage de café. Cette campagne de sondages systématiques sur les plateaux ruraux du Nord Grande-Terre montre que la culture mécanique de la canne à sucre a en grande partie détruit les vestiges archéologiques.
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