Vous prenez trois demi-frères improbables : un yankee, un frenchy et un japony. Le premier est le fils caché qu’aurait eu Clint Eastwood avec James West. Le second est le clone de Mesmer (pas Pierre, le ministre, « blague de vieux », mais l’hypnotiseur). Le troisième est la doublure lumière japonaise de Jackie Chan.
Vous mélangez le tout et vous obtenez « Trois pistolets contre César », un western spaghetti réalisé par Enzo Peri et dont c’est (visiblement) la seule et unique œuvre.
Synopsis : Trois hommes : un hypnotiseur français, un japonais et un aventurier se retrouvent à la recherche d’une mine d’or .
C’est l’histoire classique d’une mine convoitée par un méchant dénommé Jules César Fuller. Le film est totalement foutraque et à moitié barré ; cela part dans tous les sens avec des références au péplum et aux films de Kung Fu.
Ce film est une grosse blague qui ne se prend pas au sérieux avec des fusillades à gogo et des situations discutables. Ce film est un OWNI. En grande partie grâce à son méchant, très Mystères de l’ouest ou James Bond.
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César ressemble davantage à un empereur chinois qu’à autre chose. Ce dernier vit dans un palais qui ressemble à la Maison-Blanche, organise des spectacles, tout cela est kitsch en diable. On pense à l’album de Lucky Luke L’empereur Smith, dans lequel un riche éleveur se prend soudain pour un Empereur napoléonien.
L’hypnotisme et l’ésotérisme de l’un des héros est sous-employé, on y a droit que deux ou trois fois. L’aventurier possède quant à lui une bardée de gadgets, qui renforce l’idée qu’avec ce western, on est « ailleurs ».
Le dernier fait évidemment du kung-fu. Ceci est censé justifier qu’à eux trois, nos héros sont capables de dézinguer une trentaine d’hommes de main.
En ce qui concerne le film en tant que tel, tous ces éléments d’originalité sont soutenus par un scénario pas trop mal ficelé. La réalisation offre de beaux cadrages, et Marcello Giombini une bonne musique. De ce côté, rien à dire.
Western spaghetti comme il s'en faisait des tonnes durant cette période, "Trois pistolets contre César" mérite d'être visionner pour son histoire assez insolite et pour la qualité de sa mise en scène qui s'avère assez énergique. A ce titre, certaines séquences de fusillades s'avèrent bien sympathique à visionner.
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En revanche certaines scènes de remplissage (des danses notamment) retardent un peu l’action. Par contre, l'interprétation du casting est je trouve malheureusement assez inégale.
Malgré d’évidents défauts de cohérence et la présence d’une ou deux scènes de remplissage, voici une pépite que je recommande aux amateurs de spaghetti : vous serez comblés. Des délires visuels, de l’action, et un scénario un minimum travaillé autour de la famille de l’ex propriétaire de la mine. De plus, Enrico Maria Salerno est extra.
Où le voir ? VHS italienne au format, durée tronquée : 1h26 pour 1h35 sur imdb. Pas le Giré pour vérifier ce qu'il a relevé. Le film est sorti en salle en Algérie, ce qui lui a permis d'avoir un titre VF. Peut-être une VF traine-t-elle là-bas... Je n'ai pas d'affiche.
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